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Des organismes génétiquement modifiés dans votre assiette

Par Mélanie Demers, inf.B.Sc.

On entend de plus en plus parler d’organismes génétiquement modifiés (OGM) et de leur étiquetage. D’ailleurs, le Canada vient d’approuver la culture d’œufs de saumon génétiquement modifiés (GM) et cette décision se trouve très controversée. Pourquoi?

Qu’est-ce qu’un OGM?

Un OGM est un organisme vivant créé artificiellement par des techniques de manipulation génétique. En fait, il s’agit de prendre un ou plusieurs gènes dans un organisme et de les insérer dans un autre afin de donner à ce dernier des propriétés particulières. Pour plus d’informations : http://vimeo.com/6793959

Où les retrouve-t-on?

Actuellement, dans le monde, les principales cultures OGM sont : le soya GM (50%), le maïs GM (31%), le coton GM (14%) et le canola GM (5%). Près de 90% des cultures OGM dans le monde se situent en Amérique, principalement aux États-Unis (53%), en Argentine (18%), au Brésil (11,5%) et au Canada (6,1%). De plus, ce type de culture sert surtout à nourrir le bétail et les animaux d’élevage.

Au Canada, les OGM présentement cultivés et commercialisés sont le canola, le maïs, le soya ainsi que la betterave sucrière et ils se retrouvent dans près de 70% des produits transformés sur les tablettes des supermarchés. Du maïs OGM sucré destiné à la consommation humaine a même été retrouvé dans les épiceries du Québec au cours de la saison 2013, mais aucun moyen de le savoir sans demander des informations, car ils ne sont pas étiquetés.

Quels sont les risques pour la santé?

Les risques de la consommation d’OGM sur la santé n’ont pas été étudiés à long terme, ce qui laisse planer le doute quant à leur innocuité. En fait, une étude très controversée, publiée en 2012, a étudié l’effet de la consommation de maïs OGM résistant à l’herbicide Roundup sur la santé de rats, pendant une période de 2 ans. Les résultats obtenus sont effarants. Les femelles ont développé des tumeurs mammaires importantes, leur hypophyse a été grandement affectée et les hormones sexuelles, complètement débalancées. De plus, parmi celles nourries au maïs OGM, il y a eu 2 à 3 fois plus de morts que parmi celles qui ne l’étaient pas et elles sont mortes beaucoup plus rapidement. Parmi les mâles nourris aux OGM, on a noté une congestion et une nécrose du foie 2,5 à 5,5 fois plus élevé que parmi ceux qui ne l’étaient pas. Les néphropathies marquées et sévères étaient 1,3 à 2,3 fois plus fréquentes de même que des tumeurs 4 fois plus grosses apparaissant 600 jours plus tôt. Cette étude s’est avérée très controversée, mais il faut savoir que Monsanto, la multinationale à l’origine de ce maïs et de l’herbicide associé, est l’une des plus puissante au monde : elle détient 90% des semences OGM mondiales et elle n’a peut-être pas apprécié la publication de cette étude. Bref, un an après sa parution, on en parle encore.

Néanmoins, certains risques potentiels liés à la consommation d’OGM ont été clairement identifiés. Tout d’abord, les allergies. Celles-ci sont causées par la réaction exagérée de l’organisme à des protéines et les gènes constituent la base de la fabrication des protéines. Donc, les nouvelles protéines modifiées s’avèrent susceptibles de provoquer des allergies alimentaires.

De plus, ce type de culture utilise de nombreux pesticides qui ont le pouvoir de perturber l’équilibre des différentes hormones dans notre corps, et ce, en très petite quantité. Or, cela peut altérer la fonction sexuelle et reproductrice, la croissance et le comportement. Les femmes et les jeunes enfants représentent les personnes les plus à risque quant à la consommation d’OGM.

De plus, les effets sur l’environnement sont indéniables : pollution de l’eau et des sols due à l’utilisation grandissante de pesticides, contamination du patrimoine génétique d’autres plantes, la déforestation, etc. Les effets peuvent aller bien au-delà de ceux présentés ici, mais seules des études à long terme et en quantités suffisantes pourront nous éclairer sur ce point.

L’avenir des OGM

Les grandes multinationales travaillent sans relâche pour introduire de nouvelles cultures OGM. En novembre 2013, le gouvernement canadien a d’ailleurs approuvé la production commerciale d’œufs de saumon GM. Ce poisson pourrait devenir le premier animal GM à être autorisé pour la consommation humaine.

La luzerne OGM résistante à l’herbicide Roundup a déjà été approuvée aux États-Unis et pourrait l’être rapidement au Canada. Une pomme GM qui ne brunit pas au contact de l’air serait aussi près d’une approbation de commercialisation au Canada et aux États-Unis. D’autres OGM approuvés mais non cultivés au Canada pourraient se retrouver dans nos épiceries dans les prochaines années : pomme de terre, tomate, lin, riz, courge et papaye.

L’étiquetage des OGM

Il s’avère impossible de déceler un OGM s’il n’est pas étiqueté et au Canada, cet étiquetage n’est pas obligatoire. Aux États-Unis, certains états ont réussi à légiférer cet étiquetage, mais la puissance des multinationales a fait avorter plusieurs de ces projets de loi. Présentement, dans le monde, l’étiquetage des OGM est obligatoire dans une soixantaine de pays.

