Select Page

Les apprêts ignifuges sont-ils absolument nécessaires?

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Les apprêts ignifuges (ignifugeants) sont présents dans plusieurs produits courants dans nos maisons, mais aussi dans les accessoires pour bébé. Doit-on s’en méfier?

Qu’est-ce qu’un ignifugeant?

Un apprêt ignifuge ou ignifugeant est un produit chimique ajouté à plusieurs produits à la maison, au bureau et un peu partout dans notre environnement. Il en existe plusieurs dont les PBDEs (je vous évite le nom complet) et les Tris (il y en a plusieurs sortes) qui sont très utilisés et dont les effets s’avèrent particulièrement préoccupants pour la santé et ce, surtout pour les enfants, particulièrement exposés. Ces produits sont utilisés pour satisfaire les normes sur l’inflammabilité.

Quels sont leurs effets possibles sur la santé?

Les PBDEs

Les PBDEs s’accumulent dans notre corps et sont persistants dans l’environnement, c’est-à-dire qu’ils ne se dégradent pas facilement. L’exposition aux PBDEs est liée à des déséquilibres hormonaux, à des problèmes de thyroïde et à des dommages liés au système reproducteur comme des testicules non descendus, une puberté retardée, une diminution de la fertilité, des naissances de bébés à petits poids et des malformations à la naissance. Ils ont été détectés dans le lait maternel ce qui s’avère très préoccupant pour le développement des enfants, des bébés et des fœtus qui y sont plus exposés. Les apprêts ignifuges sont utilisés pour prévenir les feux couvrants (par exemple, causés par une cigarette allumée) et empêcher les produits de brûler intensément lorsqu’ils sont exposés à une flamme nue.

Les Tris

Les Tris les plus préoccupants sont le TDCPP, le TCEP et le TCPP (je vous épargne les noms complets).

Le TDCPP a été déclaré carcinogène par l’état de la Californie en 2011. De plus, il peut causer des mutations qui peuvent mener au cancer et à d’autres problèmes. Il cause aussi des dommages au système nerveux et des déséquilibres hormonaux. En effet, une étude publiée en 2010 a trouvé que les hommes qui y étaient les plus exposés avaient des taux d’hormones thyroïdiennes plus faibles et des taux de prolactine  plus élevés.

Le TCEP a aussi été déclaré carcinogène par l’état de la Californie. Il peut causer le cancer, des dommages au système nerveux et s’avère toxique pour la reproduction.

Quant au TCPP, très peu d’informations sont disponibles sur sa toxicité. Cependant, la similarité dans sa structure à un autre Tris laisse suspecter que sa toxicité puisse y être similaire.

Où les retrouve-t-on?

Les PBDEs

Les PBDEs sont des agents chimiques de synthèse ajoutés à certains tissus et plastiques durant leur processus de fabrication. Ils agissent aussi à titre d’ignifugeants. Il en existe plusieurs sortes. Ils sont ajoutés à la mousse de polyuréthane utilisée pour le recouvrement des meubles, dans les produits rembourrés pour bébé, dans les ordinateurs, les télévisions et autres appareils électroniques, dans le recouvrement des fils de ces appareils et dans les automobiles. Ils sont aussi utilisés dans le traitement des tissus de recouvrement des tapis et des rideaux. Étant donné qu’il s’agit d’additifs, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas chimiquement liés au matériaux dans lesquels ils sont utilisés, ils peuvent s’en échapper et se retrouver dans la poussière de nos maisons et dans l’air intérieur. Une fois qu’ils s’y trouvent, ils sont susceptibles de pénétrer dans notre corps par la respiration ou par l’ingestion accidentelle de poussière (d’où la vulnérabilité des jeunes enfants). De plus, leur utilisation massive fait qu’on les retrouve de plus en plus dans la nourriture, plus particulièrement dans les huiles et gras du poisson et des fruits de mer, la viande et les produits de la viande, de même que les œufs.

Les Tris

Les Tris sont utilisés pour traiter la mousse de polyuréthane rigide et flexible afin de la rendre résistante à la flamme. Ils entrent aussi dans  la fabrication de certains plastiques et dans d’autres procédés industriels. Certains ont été retrouvés dans l’air intérieur des maisons, des bureaux, des bibliothèques, des hôpitaux, des salles d’ordinateurs, des autos et des magasins de meubles.

Les apprêts ignifuges dans les produits pour enfants

Les compagnies n’ont pas à déclarer les ignifugeants qu’ils utilisent dans leurs produits tant qu’ils rencontrent les normes d’inflammabilité. Une étude réalisée conjointement par la Washington Toxics Coalition et Safer States en 2012, a évalué la présence de produits ignifuges dans 101 produits pour bébé et a découvert la présence d’ignifugeants toxiques dans 85% d’entre eux. Les produits sélectionnés, dont l’usage était destiné aux bébés et aux enfants, étaient rembourrés et provenaient de détaillants comme Babies R Us, Target, Walmart et Sears, dans 6 états américains. On parle ici de coussins d’allaitement, de matelas pour table à langer et couchette, de sièges d’auto, de sauteuses…  La contamination de l’air et de la poussière constituent donc une source significative d’exposition pour les adultes mais aussi pour les enfants. Ces derniers risquent d’être beaucoup plus exposés étant donné leur plus grand contact main-bouche et avec le plancher.

