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Une autre étude appuyant lien entre environnement et le cancer

Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Une récente étude vient appuyer l’association entre certains groupes de substances courantes dans notre environnement et le cancer, notamment le cancer du sein. Voici donc, en bref, ces substances et des moyens de s’en protéger.

1,3-Butadiène

Le 1,3-butadiène résulte d’une combustion incomplète survenant pendant un processus naturel ou lors de l’activité humaine. Sa présence dans l’environnement provient principalement des vapeurs d’essence, des gaz d’échappement des voitures, de la fumée de tabac et du chauffage de certaines huiles de cuisson.

Acrylamide

L’acrylamide se forme pendant la transformation ou la cuisson à haute température de certains aliments, habituellement d’origine végétale, ayant une forte teneur en glucides et contenant peu de protéines. On le retrouve dans certains aliments cuits, la fumée de tabac, les sous-produits de traitement des eaux usées et dans certains autres produits de consommation.

Amines aromatiques

Les amines aromatiques sont des substances solides ou liquides utilisées dans la synthèse de colorants, de produits pharmaceutiques, dans l’industrie du caoutchouc et des plastiques. Les plus dangereuses, selon l’étude, se retrouvent dans la mousse de polyuréthane, les scellants, certaines implants mammaires, les teintures à cheveux et à vêtements. Ils sont aussi utilisées dans les peintures, les encres d’impression et dans l’industrie alimentaire.

Benzène

Le benzène est un liquide volatil, transparent, inflammable et incolore à la température ambiante. Sa présence dans l’environnement provient de l’essence, des gaz d’échappement des voitures, de la fumée tabagique et de certains solvants.

Solvants organiques halogénés

Les solvants organiques halogénés, dont le chlorure de méthylène, sont habituellement des liquides clairs et incolores, hautement volatil et ininflammable à la température ambiante. On les retrouve dans les produits de nettoyage à sec, les détachants, les colles, les décapants à peinture et les aérosols.

Oxyde d’éthylène et de propylène

Ces produits servent d’intermédiaire dans la fabrication de différents produits chimiques. On les retrouve dans la fumée de tabac, dans le processus de stérilisation médicale, les gaz d’échappement des voitures et la peinture.

Apprêts ignifuges

Les apprêts ignifuges et leurs produits de dégradation mentionnés dans l’étude se retrouvent principalement dans les mousses et les plastiques.

Amines hétérocycliques

Les amines hétérocycliques sont formées par le dépôt de la fumée de la combustion incomplète de matière organique et sont générés lorsque des combustibles fossiles ou de la végétation sont brûlés. La source principale d’exposition est la viande grillée.

Hormones et perturbateurs endocriniens

Les hormones synthétiques et perturbateurs endocriniens ont aussi été associés au cancer. On retrouve ici les hormones pharmaceutiques de même que des produits de consommation courante et des substances chimiques commerciales ayant des activités hormonales.

PFOA et autres composés perfluorés

Les composés perfluorés sont des produits chimiques synthétiques utilisés dans plusieurs produits de consommation et industriels. Ils sont présents dans les revêtements à l’épreuve des graisses, de l’eau et des taches en plus de contaminer l’eau potable.

Styrène

Le styrène est un hydrocarbure aromatique monocyclique liquide et incolore à la température ambiante. On le retrouve dans les matériaux de construction et les produits de consommation fait de polystyrène, dans l’air intérieur, la fumée tabagique et les emballages alimentaires en polystyrène.

Conseils de prévention

Voici quelques conseils pour diminuer votre exposition à ces substances.

  • Filtrez votre eau avec un filtre au charbon.
  • Utilisez la hotte de cuisinière pendant la cuisson afin de réduire l’inhalation de fumée.
  • Réduisez votre consommation d’aliments carbonisés.
  • Limitez l’exposition aux vapeurs d’essence et aux gaz d’échappement des voitures.
  • Réduisez l’accumulation de substances chimiques à l’intérieur de la maison en retirant ses chaussures à l’entrée, en passant régulièrement l’aspirateur et une vadrouille humide sur les planchers.
  • Évitez les nettoyages à sec avec du perchloroéthylène ou autres solvants.
  • Évitez les tissus, les meubles et les tapis anti-taches.

Réduire l’exposition à ces substances pourrait avoir un impact positif sur la réduction du taux de cancer du sein, en particulier.

Références :

Cancer environnement (2014). Amines aromatiques, http://www.cancer-environnement.fr/319-Amines-aromatiques.ce.aspx [En ligne], page consultée le 27 mai 2014.

Rudel, Ruthann A. et al. (2014). New Exposure Biomarkers as Tools For Breast Cancer Epidemiology, Biomonitoring, and Prevention: A Systematic Approach Based on Animal Evidence, Environmental Health Perspective. Disponible au http://ehp.niehs.nih.gov/1307455/ [En ligne].

Santé Canada, Aliments et nutrition : Acrylamide, http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/securit/chem-chim/food-aliment/acrylamide/index-fra.php [En ligne], page consultée le 27 mai 2014.

Santé Canada (1993). Benzène, http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/pubs/contaminants/psl1-lsp1/benzene/index-fra.php [En ligne], page consultée le 27 mai 2014.

Santé Canada (1993). Dichlorométhane, http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/pubs/contaminants/psl1-lsp1/dichloromethane/index-fra.php [En ligne], page consultée le 27 mai 2014.

Santé Canada (2000). Liste des substances d’intérêt prioritaire, rapport d’évaluation : 1,3-butadiène, http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/pubs/contaminants/psl2-lsp2/1_3_butadiene/index-fra.php[En ligne], page consultée le 27 mai 2014.