Par conséquent, un des rares moyens d’éloigner la présence d’OGM dans notre assiette est d’éviter les produits contenant des ingrédients provenant des grandes cultures OGM soient le canola, le soya et le maïs. Mais, là encore, la certitude n’est pas absolue. L’unique solution est de consommer des aliments biologiques et locaux, car les OGM sont interdits en culture biologique et lorsque l’aliment est local, il est plus facile d’identifier le type de culture à son origine. Finalement, il vous reste toujours la possibilité de cultiver vous-mêmes vos légumes et d’élever vos propres animaux.

Références :

Générations futures, Qu’est-ce qu’un OGM?, http://www.generations-futures.fr/sinformer/ogm/quest-ce-quun-ogm/ [En ligne], page consultée le 12 décembre 2013.

Greenpeace France, Des OGM dans nos assiettes, http://www.greenpeace.org/france/fr/campagnes/ogm/fiches-thematiques/des-ogm-dans-nos-assiettes/ [En ligne], page consultée le 12 décembre 2013.

Greenpeace France, Le génie génétique en agriculture, http://www.greenpeace.org/france/fr/campagnes/ogm/fiches-thematiques/le-genie-genetique-en-agricult/ [En ligne], page consultée le 12 décembre 2013.

Greenpeace France, Menaces et dangers des OGM, http://www.greenpeace.org/france/fr/campagnes/ogm/fiches-thematiques/menaces-et-dangers-des-ogm/#a2 [En ligne], page consultée le 12 décembre 2013.

InfoOGM, États-Unis : Bientôt un étiquetage obligatoire des OGM dans le Connecticut?, http://www.infogm.org/spip.php?article5432 [En ligne], page consultée le 12 décembre 2013.

Séralini, G. et al. (2012) Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize, Food and chemical toxicology, 50(11), 4221-4231.

Vigilance OGM, C’est quoi?, http://www.infoogm.qc.ca/les-ogm/cest-quoi/ [En ligne], page consultée le 12 décembre 2013.

Vigilance OGM, Dans nos assiettes?, http://www.infoogm.qc.ca/ou-sont-les-ogm/dans-nos-assiettes/ [En ligne], page consultée le 12 décembre 2013.

Vigilance OGM, Les OGM qui « poussent », http://www.infoogm.qc.ca/ou-sont-les-ogm/les-ogm-qui-poussent/ [En ligne], page consultée le 12 décembre 2013.

Vigilance OGM, Risques sur la santé, http://www.infoogm.qc.ca/les-risques/risques-sur-la-sante/ [En ligne], page consultée le 12 décembre 2013.

La santé environnementale et les enfants

Par Mélanie Demers inf. B.Sc.

On me demande souvent ce qu’est la santé environnementale et pourquoi cibler les enfants en particulier. Plusieurs personnes me disent que tout semble dangereux et qu’il est donc irréaliste de tout éliminer et de voir les choses de façon positive. Vous trouverez ici une façon de répondre à toutes ces interrogations.

Qu’est-ce que la santé environnementale?

En 2004, la santé environnementale a été définie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme « tous les aspects englobant la santé humaine, y compris la qualité de vie, qui sont déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux et psychosociaux de l’environnement. L’expression désigne aussi la théorie et la pratique qui consistent à évaluer, corriger, contrôler et prévenir les facteurs environnementaux pouvant avoir un effet sur les générations présentes et futures. »

Selon cette définition, le champ de pratique en santé environnementale est assez large. Il peut toucher l’exposition en milieu de travail, les conditions socio-sanitaires lors de catastrophes naturelles, les changements climatiques… mais aussi les risques présents dans notre environnement de tous les jours et qui peuvent affecter la santé. Par conséquent, cela touche l’air intérieur, les cosmétiques et produits de soins personnels, les produits nettoyants, l’alimentation, etc.

Pourquoi la santé environnementale?

Depuis les 50 dernières années, le cancer et les maladies chroniques sont devenues des maladies de plus en plus fréquentes et constituent l’épidémie des temps modernes. D’ailleurs, l’OMS estime que 19% de tous les cancers à l’échelle mondiale peuvent être attribués à l’environnement et cela, sans compter ceux dont l’environnement fait partie des éléments contribuant au cancer. De plus, on remarque aussi une incidence accrue de problèmes neuro-comportementaux chez les enfants tels que les troubles envahissants du développement, l’autisme, l’hyperactivité

De plus, des dizaines de milliers de substances chimiques ont été créées et introduites dans notre environnement et très peu ont été étudiées pour voir leurs effets sur la santé humaine. Par exemple, aux États-Unis, 89% des 12 500 ingrédients utilisés dans les produits de soins personnels n’ont pas été évalués quant à leur sécurité. De plus, des analyses de sang effectuées sur des centaines de personnes en Amérique du Nord ont révélé la présence de 116 substances chimiques toxiques différentes. Ainsi, n’est-il pas étonnant que le cancer, entre autres, soit maintenant si présent?  Dans les années 1970, une personne sur 5 courait le risque de développer un cancer pendant sa vie. Aujourd’hui, il est d’environ une personne sur 2,5.

Ainsi, en tant qu’infirmière, mon rôle consiste, entre autres, à informer et communiquer les risques liés aux dangers environnementaux. En effet, je crois fermement que chaque personne doit prendre sa propre santé en main, car le système de santé actuel s’avère très surchargé et qu’il est beaucoup plus axé sur le traitement des maladies. La pratique préventive est émergente au Québec et la santé environnementale, pratiquement inconnue. Donc, mon but est d’informer sur les risques présents dans l’environnement et de responsabiliser les gens afin qu’ils prennent leur santé en main.

