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Quel type de chocolat offrir à vos enfants pour Pâques?

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Chocolat noir, chocolat au lait ou chocolat blanc? Peu importe, le chocolat est souvent réservé pour les occasions spéciales, et pour les enfants, Pâques signifie souvent la fête du chocolat!

La vraie nature du chocolat

D’abord, mentionnons que les produits chocolatés consommés en grande quantité et disponibles dans de nombreux commerces sont en fait des friandises à base de chocolat. En effet, leur teneur en cacao s’avère tellement faible que les lois ne permettent même pas de les appeler chocolat. De plus, le beurre de cacao y est remplacé par différents ingrédients de substitution, notamment des gras saturés.

Le vrai chocolat se distingue de ces friandises par sa teneur en cacao qui varie selon sa couleur. Par exemple, les gras que contient le chocolat noir proviennent uniquement des fèves de cacao qui sont composées de 50 à 57% de matières grasses. Par contre, dans le cas du chocolat au lait, elles proviennent également des gras du lait. En ce qui concerne le chocolat blanc, il est fabriqué à partir de beurre de cacao et de lait.

Des propriétés intéressantes

Le chocolat s’avère riche en polyphénols, une sorte d’antioxydant puissant ayant des effets bénéfiques sur la santé. D’ailleurs, les propriétés du cacao permettent de prévenir les maladies cardiovasculaires en diminuant la formation de plaques athéromateuses dans les artères. À noter, cependant, cet effet disparaît lorsqu’il est ingéré avec du lait, car, à ce moment, l’absorption des polyphénols n’est plus la même.

Certaines études ont aussi démontré un effet potentiel bénéfique contre le cancer. Ainsi, les polyphénols de la pâte de cacao ont permis de retarder le développement de certains cancers chez les animaux. De même, bien que les études sur le cancer en soient encore à leurs balbutiements, il est possible de penser que le chocolat ne soit pas un aliment aussi malsain qu’il n’y paraisse.

De plus, le chocolat regorge de vitamines et minéraux essentiels à une bonne santé. Ainsi, il s’avère une excellente source de phosphore, magnésium, fer, zinc, manganèse et cuivre. De plus, il contient aussi du potassium, du sélénium de même que des vitamines B2 et B3.

Des additifs et autres ingrédients inutiles

Malheureusement, les chocolats de Pâques contiennent souvent des additifs alimentaires et d’autres ingrédients inutiles. Ainsi, l’huile de palme ou de palmiste modifié, le malt d’orge, les graisses végétales, le sorbitol et autres constituent les ingrédients d’un chocolat de moindre qualité. En effet, un bon chocolat devrait se composer de pâte de cacao, de beurre de cacao, de sucre, de lait (chocolat au lait) et parfois, d’un émulsifiant.

Comment choisir un bon chocolat apprécié des enfants?

D’abord, même si le chocolat noir est un meilleur choix santé, son goût demeure un peu amer, même en y ajoutant du sucre. Ainsi, les enfants vont souvent préférer le chocolat au lait. Cependant, pour les initier, il est préférable d’en choisir un dont la teneur en cacao est un peu plus faible et de l’augmenter graduellement à mesure que leur goût se développe. Sinon, voici quelques conseils généraux.

  • Plus la liste des ingrédients est courte, plus le produit risque d’être de qualité.
  • Lorsqu’il s’agit d’un chocolat au lait, assurez-vous qu’il contient bien du lait et non des substances laitières.
  • Achetez un chocolat plus petit, mais de meilleure qualité.
  • Favorisez l’achat de chocolat équitable qui assure aux travailleurs récoltant le cacao une rémunération juste.
  • Offrez-les avec amour, après tout, c’est ce qui compte vraiment!

Références :

Awwad, R. et al. (2012). Le chocolat noir, au lait et blanc et leurs effets sur la santé, http://lechocolattpe.unblog.fr/ [En ligne], page consultée le 7 avril 2014.

Gingras, D. et Béliveau R. (2005). Les aliments contre le cancer : La prévention du cancer par l’alimentation, Montréal, Éditions du Trécarré, 320 pages.

Passeport Santé 2006). Chocolat et cacao, http://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/EncyclopedieAliments/Fiche.aspx?doc=chocolat_nu [En ligne], page consultée le 7 avril 2014.

 

Est-ce que vos enfants jouent à l’extérieur?

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

De nos jours, les enfants jouent de moins en moins à l’extérieur, les causes sont multiples : jeux vidéo, télévision, horaire des parents surchargé… toutes les raisons sont bonnes. Mais, un enfant a besoin de jouer à l’extérieur et les bienfaits sont multiples.

