par Melanie Demers | 29 Déc 2013 | Meilleurs articles
Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.
En cette fin d’année 2013, voici le top 10 de mes meilleurs articles parus au cours de la dernière année. Bonne lecture et bonne année 2014!
Les gens ont tendance à croire que les lois régissent les ingrédients contenus dans les produits de soins personnels. Cependant, dans plusieurs pays, il revient à l’industrie de démontrer l’innocuité de leurs produits. Mais, le sont-ils réellement?
À l’approche de la rentrée des classes, il est maintenant temps de se procurer les articles scolaires pour l’année à venir. Cependant, ces derniers peuvent avoir des effets non négligeables, principalement à long terme, sur la santé des enfants qui les utilisent.
Il est habituellement recommandé d’utiliser une crème solaire pour se protéger du soleil lorsqu’on s’y expose entre 10 et 14 heures. Cependant, avec tous les ingrédients et additifs chimiques utilisés, les crèmes solaires apportent-elles un réel bienfait pour la santé?
Dans les dernières années, les plastiques dans l’environnement des enfants n’ont cessé d’augmenter. La plupart des aliments et boissons qui leur sont destinés se trouvent dans le plastique. Même le lait est maintenant vendu dans des contenants en plastique ou en carton tapissés de plastique. Et que dire des jouets? Est-ce que quelqu’un s’est posé la question quant à leurs risques potentiels?
Dans la nuit du 5 au 6 juillet 2013, le déraillement d’un train transportant 73 wagons de pétrole brut léger dans la municipalité de Lac-Mégantic a créé une véritable catastrophe. Cela aura, sans contredit, de lourdes conséquences sur les plans humain et environnemental.
De tous les additifs alimentaires, le glutamate monosodique est probablement parmi ceux les plus utilisés. Mais qu’en est-il exactement? Quels sont ses effets? Sauriez-vous le reconnaître?
Les colorants alimentaires sont des additifs faisant partie de notre vie quotidienne. Ils sont ajoutés à tout et pour tout. Saviez-vous qu’un enfant peut consommer jusqu’à 100 additifs par jour? Parmi ceux-ci, les colorants alimentaires tiennent une place importante.
Vous avez déjà remarqué le terme « fragrance » dans la liste des ingrédients de vos produits de soins personnels, cosmétiques, produits nettoyants, assouplisseurs de tissus, etc.? Savez-vous ce qu’il en est exactement?
Vous donnez des multivitamines à vos enfants pour vous assurer qu’ils ne soient pas carencés, parce qu’ils mangent peu de fruits et légumes ou de produits laitiers, pour prévenir les rhumes en hiver… Bref, les raisons sont multiples mais le but demeure le même : avoir des enfants en santé! Mais, savez-vous vraiment ce que contiennent les multivitamines que vous leur donnez?
L’Halloween arrive à grand pas et les enfants peinent à rester calmes en attendant de faire du porte-à-porte pour recueillir des friandises. Cependant, certaines précautions doivent être prises pour préserver leur santé. Et je ne parle pas de bonbons!
par Melanie Demers | 5 Déc 2013 | Jouets, Santé des enfants
Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.
Le travail des enfants est de jouer et cela est essentiel à leur développement. Mais, jouent-ils vraiment en toute sécurité? De quoi doit-on se méfier?
La présence de métaux lourds
La plupart des jouets sont fabriqués en Chine et la législation en ce qui concerne la présence de métaux lourds dans les jouets n’est pas la même qu’au Canada ou dans l’Union Européenne. Il faut donc en tenir compte lorsque l’on achète des jouets fabriqués là-bas.
Le plomb
Le plomb est invisible à l’œil nu et n’a pas d’odeur, mais il peut causer une panoplie d’effets sur la santé. Il est utilisé pour assouplir le plastique et le rendre plus flexible. Cependant, les liens chimiques entre le plomb et le plastique se brisent et forment une poussière susceptible d’être inhalée par les enfants lorsqu’ils sont exposés aux rayons du soleil, à l’air ou à des détergents. De plus, il arrive régulièrement que Santé Canada rappelle des jouets ou des bijoux pour enfants dépassant les limites autorisées pour le plomb.
A) Où le retrouve-t-on?
