par Melanie Demers | 19 Déc 2013 | Cosmétiques
Par Mélanie Demers, inf.B.Sc.
Qu’ils soient destinés aux enfants ou aux adultes, les produits de soins personnels ou cosmétiques méritent qu’on s’intéresse davantage à leur contenu. En effet, il existe près de 10 500 produits chimiques industriels les composant comme des agents cancérigènes, des pesticides, des perturbateurs endocriniens, des agents toxiques pour le système reproducteur, des plastifiants, des solvants, etc. Au Canada, c’est environ 80% de ces produits qui contiennent au moins un de ces ingrédients.
Cosmétiques ou produits de soins personnels?
Ici, cosmétiques et produits de soins personnels sont utilisés de façon interchangeable. Ainsi, on parle bien sûr des produits d’esthétiques (maquillage, rouge à lèvre, vernis à ongles…), mais aussi du dentifrice, des déodorants, des différentes crèmes (pour les mains, le visage, le corps, de jour, de nuit…), des shampoings, des savons, des produits coiffants… Bref, tout ce que vous utilisez chaque jour pour vous sentir propre et beau/belle. Malheureusement, ceci inclut aussi tous les produits destinés aux enfants : shampoings, bain moussant, crèmes, etc. De plus, une femme utilise, en moyenne, 12 cosmétiques par jour, ce qui peut augmenter jusqu’à 16 chez les adolescentes, et 6 chez les hommes.
BHA et BHT
Le BHA (Hydroxyanisole butylé) et le BHT (Hydroxytoluène butylé) sont utilisés comme agents de conservation et stabilisateurs dans les cosmétiques. On les retrouvent dans les produits hydratants, le maquillage, les baumes et rouges à lèvres, certaines fragrances et plusieurs autres produits.
Ils ont été liés à des effets indésirables sur la thyroïde, sont cancérigènes et suspectés d’interférer avec les fonctions hormonales. Ils possèdent aussi le potentiel d’induire des réactions allergiques au niveau de la peau. Ils s’avèrent nocifs pour les poissons et la faune.
Les colorants dérivés du goudron de houille : p-phenylenediamine et des colorants identifiés par « CI » suivi de cinq chiffres
Le p-phenylenediamine se retrouve principalement dans les teintures pour cheveux alors que les autres colorants peuvent se retrouver dans plusieurs autres produits cosmétiques.
Ils agissent en tant que sensibilisateurs, c’est-à-dire qu’ils ont le potentiel de déclencher des réactions allergiques. Ils ont été associés au cancer de la vessie chez les coiffeurs stylistes et ceux utilisant régulièrement des teintures à cheveux. De plus, ils peuvent contenir des métaux lourds, toxiques pour le cerveau.
DEA, cocamide DEA et lauramide DEA
Ils se retrouvent principalement dans les crèmes et les produits moussants comme les shampoings et certains produits hydratants. Ils s’avèrent susceptibles de réagir avec d’autres substances et de former des composés cancérigènes (nitrosamines). De plus, ils sont nocifs pour les poissons et la faune.
Certains peuvent être listés sur les étiquettes, mais plusieurs sont cachés dans le terme « fragrance » ou « parfum ». Le DEHP (di 2-ethyl hexyl phtalate) est d’ailleurs interdit et a été classifié comme carcinogène humain probable, même s’il est encore parfois utilisé dans certains produits. Le DEP (diethyl phtalate) est un solvant pour les fragrances qui a été associé avec des effets indésirables sur le système reproducteur. Le phtalate de dibutyle sert de plastifiant dans le vernis à ongles et est considéré comme toxique pour le système reproducteur.
Les libérateurs de formaldéhyde : DMDM hydantoin, diazolidinyl urea, imidazolidinyl urea, methenamine, quaternium-15 et sodium hydroxymethylglycinate
Ils sont utilisés comme agents de conservation dans de nombreux cosmétiques tels divers produits capillaires, des hydratants, etc. Ces substances libèrent de petites quantités de formaldéhyde, une substance cancérigène liée à la leucémie, de façon lente et continue.
Les parabènes : méthylparabène, butylparabène et propylparabène
Les parabènes sont utilisés comme agents de conservation dans de nombreux produits hydratants, savons et shampoings. Ces substances chimiques imitent les hormones, ont été trouvées dans des tumeurs mammaires et sont suspectées interférer avec les fonctions reproductrices chez les mâles.
Voilà une partie des ingrédients à vérifier lorsque vous achetez un cosmétique. La suite à venir dans la partie 2.
Références :
Environmental defence (2012). The manscape : The dir on toxic ingredients in men’s body care products, Toronto, 28 pages, disponible au http://environmentaldefence.ca/themanscape [En ligne].
Gue, Lisa (2010). Ce qui importe le plus, c’est le contenu, Fondation David Suzuki, Vancouver, 32 pages, disponible au http://www.davidsuzuki.org/fr/publications/rapports/2010/sondage-sur-les-ingredients-toxiques-contenus-dans-nos-produits-cosmetiques/ [En ligne].
The campaign for safe cosmetics, Nonprofits: Endorse the campaign, http://safecosmetics.org/section.php?id=45#platform [En ligne], page consultée le 18 décembre 2013.
par Melanie Demers | 11 Sep 2013 | Santé des enfants
Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.
Les gens ont tendance à croire que les lois régissent les ingrédients contenus dans les produits de soins personnels. Cependant, dans plusieurs pays, il revient à l’industrie de démontrer l’innocuité de leurs produits. Mais, le sont-ils réellement?
