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Vos enfants ont-ils raison d’avoir peur du dentiste?

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Votre enfant est craintif à l’idée d’aller rencontrer le dentiste? Vous tentez de le rassurer, mais en vain. En fait, vous avez peut-être, vous aussi, cette petite crainte ancrée au fond de vous. Est-elle fondée? Quelles questions devez-vous poser à votre dentiste?

Le fluor

Le fluor n’existe pas à l’état pur dans la nature. Il se présente toujours sous forme de composés, c’est pourquoi on parle alors de fluorures. Il en existe 2 principales formes:  le silicofluorure de sodium et l’acide hexafluorosilicique. On les retrouve surtout dans l’eau (fluorée), les dentifrices et celui appliqué directement sur les dents au cabinet du dentiste. Cependant, cela ne ressemble pas du tout au fluor présent naturellement dans notre corps. En fait, il s’agit d’un rejet de l’industrie des fertilisants.

Les risques pour la santé

Tout d’abord, la consommation élevée de fluor par les enfants peut mener à l’apparition de fluorose dentaire. Cette dernière se caractérise par un changement dans la minéralisation des tissus durs de la dents causé par l’ingestion à long terme de fluor. Cela se produit pendant la période de développement des dents, avant leur éruption, principalement pendant les 8 premières années de vie. Elle se caractérise par des taches blanches sur les dents qui peuvent devenir teintées jaunes ou brunes.

Une étude de l’Université Harvard, aux États-Unis, suggère que les fluorures pourraient être neurotoxiques en affectant le développement du cerveau à des expositions beaucoup plus faibles que celles causant le toxicité chez les adultes, diminuant ainsi le quotient intellectuel des enfants. D’autres problèmes de santé ont aussi été reliés à l’excès de fluor : vieillissement prématuré, démangeaisons de la peau, acné, problèmes gastro-intestinaux, ostéoporose, diminution de l’efficacité du systèmes immunitaire et bien d’autres.

Le mercure

L’Organisation mondiale de la Santé a reconnu les risques associés au mercure contenu dans les amalgames dentaires (plombages) de même que sa neurotoxicité sur le cerveau en développement des enfants. En fait, les amalgames dentaires sont constitués de 4 métaux : l’argent, le cuivre, l’étain et le mercure qui les lie ensemble. Le mercure d’origine dentaire pose aussi un risque important pour l’environnement, car il s’accumule dans les poissons et se retrouve par le fait même, dans notre assiette.

Les risques pour la santé

Des études ont associé le mercure à plusieurs maladies comme les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, la sclérose en plaques, les maladies mentales, les problèmes cardiaques. De même, dans le cas de la sclérose en plaques, il semblerait que chaque amalgame ajouté augmente le risque de tomber malade de 24%! Il a aussi été démontré que le nombre d’amalgames dans la bouche d’une mère et la quantité de mercure dans le cerveau de son enfant sont étroitement liés.

Lorsqu’il y a présence d’amalgames dans la bouche, le mercure est libéré à chaque fois que la personne mange, boit et se brosse les dents. Les symptômes associés à la toxicité du mercure incluent des maux de tête, des vertiges, de l’anxiété, la dépression, la déminéralisation, la fatigue, l’asthme, des pertes de mémoire, la suppression du système immunitaire, des maladies autoimmunes, des problèmes de peau, des convulsions et plusieurs autres problèmes d’ordre neurologique.

Le bisphénol A

Le bisphénol A (BPA) est utilisé comme agent liant dans les scellants dentaires de même que dans les composites (plombages blancs). Il s’agit d’œstrogènes synthétiques susceptibles de perturber la façon dont les hormones transportent leurs messages dans le corps et ce, même en très petite quantité.

Les risques pour la santé

Le BPA a été lié au cancer alors que le cancer de la bouche augmente de 20% par année. De plus, il a été associé à une variété de problèmes de santé : infertilité, cancers du sein et du système reproducteur, obésité, diabète, puberté précoce, changements comportementaux chez les enfants et maladies cardiaques. En fait, il s’agit d’une substance très présente dans notre environnement puisqu’il a été détecté chez 90% des nouveaux-nés et chez 93% des Américains.

