Select Page

Une grossesse en santé dans un environnement sain – première partie

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

La grossesse s’avère une période cruciale pour la santé du bébé en devenir. En effet, le corps de la femme constitue son premier environnement, mais aussi la source de tout ce qu’il a besoin pour grandir et se développer. De plus, l’exposition au mauvais polluant au mauvais moment risque de provoquer des changements développementaux qui peuvent parfois s’avérer permanents chez l’enfant. Voici donc une série d’articles tirés du document « Easy Steps to a Safer Pregnancy » pour assainir votre environnement avant l’arrivée de bébé.

Époussetez souvent

La poussière est le lieu de repos de plusieurs toxines introduites dans nos maisons. Ainsi, lorsque bébé commence à ramper dans les rouleaux de poussière, et qu’il porte ses mains à sa bouche, il est exposé à de nombreux contaminants et ce, jusqu’à 40 fois plus que les adultes. Ainsi, passer l’aspirateur régulièrement et laver les planchers en plus d’épousseter les meubles avec un chiffon humide en élimine une grande partie. Un plumeau en laine d’agneau permet aussi d’atteindre les zones éloignées de façon efficace. Il est possible d’en trouver dans les magasins à grande surface. Cependant, évitez les plumeaux synthétiques qui ne font que remuer la poussière.

Purifiez l’air

L’air intérieur est généralement 2 à 5 fois plus pollué que l’air extérieur. En effet, les maisons sont de plus en étanches et les toxines s’y accumulent : vapeurs de produits nettoyants, ameublement, matériaux de construction, etc. en plus des polluants provenant de l’extérieur. En fait, la pollution de l’air intérieur se classe parmi les 5 risques environnementaux les plus importants en santé publique. Maintenir la qualité de l’air intérieur s’avère relativement simple :

  • Ouvrez les fenêtres régulièrement, même en hiver (10 minutes au lever et 10 minutes au coucher).
  • Évitez les produits chimiques ayant une forte odeur.
  • Évitez les purificateurs d’air qui contiennent des fragrances qui polluent plus qu’elles ne le purifient.
  • Laissez les vêtements nettoyés à sec quelques jours dans le garage ou à l’extérieur pour que les vapeurs s’échappent ailleurs que dans la maison ou évitez le nettoyage à sec.
  • Utilisez un détergent pour lave-vaisselle sans chlore.
  • Évitez les nouveaux meubles fabriqués à partir de contreplaqué ou de panneaux de particules.
  • Évitez les produits de soins personnels, les détergents à lessive, les chandelles parfumées… contenant des fragrances synthétiques.

Éliminez le plomb

Le plomb est un contaminant bien connu à l’intérieur des maisons. On le retrouve dans les peintures appliquées avant 1979, la poussière, l’eau potable, les médicaments traditionnels importés, les bijoux pour enfants de moindre qualité, certains accessoires de pêche, etc. Une femme enceinte ne doit jamais faire de rénovation lorsqu’elle suspecte que la peinture de sa maison peut contenir du plomb. Pour le reste, des alternatives sont facilement disponibles.

Évitez le polychlorure de vinyle (PVC)

Le PVC contient des phtalates afin de les rendre flexibles. Cependant, les recherches indiquent que l’exposition prénatale aux phtalates peut interférer avec la production de testostérone et le développement du système reproducteur en plus d’avoir des effets néfastes sur le développement mental, moteur et comportemental au cours de la petite enfance. De surcroît, les phtalates ne sont pas liés chimiquement aux produits qui les contiennent, donc ils peuvent être libérés et s’évaporer dans l’air et dans la poussière de maison. Ainsi, pour les tenir à l’écart, il faut éviter d’utiliser des produits en vinyle ou en plastique avec l’indication « PVC », « V » ou « 3 » dans le symbole de recyclage. Le PVC fait partie intégrante de notre vie et il s’avère assez commun : rideaux de douche, revêtements de plancher, papiers peints, imitations du cuir, produits gonflables, câbles électroniques, chaussures, sac à dos, jouets en plastique mou, anneaux de dentition, tuyaux d’arrosage… La plupart du temps, des versions sans PVC sont disponibles. Pour les planchers recouverts de vinyle, il faut les laver fréquemment et s’assurer qu’ils ne sont pas exposés directement à la lumière du soleil car ce dernier les réchauffe et il y a ainsi libération de phtalates beaucoup plus rapidement.

Les composés perfluorés

Les composés perfluorés sont des matériaux utilisés pour rendre les poêlons antiadhésifs, les emballages alimentaires à l’épreuve des graisses, dans les produits antitaches et bien d’autres. Tout comme les phtalates dans le PVC, les composés perfluorés s’échappent souvent des produits qui les contiennent. De plus, ils ont été associés à un plus petit poids à la naissance, une tête de plus petite taille et des taux d’hormones thyroïdiennes maternelles plus faibles, ce qui peut amener des habiletés motrices réduites, des difficultés d’apprentissage, une diminution du quotient intellectuel, des problèmes du déficit de l’attention et des problèmes de socialisation chez les jeunes enfants. Afin d’éviter les composés perfluorés :

  • Échangez vos poêlons antiadhésifs contre de la fonte ou de l’acier inoxydable.
  • Évitez le fast-food qui est habituellement dans des contenants recouverts de composés perfluorés.
  • Évitez aussi d’appliquer des produits hydrofuges ou antitaches sur les tissus d’ameublement, les tapis ou les vêtements.
  • Utilisez une soie dentaire non cirée, la cire contenant souvent des composés perfluorés.
  • Évitez d’utiliser des assiettes de carton ciré.