Dans les jouets, une source fréquente d’exposition est la peinture. Donc, si un enfant mange ou avale un éclat de peinture, cela augmente son risque d’exposition au plomb. On peut aussi le retrouver dans les bijoux pour enfants, les jouets en métal et même les livres et les sacs à lunch.
B) Quels sont ses effets sur la santé?
Un niveau élevé de plomb chez les enfants, s’il n’est pas détecté assez tôt, peut causer de nombreux problèmes de santé : dommages au cerveau et au système nerveux, problèmes d’apprentissage et de comportement comme l’hyperactivité et le déficit d’attention, croissance retardée et ralentie, problèmes d’audition, maux de tête de même que des déficits dans le vocabulaire, la motricité fine, le temps de réaction et la coordination main-œil. Plus tard dans la vie, ils peuvent souffrir d’hypertension artérielle et de maladies rénales. À des niveaux élevés, le plomb peut causer des dommages permanents au cerveau et la mort. De plus, la limite permise de plomb dans les jouets au Canada est de 90 ppm et l’Académie américaine de pédiatrie recommande un maximum de 40 ppm. Donc, lorsqu’un rappel concernant le plomb est publié sur le site de Santé Canada ( http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/advisories-avis/index-fra.php ), il s’avère important de suivre les indications concernant le rappel. Il faut être particulièrement vigilant, car les symptômes associés à l’empoisonnement au plomb ne sont pas immédiatement visibles.
Le cadmium
Le cadmium, comme le plomb, est un métal présent naturellement dans le sol, l’eau, l’air et la poussière. Il n’a pas d’odeur, ce qui le rend difficile à identifier. Plusieurs analystes croient qu’il s’avérait « la solution facile » pour remplacer le plomb dans les bijoux pour enfants. Il est aussi utilisé comme pigment et comme stabilisateur pour le polychlorure de vinyle (PVC). Tout comme le plomb, il est fréquent que Santé Canada rappelle des bijoux ou autres articles contenant des doses élevées de cadmium.
A) Où le retrouve-t-on?
On retrouve principalement le cadmium dans les piles au nickel-cadmium mais aussi dans les bijoux pour enfants et de nombreux autres produits en PVC destinés aux enfants, incluant les jouets. Une étude a même démontré qu’un bijou endommagé peut libérer jusqu’à 30 fois plus de cadmium qu’un autre, intact.
B) Quels sont ses effets sur la santé?
La plupart des gens sont exposés à de faibles doses de cadmium et n’y voient aucun effet. Cependant, l’exposition à des niveaux élevés de ce métal sur une longue période de temps peut amener une perte osseuse et des fractures. Chez les enfants, il peut retarder le développement du cerveau, amenant des problèmes d’apprentissage mais aussi une diminution du poids de naissance, un retard dans le développement sensorimoteur, des effets au niveau hormonal, des problèmes de comportements et une augmentation de la tension artérielle. Des recherches ont aussi démontré qu’une exposition à long terme peut endommager les reins. Il s’agit aussi d’un carcinogène connu et associé au cancer du poumon et de la prostate. Un jeune enfant qui porte à sa bouche ou mord des jouets ou des bijoux contenant du cadmium est exposé à des doses allant jusqu’à plus de 100 fois les limites maximales recommandées (130 ppm au Canada).
Les phtalates
Les phtalates constituent un groupe de substances chimiques utilisées pour assouplir et augmenter la flexibilité du plastique et du vinyle. En fait, l’industrie du PVC utilise de grandes quantités de phtalates comme additifs pour améliorer la flexibilité de ses produits.
Où les retrouve-t-on?
On retrouve les phtalates dans les produits d’hygiène personnelle comme les lotions à mains, le vernis à ongles, les cosmétiques, les savons, les shampoings, les déodorants et les parfums (fragrances). Ils sont aussi présents dans les revêtements de plancher, l’ameublement, les emballages alimentaires, les jouets, les vêtements, l’intérieur des autos et l’équipement médical.
Quels sont leurs effets sur la santé?
L’impact cumulatif des différentes sortes de phtalates amènent une augmentation exponentielle des problèmes associés. De plus, selon les données du Center for Disease Control aux États-Unis, les taux de phtalates trouvés chez les humains sont plus élevés que ceux causant des effets indésirables sur la santé dans les études. Les niveaux de phtalates s’avèrent aussi plus élevés chez les enfants. Ainsi, suite à une exposition intra-utérine ou à un stade critique du développement, ils ont été associés à des anomalies des organes sexuels chez les bébés garçons, à des naissances prématurées, à une puberté précoce chez les filles et à une diminution de la quantité de spermatozoïdes chez l’homme.