Conseils de prévention

  • Prenez le temps de bien choisir votre dentiste. Discutez avec lui de vos préoccupations et si les réponses ne vous satisfont pas, consultez-en un autre.
  • Commencez tôt à démontrer à vos enfants à avoir une bonne hygiène buccale, l’important étant de bien déloger les particules de nourriture.
  • Utilisez la soie dentaire chaque jour.
  • Diminuez la quantité de sucre consommée par vos enfants. Le sucre acidifie le corps et pour compenser, celui-ci va puiser du calcium dans les os et les dents, ce qui cause la carie dentaire.
  • Évitez les amalgames dentaires contenant du mercure.
  • Discutez, avec votre dentiste, des risques liés aux fluorures, particulièrement si l’eau de votre ville est fluorée.
  • Avant de laisser vos enfants utiliser du dentifrice fluoré, assurez-vous qu’ils ne l’avaleront pas et mettez-en une quantité de la grosseur d’un grain de riz sur la brosse à dents.
  • Avant l’application d’un scellant dentaire ou l’obturation à l’aide d’un composite, vérifiez s’il y a présence de BPA comme agent liant. Il en existe d’autres dont l’agent liant pouvant être utilisé est l’acétone ou un autre alcool.
  • Si vous ou vos enfants avez déjà des amalgames au mercure :
  1. Évitez les aliments acides qui favorisent la libération de ce dernier.
  2. Consommez de l’ail et de la coriandre qui aident le corps à éliminer le mercure.

Références :

Beltrán-Aguilar, E.D.  et al. (2010). Prevalence and Severity of Dental Fluorosis in the United States, 1999-2004, NCHS, 8 pages.

Blankoff, R. (2013). Une loi pour en finir avec le mercure dentaire: état des lieux et propositions, http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Nouvelles/Fiche.aspx?doc=loi-pour-en-finir-avec-le-mercure-dentaire [En ligne], page consultée le 16 mars 2014.

Cancer Schmancer Movement (2012). 12 hormone-altering Chemicals and How to Avoid Them, http://www.cancerschmancer.org/cheatsheet/dirty-dozen-chemicals-you-need-know [En ligne], page consultée le 16 mars 2014.

Choi, A.L. et al. (2012). Developmental Fluoride Neurotoxicity : A Systematic Review and Meta-analysis, Environmental Health Perspectives, 120 (10), 1362-1368.

Environmental Working Group (2013). Guide to BPA, http://www.ewg.org/bpa/ [En ligne], page consultée le 9 mars 2014.

Geering-Kline, A. (2012). Eco-Friendly Dentistry, Q & A with Dr. Namrata Patel, http://generationgreen.org/2012/12/eco-friendly-dentistry-qa-with-dr-namrata-patel/ [En ligne], page consultée le 16 mars 2014.

Goldstein, M. (2014). Avoiding your dentist can save your life, http://www.naturalnews.com/043852_mercury_poisoning_american_dentistry_amalgam_fillings.html [En ligne], page consultée le 16 mars 2014.

Grandjean, P. et Landrigan, P.J. (2014). Neurobehavioural effects of developmental toxicity, Lancet Neurology, 13 : 330-338.

Mercola, Dr Joseph (2013). Harvard Study Confirms Fluoride Reduces Children’s IQ, http://www.huffingtonpost.com/dr-mercola/fluoride_b_2479833.html [En ligne], page consultée le 16 mars 2014.

World Health Organization (2010). Future Use of Materials for Dental Restoration, http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0CC0QFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.who.int%2Foral_health%2Fpublications%2Fdental_material_2011.pdf&ei=uZzuUN2HAujI0AXNvoDADA&usg=AFQjCNGXCRSKekWgoo97AM0rxItg8hTstQ&sig2=Qe2UPU3iGH1vf3fE6PS51Q&bvm=bv.1357700187,d.d2k [En ligne], page consultée le 16 mars 2014.

Votre crème solaire est-elle pire qu’un coup de soleil?

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Il est habituellement recommandé d’utiliser une crème solaire pour se protéger du soleil lorsqu’on s’y expose entre 10 et 14 heures. Cependant, avec tous les ingrédients et additifs chimiques utilisés, les crèmes solaires apportent-elles un réel bienfait pour la santé?