De plus, j’essaie toujours de conclure mes articles sur une note positive en donnant des conseils de prévention simples et efficaces, car, à mon avis, la prévention est beaucoup mieux que le traitement. Cependant, je ne dis pas qu’en suivant mes conseils, plus personne ne souffrira de cancer, mais, si cela arrivait, le système de santé public serait là pour les traiter et, je l’espère, dans des délais raisonnables.

Pourquoi les enfants?

Face à cette exposition aux substances chimiques, il est indéniable que les enfants constituent le groupe le plus à risque. En effet, les jeunes enfants respirent plus d’air, consomme plus de nourriture et boivent plus d’eau par kilogramme de poids corporel que les adultes et cela augmente leur exposition relative aux substances chimiques présentes dans l’environnement. De plus, leur cerveau, leur système nerveux et leurs organes sont en développement de même que la barrière empêchant les substances chimiques de passer du sang au cerveau. Et, comme on sait qu’habituellement, un cancer se développe après 20 à 30 ans d’exposition, il s’avère doublement utile de protéger les enfants.

Les bébés ingèrent aussi des produits conçus pour un usage externe seulement en mettant leurs doigts, leurs mains, leurs orteils, leurs jouets et d’autres objets dans leur bouche. Finalement, la peau des bébés s’avère beaucoup plus perméable que celle des adultes.

De plus, l’arrivée d’un nouveau-né amène souvent les parents à se questionner quant aux soins à donner à leur enfant, mais aussi à remettre en question leurs façons de faire. En effet, quel parent ne veut pas ce qu’il y a de mieux pour son enfant? Cet événement représente donc une belle occasion pour apporter des changements au niveau des habitudes de vie et de prendre en charge sa santé et celle de son enfant.

Tout est dangereux?

Lorsque l’on commence à découvrir toutes les substances toxiques présentes dans les produits de consommation courante, il est normal d’avoir l’impression que tout est dangereux. Cependant, les changements suggérés n’ont pas besoin d’être opérés tous en même temps. Par exemple, on termine la bouteille du shampoing actuel et on regarde la liste des ingrédients lorsque l’on achète la suivante. Puis, petit à petit, vous éliminerez de nombreux produits d’usage courant qui contenaient des substances toxiques.

Il n’est pas obligatoire de tout éliminer, de toute façon ce serait difficile. Cependant, lorsque l’on veut prendre sa santé en main, il faut faire des choix éclairés. En effet, le corps possède une certaine capacité pour se détoxiquer. Or, il est un peu comme un verre d’eau qui se remplit jusqu’à ce qu’il déborde. Cela signifie qu’il a le pouvoir d’éliminer certaines substances chimiques par lui-même, mais au fil du temps, si l’exposition est plus importante que l’élimination, les problèmes de santé apparaîtront.

Des changements coûteux?

Oui, il y a des actions qui peuvent paraître coûteuses à certains égards. Par contre, il faut considérer cela comme un investissement à long terme pour notre santé, mais aussi pour la société dans laquelle nous vivons. En effet, quel est le coût d’une maladie chronique telle que le cancer? En plus du coût monétaire, il faut calculer la diminution de la qualité de vie parfois pendant plusieurs années, les souffrances tant physiques que psychologiques, les traitements, les médicaments…

De plus, si les gens font des efforts collectifs et décident d’acheter des aliments biologiques, par exemple, les prix baisseront. C’est le principe de l’offre et de la demande : plus il y a de demandes pour un produit, plus les fabricants en offriront et plus les prix diminueront. De plus, il ne faut pas oublier qu’acheter, c’est voter. Cela signifie que si vous cessez d’acheter un produit parce qu’il contient trop de substances nocives, la compagnie n’aura pas d’autre choix que changer la formulation de son produit lorsqu’elle verra ses ventes diminuer. Un autre moyen de faire pression sur l’industrie : les pétitions. En effet, elles ont permis d’éliminer plusieurs substances toxiques dans les produits de Procter & Gamble, Johnson & Johnson, Zara, Levis et plusieurs autres. L’opinion des consommateurs s’avère souvent très importante pour les compagnies et les forcent souvent à effectuer des changements.

En conclusion, je veux informer les gens sur les dangers qui peuvent avoir des répercussions plus ou moins graves au cours de leur vie afin qu’ils interviennent positivement AVANT la maladie.

Références :

Association des infirmières et infirmiers du Canada (2009). Énoncé de position : Les infirmières et la santé environnementale, Ottawa, http://www.cna-aiic.ca/fr/search-results?q=%C3%A9nonc%C3%A9%20de%20position%20les%20infirmi%C3%A8res%20et%20la%20sant%C3%A9%20environnementale&lcid=3084 [En ligne], page consultée le 20 novembre 2013.

Environment & Human health inc. (2008). Plastics that may be harmful to children and reproductive health,North haven, 81 pages.

Environmental Working Group (2008). Comments for public meeting on “International cooperation on cosmetics regulations (ICCR) preparations”, http://www.ewg.org/news/testimony-official-correspondence/comments-public-meeting-international-cooperation-cosmetics [En ligne], page consultée le 20 novembre 2013.

Griffin, Sean (2008). Diminuez les risques de cancer: Guide du consommateur averti, Cancersmart, Montréal, 51 pages.

