Select Page

L’exposition aux perturbateurs endocriniens coûte cher

hopitalPar Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Dans une récente étude, on peut apprendre que l’exposition aux perturbateurs endocriniens coûte au moins 175 milliards de dollars U.S. par année, seulement en Europe.

Les coûts seraient reliés principalement à 3 problèmes de santé : les effets neurologiques comme les problèmes du déficit de l’attention; l’obésité et le diabète de même que les dysfonctionnements du système reproducteur masculin, incluant l’infertilité.

Cependant, les coûts estimés les plus importants concernent les effets de différentes substances chimiques sur le développement du cerveau des enfants. En effet, de nombreuses études ont établi un lien entre des substances largement répandues, comme les pesticides et les apprêts ignifuges, à des problèmes neurologiques et des taux d’hormones thyroïdiennes altérés ces dernières étant essentielles au bon développement du cerveau pendant la grossesse. Il est d’ailleurs conseillé aux femmes enceintes de limiter leur exposition aux plastiques et aux reçus. Bref, les chercheurs concluent qu’il y a plus de 99% des chances que les perturbateurs endocriniens contribuent à ces maladies.

Évidemment, cette étude a été limitée aux substances chimiques communément retrouvées dans le corps humain : le bisphénol A (BPA) utilisé dans les plastiques durs, le revêtement intérieur des boîtes de conserve et les reçus de caisse; les phtalates utilisés comme plastifiants dans les produits en polychlorure de vinyle (PVC); certains pesticides de même que les apprêts ignifuges bromés comme le PBDE.

Les données reliant les pesticides et les apprêts ignifuges aux effets neurologiques étaient les plus fortes, démontrant pratiquement un lien de cause à effet.

Le coût des soins de santé associés aux substances chimiques dans les plastiques est d’environ 28 milliards de dollars, selon les chercheurs et ceux concernant les effets neurologiques totalisaient 146 milliards de dollars par année.

Malheureusement, il semble que la santé des gens soit mise en péril par une large gamme de substances chimiques utilisées régulièrement. Mais, la question qui demeure est : quel est l’effet et l’importance des traces de substances chimiques auxquelles les gens sont exposés à travers les différents produits, la nourriture et l’environnement?

Références :

Grossman, E. (2015). Chemical exposure linked to billions in health care costs, National Geographic, http://news.nationalgeographic.com/news/2015/03/150305-chemicals-endocrine-disruptors-diabetes-toxic-environment-ngfood/ [En ligne], page consultée le 5 mars 2015.

Munro, M. (2015). Researchers advise pregnant women to limit exposure to receippts and plastic, http://o.canada.com/news/national/researchers-advise-pregnant-women-to-limit-exposure-to-receipts-and-plastic [En ligne], page consultée le 5 mars 2015.

La prudence s’impose avec les bracelets en élastiques Rainbow Loom

élastiques

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Ces petits élastiques aux mille et une couleurs que les enfants tressent pour en faire des bracelets, bagues et même des robes ne sont peut-être pas aussi inoffensifs qu’on pourrait le croire!

Des tests échoués

Un commerçant de jouets au Royaume-Uni, soucieux de vendre des articles de la plus haute qualité aux enfants, a fait analyser différentes marques d’élastiques afin de vérifier s’ils respectaient les normes en vigueur. Cependant, les tests, effectués par un laboratoire indépendant, ont démontré la présence de phtalates dépassant jusqu’à 500 fois la limite autorisée dans les jouets. Les coupables : principalement les produits contrefaits, des élastiques vendus à moindre coût ne correspondant pas aux normes de l’industrie, mais tout de même présents en ligne et dans plusieurs magasins. Fait à noter, l’étude a été réalisée au Royaume-Uni, mais tous les élastiques viennent de Chine… On peut donc présumer que nous avons les mêmes au Canada.

Des quoi?