Quelques conseils de prévention
Références :
Hossain, Nasima (2012). Trouble in toyland : The 27th annual survey of toy safety, U.S. PIRG Education Fund, Washington, 34 pages, disponible à l’adresse suivante: http://uspirgedfund.org/reports/usf/trouble-toyland-2012
Levin, Jenny (2013). Trouble in toyland : The 28th annual survey of toy safety, U.S. PIRG Education Fund, Washington, 41 pages, disponible à l’adresse suivante: http://www.uspirgedfund.org/reports/usf/trouble-toyland-2013
Santé Canada (2012). Guide destiné à l’industrie sur les exigences de Santé Canada en matière de sécurité des jouets pour enfants et des produits connexes, 2012, Ottawa, 29 pages, disponible à l’adresse suivante : http://www.hc-sc.gc.ca/cps-spc/pubs/indust/toys-jouets/index-fra.php
Schade, Michael (2010). Toxic Toys R us: PVC toxic chemicals in toys and packaging, Center for Health, Environment & Justice and International Brotherhood of Teamsters, Washington, 57 pages, disponible à l’adresse suivante: www.chej.org/wp-content/uploads/Documents/2010/ToxicToysRUs.pdf
U.S. PIRG education fund, https://secure3.convio.net/engage/site/SPageServer/?pagename=USP_TS14_tipspage [En ligne], page consultée le 5 décembre 2013
par Melanie Demers | 26 Sep 2013 | Alimentation, Environnement, Santé des enfants
Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.
Dans les dernières années, les plastiques dans l’environnement des enfants n’ont cessé d’augmenter. La plupart des aliments et boissons qui leur sont destinés se trouvent dans le plastique. Même le lait est maintenant vendu dans des contenants en plastique ou en carton tapissés de plastique. Et que dire des jouets? Est-ce que quelqu’un s’est posé la question quant à leurs risques potentiels?
Pourquoi s’inquiéter au sujet des plastiques?
Les plastiques sont utilisés partout : pour l’emballage des aliments et boissons, les matériaux de construction, les fils électriques, les automobiles, les jouets, les fournitures médicales, etc. Les substances chimiques et les processus utilisés pour fabriquer certains plastiques affectent non seulement les nappes d’eaux souterraines et l’air que nous respirons, mais ils se dissolvent aussi lentement ou migrent des emballages alimentaires vers la nourriture et même à travers notre peau lorsque nous les tenons.
Ainsi, les fœtus en développement et les enfants s’avèrent particulièrement vulnérables aux dommages provoqués par ces substances qui viennent interférer avec l’activité des hormones dans le corps. En effet, leurs organes, leurs systèmes et le système de régulation de leurs hormones sont en plein développement. De plus, les jeunes enfants respirent plus d’air, consomment plus de nourriture et boivent plus d’eau par kilogramme de poids corporel que les adultes, ce qui rend leur exposition plus importante aux substances chimiques présentes dans leur environnement.
Le bisphénol A
Le bisphénol A est un produit chimique industriel utilisé dans la fabrication des plastiques polycarbonates et des résines époxydes. Il se retrouve principalement dans les contenants réutilisables pour aliments et boissons et dans le revêtement protecteur des conserves. Il s’avère aussi présent dans les amalgames dentaires, les disques compacts, les reçus de caisse et les fournitures médicales. L’exposition au bisphénol A se fait surtout via l’alimentation ou par contact avec des articles en contenant.
Les phtalates
Les phtalates sont des additifs qui donnent aux plastiques, comme le polychlorure de vinyle (PVC), des propriétés comme la flexibilité et la résistance au stress. Ils sont présents dans les emballages alimentaires, les fournitures médicales, les tuyaux flexibles, les lubrifiants, les cosmétiques, etc. C’est aussi grâce à eux qu’une voiture ou un rideau de douche sent le « neuf ». En effet, les phtalates s’échappent du PVC et causent de nombreux problèmes de santé.
Quels sont les problèmes de santé associés à ces substances?