Organisation mondiale de la Santé (2011). Cancers dus à l’environnement et au milieu professionnel, http://who.int/mediacentre/factsheets/fs350/fr/ [En ligne], page consultée le 20 novembre 2013.

Silver, Larry B. (2007). Practice Prevention: Baby Care Products, Learning and Developmental Disabilities Initiative, http://www.healthandenvironment.org/initiatives/learning/r/prevention [En ligne], page consultée le 6 septembre 2013.

Vos enfants mordent-ils la poussière? (Partie 2)

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Vous est-il déjà arrivé que votre bambin vous apporte un rouleau de poussière qu’il a trouvé sous le lit? Sans le savoir, il vous fait un cadeau empoisonné qui devrait vous inciter à passer à l’action.

Composés organostanniques

Ces composés se retrouvent principalement dans les pesticides et sont aussi utilisés comme stabilisateurs du polychlorure de vinyle (PVC). D’autres agissent comme catalyseurs pour le polyuréthane et le silicone.

Où sont-ils utilisés?

Dans la poussière à l’intérieur des maisons, leur présence est liée principalement au PVC présent dans plusieurs produits de consommation courante. Ainsi, on les retrouve dans les emballages alimentaires, le recouvrement des cadres de fenêtres, les mousses de polyuréthane, les planchers en PVC et les tapis. Ils sont aussi présents dans les produits en textile contenant des parties en polymère comme les t-shirts imprimés, les serviettes sanitaires, les diachylons et les couches. Leur présence a même été détectée dans des biscuits cuits sur du papier parchemin (qui en contient). De plus, on les retrouve dans les jouets en PVC comme les masques, les balles, les jouets en plastique souple et la nourriture factice.

Quels sont leurs effets sur la santé?

Les composés organostanniques s’avèrent toxiques à des niveaux d’exposition assez faibles et plusieurs recherches indiquent que certains d’entre eux pourraient avoir des effets toxiques sur les systèmes nerveux et immunitaire. De plus, ils traversent le placenta et causent des effets indésirables au niveau du développement du fœtus.

Composés perfluorés

Les composés perfluorés (PFOA et PFOS) constituent un groupe de composés chimiques créés par l’industrie et largement utilisés dans de nombreux produits courants afin de les rendre plus résistants aux taches, à la graisse et à l’eau.

Où sont-ils utilisés?

Les composés perfluorés se retrouvent dans les poêlons et les ustensiles antiadhésifs, les hottes de cuisinière de même que les tapis, les meubles et les vêtements traités avec un anti-tache. Ils sont aussi présents dans les cires (planchers, skis), les emballages alimentaires et la soie dentaire.

Quels sont leurs effets sur la santé?

La présence des composés perfluorés a été détectée dans le sang de la population générale partout dans le monde. La première exposition se produisant dans le ventre de la mère à travers le placenta et plus tard, via l’allaitement maternel. L’exposition à ces substances a été associée au cancer des testicules et des reins, à des dérèglements du foie et à une ménopause précoce. Chez les enfants, on a remarqué une augmentation de la susceptibilité à l’hypothyroïdie, à une réduction des taux d’hormones et à une puberté retardée, tant chez les garçons que chez les filles. Cependant, les études chez les humains sont encore limitées et on peut ainsi s’attendre à d’autres associations entre les composés perfluorés et la santé dans les prochaines années.

Conseils de prévention

Ces substances ne peuvent complètement être évitées dans l’environnement. Cependant, il est possible d’agir sur la poussière se retrouvant à l’intérieur de nos maisons afin de protéger les enfants qui s’avèrent beaucoup sensibles à ces substances chimiques. En effet, leurs organes et leurs systèmes sont immatures et se développent rapidement, ce qui les rend beaucoup plus vulnérables que les adultes.

  • Prenez soins de bien laver les mains de vos enfants avant de manger.
  • Passez régulièrement l’aspirateur et une vadrouille humide pour réduire l’exposition à la poussière.
  • Remplacez vos casseroles recouvertes de téflon par d’autres en acier inoxydable, en fonte ou en céramique.
  • Choisissez des rideaux, des tapis ou des meubles sans ignifugeants ou composés perfluorés. Il est toujours possible de communiquer avec les compagnies pour vérifier, soit par téléphone ou par courrier électronique.

Références :

Blum, Arlene (2013). Flame retardants and flammability standards, présentation faite à Green science policy institute le 5 novembre 2013. http://www.sixclasses.org/watch/

Costner, P. et al. (2005). Sick of dust : Chemicals in common products – A needless health risk in our homes, http://cleanproduction.org/library/Dust%20Report.pdf [En ligne], page consultée le 5 novembre 2013.

Field, Dr Jennifer A. (2013). Highly fluorinated chemicals (fluorochemicals), présentation faite à Green science policy institute le 22 octobre 2013.

Santé Canada (2009). Sécurité des produits de consommation, http://www.hc-sc.gc.ca/cps-spc/pest/registrant-titulaire/prod/_memo-note/organotins-organostanniques-fra.php [En ligne], page consultée le 13 novembre 2013.

National Institute of environmental health sciences (2012). Perfluorinated chemicals (PFCs), http://www.niehs.nih.gov/ [En ligne], page consultée le 13 novembre 2013.

Vos enfants mordent-ils la poussière? (Partie 1)

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Lorsqu’ils jouent au sol ou qu’ils rampent, les enfants sont particulièrement exposés aux risques des contaminants contenus dans la poussière des maisons et ce, jusqu’à 40 fois plus que les adultes! De surcroît, ils passent environ 66% de leur temps à l’intérieur de leur maison et 21%, à l’intérieur, ailleurs qu’à la maison. Qu’y a-t-il de si effrayant dans la poussière?