Les phtalates sont des substances chimiques utilisées pour assouplir et augmenter la flexibilité du plastique, particulièrement du polychlorure de vinyle (PVC). En plus, de leur présence dans les jouets, ils s’avèrent largement présents dans notre quotidien : produits de soins personnels, revêtements de plancher, vêtements, emballages alimentaires…

Les risques associés aux phtalates

En 2011, le gouvernement canadien a adopté un règlement limitant la présence de 6 phtalates dans les jouets, emboîtant ainsi le pas à l’Union Européenne et aux États-Unis. Si la décision de légiférer a été prise c’est qu’il existe suffisamment de preuves laissant croire que les phtalates ont un effet non négligeables sur la santé, particulièrement celle des enfants.

En effet, ils sont considérés comme des perturbateurs endocriniens, c’est-à-dire qu’ils interfèrent avec les différentes hormones du corps, principalement les œstrogènes, la testostérone et les hormones thyroïdiennes. Cela amène plusieurs problèmes de santé à long terme : augmentation du risque de cancer; développement anormal du cerveau chez le fœtus, le nouveau-né et le jeune enfant; puberté précoce, infertilité, malformations congénitales du système reproducteur masculin… Bref, les enfants exposés aux phtalates aujourd’hui en subiront les conséquences dans 20 ou 30 ans, mais celles-ci seront bien réelles.

D’ailleurs, il faut rester prudent, un lot d’élastiques contrefaits peut indiquer qu’il répond aux normes même si ce n’est pas véridique. De plus, selon la porte-parole du bureau d’évaluation, Marion Wilson, il y a aussi de fortes chances que les lots authentiques contiennent des quantités similaires de substances chimiques.

Les autres effets sur la santé

Plusieurs réactions allergiques ont aussi été rapportées suite au port de ces élastiques. De plus, ils peuvent agir comme un garrot, comprimant ainsi les petites artères et empêchant le sang de se rendre aux doigts. D’ailleurs, en juin 2014, un jeune garçon s’est endormi avec des élastiques trop serrés et a failli y perdre des doigts.

Les effets sur les animaux

Il y a aussi des risques si votre animal de compagnie ingère ces petits élastiques. Cela peut occasionner une obstruction intestinale, des maux d’estomac et même, une rupture au niveau des intestins. Il est même arrivé qu’un de ces élastiques doive être enlevé chirurgicalement de l’estomac d’un animal.

Et l’environnement, dans tout ça?

Bien entendu, ces petits élastiques ne sont pas biodégradables et on en retrouve un peu partout, tant sur les trottoirs que dans les lieux publics. En effet, ils cassent facilement et les gens ne pensent pas aux conséquences que peut avoir un si petit élastique jeté dans l’environnement. Il faut aussi penser aux autres animaux qui peuvent les ingérer…

Conseils de prévention

Il est certain que la meilleure façon de contrer ces risques est d’inciter vos enfants à faire autre chose pendant leur passe-temps… des bracelets en fil à broder, par exemple, s’ils veulent absolument continuer à confectionner des bracelets!

  • Évitez que les enfants en bas de 3 ans jouent avec ces élastiques, ils pourraient les avaler.
  • Empêchez vos enfants de porter ce type de bracelets à leur bouche.
  • Avisez vos enfants de ne pas jeter ces élastiques dans la nature.
  • Assurez-vous que ces élastiques soient garder hors de la portée des animaux domestiques.

Références :

Anderson, N. (2014). Cheaper loom bands ‘’could pose cancer risk’’, http://www.independent.ie/irish-news/health/cheaper-loom-bands-could-pose-cancer-risk-30500068.html [En ligne], page consultée le 22 août 2014.

Butler, K. (2014). Are your Kids’ Rainbow Bracelets Toxic?, http://www.motherjones.com/blue-marble/2014/08/rainbow-loom-bracelets-phthalates-cancer-risk [En ligne], page consultée le 22 août 2014.

Emery, M. (2014). Santé : attention aux Rainbow Loom, http://www.bioaddict.fr/article/sante-attention-aux-rainbow-loom-a4548p1.html [En ligne], page consultée le 22 août 2014.