Les rayons ultraviolets

Il existe 3 types de rayons ultraviolets (UV) provenant du soleil : UVA, UVB et UVC. Les rayons UVB sont ceux qui brûlent la peau (coup de soleil) et qui sont responsables des changements pré-cancéreux au niveau de la peau. Par contre, les rayons UVA causent des dommages beaucoup plus subtils. Ils pénètrent la peau en profondeur, endommagent ses cellules, favorise son vieillissement et cause le cancer de la peau. Quant aux UVC, ils ne contribuent pas au cancer de la peau.

Le cancer de la peau

Deux types de tumeurs sont reliées au cancer de la peau : la tumeur bénigne (sans conséquence) et la tumeur maligne (cancéreuse, appelée mélanome).

Au cours des 35 dernières années, le taux de nouveaux mélanomes a triplé parmi les Américains. De plus, entre 40 et 50% des Américains vivant jusqu’à l’âge de 65 ans seront diagnostiqués pour un de ces types de tumeurs au moins une fois dans leur vie.

Il existe plusieurs facteurs de risque pour l’apparition d’un mélanome : histoire familiale, bronzage artificiel, peau pâle, taches de rousseur, les rayons UV et les coups de soleil. Il s’avère possible d’en contrôler trois : bronzage artificiel, exposition aux rayons UV et les coups de soleil.

Dans la population en général, il y a une forte corrélation entre le risque de mélanome et le nombre de coups de soleil qu’un individu a eu, particulièrement pendant son enfance. De plus, il a été démontré que l’utilisation du bronzage artificiel augmente drastiquement le risque de cancer de la peau, soit de 75% s’il a été utilisé avant l’âge de 30 ans.

Plusieurs facteurs suggèrent qu’une exposition régulière au soleil n’est peut-être pas aussi dommageable que celle intermittente et au rayonnement de forte intensité, c’est-à-dire entre 10 et 14 heures. Paradoxalement, les personnes travaillant à l’extérieur présentent généralement des taux de mélanomes plus bas que celles travaillant à l’intérieur. Cependant, une chose est certaine : les crèmes solaires seules ne réduisent pas le taux de cancer de la peau. En fait, l’action la plus importante qui peut être posée pour réduire le risque de mélanome est d’éviter les coups de soleil et non l’exposition complète au soleil.

Les crèmes solaires, comment ça fonctionne?

Tout d’abord, il est important de ne pas se fier seulement sur la crème solaire pour se protéger du soleil, car cela a été relié à plus de coups de soleil, particulièrement pendant les heures de radiations intenses.

Le facteur de protection solaire (FPS) indiqué sur chaque bouteille de crème solaire indique seulement la protection offerte pour les rayons UVB. Les écrans solaires à « large spectre » sont censés protéger contre les effets des rayons UVA et UVB. Cependant, la protection exacte contre les rayons UVA n’est pas écrite sur les contenants et ce sont eux qui causent les dommages les plus importants.

Les FPS élevé, c’est-à-dire plus de 30, tendent à donner un faux sentiment de sécurité aux utilisateurs. En effet, ils ont tendance à allonger leur période d’exposition au soleil, contrairement à ceux utilisant des crèmes à FPS plus faible. De plus, les recherches indiquent qu’un FPS plus élevé que 30 s’avère plus une technique de marketing, puisque les bienfaits d’un FPS plus élevé restent encore à prouver. Fait intéressant, en Europe, le FPS maximal autorisé est de 50 et en Australie, 30.

Que contiennent les crèmes solaires?

Pour offrir une protection efficace contre les rayons UV, les écrans solaires doivent coller à la peau. Ces ingrédients actifs, qui filtrent les UVA et les UVB, y sont présents en grande concentration. Cependant, ils peuvent causer des effets indésirables : irritation de la peau ou allergie, imitation des œstrogènes ou des dommages à la peau quand le soleil agit sur ces ingrédients.

Plusieurs crèmes solaires contiennent un anti-inflammatoire qui empêche un coup de soleil de se former même si elles sont appliquées après l’exposition. Cependant, en l’absence de douleur, un signe d’avertissement pour un coup de soleil, certains utilisateurs peuvent se sentir faussement protégés des effets des rayons UV alors qu’en fait, ce sont les ingrédients chimiques qui les dupent.