Comment prévenir l’exposition?

Les fabricants subissent actuellement beaucoup de pression pour le remplacement de ces produits toxiques par des alternatives plus sécuritaires. Par exemple, la compagnie Orbit Baby, fabriquant des lits pour bébé, des poussettes et des sièges d’auto, rapporte rencontrer les normes d’inflammabilité sans l’utilisation de ses additifs chimiques en rembourrant ses produits avec du coton et de la laine. Cependant, en attendant que toutes les compagnies fassent le virage, voici quelques conseils pour diminuer l’exposition :

  • Choisir des matelas et lits fabriqués avec des matériaux, comme la laine, qui sont naturellement ignifuges et rencontrent les normes d’inflammabilité sans ajout de produits chimiques.
  • Ventiler et aérer la maison pour éviter l’accumulation d’ignifugeants dans l’air et la poussière.
  • Régulièrement, utiliser l’aspirateur, un chiffon humide et une moppe pour éviter de remuer la poussière, et de répandre les apprêts ignifuges dans l’air.
  • Limiter la quantité de gras et les autres aliments contenant des quantités élevées de PBDEs. Offrir de plus petites portions de viande, poisson et œufs, tout en augmentant celles de fruits et légumes.
  • Choisir des méthodes de cuisson qui enlèvent l’excès de gras comme bouillir, griller et rôtir.
  • Laver souvent les mains, spécialement celles des jeunes enfants, pour empêcher la poussière de coller à la nourriture ou aux doigts. De plus, les études ont démontré que le lavage des mains réduit la quantité d’apprêts ignifuges qui entrent dans le corps.
  • Privilégier les matériaux naturellement ignifuges comme la laine, le coton, le polyester, le duvet et le cuir.
  • Réparer les meubles brisés afin d’éviter que la mousse de rembourrage soit exposée.
  • Enlever les chaussures à la porte pour éviter que les contaminants vous suivent à l’intérieur.
  • Surtout, ne pas hésiter à poser des questions et à vous informer auprès des compagnie en envoyant un courrier électronique ou en utilisant le numéro 1-800 apparaissant sur l’étiquette

Références :

Santé Canada (2005). Guide des exigences canadiennes en matière d’inflammabilité des futons pour l’industrie, www.hc-sc.ga.ca/cps-spc/alt-formats/hecs-sesc/pdf/pubs/indust/futon/guide-futon-fra.pdf [En ligne], page consultée le 10 août 2013.

Silver, Larry B. (2006). Practice Prevention: PBDEs, Learning and Developmental Disabilities Initiative, www.disabilityandenvironment.org [En ligne], page consultée le 10 août 2013.

Schreder, Erika (2012). Hidden hazards in the nursery, Washington toxics coalition and Safer States, Washington.

Silent Spring Institute, 5 tips to reduce toxic flame retardants at home, www.silentspring.org/flame-retardant-follow-up [En ligne], page consultée le 10 août 2013.

Women’s Voices for the Earth, PBDEs, http://www.womensvoices.org/avoid-toxic-chemicals/pbdes/ [En ligne], page consultée le 10 août 2010.

 

Retour à l’école : Des articles scolaires effrayants pour la santé de nos enfants!

 

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

À l’approche de la rentrée des classes, il est maintenant temps de se procurer les articles scolaires pour l’année à venir. Cependant, ces derniers peuvent avoir des effets non négligeables, principalement à long terme, sur la santé des enfants qui les utilisent.

De quoi devrait-on se méfier?

Il y a lieu de se méfier de tous les articles en polychlorure de vinyle (PVC ou vinyle) qu’utilisent nos enfants, surtout entre 6 et 11 ans, c’est-à-dire pendant les années du primaire. Ceci inclut les articles scolaires, mais aussi les sacs d’école, les étuis à crayons, les boîtes à lunch, les imperméables et les bottes de pluie, les parapluies, etc.

Pourquoi s’en méfier?

Plusieurs articles scolaires sont faits de PVC / vinyle, un plastique toxique non nécessaire qui est dangereux pour la santé et pour l’environnement pendant tout son cycle de vie : de sa production, à travers son utilisation et ce, jusqu’à son élimination. Ce type de plastique est unique, car il contient de nombreux additifs chimiques comme des phtalates, des métaux lourd (plomb, cadmium) et / ou des organoétains  (substance chimique toxique utilisée pour stabiliser le PVC).

Quant à eux, les phtalates sont des liquides incolores servant à la fabrication du PVC. En fait, plus de 90% d’entre eux sont utilisés pour assouplir et rendre flexibles les produits en vinyle. Ces substances chimiques sont associées aux déséquilibres hormonaux (ils imitent les œstrogènes), problèmes d’asthme, troubles d’apprentissage, diabète, cancer, malformations congénitales et d’autres maladies chroniques en émergence.