Leroux, R. (2014). Attention aux contrefaçons des ensembles Rainbow Loom, http://www.protegez-vous.ca/loisirs-et-famille/attention-aux-contrefacons-des-ensembles-rainbow-loom.html[En ligne], page consultée le 22 août 2014.

Villanueva, R. (2014). Rubber loom bands dangerous to pets, http://www.philstar.com/headlines/2014/06/23/1337975/rubber-loom-bands-dangerous-pets [En ligne], page consultée le 22 août 2014.

Worry sparked following new loom band research, http://www.mummypages.ie/worry-sparked-following-new-loom-band-research [En ligne], page consultée le 22 août 2014.

Une grossesse en santé dans un environnement sain – première partie

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

La grossesse s’avère une période cruciale pour la santé du bébé en devenir. En effet, le corps de la femme constitue son premier environnement, mais aussi la source de tout ce qu’il a besoin pour grandir et se développer. De plus, l’exposition au mauvais polluant au mauvais moment risque de provoquer des changements développementaux qui peuvent parfois s’avérer permanents chez l’enfant. Voici donc une série d’articles tirés du document « Easy Steps to a Safer Pregnancy » pour assainir votre environnement avant l’arrivée de bébé.

Époussetez souvent

La poussière est le lieu de repos de plusieurs toxines introduites dans nos maisons. Ainsi, lorsque bébé commence à ramper dans les rouleaux de poussière, et qu’il porte ses mains à sa bouche, il est exposé à de nombreux contaminants et ce, jusqu’à 40 fois plus que les adultes. Ainsi, passer l’aspirateur régulièrement et laver les planchers en plus d’épousseter les meubles avec un chiffon humide en élimine une grande partie. Un plumeau en laine d’agneau permet aussi d’atteindre les zones éloignées de façon efficace. Il est possible d’en trouver dans les magasins à grande surface. Cependant, évitez les plumeaux synthétiques qui ne font que remuer la poussière.

Purifiez l’air

L’air intérieur est généralement 2 à 5 fois plus pollué que l’air extérieur. En effet, les maisons sont de plus en étanches et les toxines s’y accumulent : vapeurs de produits nettoyants, ameublement, matériaux de construction, etc. en plus des polluants provenant de l’extérieur. En fait, la pollution de l’air intérieur se classe parmi les 5 risques environnementaux les plus importants en santé publique. Maintenir la qualité de l’air intérieur s’avère relativement simple :

  • Ouvrez les fenêtres régulièrement, même en hiver (10 minutes au lever et 10 minutes au coucher).
  • Évitez les produits chimiques ayant une forte odeur.
  • Évitez les purificateurs d’air qui contiennent des fragrances qui polluent plus qu’elles ne le purifient.
  • Laissez les vêtements nettoyés à sec quelques jours dans le garage ou à l’extérieur pour que les vapeurs s’échappent ailleurs que dans la maison ou évitez le nettoyage à sec.
  • Utilisez un détergent pour lave-vaisselle sans chlore.
  • Évitez les nouveaux meubles fabriqués à partir de contreplaqué ou de panneaux de particules.
  • Évitez les produits de soins personnels, les détergents à lessive, les chandelles parfumées… contenant des fragrances synthétiques.

Éliminez le plomb

Le plomb est un contaminant bien connu à l’intérieur des maisons. On le retrouve dans les peintures appliquées avant 1979, la poussière, l’eau potable, les médicaments traditionnels importés, les bijoux pour enfants de moindre qualité, certains accessoires de pêche, etc. Une femme enceinte ne doit jamais faire de rénovation lorsqu’elle suspecte que la peinture de sa maison peut contenir du plomb. Pour le reste, des alternatives sont facilement disponibles.