Des contaminants

La poussière de maison est composée de contaminants chimiques qui se retrouvent dans les maisons. Ces substances chimiques migrent, sont libérées ou s’échappent des produits de consommation courante durant leur utilisation normale, amenant leur accumulation dans la poussière.

Les enfants y sont beaucoup plus vulnérables que les adultes car leurs organes  et leur système immunitaire sont immatures et en pleine croissance. Plusieurs de ces substances chimiques sont associées avec des réponses allergiques; un système immunitaire supprimé ou hyperactif; des dérèglements des systèmes respiratoire, cardiovasculaire, nerveux et reproducteur; une peau et des muqueuses irritées ainsi qu’avec des cancers pour une variété de tissus et d’organes.

Les phtalates

Les phtalates sont principalement utilisés comme plastifiants pour le polychlorure de vinyle (PVC).  Soixante-quinze pourcent des phtalates sont libérés dans l’environnement pendant l’utilisation de produits qui en contiennent.

Où sont-ils utilisés?

Ainsi, on les retrouve principalement dans les décorations murales, les nappes en plastique, la tapisserie, les rideaux de douche, les tuyaux d’arrosage, les imperméables, les poupées, les jouets, les souliers, le recouvrement des fils et des câbles. Il y a aussi présence de petites quantités de phtalates dans les produits de soins personnels comme les crèmes pour la peau, les fixatifs à cheveux, les lotions, les vernis à ongle et dans une variété d’autres produits comme les adhésifs, les détergents, l’encre, les solvants, les huiles lubrifiantes, les peintures et certains médicaments.

Quels sont leurs effets sur la santé?

Les enfants exposés à des concentrations plus élevées de phtalates sont plus à risque de développer de l’asthme. De plus, l’exposition a été associée avec le développement prématuré des seins chez les jeunes filles, de même qu’à une détérioration de la qualité du sperme, une diminution du nombre de spermatozoïdes et une difformité de leur morphologie chez l’homme. Des liens ont aussi été établis avec l’obésité, le diabète et un dysfonctionnement de la thyroïde.

Les alkylphénols

Les alkylphénols sont le principal constituant des alkylphénols éthoxylés.

Où sont-ils utilisés?

Ils sont utilisés principalement dans les produits d’entretien ménager, dans les peintures au latex où ils servent d’émulsifiants, dans les formulations de pesticides et d’herbicides, comme additifs dans les cosmétiques, dans le PVC utilisé pour l’emballage des aliments, les accessoires de flottaison, dans l’industrie du textile et dans certains jouets.

Quels sont leurs effets sur la santé?

Cette substance chimique passe de la mère au fœtus en développement par le placenta, mais aussi à l’enfant via l’allaitement. De plus, ils ont la capacité à imiter les œstrogènes naturels et ainsi réduire la fonction testiculaire chez l’homme. Des études ont aussi démontré que certains alkylphénols dérèglent le système immunitaire.

Les pesticides

Ils représentent un groupe de substances chimiques visant à tuer ce qui est nuisible, c’est-à-dire rongeurs, insectes, mauvaises herbes, champignons.

Où sont-ils utilisés?

Ils sont utilisés sur le sol extérieur (champs, terrains de golf, terrains de sport, terrains de jeux, jardins, pelouses), à la maison (exterminations professionnelles, traitements des tapis, vaporisateurs contre les mouches), sur notre corps (insectifuges, traitements contre les poux) et sur la nourriture (pendant la culture sur les fermes mais aussi après la récolte pour empêcher la croissance de champignons pendant le transport).

Quels sont leurs effets sur la santé?

Plusieurs sont reconnus comme possiblement carcinogènes chez l’humain. De plus, ils peuvent causer une variété de symptômes pouvant aller de la perte d’appétit à la paralysie, selon le pesticide utilisé. Ils ont aussi été associés à des problèmes reproducteurs, des dérèglements hormonaux, des cancers, des problèmes du système immunitaire et plusieurs autres.

Les ignifugeants

Il s’agit de produits chimiques ajoutés aux plastiques, textiles et plusieurs autres matériaux afin de les rendre moins susceptibles de s’enflammer.

Où sont-ils utilisés?

On les retrouve dans plusieurs produits de consommation courante comme les meubles rembourrés, les tapis, les matelas, les télévisions, les cafetières, les séchoirs à cheveux, les produits rembourrés pour bébé et plusieurs autres.

Quels sont leurs effets sur la santé?

La poussière de maison a été identifiée comme une source d’exposition importante aux ignifugeants chez les jeunes enfants. De plus, ils compétitionnent avec l’hormone thyroïdienne amenant quantité d’effets sur la croissance et le développement. Certains sont aussi considérés comme carcinogènes. d’autres contaminants se retrouvent dans la poussière de maison et je vous en parlerai la semaine prochaine de même que des conseils pour prévenir l’exposition.

Références :

Costner, P. et al. (2005). Sick of dust : Chemicals in common products – A needless health risk in our homes, http://cleanproduction.org/library/Dust%20Report.pdf [En ligne], page consultée le 5 novembre 2013.

Dodson, R.E. et al. (2012). House Dust Contains Carcinogens and Untested Chemicals Used as Flame Retardants in Consumer Products, Silent Spring Institute, http://www.silentspring.org/ [En ligne], page consultée le 5 novembre 2013.