Une étude du Center for Health, Environment & Justice (CHEJ) parue en 2012 indique des niveaux très élevés de phtalates dans des produits courants utilisés à l’école comme les sacs à dos, les boîtes à lunch et les cahiers à anneaux. En fait, les niveaux de phtalates détectés dépassent jusqu’à 52 fois les limites permises par la loi fédérale américaine en ce qui concerne leur concentration  dans les jouets. Ces phtalates peuvent migrer du plastique ou s’évaporer dans l’air avec le temps, posant ainsi des risques inutiles pour la santé.  En effet, l’exposition estimée des enfants à ces substances est souvent beaucoup plus élevée que celle des adultes étant donné leurs apports élevés en nourriture, eau et air par rapport à leur poids corporel, et aussi par des façons uniques de s’y exposer comme le port d’objets à la bouche et l’ingestion de choses non comestibles. Ainsi, une petite exposition se traduit en une grosse dose. De plus, il faut considérer que les enfants passent une grande partie de leur temps à l’école à utiliser des objets contenants ces additifs chimiques causant des effets irréversibles, à long terme et pouvant certainement avoir un impact sur eux pour le reste de leur vie.

Les produits testés par le CHEJ

Le CHEJ a évalué la teneur en différents phtalates et métaux lourds de différents articles scolaires susceptibles d’être retrouvés aussi au Canada et dans d’autres pays.

Tout d’abord, des 4 sacs à dos testés (Dora l’exploratrice et Spiderman, entre autres) 100% contenaient des niveaux mesurables de phtalates, entre 12 et 69 fois la limite permise par la loi américaine sur la présence de phtalates dans les jouets. Dans quatre boîtes à lunch sur 4, des niveaux de phtalates mesurables ont été aussi détectés, soit entre 12 et 29 fois la limite permise par la loi américaine sur la présence de phtalates dans les jouets. En ce qui concerne les cahiers à anneaux, 75% contenaient des niveaux mesurables de phtalates, au-delà des limites fixées par la loi américaine pour les jouets et celui qui n’en contenait pas était étiqueté « fabriqué en polypropylène ». La même chose a été révélée pour les bottes de pluie et les imperméables. Pour plus de détails : http://chej.org/wp-content/uploads/HiddenHazardsReportFINAL.pdf  Quant aux métaux lourds, leur présence s’avérait beaucoup moins importante que celle des phtalates.

Comment identifier le PVC et l’éviter dans les articles scolaires et autres produits?

  • Les produits en PVC portent souvent le mot « vinyle » sur leur étiquette.
  • Pour identifier un emballage en PVC, regarder le symbole de recyclage. S’il porte le chiffre « 3 », les lettres « V » ou « PVC », il s’agit d’un produit fait de PVC.
  • En cas d’incertitude, envoyer un message électronique à la compagnie ou téléphoner au numéro 1-800 du fabricant ou du vendeur pour vérifier avec quel type de plastique est fait leur produit.
  • Pour être sécuritaire, éviter le plus possible les produits faits de plastique.
  • Matériel d’art : Éviter les couvre-tout en PVC, privilégier ceux en tissus. Éviter les pâtes à modeler faites de PVC ou polymère.
  • Sacs à dos : Éviter ceux avec des dessins en plastique brillants qui contiennent souvent du PVC et qui peuvent aussi contenir du plomb.
  • Vêtements et accessoires : Rechercher des bottes de pluie, des imperméables, des dessins imprimés sur les vêtements et des accessoires (sacs à main, bijoux et ceintures) sans PVC. Pour les accessoires, privilégier ceux en tissus ou fabriqués avec d’autres matériaux que le plastique.
  • Emballages alimentaires : Utiliser des emballages sans PVC comme du papier ciré, papier parchemin, pellicule plastique de LDPE ou des sacs de cellulose.
  • Boîtes à lunch : Éviter celles fabriquées en vinyle ou PVC. Privilégier les sacs à lunch en tissu ou rechercher les produits « sans PVC ».
  • Cahiers de notes : Éviter ceux avec une spirale recouverte de plastique qui contient habituellement du PVC.
  • Emballage des articles scolaires : Éviter les emballages à usage unique. Éviter les produits emballés dans des plastiques non identifiés (ceux qui sont habituellement difficiles à ouvrir) qui contiennent souvent du PVC.
  • Trombones : Éviter ceux recouverts de plastique coloré, souvent du PVC. Privilégier ceux en métal.
  • Cahiers à anneaux :  Utiliser ceux en carton rigide, recouverts de tissu ou faits de polypropylène. Rechercher ceux « sans PVC ».
  • Parapluies : Éviter ceux en plastique coloré et brillant. Rechercher ceux fabriqués avec d’autres matériaux comme le nylon.
  • Vaisselle et ustensiles : Utiliser, de préférence, des ustensiles en acier inoxydable.  Pour de la vaisselle jetable, rechercher celle faite de plastique PLA ou PHA. Utiliser des contenants pour boire en verre ou en acier inoxydable. Pour ceux en plastique, éviter le PVC, le polystyrène et le polycarbonate. Ne jamais réchauffer la nourriture au micro-ondes dans des contenants en plastique, car cela augmente les chances que des additifs toxiques migrent dans la nourriture.
  • Consulter le guide pour des alternatives sans PVC : www.chej.org/publications/PVCGuide/PVCfree.pdf Ce guide est américain, mais plusieurs marques sont aussi disponibles au Canada. De bonnes alternatives : les marques « Avery », « Cardinal », « Oxford », « ACCO », « Mead »,  « Storex », « Wilson Jones » , « Smead », « Staples », « Globe Weis », « Martha Stewart », « Pendaflex », « Adventus », « Ampad », « Blueline », « Moleskine », « Bic », « PaperMate », « Pilot », « Day-timer », « Blueline », “Swingline” présentent des alternatives pour certains articles et sont disponibles chez Wal Mart ou Bureau en gros, en magasin ou en ligne.