Le bisphénol A
Le bisphénol A dérègle le bon fonctionnement des hormones dans le corps, altère les gènes et dérègle le développement physique et comportemental. De plus en plus d’études démontrent aussi que le bisphénol A est associé à l’obésité, tant chez les enfants que chez les adultes. De même, on parle de plus en plus de fausses couches, de maladies des ovaires et de l’endomètre et de cancer du sein.
Cependant, les études sur les animaux s’avèrent plutôt alarmantes. On parle ici de problèmes de reproduction tant chez les mâles que chez les femelles, de désordres comportementaux comme l’hyperactivité, l’impulsivité et l’agression; d’une structure anormale du cerveau, d’une fonction immunitaire détériorée et d’une variété de cancers. Ce qui est le plus inquiétant est que les niveaux de bisphénol A retrouvé chez les humains sont beaucoup plus élevés que ceux causant des problèmes dans les études chez les animaux.
Les phtalates
Les phtalates sont associés à de nombreux problèmes de santé. Chez les mâles, ils sont associés avec des testicules non descendus, un décompte de spermatozoïdes plus bas, des tumeurs testiculaires bénignes plus tard dans la vie et des niveaux sanguins de testostérone plus faibles. Comme on peut le constater, il s’agit ici de signes de féminisation. Chez les filles, ils sont principalement associés avec un développement prématuré des seins. Ils sont aussi cancérigènes et liés à l’asthme, aux allergies de même qu’à des dommages au foie, aux reins et au cœur.
Comment reconnaître les plastiques contenant ces substances?
Il est virtuellement impossible de savoir les substances contenues dans les différents plastiques. En effet, les ingrédients utilisés pour fabriquer les plastiques n’ont pas à être étiquetés et les fabricants ne veulent pas les dévoiler pas plus que les sources de leurs plastiques.
Le seul indice qui peut permettre d’identifier les ingrédients chimiques dans les produits en plastique est le code d’identification de résine ayant pour but de faciliter le recyclage. Ainsi, le polychlorure de vinyle (#3) contient des phtalates et le polycarbonate (#7) contient du bisphénol A.
Symbole
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Type de plastique
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Exemples d’emballage
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Risques connus à ce jour
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Polyéthylène Terephthalate (PET)
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Bouteilles de rince-bouche, compresses chaude/froide, bouteilles d’eau et de boissons gazeuses, pots de beurre d’arachides, contenants de détergents.
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À éviter : peut libérer de l’antimoine, un carcinogène suspecté. Ne pas réutiliser les bouteilles.
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Polyéthylène de haute densité (HDPE) |
Contenants de jus et de lait, bouteilles de détergents, sacs de plastique, pots de yogourt, bouteilles de shampoing, intérieur des boîtes de céréales.
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Plastique plus sécuritaire à utiliser comme contenant pour la nourriture et les boissons.
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Polychlorure de vinyle (PVC) |
Bouteilles d’huile végétale, emballage autour de la viande, tétines, bouteilles d’eau, contenants pour détergents et shampoing, bouteilles de rince-bouche, emballage plastique, jouets.
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À éviter : peut contenir ou libérer des phtalates, du plomb, du bisphénol A, du mercure, du cadmium.
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Polyéthylène de basse densité (LDPE) |
Sacs d’épicerie, emballage de nourriture, sac à pain, sacs zip-lock, contenants pour aliments, revêtement des cartons de lait et de jus, emballages pour aliments congelés.
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Plastique plus sécuritaire à utiliser comme contenant pour la nourriture et les boissons.
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Polypropylène (PP) |
Contenants à margarine, yogourt, sirop et autres, pailles, bouchons de bouteilles, contenants à médicaments, contenants à épices.
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Plastique plus sécuritaire à utiliser comme contenant pour la nourriture et les boissons.
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Polystyrène (PS) |
Verres et contenants en « styrofoam », boîtes d’œufs, contenants pour la viande, jouets.
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À éviter : peut libérer du styrène qui est toxique.
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Autre |
Grosses bouteilles d’eau pour refroidisseurs, coupes de fruits pour enfants, bouteilles d’eau réutilisables, bouteilles de jus de citron. Inclut toutes les choses non trouvées dans les numéros précédents ou est une combinaison de ces résines.
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À éviter : du bisphénol A peut être libéré du polycarbonate, surtout quand il est chauffé.