Des produits pour bébé très appréciés : Johnson & Johnson
Un rapport réalisé en 2009 par the Campaign for Safe Cosmetics a révélé que le shampoing pour bébé de Johnson, tout comme plusieurs autres produits pour le bain destinés aux enfants, contenait 2 carcinogènes non indiqués sur les étiquettes. Depuis, les auteurs de cette étude et l’association des infirmières américaines ont rencontré plusieurs fois les dirigeants de Johnson & Johnson afin de discuter de ces inquiétudes. En réponse aux demandes grandissantes des consommateurs pour des alternatives plus sécuritaires, la compagnie a lancé une nouvelle version « naturelle » de ce shampoing pour bébé qui ne contient pas ces ingrédients. Cependant, la version originale demeure sur le marché à la moitié du coût de la nouvelle.
En 2011, les auteurs ont refaits les mêmes analyses et ont découvert des versions différentes selon le pays où était vendu le shampoing. Pourquoi? Nul ne peut le dire, sauf la compagnie elle-même.
Le quaternium-15 et le formaldéhyde
Le quaternium-15 est un préservatif chimique qui tuent les bactéries en libérant du formaldéhyde. On le retrouve, non seulement dans le shampoing pour bébé de Johnson, mais aussi dans d’autres shampoings, crèmes, produits pour les cheveux, savons, etc. Il s’agit aussi d’un agent chimique pouvant déclencher une réaction allergique et il est considéré comme un allergène de contact parmi les plus importants chez les enfants.
En fait, c’est le formaldéhyde qui est le plus préoccupant. En effet, en juin 2011, le « U.S. Department of Health and Human Services » ont ajouté le formaldéhyde à la liste des carcinogènes reconnus chez l’humain. De plus, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et d’autres organismes ont identifié un lien possible entre l’exposition au formaldéhyde et la leucémie.
Le formaldéhyde présent dans les produits de soins personnels est aussi reconnu pour causer des réactions allergiques au niveau de la peau et des démangeaisons chez certaines personnes. Même si les concentrations de formaldéhyde dans les cosmétiques sont généralement faibles, pour les personnes sensibles, les produits de tous les jours peuvent en contenir assez pour déclencher une réaction. Afin de prévenir le développement d’allergies au formaldéhyde, les spécialistes recommandent que les enfants évitent l’exposition aux produits en contenant.
Plusieurs autres préservatifs libérant du formaldéhyde se retrouvent dans de nombreux autres produits de soins personnels, incluant ceux destinés aux enfants. Ceux-ci incluent le DMDM hydantoin, 2-bromo-2-nitropropane-1,3 diol (Bronopol), imidazolidinyle urea, diazolidinyl urea et le sodium hydroxymethylglycinate.
Le 1,4-dioxane
Le 1,4-dioxane est largement reconnu comme carcinogène dans les études chez les animaux. Ce produit est libéré comme sous-produit du processus d’éthoxylation, pendant lequel différents produits chimiques sont utilisés avec l’oxyde d’éthylène afin de les rendre plus solubles et, dans le cas des produits de soins personnels, les rendre plus doux pour la peau.
Plusieurs ingrédients communs sont susceptibles d’être contaminés avec le 1,4-dioxane, incluant le sodium laureth sulfate, ceteareth-20, PEG-100 stearate, polyéthylène et d’autres ingrédients commençant par « PEG » ou se terminant avec le suffixe « eth ».
Comment ces produits peuvent-ils causer du tort à nos enfants?
Les enfants sont particulièrement vulnérables aux agents chimiques. Leur cerveau, leur système nerveux et les autres organes sont en plein développement et des substances qui ont un petit effet sur l’adulte peut contribuer à des problèmes développementaux chez l’enfant.
La barrière de sang qui protège le cerveau de ces agents chimiques n’est pas complètement développée chez les bébés. De plus, ces derniers ingèrent des produits conçus pour usage externe seulement en mettant leurs doigts, mains, orteils, jouets et autres objets dans leur bouche. Leur peau est aussi plus perméable que celle d’un adulte permettant ainsi à une plus grande quantité de produit chimique d’être absorbée.
Conseils de prévention
- Lisez les étiquettes et évitez les produits contenant les substances mentionnées précédemment.
- Un bébé n’a pas besoin d’être lavé tous les jours afin de préserver l’huile naturelle qui protège sa peau.
- Voici des marques de produits pour bébé qui peuvent vous guider : Avalon, Burt’s Bees, California Baby, Terressentials, Druide, Douce Mousse, Aubrey Organics, Green Beaver, Pur & Pure, Mission Nature, Souris Verte.
- Et passez un moment agréable avec bébé pendant son bain!
Références :
Boutique La Câlinerie inc. : Boutique en ligne http://www.lacalinerie.com/fr/boutique/soins-famille/shampoing-soins-cheveux.html [En ligne], page consultée le 10 septembre 2013.
Silver, Larry B. (2007). Practice Prevention: Baby Care Products, Learning and Developmental Disabilities Initiative, http://www.healthandenvironment.org/initiatives/learning/r/prevention [En ligne], page consultée le 6 septembre 2013.
The Campaign for Safe Cosmetics, Baby’s tub is still toxic, http://www.safecosmetics.org/article.php?id=887 [En ligne], page consultée le 6 septembre 2013.
Commentaires récents