D’autres plastiques à éviter

1)     Acrylonitrile butadiène styrène (ABS) : Ce plastique est utilisé avec le styrène, un agent chimique qui peut endommager le système nerveux et est classé comme un carcinogène possible chez l’humain par l’International Agency for Research on Cancer. L’acrylonitrile et le butadiène, aussi utilisés dans sa production, sont aussi classés comme carcinogènes possibles chez l’humain. Ce plastique ne porte pas de numéro dans le symbole de recyclage. Il est souvent utilisé dans les instruments de musiques, la tuyauterie, les enjoliveurs de roues et les jouets.

2)     Polycarbonate (PC) : Ce plastique est fabriqué avec une hormone sexuelle synthétique, le bisphénol A (BPA), qui a été banni de tous les biberons vendus au Canada en 2009. En fait, l’exposition au BPA pendant la grossesse et l’enfance pourrait avoir un impact sur le développement des seins et de la prostate et pourrait aussi affecter le développement du cerveau et le comportement des enfants. Souvent indiqué par le chiffre « 7 » dans le symbole de recyclage, mais pas toujours, avec les lettres PC en-dessous du symbole. Ce plastique, rigide et durable, est surtout utilisé dans les bouteilles d’eau réutilisables, tapisse l’intérieur des boîtes de conserve, se retrouve sur le papier des reçus de caisse thermiques et bien plus.

3)     Polystyrène (PS) :  Ce plastique est fabriqué avec le styrène, un agent chimique décrit plus haut. Des substances toxiques sont libérées du polystyrène vers la nourriture lorsque chauffé. Sa fabrication contribue aussi à la formation d’ozone dans l’air. Il est souvent indiqué par le chiffre « 6 » dans le symbole de recyclage et est utilisé pour le service alimentaire : tasses, assiettes, bols, ustensiles et dans les contenants alimentaires rigides. Il est aussi présent dans les étuis à disques compacts et possède plusieurs autres applications.

Alors, si la santé de vos enfants vous tient à cœur, une seule phrase à retenir : Acheter, c’est voter.

Références :

Center for Health, Environment & Justice (CHEJ) (2012). Hidden Hazards : Toxic chemicals inside children’s vinyl back-to-school supplies, Empire State Consumer Project, 47 pages.

CHEJ (2013). Back-to-school guide to PVC-free school supplies, www.chej.org/publications/PVCGuide/PVCfree.pdf [En ligne], document consulté le 2 août 2013.

Gouvernement du Canada, Substances chimiques : Substances organostanniques, http://www.chemicalsubstanceschimiques.gc.ca/fact-fait/organo-fra.php [En ligne], page consultée le 3 août 2013.

Gouvernement du Canada, Substances chimiques : Phthalates, http://www.chemicalsubstanceschimiques.gc.ca/fact-fait/phthalates-fra.php [En ligne], page consultée le 3 août 2013.

Les insectifuges sont-ils efficaces et sécuritaires contre les piqûres d’insectes?

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Les moustiques et autres insectes sont réputés pour transmettre des maladies plus ou moins graves, dont 2 d’entre elles sont plus fréquentes au Canada : la maladie de Lyme et le virus du Nil occidental. Cependant, les produits insectifuges sont-ils efficaces? Et leurs effets sur la santé sont-ils pire que les maladies elles-mêmes?

Qu’est-ce que la maladie de Lyme?

Il s’agit d’une infection causée par une bactérie qui peut se transmettre par la morsure de tiques. Généralement, la plupart des personnes ignorent qu’elles ont été mordues, car la morsure est sans douleur.

Tique à pattes noires

Au Canada, des populations de tiques sont bien établies dans le sud-est du Québec, le sud et l’est de l’Ontario, dans le sud-est du Manitoba et dans certaines régions du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse. Ainsi, plus il y a de tiques dans un endroit, plus il y a de risques qu’elles soient infectées et qu’elles transmettent la maladie aux personnes ou aux animaux. La plupart des cas d’infection chez les humains se produisent entre la fin avril et la mi-juillet.

Principaux endroits au Canada où on retrouve des populations de tiques entre 1990 et 2003.

Quels sont les symptômes?

Les symptômes se développent habituellement en 3 étapes. Le premier signe d’infection correspond généralement à une éruption cutanée (rougeur) de forme circulaire à l’endroit mordu. Elle se retrouve chez environ 70 à 80% des personnes atteintes. Elle se développe entre 3 jours et 1 mois après la morsure et peut durer jusqu’à 8 semaines. Fait à noter : la rougeur n’est pas accompagnée de démangeaisons, de douleur ou d’enflure. Cependant, de la fatigue, des frissons, de la fièvre, des maux de tête, des douleurs articulaires et musculaires ainsi que des ganglions enflés peuvent apparaître.