Évitez le polychlorure de vinyle (PVC)

Le PVC contient des phtalates afin de les rendre flexibles. Cependant, les recherches indiquent que l’exposition prénatale aux phtalates peut interférer avec la production de testostérone et le développement du système reproducteur en plus d’avoir des effets néfastes sur le développement mental, moteur et comportemental au cours de la petite enfance. De surcroît, les phtalates ne sont pas liés chimiquement aux produits qui les contiennent, donc ils peuvent être libérés et s’évaporer dans l’air et dans la poussière de maison. Ainsi, pour les tenir à l’écart, il faut éviter d’utiliser des produits en vinyle ou en plastique avec l’indication « PVC », « V » ou « 3 » dans le symbole de recyclage. Le PVC fait partie intégrante de notre vie et il s’avère assez commun : rideaux de douche, revêtements de plancher, papiers peints, imitations du cuir, produits gonflables, câbles électroniques, chaussures, sac à dos, jouets en plastique mou, anneaux de dentition, tuyaux d’arrosage… La plupart du temps, des versions sans PVC sont disponibles. Pour les planchers recouverts de vinyle, il faut les laver fréquemment et s’assurer qu’ils ne sont pas exposés directement à la lumière du soleil car ce dernier les réchauffe et il y a ainsi libération de phtalates beaucoup plus rapidement.

Les composés perfluorés

Les composés perfluorés sont des matériaux utilisés pour rendre les poêlons antiadhésifs, les emballages alimentaires à l’épreuve des graisses, dans les produits antitaches et bien d’autres. Tout comme les phtalates dans le PVC, les composés perfluorés s’échappent souvent des produits qui les contiennent. De plus, ils ont été associés à un plus petit poids à la naissance, une tête de plus petite taille et des taux d’hormones thyroïdiennes maternelles plus faibles, ce qui peut amener des habiletés motrices réduites, des difficultés d’apprentissage, une diminution du quotient intellectuel, des problèmes du déficit de l’attention et des problèmes de socialisation chez les jeunes enfants. Afin d’éviter les composés perfluorés :

  • Échangez vos poêlons antiadhésifs contre de la fonte ou de l’acier inoxydable.
  • Évitez le fast-food qui est habituellement dans des contenants recouverts de composés perfluorés.
  • Évitez aussi d’appliquer des produits hydrofuges ou antitaches sur les tissus d’ameublement, les tapis ou les vêtements.
  • Utilisez une soie dentaire non cirée, la cire contenant souvent des composés perfluorés.
  • Évitez d’utiliser des assiettes de carton ciré.

Références :

Costner, P. et al. (2005). Sick of dust : Chemicals in common products – A needless health risk in our homes, 50 pages. Disponible au http://www.cleanproduction.org/resources/entry/sick-of-dust [En ligne].

Geet Ethier, Marc (2008). Ménage vert: Se faciliter la vie en la protégeant, Montréal, Éditions du Trécarré, 310 pages.

Healthy Child Healthy World (2014). Easy Steps to a Safer Pregnancy: A guide to protecting your growing baby from toxic chemicals, California, 53 pages. Disponible auhttp://healthychild.org/its-an-e-book-welcome-to-our-new-healthy-pregnancy-e-book/ [En ligne].

Santé Canada (2009). Trousse d’information sur le plomb – Questions couramment posées sur l’effet de l’exposition au plomb sur la santé humaine, http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/contaminants/lead-plomb/asked_questions-questions_posees-fra.php#a21 [En ligne], page consultée le 9 février 2014.

Thibault, N., Jouer dehors, bon ou mauvais pour les infections?, http://www.educatout.com/edu-conseils/sante-hygiene/systeme-immunitaire-et-infections/jouer-dehors-bon-ou-mauvais-pour-les-infections.htm [En ligne], page consultée le 31 mars 2014.

Les vêtements que portent nos enfants les rendent-ils malades?

Par Mélanie Demers inf. B.Sc.

Quels sont vos critères pour acheter les vêtements de vos enfants? Payer le moins cher possible? Avoir une marque reconnue? Avoir des vêtements résistants et durables? Bref, peu importe ce qui guide vos achats, il est important de savoir que certains problèmes de santé peuvent être reliés aux vêtements.

Les produits chimiques ajoutés aux vêtements

Un récent rapport publié par Greenpeace International a découvert la présence d’une vaste gamme de produits chimiques toxiques dans de nombreuses marques de vêtements pour enfants incluant American Apparel, C&A, Disney, GAP, H&M, Primark, Uniqlo, adidas, LINing, Nike, Puma et Burberry. Voici ce qu’ils ont découvert.