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*Veuillez noter que cette liste n’est pas exhaustive. Notez qu’au Canada, la présence de bisphénol A dans les biberons est interdite depuis 2011.
Conseils de prévention :
Il est impossible d’éviter les plastiques puisqu’ils sont omniprésents. Par contre, il est possible de choisir nos plastiques, particulièrement ceux utilisés pour mettre la nourriture destinée aux enfants.
- Éviter les PVC (#3), le polystyrène (#6) et les autres plastiques (#7) qui libèrent des substances chimiques.
- Éviter d’utiliser des contenants en plastique et des emballages plastiques au micro-ondes.
- Choisir des pellicules plastiques non faites de PVC comme Glad Wrap et Saran Wrap.
- Choisir des plastiques reconnus plus sécuritaires (jusqu’à maintenant) : le HDPE (#2), le LDPE (#4) et le PP (#5).
- Utiliser des sacs réutilisables pour vos achats et l’épicerie.
- Choisir des sacs à poubelle biodégradables.
- Choisir, le plus possible, des alternatives au plastique : verre, céramique, porcelaine et acier inoxydable qui ne libèrent pas de substances chimiques dans la nourriture.
- Utiliser une planche à découper en bois plutôt qu’en plastique.
- Ne pas laisser de bouteilles d’eau dans des conditions d’extrême chaleur, comme dans l’auto en été.
- Enseigner aux enfants à ne pas boire directement des tuyaux d’arrosage dans la cour, car plusieurs sont en plastique et libèrent des phtalates et du plomb.
Références :
Environment & Human health inc. (2008). Plastics that may be harmful to children and reproductive health, North haven, 81 pages.
Silver, Larry B. (2007). Practice prevention: Plastics, Learning and developmental disabilities initiative, www.healthandenvironment.org/initiatives/learning/r/prevention [En ligne], page consultée le 25 septembre 2013.
Statistique Canada (2013). Concentrations de bisphénol A chez les Canadiens, 2009 à 2011, http://www.statcan.gc.ca/pub/82-625-x/2013001/article/11778-fra.htm [En ligne], page consultée le 25 septembre 2013.
The toxic nation (2008). Guide to plastics: helping you avoid toxic chemicals, http://stewie.environmentaldefence.ca/reports/toxic-nation-guide-plastics [En ligne], page consultée le 25 septembre 2013.
par Melanie Demers | 5 Août 2013 | Santé des enfants
Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.
À l’approche de la rentrée des classes, il est maintenant temps de se procurer les articles scolaires pour l’année à venir. Cependant, ces derniers peuvent avoir des effets non négligeables, principalement à long terme, sur la santé des enfants qui les utilisent.
De quoi devrait-on se méfier?
Il y a lieu de se méfier de tous les articles en polychlorure de vinyle (PVC ou vinyle) qu’utilisent nos enfants, surtout entre 6 et 11 ans, c’est-à-dire pendant les années du primaire. Ceci inclut les articles scolaires, mais aussi les sacs d’école, les étuis à crayons, les boîtes à lunch, les imperméables et les bottes de pluie, les parapluies, etc.
Pourquoi s’en méfier?
Plusieurs articles scolaires sont faits de PVC / vinyle, un plastique toxique non nécessaire qui est dangereux pour la santé et pour l’environnement pendant tout son cycle de vie : de sa production, à travers son utilisation et ce, jusqu’à son élimination. Ce type de plastique est unique, car il contient de nombreux additifs chimiques comme des phtalates, des métaux lourd (plomb, cadmium) et / ou des organoétains (substance chimique toxique utilisée pour stabiliser le PVC).
Quant à eux, les phtalates sont des liquides incolores servant à la fabrication du PVC. En fait, plus de 90% d’entre eux sont utilisés pour assouplir et rendre flexibles les produits en vinyle. Ces substances chimiques sont associées aux déséquilibres hormonaux (ils imitent les œstrogènes), problèmes d’asthme, troubles d’apprentissage, diabète, cancer, malformations congénitales et d’autres maladies chroniques en émergence.