Si aucun traitement n’est administré, on passe à la phase 2 de la maladie. Elle peut durer plusieurs mois et se caractérise par des problèmes reliés au système nerveux (méningite, inflammation de certains nerfs, …), plusieurs éruptions cutanées, arthrite, palpitations cardiaques, fatigue extrême et faiblesse générale.

En l’absence de traitement, la troisième phase de la maladie peut durer de plusieurs mois à plusieurs années et se caractérise par les mêmes symptômes qu’à la phase 2, mais de façon accentuée.

Le traitement de la maladie de Lyme consiste à administrer des antibiotiques pendant 2 à 4 semaines, et plus ils le sont tôt dans l’évolution de la maladie, meilleurs sont les résultats.

Qu’est-ce que le virus du Nil occidental?

Il s’agit d’une maladie transmise par certains moustiques contaminés. Elle a atteint 5674 Américains en 2012 et la moitié d’entre eux ont présenté des complications comme des méningites, des encéphalites et des paralysies. Les infections par les moustiques porteurs de ce virus se produisent surtout pendant les mois d’été, particulièrement en août.

Cas de virus du Nil au Canada en 2012.

Quels sont les symptômes?

Les principaux symptômes se caractérisent par une fièvre élevée, des maux de tête, des tremblements, des convulsions et des dommages au niveau des nerfs.

Pour les éloigner : Les insectifuges

Aucun insectifuge ne protège à 100% contre les moustiques et les tiques et aucun n’est sécuritaire à 100% pour la santé. Il faut donc utiliser son jugement selon les circonstances, le temps passé à l’extérieur et vérifier si l’endroit ciblé est à risque. Il existe 4 principaux ingrédients actifs pour éloigner ces insectes.

1. Icaridine (1-methylopropylester ou KBR 3023)

Cet ingrédient n’irrite pas la peau et les yeux, ne possède pas une odeur désagréable comme le DEET et ne dissout pas les plastiques. Il s’évapore de la peau plus lentement que le DEET et le IR3535 et est efficace sur des périodes plus longues. Il s’avère aussi efficace que le DEET et éloigne autant les moustiques que les tiques. Il ne possède pas le même profil neurotoxique que le DEET et en représente donc une bonne alternative avec plusieurs de ses avantages et sans ses inconvénients.

  • Une concentration de 5 à 10% fournit une protection pour 1 à 2 heures pouvant aller jusqu’à 4 heures.
  • Une concentration de 20% fournit une protection pour une journée entière.

2. IR3535 (3-[N-Butyl-N-acetyl]-aminopropionic acid, ethyl ester ou Ethyl Butylacetylaminopropionate)

Ce produit peut s’avérer très irritant pour les yeux, mais ne semble pas poser d’autres risques pour la santé. Cependant, comme le DEET, il peut dissoudre ou endommager certains plastiques ou tissus. Il est souvent combiné avec les écrans solaires. Cependant, ces produits sont déconseillés car l’application doit être répétée fréquemment pour la protection contre les rayons du soleil et cela peut amener à une surdose pour l’insectifuge, ce qui peut poser un risque pour la santé.

  • Une concentration de 20% fournit une protection de 8 heures contre les moustiques et entre 6 et 12 heures contres les tiques.

3. DEET (Diethyl Toluamide)

Il est très efficace contre les moustiques et les tiques. Si utilisé correctement, il est considéré comme sécuritaire. Il faut cependant le manipuler avec soin, car il peut irriter les yeux et induire des dommages neurologiques à des concentrations élevées. Les personnes l’utilisant quotidiennement ont rapporté des rougeurs accompagnées de démangeaisons, des vertiges, des difficultés de concentration et des maux de tête. Voici les recommandations de Santé Canada à cet effet :

  • 0 à 6 mois : Ne pas utiliser de DEET.
  • 6 à 24 mois : Utiliser seulement lorsque le risque de piqûres est élevé. Limiter l’application à une par jour et utiliser des produits avec une concentration de 5 à 10% de DEET.
  • 2 à 12 ans : Limiter à 3 applications par jour les produits ayant des concentration de DEET entre 5 et 10%. Éviter l’utilisation prolongée.
  • Population générale : Une concentration d’au plus 30% de DEET est tolérée dans les produits.

4. Huile essentielle d’eucalyptus citronné / PMD

Des études ont démontré que des concentrations de 20 à 26% de PMD sont aussi efficaces que celles entre 15 et 20% de DEET contre les moustiques et les tiques. Il ne faut pas utiliser ce produit chez les enfants en bas de 3 ans. De plus, ce produit est reconnu allergène et peut irriter les poumons. Cependant, il s’agit de l’ingrédient botanique le plus efficace.

  • Une concentration de 30% (19% PMD) offre une protection jusqu’à 6 heures contre les moustiques et les tiques.

5. Les autres répulsifs

Les recherches de l’Environmental Working Group aux États-Unis indiquent que les insectifuges à base de plantes s’avèrent souvent de moins bons choix. Leur efficacité varie énormément et ils agissent habituellement sur une période de temps plus courte. Ces produits contiennent des ingrédients généralement reconnus comme étant allergènes et sont présents à des concentrations nettement plus élevées que dans les produits de soins personnels.