Les éthoxylates de nonylphénol

Les éthoxylates de nonylphénol constituent un groupe de composés chimiques utilisés comme agents surfactants, émulsifiants, dispersants et humidifiants dans une variété d’applications, incluant l’industrie des textiles où ils sont utilisés pour la finition des tissus et du cuir. L’utilisation des éthoxylates de nonylphénol pendant la fabrication des textiles peut laisser des résidus, dans le produit final, qui seront libérés lors des lavages pour l’entretien des vêtements. Le risque est qu’ils peuvent se dégrader pour former le nonylphénol, une substance chimique persistante, bioaccumulative et toxique. Des études ont démontré la présence d’éthoxylates et de nonylphénol non seulement dans l’eau, mais aussi dans la poussière de maison et dans l’air intérieur. De plus, le nonylphénol est considéré comme un perturbateur endocrinien, c’est-à-dire qu’il imite l’activité hormonale des œstrogènes.

Les phtalates dans les imprimés plastifiés

Les phtalates représentent un groupe de substances chimiques ayant de nombreuses utilisations, principalement comme assouplisseurs dans le polychlorure de vinyle (PVC). Ils servent aussi à lier les colorants aux textiles. Étant donné qu’ils ne sont pas chimiquement liés au plastique, ils sont libérés dans l’air tant intérieur qu’extérieur durant tout leur temps d’utilisation et même encore après leur fin de vie utile. Les phtalates sont reconnus comme toxiques pour le développement des organes reproducteurs par leurs impacts sur la synthèse de la testostérone. De plus, ils créent des dommages aux chromosomes, augmentent la progression de cancers et causent des changements dans l’expression des gènes.

Les organoétains

Les organoétains constituent un groupe de composés chimiques utilisés comme biocides ou fongicides dans certains produits en tissu comme les vêtements de sport, les bas et les chaussures. Ils servent ainsi à prévenir les odeurs causées par la sueur. Ils sont aussi utilisés comme stabilisateurs dans les produits en PVC, incluant les imprimés plastifiés. Les organoétains s’avèrent toxiques pour les systèmes immunitaire et le nerveux de même qu’ils perturbent l’équilibre hormonal du corps.

Les composés perfluorés

Dans l’industrie du textile, les composés perfluorés sont principalement utilisés pour leur stabilité et leur habileté à repousser l’eau et l’huile (imperméabilisants). De plus, ils s’avèrent très résistants à la dégradation chimique, biologique et thermique, ce qui les rend persistants dans l’environnement. La présence de leurs résidus dans les vêtements les rend susceptibles de s’accumuler dans le corps et peut causer des impacts négatifs sur la santé pendant le développement, mais aussi à l’âge adulte. Ils ont été associés à des déséquilibres hormonaux ayant des impacts sur les systèmes reproducteur et immunitaire, des problèmes de thyroïde, une pression artérielle élevée et certains cancers.

Bien sûr, d’autres substances chimiques ayant d’autres effets sur la santé sont présentes dans les vêtements, mais il serait difficile de toutes les nommer ici. Elles feront partie d’un autre article ultérieurement.

Conseils de prévention

Il est très difficile de savoir les substances chimique que renferment les vêtements de nos enfants et de faire les bons choix. Voici quelques conseils généraux :

  • Choisir des vêtements usagés plutôt que neufs afin d’éviter encore plus de contamination des eaux et de l’environnement.
  • Éviter les vêtements aux propriétés particulières : ignifuge, infroissable, imperméable, antitaches, antistatique
  • Privilégier les fibres naturelles comme le coton, la laine, la soie, le lin et le chanvre.
  • Privilégier les couleurs pastelles pour les vêtements d’enfants.

Références :

Brigden Kevin et al. (2013). Hazardous chemicals in branded textile products on sale in 25 countries/regions during 2013, Greenpeace, Exeter, 47 pages. Disponible au http://www.greenpeace.org/eastasia/publications/reports/toxics/2014/little-story-monsters-closet/ [En ligne].