Une étude du Center for Health, Environment & Justice (CHEJ) parue en 2012 indique des niveaux très élevés de phtalates dans des produits courants utilisés à l’école comme les sacs à dos, les boîtes à lunch et les cahiers à anneaux. En fait, les niveaux de phtalates détectés dépassent jusqu’à 52 fois les limites permises par la loi fédérale américaine en ce qui concerne leur concentration dans les jouets. Ces phtalates peuvent migrer du plastique ou s’évaporer dans l’air avec le temps, posant ainsi des risques inutiles pour la santé. En effet, l’exposition estimée des enfants à ces substances est souvent beaucoup plus élevée que celle des adultes étant donné leurs apports élevés en nourriture, eau et air par rapport à leur poids corporel, et aussi par des façons uniques de s’y exposer comme le port d’objets à la bouche et l’ingestion de choses non comestibles. Ainsi, une petite exposition se traduit en une grosse dose. De plus, il faut considérer que les enfants passent une grande partie de leur temps à l’école à utiliser des objets contenants ces additifs chimiques causant des effets irréversibles, à long terme et pouvant certainement avoir un impact sur eux pour le reste de leur vie.
Les produits testés par le CHEJ
Le CHEJ a évalué la teneur en différents phtalates et métaux lourds de différents articles scolaires susceptibles d’être retrouvés aussi au Canada et dans d’autres pays.
Tout d’abord, des 4 sacs à dos testés (Dora l’exploratrice et Spiderman, entre autres) 100% contenaient des niveaux mesurables de phtalates, entre 12 et 69 fois la limite permise par la loi américaine sur la présence de phtalates dans les jouets. Dans quatre boîtes à lunch sur 4, des niveaux de phtalates mesurables ont été aussi détectés, soit entre 12 et 29 fois la limite permise par la loi américaine sur la présence de phtalates dans les jouets. En ce qui concerne les cahiers à anneaux, 75% contenaient des niveaux mesurables de phtalates, au-delà des limites fixées par la loi américaine pour les jouets et celui qui n’en contenait pas était étiqueté « fabriqué en polypropylène ». La même chose a été révélée pour les bottes de pluie et les imperméables. Pour plus de détails : http://chej.org/wp-content/uploads/HiddenHazardsReportFINAL.pdf Quant aux métaux lourds, leur présence s’avérait beaucoup moins importante que celle des phtalates.
Comment identifier le PVC et l’éviter dans les articles scolaires et autres produits?
- Les produits en PVC portent souvent le mot « vinyle » sur leur étiquette.
- Pour identifier un emballage en PVC, regarder le symbole de recyclage. S’il porte le chiffre « 3 », les lettres « V » ou « PVC », il s’agit d’un produit fait de PVC.
- En cas d’incertitude, envoyer un message électronique à la compagnie ou téléphoner au numéro 1-800 du fabricant ou du vendeur pour vérifier avec quel type de plastique est fait leur produit.
- Pour être sécuritaire, éviter le plus possible les produits faits de plastique.
- Matériel d’art : Éviter les couvre-tout en PVC, privilégier ceux en tissus. Éviter les pâtes à modeler faites de PVC ou polymère.
- Sacs à dos : Éviter ceux avec des dessins en plastique brillants qui contiennent souvent du PVC et qui peuvent aussi contenir du plomb.
- Vêtements et accessoires : Rechercher des bottes de pluie, des imperméables, des dessins imprimés sur les vêtements et des accessoires (sacs à main, bijoux et ceintures) sans PVC. Pour les accessoires, privilégier ceux en tissus ou fabriqués avec d’autres matériaux que le plastique.
- Emballages alimentaires : Utiliser des emballages sans PVC comme du papier ciré, papier parchemin, pellicule plastique de LDPE ou des sacs de cellulose.
- Boîtes à lunch : Éviter celles fabriquées en vinyle ou PVC. Privilégier les sacs à lunch en tissu ou rechercher les produits « sans PVC ».
- Cahiers de notes : Éviter ceux avec une spirale recouverte de plastique qui contient habituellement du PVC.
- Emballage des articles scolaires : Éviter les emballages à usage unique. Éviter les produits emballés dans des plastiques non identifiés (ceux qui sont habituellement difficiles à ouvrir) qui contiennent souvent du PVC.
- Trombones : Éviter ceux recouverts de plastique coloré, souvent du PVC. Privilégier ceux en métal.
- Cahiers à anneaux : Utiliser ceux en carton rigide, recouverts de tissu ou faits de polypropylène. Rechercher ceux « sans PVC ».