Des bienfaits physiques

Le jeu extérieur permet aux enfants d’être plus actifs. En effet, courir, grimper, sauter sont des actions souvent interdites à l’intérieur. De plus, le fait de s’amuser dehors favorise le développement des habiletés motrices et améliore la condition physique en augmentant le temps où l’enfant est physiquement actif. D’ailleurs, 60 minutes additionnelles d’exercice par semaine peut améliorer la densité osseuse, la capacité aérobique et les habiletés motrices (coordination, équilibre, agilité) chez les enfants en plus de prévenir l’obésité.

De même, l’air extérieur est généralement de meilleur qualité que celui intérieur. En effet,l’étanchéité grandissante des maisons actuelles permet aux produits chimiques provenant de différentes sources (produits d’entretien, apprêts ignifuges, produits d’hygiène personnelle, etc.) de s’y accumuler. De plus, ceux qui jouent dehors plus fréquemment sont généralement moins souvent malades car ils ont moins de risques de développer une infection qu’à l’intérieur. Autre fait intéressant : une diminution du temps que l’enfant passe à l’extérieur contribue à une augmentation de la myopie (mauvais vision de loin). Finalement, le jeu à l’extérieur favorise le sommeil et stimule l’appétit.

Des bienfaits psychologiques

Le fait de jouer dehors contribue à diminuer le stress et l’agitation ainsi qu’à améliorer la concentration. En réduisant le stress ressenti par l’enfant, on agit positivement sur son système immunitaire (défenses du corps). Le jeu extérieur favorise aussi le développement cognitif, émotionnel et social en améliorant le raisonnement et les habiletés observationnelles. De plus, il réduit ou élimine les comportements anti-sociaux. Le jeu extérieur permet aussi à l’enfant de laisser aller son imagination et de stimuler sa capacité à s’émerveiller, ce qui lui procure un sentiment de maîtrise et de liberté en plus d’améliorer ses habiletés langagières et collaboratives.

Les données actuellement disponibles suggèrent également que 20 minutes d’activité aérobique additionnelles peut améliorer certains aspects de l’estime de soi, ce qui s’avère très important dans le développement de l’enfant. De même, la lumière du soleil affecte positivement l’humeur et la chimie intérieure de ce dernier et renforce, par le fait même, son système immunitaire. Les enfants ayant des symptômes de déficit d’attention avec hyperactivité se concentrent plus facilement après un contact avec la nature. Finalement, l’environnement extérieur est important pour le développement de l’indépendance et de l’autonomie chez l’enfant.

Des astuces pour favoriser le jeu extérieur chez vos enfants

Lorsqu’on sait qu’il y a un déclin progressif de l’activité physique avec l’âge, il s’avère important d’inculquer cette habitude très tôt dans l’enfance et le jeu extérieur est un bon moyen d’y contribuer.

  • Sortez à l’extérieur en famille et amusez-vous.
  • Faites participer les enfants aux travaux extérieurs : jardinage, lavage de l’auto, faire marcher le chien…
  • Jouez au parc, faites du vélo, du ski, de la raquette, de la natation, du tennis…
  • Apprivoisez la nature : randonnée pédestre, canot, camping…
  • Limitez le temps passé devant les écrans.
  • En tant que parents, donnez l’exemple à vos enfants.

Références :

Gagné, G. (2013). Jouer dehors : plusieurs bienfaits pour les jeunes!, http://blogue.quebecenforme.org/2013/12/jouer-dehors-plusieurs-bienfaits-pour-les-jeunes/ [En ligne], page consultée le 31 mars 2014.

Ouellet, M.-C. (2013). Entrevue avec Francine Ferland, auteure de Viens jouer dehors!, http://www.wixxmag.ca/articles/entrevue-avec-francine-ferland-auteure-de-viens-jouer-dehors [En ligne], page consultée le 31 mars 2014.

Participaction , Sortez dehors et bougez!, Édition 04-04/11, 2 pages.

Thibault, N., Jouer dehors, bon ou mauvais pour les infections?, http://www.educatout.com/edu-conseils/sante-hygiene/systeme-immunitaire-et-infections/jouer-dehors-bon-ou-mauvais-pour-les-infections.htm [En ligne], page consultée le 31 mars 2014.

Timmons, B.W. et al. (2007). Physical activity for preschool children – how much and how?, Appl. Physiol. Nutr. Metab., 32: S122-S134.

White, Randy (2004). Young Children’s Relationship with Nature: Its Importance to Children’s Development & the Earth’s Future, http://www.whitehutchinson.com/children/articles/childrennature.shtml [En ligne], page consultée le 31 mars 2014.

Vos enfants ont-ils raison d’avoir peur du dentiste?