Keep a breast & Environmental working group (2013). The dirty dozen : 12 hormone altering chemicals and how to avoid them, http://keep-a-breast.org/blog/12-worst-endocrine-disruptors-revealed-environment/ [En ligne], page consultée le 6 novembre 2013.

Santé Canada (2011). Règlement sur les phtalates, http://www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/media/nr-cp/_2011/2011_07fs-fra.php [En ligne], page consultée le 6 novembre 2013.

Silver, L.B. (2011). Practice prevention: pesticides, Learning and Developmental Disabilities Initiative, http://www.healthandenvironment.org/initiatives/childrens_health/columns_facts [En ligne], page consultée le 6 novembre 2013.

Des fragrances qui polluent l’air et rendent malade

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Vous avez déjà remarqué le terme « fragrance » dans la liste des ingrédients de vos produits de soins personnels, cosmétiques, produits nettoyants, assouplisseurs de tissus, etc.? Savez-vous ce qu’il en est exactement?

Qu’est-ce qu’une fragrance?

Une fragrance est ce qui donne l’odeur aux produits que vous utilisez. En fait, elle est fabriquée à partir d’un mélange d’une ou plusieurs substances chimiques parmi les 3100 que possède l’industrie pour créer des odeurs. Cependant, la composition d’une fragrance reste presque toujours inconnue du consommateur, car les substances chimiques utilisées pour la créer ne sont pas inscrites dans la liste des ingrédients. Celles-ci sont synthétiques, provenant souvent de la pétrochimie ou des essences naturelles. Finalement, le terme fragrance est utilisé de façon très large afin d’éviter d’en dévoiler les secrets.

Les fragrances et la santé

Les allergies

Les fragrances sont maintenant considérées parmi le top 5 des principaux allergènes en Amérique du Nord et en Europe. L’allergie  est une condition où des symptômes physiques sont causés par l’exposition à des ingrédients contenus dans une fragrance. Cependant, le fait que la composition demeure secrète rend l’allergie difficile à diagnostiquer et à traiter. Par exemple, une personne peut être capable d’identifier le produit parfumé causant l’allergie, mais sans l’information sur les ingrédients, il devient extrêmement complexe d’identifier quel ingrédient, dans le produit, cause l’allergie. C’est un peu comme avoir une allergie alimentaire et n’avoir aucune information plus spécifique que « vous êtes allergique à la nourriture ». Une revue clinique des ingrédients contenus dans les fragrances a trouvé qu’au moins 100 d’entre eux sont reconnus causer des allergies.

Les symptômes ressentis lors d’une allergie à un produit contenant des fragrances peuvent inclure : maux de tête, raideur au niveau de la poitrine et wheezing, diarrhée et vomissements chez l’enfant, irritation des muqueuses, diminution de la fonction respiratoire, asthme, congestion nasale, irritation des voies respiratoires, boutons ou plaques rouges, démangeaisons, rougeurs.

Les perturbateurs endocriniens

Plusieurs substances chimiques industrielles, incluant certaines fragrances, peuvent agir comme perturbateurs endocriniens en interférant avec la production, la libération, le transport, le métabolisme et la liaison des hormones à leurs cibles dans le corps. En effet, certains d’entre eux imitent des hormones, comme les œstrogènes, la testostérone et la thyroïde, et envoient de mauvais signaux. L’exposition aux perturbateurs endocriniens a été associée à de nombreux problèmes de santé, incluant une augmentation du risque de cancer (sein et prostate), toxicité au niveau de la reproduction et des effets sur le fœtus en développement, de même que la prédisposition aux maladies métaboliques (problèmes de thyroïde, obésité).

Les perturbateurs de l’hormone thyroïdienne peuvent  avoir un impact sur le taux optimal de cette hormone qui s’avère crucial pour le développement normal et la croissance du cerveau chez le fœtus, le nouveau-né et le jeune enfant.

Ceux qui imitent les œstrogènes peuvent contribuer au cancer du sein, à la puberté précoce et d’autres problèmes reproducteurs communs. Une femme sur 8 recevra le diagnostic de cancer du sein au cours de sa vie et l’effet cumulatif, de même que l’exposition à long terme aux xénoestrogènes, en constitue un facteur de risque.

Les substances chimiques affectant les hormones masculines peuvent être un facteur d’infertilité, laquelle a augmenté de 20% chez les couples américains entre 1995 et 2002. Les perturbateurs endocriniens ont aussi été impliqués dans des malformations congénitales du système reproducteur masculin comme des testicules non descendus et une malformation du pénis appelée hypospadias. L’incidence de ces 2 conditions a aussi augmenté dans les dernières décennies.

Les produits sans fragrance

Les produits sans fragrance ou parfum existent, mais le marché s’avère très limité. Par exemple, les produits pour le soin des cheveux contiennent presque tous des fragrances. En effet, 96% des shampoings, 98% des revitalisants et 97% des produits coiffants en contiennent. D’autres produits de soins personnels en contiennent aussi : 91% des antisudorifiques, 95% des lotions après rasage, 83% des crèmes à mains et 63% des crèmes solaires. Le maquillage n’est pas en reste non plus. On parle ici de baume hydratant, rouge à lèvres, fond de teint, fard à joues et crayon pour les yeux.