Santé Canada (2001). Liste des substances d’intérêt prioritaire, rapport d’évaluation pour oxyde d’éthylène, http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/pubs/contaminants/psl2-lsp2/ethylene_oxide/index-fra.php [En ligne], page consultée le 27 mai 2014.

Santé Canada, Questions et réponses sur la présence des PFC dans les aliments, http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/securit/chem-chim/environ/pcf-cpa/qr-pcf-qa-fra.php [En ligne], page consultée le 27 mai 2014.

Santé Canada (1993). Styrène, http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/pubs/contaminants/psl1-lsp1/stryene/index-fra.php [En ligne], page consultée le 27 mai 2014.

Vos enfants mordent-ils la poussière? (Partie 2)

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Vous est-il déjà arrivé que votre bambin vous apporte un rouleau de poussière qu’il a trouvé sous le lit? Sans le savoir, il vous fait un cadeau empoisonné qui devrait vous inciter à passer à l’action.

Composés organostanniques

Ces composés se retrouvent principalement dans les pesticides et sont aussi utilisés comme stabilisateurs du polychlorure de vinyle (PVC). D’autres agissent comme catalyseurs pour le polyuréthane et le silicone.

Où sont-ils utilisés?

Dans la poussière à l’intérieur des maisons, leur présence est liée principalement au PVC présent dans plusieurs produits de consommation courante. Ainsi, on les retrouve dans les emballages alimentaires, le recouvrement des cadres de fenêtres, les mousses de polyuréthane, les planchers en PVC et les tapis. Ils sont aussi présents dans les produits en textile contenant des parties en polymère comme les t-shirts imprimés, les serviettes sanitaires, les diachylons et les couches. Leur présence a même été détectée dans des biscuits cuits sur du papier parchemin (qui en contient). De plus, on les retrouve dans les jouets en PVC comme les masques, les balles, les jouets en plastique souple et la nourriture factice.

Quels sont leurs effets sur la santé?

Les composés organostanniques s’avèrent toxiques à des niveaux d’exposition assez faibles et plusieurs recherches indiquent que certains d’entre eux pourraient avoir des effets toxiques sur les systèmes nerveux et immunitaire. De plus, ils traversent le placenta et causent des effets indésirables au niveau du développement du fœtus.

Composés perfluorés

Les composés perfluorés (PFOA et PFOS) constituent un groupe de composés chimiques créés par l’industrie et largement utilisés dans de nombreux produits courants afin de les rendre plus résistants aux taches, à la graisse et à l’eau.

Où sont-ils utilisés?

Les composés perfluorés se retrouvent dans les poêlons et les ustensiles antiadhésifs, les hottes de cuisinière de même que les tapis, les meubles et les vêtements traités avec un anti-tache. Ils sont aussi présents dans les cires (planchers, skis), les emballages alimentaires et la soie dentaire.

Quels sont leurs effets sur la santé?

La présence des composés perfluorés a été détectée dans le sang de la population générale partout dans le monde. La première exposition se produisant dans le ventre de la mère à travers le placenta et plus tard, via l’allaitement maternel. L’exposition à ces substances a été associée au cancer des testicules et des reins, à des dérèglements du foie et à une ménopause précoce. Chez les enfants, on a remarqué une augmentation de la susceptibilité à l’hypothyroïdie, à une réduction des taux d’hormones et à une puberté retardée, tant chez les garçons que chez les filles. Cependant, les études chez les humains sont encore limitées et on peut ainsi s’attendre à d’autres associations entre les composés perfluorés et la santé dans les prochaines années.

Conseils de prévention

Ces substances ne peuvent complètement être évitées dans l’environnement. Cependant, il est possible d’agir sur la poussière se retrouvant à l’intérieur de nos maisons afin de protéger les enfants qui s’avèrent beaucoup sensibles à ces substances chimiques. En effet, leurs organes et leurs systèmes sont immatures et se développent rapidement, ce qui les rend beaucoup plus vulnérables que les adultes.

  • Prenez soins de bien laver les mains de vos enfants avant de manger.
  • Passez régulièrement l’aspirateur et une vadrouille humide pour réduire l’exposition à la poussière.
  • Remplacez vos casseroles recouvertes de téflon par d’autres en acier inoxydable, en fonte ou en céramique.
  • Choisissez des rideaux, des tapis ou des meubles sans ignifugeants ou composés perfluorés. Il est toujours possible de communiquer avec les compagnies pour vérifier, soit par téléphone ou par courrier électronique.

Références :

Blum, Arlene (2013). Flame retardants and flammability standards, présentation faite à Green science policy institute le 5 novembre 2013. http://www.sixclasses.org/watch/

Costner, P. et al. (2005). Sick of dust : Chemicals in common products – A needless health risk in our homes, http://cleanproduction.org/library/Dust%20Report.pdf [En ligne], page consultée le 5 novembre 2013.

Field, Dr Jennifer A. (2013). Highly fluorinated chemicals (fluorochemicals), présentation faite à Green science policy institute le 22 octobre 2013.

Santé Canada (2009). Sécurité des produits de consommation, http://www.hc-sc.gc.ca/cps-spc/pest/registrant-titulaire/prod/_memo-note/organotins-organostanniques-fra.php [En ligne], page consultée le 13 novembre 2013.

National Institute of environmental health sciences (2012). Perfluorinated chemicals (PFCs), http://www.niehs.nih.gov/ [En ligne], page consultée le 13 novembre 2013.