Une autre option à utiliser avec prudence concerne les vêtements traités avec un pesticide : la perméthrine. Cela est efficace dans les régions infestées par les moustiques et les tiques où les risques de transmission de maladies sont très élevés. Par contre, ce produit chimique est beaucoup plus toxique que les insectifuges appliqués sur la peau. Il faut aussi manipuler ces vêtements avec précaution.

Les autres produits comme les chandelles, les bracelets, les huiles essentielles et autres s’avèrent souvent coûteux, toxiques et le plus souvent, inefficaces.

La prévention a bien meilleur goût!

Les insectifuges devraient demeurer le dernier choix étant donné qu’ils contiennent souvent d’autres ingrédients (parabènes, propylène glycol, phtalates et autres) ayant des effets dévastateurs sur la santé. Cependant, il demeure important de se protéger contre les maladies dans les zones à risque. Pour prévenir :

  • Porter des vêtements aux couleurs pastelles.
  • Porter des vêtements à manches longues, à col roulé.
  • Placer les pantalons dans les bas et le chandail dans les pantalons.
  • Porter des souliers fermés.
  • Utiliser des moustiquaires sur les poussettes ou les parcs pour bébés.
  • Utiliser des moustiquaires ou des ventilateurs au-dessus des aires de pique-nique.
  • Éliminer les zones d’eau stagnante
  • Éviter les parfums et les cosmétiques fortement parfumés.
  • Avant d’utiliser un insectifuge, toujours l’essayer sur une petite partie de peau afin de s’assurer qu’il ne cause pas de réactions allergiques.
  • Utiliser les insectifuges selon les directives du fabricant.
  • Lisez les étiquettes de votre insectifuge et vérifier si les ingrédients actifs sont efficaces.

Références :

Agence de la santé publique du Canada, Maladie de Lyme – Fiche de renseignements, www.phac-aspc.gc.ca/id-mi/lyme-fs-fra.php [En ligne], page consultée le 26 juillet 2013.

Agence de la santé publique du Canada, Virus du Nil occidental chez l’humain, Cas cliniques et infections asymptomatiques Canada, 27 octobre 2012.

ConsoGlobe, Les fiches pratiques : Se débarrasser des moustiques, juillet 2011.

ConsoGlobe, Tous les répulsifs anti-moustique, www.consoglobe.com/repulsifs-anti-moustique-3393-cg [En ligne], page consultée le 24 juillet 2013.

Environmental Working Group, EWG’s guide to better bug repellents, Washington, july 2013.

H. Ogden, Ni cholas et al. (2009). The emergence of Lyme disease in Canada, CMAJ, 180 (12).

The Merk manual of diagnosis and therapy, 1999, seventeenth edition, Merck research laboratories, New Jersey, 2833 pages.

Votre crème solaire est-elle pire qu’un coup de soleil?

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Il est habituellement recommandé d’utiliser une crème solaire pour se protéger du soleil lorsqu’on s’y expose entre 10 et 14 heures. Cependant, avec tous les ingrédients et additifs chimiques utilisés, les crèmes solaires apportent-elles un réel bienfait pour la santé?

Les rayons ultraviolets

Il existe 3 types de rayons ultraviolets (UV) provenant du soleil : UVA, UVB et UVC. Les rayons UVB sont ceux qui brûlent la peau (coup de soleil) et qui sont responsables des changements pré-cancéreux au niveau de la peau. Par contre, les rayons UVA causent des dommages beaucoup plus subtils. Ils pénètrent la peau en profondeur, endommagent ses cellules, favorise son vieillissement et cause le cancer de la peau. Quant aux UVC, ils ne contribuent pas au cancer de la peau.

Le cancer de la peau

Deux types de tumeurs sont reliées au cancer de la peau : la tumeur bénigne (sans conséquence) et la tumeur maligne (cancéreuse, appelée mélanome).

Au cours des 35 dernières années, le taux de nouveaux mélanomes a triplé parmi les Américains. De plus, entre 40 et 50% des Américains vivant jusqu’à l’âge de 65 ans seront diagnostiqués pour un de ces types de tumeurs au moins une fois dans leur vie.

Il existe plusieurs facteurs de risque pour l’apparition d’un mélanome : histoire familiale, bronzage artificiel, peau pâle, taches de rousseur, les rayons UV et les coups de soleil. Il s’avère possible d’en contrôler trois : bronzage artificiel, exposition aux rayons UV et les coups de soleil.

Dans la population en général, il y a une forte corrélation entre le risque de mélanome et le nombre de coups de soleil qu’un individu a eu, particulièrement pendant son enfance. De plus, il a été démontré que l’utilisation du bronzage artificiel augmente drastiquement le risque de cancer de la peau, soit de 75% s’il a été utilisé avant l’âge de 30 ans.