Les produits nettoyants constituent une autre source majeure d’exposition aux allergènes des fragrances. En effet, ces dernières semblent être un constituant important pour l’innovation dans l’industrie des produits d’entretien. Ainsi, du savon pour le lave-vaisselle au détergent pour la lessive en passant par les nettoyants tout usage, la plupart de ces produits sont vendus dans une variété de senteurs pour satisfaire le consommateur. Cependant, ces produits sont beaucoup plus faciles à trouver sans fragrance, dans la plupart des catégories et des marques.

Conseils pour diminuer l’exposition

Il s’avère difficile d’éviter les fragrances ou les parfums, mais il existe tout de même des solutions pour en diminuer l’exposition.

  • Choisir des produits sans fragrances ajoutées.
  • Si vous êtes attaché à votre parfum, essayez d’éliminer les autres produits contenant des fragrances et utilisez votre parfum moins souvent.
  • La propreté n’a pas d’odeur. Choisissez des produits nettoyants sans parfum. Vous pouvez aussi les fabriquer vous-même, de nombreux sites internet et livres sont disponibles pour vous aider.
  • Choisissez des détergents à lessive et des assouplissants à tissus sans odeur. Faites sécher vos vêtements à l’extérieur, ils sentiront naturellement bon.
  • Évitez les rafraîchisseur d’air comme Febreeze, ouvrez les fenêtres, l’aération a bien meilleur goût!

Références :

Environmental defence (2012).The manscape : The dirt on toxic ingredients in men’s body care products, Toronto, 28 pages.

Sarantis, H. et al. (2010). Not so sexy : The health risks od secret chemicals in fragrance, Breast cancer fund, Commonweal and Environmental working group, 44 pages.

Hoitsma, A.K. (2013). Secret scents: How hidden fragrance allergens harm public health, Women’s voices for the earth, 28 pages.

Vos enfants dans l’univers des plastiques

 

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Dans les dernières années, les plastiques dans l’environnement des enfants n’ont cessé d’augmenter. La plupart des aliments et boissons qui leur sont destinés se trouvent dans le plastique. Même le lait est maintenant vendu dans des contenants en plastique ou en carton tapissés de plastique. Et que dire des jouets? Est-ce que quelqu’un s’est posé la question quant à leurs risques potentiels?

Pourquoi s’inquiéter au sujet des plastiques?

Les plastiques sont utilisés partout : pour l’emballage des aliments et boissons, les matériaux de construction, les fils électriques, les automobiles, les jouets, les fournitures médicales, etc. Les substances chimiques et les processus utilisés pour fabriquer certains plastiques affectent non seulement les nappes d’eaux souterraines et l’air que nous respirons, mais ils se dissolvent aussi lentement ou migrent des emballages alimentaires vers la nourriture et même à travers notre peau lorsque nous les tenons.

Ainsi, les fœtus en développement et les enfants s’avèrent particulièrement vulnérables aux dommages provoqués par ces substances qui viennent interférer avec l’activité des hormones dans le corps. En effet, leurs organes, leurs systèmes et le système de régulation de leurs hormones sont en plein développement. De plus, les jeunes enfants respirent plus d’air, consomment plus de nourriture et boivent plus d’eau par kilogramme de poids corporel que les adultes, ce qui rend leur exposition plus importante aux substances chimiques présentes dans leur environnement.

Le bisphénol A

Le bisphénol A est un produit chimique industriel utilisé dans la fabrication des plastiques polycarbonates et des résines époxydes. Il se retrouve principalement dans les contenants réutilisables pour aliments et boissons et dans le revêtement protecteur des conserves. Il s’avère aussi présent dans les amalgames dentaires, les disques compacts, les reçus de caisse et les fournitures médicales. L’exposition au bisphénol A se fait surtout via l’alimentation ou par contact avec des articles en contenant.

Les phtalates

Les phtalates sont des additifs qui donnent aux plastiques, comme le polychlorure de vinyle (PVC), des propriétés comme la flexibilité et la résistance au stress. Ils sont présents dans les emballages alimentaires, les fournitures médicales, les tuyaux flexibles, les lubrifiants, les cosmétiques, etc. C’est aussi grâce à eux qu’une voiture ou un rideau de douche sent le « neuf ». En effet, les phtalates s’échappent du PVC et causent de nombreux problèmes de santé.

Quels sont les problèmes de santé associés à ces substances?

Le bisphénol A

Le bisphénol A dérègle le bon fonctionnement des hormones dans le corps, altère les gènes et dérègle le développement physique et comportemental. De plus en plus d’études démontrent aussi que le bisphénol A est associé à l’obésité, tant chez les enfants que chez les adultes. De même, on parle de plus en plus de fausses couches, de maladies des ovaires et de l’endomètre et de cancer du sein.

Cependant, les études sur les animaux s’avèrent plutôt alarmantes. On parle ici de problèmes de reproduction tant chez les mâles que chez les femelles, de désordres comportementaux comme l’hyperactivité, l’impulsivité et l’agression; d’une structure anormale du cerveau, d’une fonction immunitaire détériorée et d’une variété de cancers. Ce qui est le plus inquiétant est que les niveaux de bisphénol A retrouvé chez les humains sont beaucoup plus élevés que ceux causant des problèmes dans les études chez les animaux.