1. Les filtres chimiques

La plupart des produits disponibles utilisent des combinaisons des ingrédients suivants : oxybenzone, avobenzone, octisalate, octocrylène, homosalate et octinoxate. Presque tous, en Amérique du Nord, contiennent l’avobenzone car il est très efficace pour filtrer les UVA. Cependant, celui-ci n’est pas très stable quand il est exposé aux rayons du soleil. Ainsi, d’autres ingrédients chimiques, comme l’oxybenzone, doivent y être ajoutés pour le stabiliser. Plusieurs experts sont d’accord pour dire que l’exposition non intentionnelle et la toxicité de ces ingrédients actifs viennent éroder les bénéfices de ce type de crèmes solaires.

2. Les filtres minéraux

Ces filtres sont à base d’oxyde de zinc ou de dioxyde de titane, habituellement sous formes de nanoparticules. Ceux-ci ne pénètrent pas la peau et sont stables en présence du soleil. Par contre, les gens les aiment habituellement moins, car ils tendent à laisser un film blanc sur la peau, plus ou moins important selon la grosseur des particules. De plus, l’oxyde de zinc offre une excellente protection contre les UVA.

Alors, où est le problème?

Le problème concerne les effets indésirables de certains ingrédients actifs ou de leur combinaison. Ainsi, il s’avère très important de bien lire les étiquettes. Certains ingrédients devraient être évités :

  • L’oxybenzone : Il perturbe les hormones en imitant les œstrogènes féminins, peut causer des réactions allergiques au niveau de la peau et est associé avec l’endométriose chez les femmes.
  • Le PABA (acide para-aminobenzoïque) : Il s’avère surtout relié à des irritations de la peau.
  • Le retinyl palmitate et rétinol, une forme de vitamine A : Il peut accélérer le développement de lésions et de tumeurs au niveau de la peau quand il est appliqué en présence du soleil. Il est ajouté à certaines crèmes solaires par les manufacturiers qui croient qu’il ralentit le vieillissement de la peau. Cela peut être vrai pour les lotions ou les crèmes de nuit qui sont utilisées à l’intérieur, mais c’est tout le contraire pour celles utilisées à l’extérieur. Alors, Mesdames, il serait bien de vérifier vos crèmes de jour afin de ne pas avoir l’effet contraire de ce que vous recherchez.

La meilleure solution : la prévention

La crème solaire idéale, celle qui protège autant des rayons UVA et UVB, ne contient aucun ingrédient nocif pour la santé et qui ne laisse aucun film blanc sur la peau, n’existe pas. Alors, c’est la prévention qui est la plus efficace. Voici quelques conseils :

  • Se couvrir : chapeau, t-shirt et lunettes de soleil constituent la meilleure protection.
  • Ne pas utiliser de crème solaire dans le but de prolonger l’exposition au soleil.
  • Éviter les coups de soleil.
  • Protéger les enfants : Leur peau est plus mince et plus sensible que celle de l’adulte, donc plus à risque de coup de soleil.
  • Si possible, éviter l’exposition lorsque les rayons du soleil sont les plus intenses, soit entre 10 et 14 heures.
  • Choisir une crème solaire avec une bonne protection contre les UVA et un FPS d’au plus 30.
  • Éviter les écrans solaires en vaporisateur contenant un filtre minéral, car les nanoparticules peuvent pénétrer dans les poumons et y causer des dommages.
  • Appliquer généreusement 20 à 30 minutes avant l’exposition et réappliquer après la baignade, une transpiration abondante ou toutes les 80 minutes.
  • Examiner la peau pour de nouveaux grains de beauté au contour irrégulier, qui sont sensibles ou qui grossissent.
  • Vérifier  si votre crème est bien cotée dans la base de données suivante : http://www.ewg.org/2013sunscreen/ Toutes les marques ne s’y retrouvent pas puisqu’il s’agit d’une base de données américaine, mais plusieurs se retrouvent aussi sur le marché canadien.
  • Profitez de l’été et amusez-vous!

Références:

Environmental Working Group, http://www.ewg.org/2013sunscreen/9-surprising-facts-about-sunscreen/ [en ligne], page consultée le 19 juillet 2013.

David Suzuki Foundation, http://www.davidsuzuki.org/what-you-can-do/queen-of-green/faqs/toxics/how-to-choose-a-safe-sunscreen/? [en ligne], page consultée le 19 juillet 2013.

Dr. Alan Greene, http://www.drgreene.com/articles/sunburn/ [en ligne], page consultée le 19 juillet 2013.