Plusieurs facteurs suggèrent qu’une exposition régulière au soleil n’est peut-être pas aussi dommageable que celle intermittente et au rayonnement de forte intensité, c’est-à-dire entre 10 et 14 heures. Paradoxalement, les personnes travaillant à l’extérieur présentent généralement des taux de mélanomes plus bas que celles travaillant à l’intérieur. Cependant, une chose est certaine : les crèmes solaires seules ne réduisent pas le taux de cancer de la peau. En fait, l’action la plus importante qui peut être posée pour réduire le risque de mélanome est d’éviter les coups de soleil et non l’exposition complète au soleil.

Les crèmes solaires, comment ça fonctionne?

Tout d’abord, il est important de ne pas se fier seulement sur la crème solaire pour se protéger du soleil, car cela a été relié à plus de coups de soleil, particulièrement pendant les heures de radiations intenses.

Le facteur de protection solaire (FPS) indiqué sur chaque bouteille de crème solaire indique seulement la protection offerte pour les rayons UVB. Les écrans solaires à « large spectre » sont censés protéger contre les effets des rayons UVA et UVB. Cependant, la protection exacte contre les rayons UVA n’est pas écrite sur les contenants et ce sont eux qui causent les dommages les plus importants.

Les FPS élevé, c’est-à-dire plus de 30, tendent à donner un faux sentiment de sécurité aux utilisateurs. En effet, ils ont tendance à allonger leur période d’exposition au soleil, contrairement à ceux utilisant des crèmes à FPS plus faible. De plus, les recherches indiquent qu’un FPS plus élevé que 30 s’avère plus une technique de marketing, puisque les bienfaits d’un FPS plus élevé restent encore à prouver. Fait intéressant, en Europe, le FPS maximal autorisé est de 50 et en Australie, 30.

Que contiennent les crèmes solaires?

Pour offrir une protection efficace contre les rayons UV, les écrans solaires doivent coller à la peau. Ces ingrédients actifs, qui filtrent les UVA et les UVB, y sont présents en grande concentration. Cependant, ils peuvent causer des effets indésirables : irritation de la peau ou allergie, imitation des œstrogènes ou des dommages à la peau quand le soleil agit sur ces ingrédients.

Plusieurs crèmes solaires contiennent un anti-inflammatoire qui empêche un coup de soleil de se former même si elles sont appliquées après l’exposition. Cependant, en l’absence de douleur, un signe d’avertissement pour un coup de soleil, certains utilisateurs peuvent se sentir faussement protégés des effets des rayons UV alors qu’en fait, ce sont les ingrédients chimiques qui les dupent.

1. Les filtres chimiques

La plupart des produits disponibles utilisent des combinaisons des ingrédients suivants : oxybenzone, avobenzone, octisalate, octocrylène, homosalate et octinoxate. Presque tous, en Amérique du Nord, contiennent l’avobenzone car il est très efficace pour filtrer les UVA. Cependant, celui-ci n’est pas très stable quand il est exposé aux rayons du soleil. Ainsi, d’autres ingrédients chimiques, comme l’oxybenzone, doivent y être ajoutés pour le stabiliser. Plusieurs experts sont d’accord pour dire que l’exposition non intentionnelle et la toxicité de ces ingrédients actifs viennent éroder les bénéfices de ce type de crèmes solaires.

2. Les filtres minéraux

Ces filtres sont à base d’oxyde de zinc ou de dioxyde de titane, habituellement sous formes de nanoparticules. Ceux-ci ne pénètrent pas la peau et sont stables en présence du soleil. Par contre, les gens les aiment habituellement moins, car ils tendent à laisser un film blanc sur la peau, plus ou moins important selon la grosseur des particules. De plus, l’oxyde de zinc offre une excellente protection contre les UVA.

Alors, où est le problème?

Le problème concerne les effets indésirables de certains ingrédients actifs ou de leur combinaison. Ainsi, il s’avère très important de bien lire les étiquettes. Certains ingrédients devraient être évités :

  • L’oxybenzone : Il perturbe les hormones en imitant les œstrogènes féminins, peut causer des réactions allergiques au niveau de la peau et est associé avec l’endométriose chez les femmes.
  • Le PABA (acide para-aminobenzoïque) : Il s’avère surtout relié à des irritations de la peau.
  • Le retinyl palmitate et rétinol, une forme de vitamine A : Il peut accélérer le développement de lésions et de tumeurs au niveau de la peau quand il est appliqué en présence du soleil. Il est ajouté à certaines crèmes solaires par les manufacturiers qui croient qu’il ralentit le vieillissement de la peau. Cela peut être vrai pour les lotions ou les crèmes de nuit qui sont utilisées à l’intérieur, mais c’est tout le contraire pour celles utilisées à l’extérieur. Alors, Mesdames, il serait bien de vérifier vos crèmes de jour afin de ne pas avoir l’effet contraire de ce que vous recherchez.