- Parapluies : Éviter ceux en plastique coloré et brillant. Rechercher ceux fabriqués avec d’autres matériaux comme le nylon.
- Vaisselle et ustensiles : Utiliser, de préférence, des ustensiles en acier inoxydable. Pour de la vaisselle jetable, rechercher celle faite de plastique PLA ou PHA. Utiliser des contenants pour boire en verre ou en acier inoxydable. Pour ceux en plastique, éviter le PVC, le polystyrène et le polycarbonate. Ne jamais réchauffer la nourriture au micro-ondes dans des contenants en plastique, car cela augmente les chances que des additifs toxiques migrent dans la nourriture.
- Consulter le guide pour des alternatives sans PVC : www.chej.org/publications/PVCGuide/PVCfree.pdf Ce guide est américain, mais plusieurs marques sont aussi disponibles au Canada. De bonnes alternatives : les marques « Avery », « Cardinal », « Oxford », « ACCO », « Mead », « Storex », « Wilson Jones » , « Smead », « Staples », « Globe Weis », « Martha Stewart », « Pendaflex », « Adventus », « Ampad », « Blueline », « Moleskine », « Bic », « PaperMate », « Pilot », « Day-timer », « Blueline », “Swingline” présentent des alternatives pour certains articles et sont disponibles chez Wal Mart ou Bureau en gros, en magasin ou en ligne.
D’autres plastiques à éviter
1) Acrylonitrile butadiène styrène (ABS) : Ce plastique est utilisé avec le styrène, un agent chimique qui peut endommager le système nerveux et est classé comme un carcinogène possible chez l’humain par l’International Agency for Research on Cancer. L’acrylonitrile et le butadiène, aussi utilisés dans sa production, sont aussi classés comme carcinogènes possibles chez l’humain. Ce plastique ne porte pas de numéro dans le symbole de recyclage. Il est souvent utilisé dans les instruments de musiques, la tuyauterie, les enjoliveurs de roues et les jouets.
2) Polycarbonate (PC) : Ce plastique est fabriqué avec une hormone sexuelle synthétique, le bisphénol A (BPA), qui a été banni de tous les biberons vendus au Canada en 2009. En fait, l’exposition au BPA pendant la grossesse et l’enfance pourrait avoir un impact sur le développement des seins et de la prostate et pourrait aussi affecter le développement du cerveau et le comportement des enfants. Souvent indiqué par le chiffre « 7 » dans le symbole de recyclage, mais pas toujours, avec les lettres PC en-dessous du symbole. Ce plastique, rigide et durable, est surtout utilisé dans les bouteilles d’eau réutilisables, tapisse l’intérieur des boîtes de conserve, se retrouve sur le papier des reçus de caisse thermiques et bien plus.
3) Polystyrène (PS) : Ce plastique est fabriqué avec le styrène, un agent chimique décrit plus haut. Des substances toxiques sont libérées du polystyrène vers la nourriture lorsque chauffé. Sa fabrication contribue aussi à la formation d’ozone dans l’air. Il est souvent indiqué par le chiffre « 6 » dans le symbole de recyclage et est utilisé pour le service alimentaire : tasses, assiettes, bols, ustensiles et dans les contenants alimentaires rigides. Il est aussi présent dans les étuis à disques compacts et possède plusieurs autres applications.
Alors, si la santé de vos enfants vous tient à cœur, une seule phrase à retenir : Acheter, c’est voter.
Références :
Center for Health, Environment & Justice (CHEJ) (2012). Hidden Hazards : Toxic chemicals inside children’s vinyl back-to-school supplies, Empire State Consumer Project, 47 pages.
CHEJ (2013). Back-to-school guide to PVC-free school supplies, www.chej.org/publications/PVCGuide/PVCfree.pdf [En ligne], document consulté le 2 août 2013.
Gouvernement du Canada, Substances chimiques : Substances organostanniques, http://www.chemicalsubstanceschimiques.gc.ca/fact-fait/organo-fra.php [En ligne], page consultée le 3 août 2013.
Gouvernement du Canada, Substances chimiques : Phthalates, http://www.chemicalsubstanceschimiques.gc.ca/fact-fait/phthalates-fra.php [En ligne], page consultée le 3 août 2013.
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