Brigden Kevin et al. (2012). Toxic threads: The big fashion stitch-up, Greenpeace international, Amsterdam, 56 pages. Disponible au http://www.greenpeace.org/eastasia/publications/reports/toxics/2012/big-fashion-stitch-up/ [En ligne].

Clement, Dr Anna Maria et Dr Brian Clement (2011). , Ces vêtements qui tuent : Comment des choix vestimentaires apparemment anodins peuvent menacer votre santé… et comment vous protéger!, Marcel Broquet, Saint-Sauveur, 172 pages.

Greenpeace East Asia (2014). A little story about the monsters in your closet…, Beijing, 40 pages. Disponible au http://www.greenpeace.org/eastasia/publications/reports/toxics/2014/little-story-monsters-closet/ [En ligne].

La face cachée des jouets

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Le travail des enfants est de jouer et cela est essentiel à leur développement. Mais, jouent-ils vraiment en toute sécurité? De quoi doit-on se méfier?

La présence de métaux lourds

La plupart des jouets sont fabriqués en Chine et la législation en ce qui concerne la présence de métaux lourds dans les jouets n’est pas la même qu’au Canada ou dans l’Union Européenne. Il faut donc en tenir compte lorsque l’on achète des jouets fabriqués là-bas.

Le plomb

Le plomb est invisible à l’œil nu et n’a pas d’odeur, mais il peut causer une panoplie d’effets sur la santé. Il est utilisé pour assouplir le plastique et le rendre plus flexible. Cependant, les liens chimiques entre le plomb et le plastique se brisent et forment une poussière susceptible d’être inhalée par les enfants lorsqu’ils sont exposés aux rayons du soleil, à l’air ou à des détergents. De plus, il arrive régulièrement que Santé Canada rappelle des jouets ou des bijoux pour enfants dépassant les limites autorisées pour le plomb.

A) Où le retrouve-t-on?

Dans les jouets, une source fréquente d’exposition est la peinture. Donc, si un enfant mange ou avale un éclat de peinture, cela augmente son risque d’exposition au plomb. On peut aussi le retrouver dans les bijoux pour enfants, les jouets en métal et même les livres et les sacs à lunch.

B) Quels sont ses effets sur la santé?

Un niveau élevé de plomb chez les enfants, s’il n’est pas détecté assez tôt, peut causer de nombreux problèmes de santé : dommages au cerveau et au système nerveux, problèmes d’apprentissage et de comportement comme l’hyperactivité et le déficit d’attention, croissance retardée et ralentie, problèmes d’audition, maux de tête de même que des déficits dans le vocabulaire, la motricité fine, le temps de réaction et la coordination main-œil. Plus tard dans la vie, ils peuvent souffrir d’hypertension artérielle et de maladies rénales. À des niveaux élevés, le plomb peut causer des dommages permanents au cerveau et la mort. De plus, la limite permise de plomb dans les jouets au Canada est de 90 ppm et l’Académie américaine de pédiatrie recommande un maximum de 40 ppm. Donc, lorsqu’un rappel concernant le plomb est publié sur le site de Santé Canada        ( http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/advisories-avis/index-fra.php ), il s’avère important de suivre les indications concernant le rappel. Il faut être particulièrement vigilant, car les symptômes associés à l’empoisonnement au plomb ne sont pas immédiatement visibles.

Le cadmium

Le cadmium, comme le plomb, est un métal présent naturellement dans le sol, l’eau, l’air et la poussière. Il n’a pas d’odeur, ce qui le rend difficile à identifier. Plusieurs analystes croient qu’il s’avérait « la solution facile » pour remplacer le plomb dans les bijoux pour enfants. Il est aussi utilisé comme pigment et comme stabilisateur pour le polychlorure de vinyle (PVC). Tout comme le plomb, il est fréquent que Santé Canada rappelle des bijoux ou autres articles contenant des doses élevées de cadmium.

A) Où le retrouve-t-on?