La meilleure solution : la prévention

La crème solaire idéale, celle qui protège autant des rayons UVA et UVB, ne contient aucun ingrédient nocif pour la santé et qui ne laisse aucun film blanc sur la peau, n’existe pas. Alors, c’est la prévention qui est la plus efficace. Voici quelques conseils :

  • Se couvrir : chapeau, t-shirt et lunettes de soleil constituent la meilleure protection.
  • Ne pas utiliser de crème solaire dans le but de prolonger l’exposition au soleil.
  • Éviter les coups de soleil.
  • Protéger les enfants : Leur peau est plus mince et plus sensible que celle de l’adulte, donc plus à risque de coup de soleil.
  • Si possible, éviter l’exposition lorsque les rayons du soleil sont les plus intenses, soit entre 10 et 14 heures.
  • Choisir une crème solaire avec une bonne protection contre les UVA et un FPS d’au plus 30.
  • Éviter les écrans solaires en vaporisateur contenant un filtre minéral, car les nanoparticules peuvent pénétrer dans les poumons et y causer des dommages.
  • Appliquer généreusement 20 à 30 minutes avant l’exposition et réappliquer après la baignade, une transpiration abondante ou toutes les 80 minutes.
  • Examiner la peau pour de nouveaux grains de beauté au contour irrégulier, qui sont sensibles ou qui grossissent.
  • Vérifier  si votre crème est bien cotée dans la base de données suivante : http://www.ewg.org/2013sunscreen/ Toutes les marques ne s’y retrouvent pas puisqu’il s’agit d’une base de données américaine, mais plusieurs se retrouvent aussi sur le marché canadien.
  • Profitez de l’été et amusez-vous!

Références:

Environmental Working Group, http://www.ewg.org/2013sunscreen/9-surprising-facts-about-sunscreen/ [en ligne], page consultée le 19 juillet 2013.

David Suzuki Foundation, http://www.davidsuzuki.org/what-you-can-do/queen-of-green/faqs/toxics/how-to-choose-a-safe-sunscreen/? [en ligne], page consultée le 19 juillet 2013.

Dr. Alan Greene, http://www.drgreene.com/articles/sunburn/ [en ligne], page consultée le 19 juillet 2013.

La cuisson au barbecue : cancérigène?

 
Par Mélanie Demers  inf. B. Sc.

Pendant la saison estivale, nombreux sont ceux qui cuisinent sur le gril. Cependant, la cuisson de la viande à haute température génère des toxines comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), dont les amines hétérocycliques qui sont reconnues comme étant un important carcinogène alimentaire.

Qu’est-ce que les HAP?

Les HAP sont formés par le dépôt de la fumée résultant de la combustion incomplète de matière organique et sont générés lorsque des combustibles fossiles ou de la végétation sont brûlés. La viande et les produits de la viande, surtout ceux bien cuits, s’avèrent une importante source d’exposition. Lorsqu’une diète inclut de la viande, il est impossible d’éviter l’exposition à ce groupe de composés génotoxiques.  La quantité de HAP générée dépend de la sorte de viande, de sa qualité, son pH, son contenu en eau, des acides aminés libres et de la créatine, en plus des conditions de cuisson comme la température, le temps et l’équipement utilisé.

Vous avez dit : « Cancer? »

Des études ont établies de fortes associations entre la consommation de viande et un risque accru des cancers suivants : cancer du sein, du côlon, du pancréas, de l’estomac, des poumons et de la prostate. De plus, certains chercheurs ont même suggéré une implication dans la maladie de Parkinson et d’autres maladies neurologiques.

Devons-nous tous devenir végétariens pour éviter ces toxines?

Il serait irréel de penser que tout le monde peut et veut devenir végétarien pour éviter ces toxines. Bonne nouvelle cependant, on peut réduire notre exposition avec des moyens simples et savoureux : les marinades! En effet, des études ont démontré que le fait de mariner les viandes peut réduire, de façon significative, la formation de HAP. Ainsi, les sauces, les herbes aromatiques et les épices, naturellement riches en composés phénoliques, présentent une activité antioxydante des plus efficace.

Quelle est la meilleure recette?

Tout d’abord, le temps optimal de marinage est de 4 heures. Au-delà de ce temps, il n’y aurait pas de bénéfices additionnels. Il faut aussi cuire la viande à une température plus faible (200°C) et ne pas prolonger sa cuisson indûment.

Les ingrédients à privilégier :

  • Les herbes : romarin, thym, sauge.
  • L’alcool : vin rouge, vin blanc, bière.
  • Épices : curcuma, poudre d’oignon.
  • D’autres aliments antioxydants : huile d’olive, tomate, ail, thé vert, sauce soya, huile de sésame, moutarde, sel, oignon.
  • Un acide : jus de citron.

Les ingrédients à éviter :

Fait à noter : Si de l’huile est utilisée dans la marinade, il est préférable de la combiner avec un ingrédient acide comme le jus de citron. Ainsi, plus les ingrédients à privilégier sont combinés dans une marinade, plus son effet antioxydant est important.

Sur ce, bon appétit!

Références:

Farhadian, A. et al. (2012). Effects of marinating on the formation of polycyclic aromatic hydrocarbons (benzo[a]pyrene, benso[b]fluranthene and fluoranthene) in grilled beef meat, Food control, 28, 420-425.

Smith, J.S. et al. (2008). Effect of marinades on the formation of heterocyclic amines in grilled beef steaks, Journal of food science, Vol. 73, novembre 2008.

Viegas, Olga et al. (2012). Inhibitory effects of antioxydant-rich marinades on the formation of heterocyclic aromatic amines in pan-fried beef, Journal of agricultural and food chemistry, 60, 6235-6240.