Références :

Costner, P. et al. (2005). Sick of dust : Chemicals in common products – A needless health risk in our homes, 50 pages. Disponible au http://www.cleanproduction.org/resources/entry/sick-of-dust [En ligne].

Geet Ethier, Marc (2008). Ménage vert: Se faciliter la vie en la protégeant, Montréal, Éditions du Trécarré, 310 pages.

Healthy Child Healthy World (2014). Easy Steps to a Safer Pregnancy: A guide to protecting your growing baby from toxic chemicals, California, 53 pages. Disponible auhttp://healthychild.org/its-an-e-book-welcome-to-our-new-healthy-pregnancy-e-book/ [En ligne].

Santé Canada (2009). Trousse d’information sur le plomb – Questions couramment posées sur l’effet de l’exposition au plomb sur la santé humaine, http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/contaminants/lead-plomb/asked_questions-questions_posees-fra.php#a21 [En ligne], page consultée le 9 février 2014.

Thibault, N., Jouer dehors, bon ou mauvais pour les infections?, http://www.educatout.com/edu-conseils/sante-hygiene/systeme-immunitaire-et-infections/jouer-dehors-bon-ou-mauvais-pour-les-infections.htm [En ligne], page consultée le 31 mars 2014.

De quoi doit-on se méfier lors de la préparation d’une chambre d’enfant?

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Lorsque l’on prépare l’arrivée de bébé ou que l’on rénove la chambre d’un enfant, plusieurs risques pour la santé peuvent se présenter. Il suffit de respecter quelques points et votre enfant s’y trouvera en toute sécurité.

La peinture

Le plomb

Depuis 1992, toutes les peintures fabriquées au Canada et aux États-Unis ne contiennent presque plus de plomb. Mais, si vous avez une vieille maison (construite avant 1960), vous devez présumer qu’elle a été peinte avec de la peinture à base de plomb. Et dans ce cas, il faut user d’une très grande prudence. En effet, si la peinture s’écaille, le plomb qu’elle contient se retrouve dans la poussière à cause des mouvements de friction et peut être inhalée. De plus, cette poussière tombe sur le sol et un bébé commençant à ramper ou marchant à quatre pattes se retrouve avec de fines particules de cette poussière sur les mains qui risquent fort d’être portées à sa bouche l’instant d’après. Bref, la peinture écaillée contenant du plomb pose un risque immédiat pour la santé de toutes les personnes présentes dans la maison, car il s’avère toxique pour le système nerveux. Donc, avant toute rénovation, pour les maisons de plus de 50 ans, il faut s’assurer que la peinture ne contient pas de plomb en la faisant analyser par un laboratoire.

Les composés organiques volatils (COV)

Les composés organiques volatils sont constitués de substances chimiques reconnues comme cancérigènes ou provoquant des dommages dans le développement cognitif. Plusieurs compagnies offrent maintenant des peintures à faibles émissions de COV ou sans COV et sont disponibles dans toutes les quincailleries. On parle ici de peintures à base d’eau plutôt que celles à base de solvants dérivés du pétrole.

Les planchers

Il est généralement plus sain d’avoir des planchers facilement lavables. Ainsi, les planchers de bois constituent un excellent choix. Les tapis contiennent souvent des apprêts ignifuges qui compétitionnent avec l’hormone thyroïdienne amenant quantité d’effets sur la croissance et le développement. Certains sont aussi considérés comme carcinogènes. En plus, les tapis ont tendance à retenir la poussière et leur entretien s’avère plus difficile. Les planchers de vinyle (prélart) contiennent des phthalates pour les assouplir et les rendre plus flexibles et ceux-ci sont reconnus pour déséquilibrer le système hormonal du corps.

Le mobilier

L’idéal serait de privilégier un mobilier en bois. En effet, les meubles constitués de particules pressées et laminées dégagent des substances toxiques dans l’air, entre autre, à cause de la colle utilisée. Cependant, le mobilier en bois s’avère beaucoup plus dispendieux. C’est pourquoi, l’achat de meubles en bois usagés devient une option des plus intéressantes et sécuritaires.

À retenir

  • Si votre peinture contient du plomb, faites affaires avec des professionnels.
  • Choisissez des peintures à faible émission de COV ou sans COV.
  • Choisissez des planchers de bois, de préférence.
  • N’hésitez pas à poncer vos vieux planchers de bois et à les revernir.
  • Privilégiez un mobilier en bois.
  • Acheter un mobilier en bois usagé : c’est moins dispendieux et meilleur pour l’environnement.

Références :

Greene, Alan (2007). Raising baby green : The earth – friendly guide to pregnancy, childbirth, and baby care, Jossey-Bass, San Francisco, 306 pages.

Healthy child healthy world (2013). Easy steps for a healthy & safe nursery, Californie, 38 pages. Disponible en ligne au http://healthychild.org/healthynurseryebook/

Santé Canada (2009). Trousse d’information sur le plomb – Questions couramment posées sur l’effet de l’exposition au plomb sur la santé humaine, http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/contaminants/lead-plomb/asked_questions-questions_posees-fra.php#a21 [En ligne], page consultée le 9 février 2014.