On retrouve principalement le cadmium dans les piles au nickel-cadmium mais aussi dans les bijoux pour enfants et de nombreux autres produits en PVC destinés aux  enfants, incluant les jouets. Une étude a même démontré qu’un bijou endommagé peut libérer jusqu’à 30 fois plus de cadmium qu’un autre, intact.

B) Quels sont ses effets sur la santé?

La plupart des gens sont exposés à de faibles doses de cadmium et n’y voient aucun effet. Cependant, l’exposition à des niveaux élevés de ce métal sur une longue période de temps peut amener une perte osseuse et des fractures. Chez les enfants, il peut retarder le développement du cerveau, amenant des problèmes d’apprentissage mais aussi une diminution du poids de naissance, un retard dans le développement sensorimoteur, des effets au niveau hormonal, des problèmes de comportements et une augmentation de la tension artérielle. Des recherches ont aussi démontré qu’une exposition à long terme peut endommager les reins. Il s’agit aussi d’un carcinogène connu et associé au cancer du poumon et de la prostate. Un jeune enfant qui porte à sa bouche ou mord des jouets ou des bijoux contenant du cadmium est exposé à des doses allant jusqu’à plus de 100 fois les limites maximales recommandées (130 ppm au Canada).

Les phtalates

Les phtalates constituent un groupe de substances chimiques utilisées pour assouplir et augmenter la flexibilité du plastique et du vinyle. En fait, l’industrie du PVC utilise de grandes quantités de phtalates comme additifs pour améliorer la flexibilité de ses produits.

Où les retrouve-t-on?

On retrouve les phtalates dans les produits d’hygiène personnelle comme les lotions à mains, le vernis à ongles, les cosmétiques, les savons, les shampoings, les déodorants et les parfums (fragrances). Ils sont aussi présents dans les revêtements de plancher, l’ameublement, les emballages alimentaires, les jouets, les vêtements, l’intérieur des autos et l’équipement médical.

Quels sont leurs effets sur la santé?

L’impact cumulatif des différentes sortes de phtalates amènent une augmentation exponentielle des problèmes associés.  De plus, selon les données du Center for Disease Control aux États-Unis, les taux de phtalates trouvés chez les humains sont plus élevés que ceux causant des effets indésirables sur la santé dans les études. Les niveaux de phtalates s’avèrent aussi plus élevés chez les enfants. Ainsi, suite à une exposition intra-utérine ou à un stade critique du développement, ils ont été associés à des anomalies des organes sexuels chez les bébés garçons, à des naissances prématurées, à une puberté précoce chez les filles et à une diminution de la quantité de spermatozoïdes chez l’homme.

Quelques conseils de prévention

Références :

Hossain, Nasima (2012). Trouble in toyland : The 27th annual survey of toy safety, U.S. PIRG Education Fund, Washington, 34 pages, disponible à l’adresse suivante: http://uspirgedfund.org/reports/usf/trouble-toyland-2012

Levin, Jenny (2013). Trouble in toyland : The 28th annual survey of toy safety, U.S. PIRG Education Fund, Washington, 41 pages, disponible à l’adresse suivante: http://www.uspirgedfund.org/reports/usf/trouble-toyland-2013

Santé Canada (2012). Guide destiné à l’industrie sur les exigences de Santé Canada en matière de sécurité des jouets pour enfants et des produits connexes, 2012, Ottawa, 29 pages, disponible à l’adresse suivante : http://www.hc-sc.gc.ca/cps-spc/pubs/indust/toys-jouets/index-fra.php

Schade, Michael (2010). Toxic Toys R us: PVC toxic chemicals in toys and packaging, Center for Health, Environment & Justice and International Brotherhood of Teamsters, Washington, 57 pages, disponible à l’adresse suivante: www.chej.org/wp-content/uploads/Documents/2010/ToxicToysRUs.pdf

U.S. PIRG education fund, https://secure3.convio.net/engage/site/SPageServer/?pagename=USP_TS14_tipspage [En ligne], page consultée le 5 décembre 2013