Les phtalates

Les phtalates sont associés à de nombreux problèmes de santé. Chez les mâles, ils sont associés avec des testicules non descendus, un décompte de spermatozoïdes plus bas, des tumeurs testiculaires bénignes plus tard dans la vie et des niveaux sanguins de testostérone plus faibles. Comme on peut le constater, il s’agit ici de signes de féminisation. Chez les filles, ils sont principalement associés avec un développement prématuré des seins. Ils sont aussi cancérigènes et liés à l’asthme, aux allergies de même qu’à des dommages au foie, aux reins et au cœur.

Comment reconnaître les plastiques contenant ces substances?

Il est virtuellement impossible de savoir les substances contenues dans les différents plastiques. En effet, les ingrédients utilisés pour fabriquer les plastiques n’ont pas à être étiquetés et les fabricants ne veulent pas les dévoiler pas plus que les sources de leurs plastiques.

Le seul indice qui peut permettre d’identifier les ingrédients chimiques dans les produits en plastique est le code d’identification de résine ayant pour but de faciliter le recyclage. Ainsi, le polychlorure de vinyle (#3) contient des phtalates et le polycarbonate (#7) contient du bisphénol A.

Symbole

Type de plastique

Exemples d’emballage

Risques connus à ce jour

   

Polyéthylène Terephthalate (PET)

Bouteilles de rince-bouche, compresses chaude/froide, bouteilles d’eau et de boissons gazeuses, pots de beurre d’arachides, contenants de détergents.

À éviter : peut libérer de l’antimoine, un carcinogène suspecté. Ne pas réutiliser les bouteilles.

    Polyéthylène de haute densité (HDPE)

Contenants de jus et de lait, bouteilles de détergents, sacs de plastique, pots de yogourt, bouteilles de shampoing, intérieur des boîtes de céréales.

Plastique plus sécuritaire à utiliser comme contenant pour la nourriture et les boissons.

  Polychlorure de vinyle (PVC)

Bouteilles d’huile végétale, emballage autour de la viande, tétines,  bouteilles d’eau, contenants pour détergents et shampoing, bouteilles de rince-bouche, emballage plastique, jouets.

À éviter : peut contenir ou libérer des phtalates, du plomb, du bisphénol A, du mercure, du cadmium.

  Polyéthylène de basse densité (LDPE)

Sacs d’épicerie, emballage de nourriture, sac à pain, sacs zip-lock, contenants pour aliments, revêtement des cartons de lait et de jus, emballages pour aliments congelés.

Plastique plus sécuritaire à utiliser comme contenant pour la nourriture et les boissons.

  Polypropylène (PP)

Contenants à margarine, yogourt, sirop et autres, pailles, bouchons de bouteilles, contenants à médicaments, contenants à épices.

Plastique plus sécuritaire à utiliser comme contenant pour la nourriture et les boissons.

  Polystyrène (PS)

Verres et contenants en « styrofoam », boîtes d’œufs, contenants pour la viande, jouets.

À éviter : peut libérer du styrène qui est toxique.

  Autre

Grosses bouteilles d’eau pour refroidisseurs, coupes de fruits pour enfants, bouteilles d’eau réutilisables, bouteilles de jus de citron. Inclut toutes les choses non trouvées dans les numéros précédents ou est une combinaison de ces résines.

À éviter : du bisphénol A peut être libéré du polycarbonate, surtout quand il est chauffé.

*Veuillez noter que cette liste n’est pas exhaustive. Notez qu’au Canada, la présence de bisphénol A dans les biberons est interdite depuis 2011.

Conseils de prévention :

Il est impossible d’éviter les plastiques puisqu’ils sont omniprésents. Par contre, il est possible de choisir nos plastiques, particulièrement ceux utilisés pour mettre la nourriture destinée aux enfants.

  • Éviter les PVC (#3), le polystyrène (#6) et les autres plastiques (#7) qui libèrent des substances chimiques.
  • Éviter d’utiliser des contenants en plastique et des emballages plastiques au micro-ondes.
  • Choisir des pellicules plastiques non faites de PVC comme Glad Wrap et Saran Wrap.
  • Choisir des plastiques reconnus plus sécuritaires (jusqu’à maintenant) : le HDPE (#2), le LDPE (#4) et le PP (#5).
  • Utiliser des sacs réutilisables pour vos achats et l’épicerie.
  • Choisir des sacs à poubelle biodégradables.
  • Choisir, le plus possible, des alternatives au plastique : verre, céramique, porcelaine et acier inoxydable qui ne libèrent pas de substances chimiques dans la nourriture.
  • Utiliser une planche à découper en bois plutôt qu’en plastique.
  • Ne pas laisser de bouteilles d’eau dans des conditions d’extrême chaleur, comme dans l’auto en été.
  • Enseigner aux enfants à ne pas boire directement des tuyaux d’arrosage dans la cour, car plusieurs sont en plastique et libèrent des phtalates et du plomb.

Références :

Environment & Human health inc. (2008). Plastics that may be harmful to children and reproductive health, North haven, 81 pages.

Silver, Larry B. (2007). Practice prevention: Plastics, Learning and developmental disabilities initiative, www.healthandenvironment.org/initiatives/learning/r/prevention [En ligne], page consultée le 25 septembre 2013.

Statistique Canada (2013). Concentrations de bisphénol A chez les Canadiens, 2009 à 2011, http://www.statcan.gc.ca/pub/82-625-x/2013001/article/11778-fra.htm [En ligne], page consultée le 25 septembre 2013.

The toxic nation (2008). Guide to plastics: helping you avoid toxic chemicals, http://stewie.environmentaldefence.ca/reports/toxic-nation-guide-plastics [En ligne], page consultée le 25 septembre 2013.