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Votre enfant est craintif à l’idée d’aller rencontrer le dentiste? Vous tentez de le rassurer, mais en vain. En fait, vous avez peut-être, vous aussi, cette petite crainte ancrée au fond de vous. Est-elle fondée? Quelles questions devez-vous poser à votre dentiste?

Le fluor

Le fluor n’existe pas à l’état pur dans la nature. Il se présente toujours sous forme de composés, c’est pourquoi on parle alors de fluorures. Il en existe 2 principales formes:  le silicofluorure de sodium et l’acide hexafluorosilicique. On les retrouve surtout dans l’eau (fluorée), les dentifrices et celui appliqué directement sur les dents au cabinet du dentiste. Cependant, cela ne ressemble pas du tout au fluor présent naturellement dans notre corps. En fait, il s’agit d’un rejet de l’industrie des fertilisants.

Les risques pour la santé

Tout d’abord, la consommation élevée de fluor par les enfants peut mener à l’apparition de fluorose dentaire. Cette dernière se caractérise par un changement dans la minéralisation des tissus durs de la dents causé par l’ingestion à long terme de fluor. Cela se produit pendant la période de développement des dents, avant leur éruption, principalement pendant les 8 premières années de vie. Elle se caractérise par des taches blanches sur les dents qui peuvent devenir teintées jaunes ou brunes.

Une étude de l’Université Harvard, aux États-Unis, suggère que les fluorures pourraient être neurotoxiques en affectant le développement du cerveau à des expositions beaucoup plus faibles que celles causant le toxicité chez les adultes, diminuant ainsi le quotient intellectuel des enfants. D’autres problèmes de santé ont aussi été reliés à l’excès de fluor : vieillissement prématuré, démangeaisons de la peau, acné, problèmes gastro-intestinaux, ostéoporose, diminution de l’efficacité du systèmes immunitaire et bien d’autres.

Le mercure

L’Organisation mondiale de la Santé a reconnu les risques associés au mercure contenu dans les amalgames dentaires (plombages) de même que sa neurotoxicité sur le cerveau en développement des enfants. En fait, les amalgames dentaires sont constitués de 4 métaux : l’argent, le cuivre, l’étain et le mercure qui les lie ensemble. Le mercure d’origine dentaire pose aussi un risque important pour l’environnement, car il s’accumule dans les poissons et se retrouve par le fait même, dans notre assiette.

Les risques pour la santé

Des études ont associé le mercure à plusieurs maladies comme les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, la sclérose en plaques, les maladies mentales, les problèmes cardiaques. De même, dans le cas de la sclérose en plaques, il semblerait que chaque amalgame ajouté augmente le risque de tomber malade de 24%! Il a aussi été démontré que le nombre d’amalgames dans la bouche d’une mère et la quantité de mercure dans le cerveau de son enfant sont étroitement liés.

Lorsqu’il y a présence d’amalgames dans la bouche, le mercure est libéré à chaque fois que la personne mange, boit et se brosse les dents. Les symptômes associés à la toxicité du mercure incluent des maux de tête, des vertiges, de l’anxiété, la dépression, la déminéralisation, la fatigue, l’asthme, des pertes de mémoire, la suppression du système immunitaire, des maladies autoimmunes, des problèmes de peau, des convulsions et plusieurs autres problèmes d’ordre neurologique.

Le bisphénol A

Le bisphénol A (BPA) est utilisé comme agent liant dans les scellants dentaires de même que dans les composites (plombages blancs). Il s’agit d’œstrogènes synthétiques susceptibles de perturber la façon dont les hormones transportent leurs messages dans le corps et ce, même en très petite quantité.

Les risques pour la santé

Le BPA a été lié au cancer alors que le cancer de la bouche augmente de 20% par année. De plus, il a été associé à une variété de problèmes de santé : infertilité, cancers du sein et du système reproducteur, obésité, diabète, puberté précoce, changements comportementaux chez les enfants et maladies cardiaques. En fait, il s’agit d’une substance très présente dans notre environnement puisqu’il a été détecté chez 90% des nouveaux-nés et chez 93% des Américains.

Conseils de prévention

  • Prenez le temps de bien choisir votre dentiste. Discutez avec lui de vos préoccupations et si les réponses ne vous satisfont pas, consultez-en un autre.
  • Commencez tôt à démontrer à vos enfants à avoir une bonne hygiène buccale, l’important étant de bien déloger les particules de nourriture.
  • Utilisez la soie dentaire chaque jour.
  • Diminuez la quantité de sucre consommée par vos enfants. Le sucre acidifie le corps et pour compenser, celui-ci va puiser du calcium dans les os et les dents, ce qui cause la carie dentaire.
  • Évitez les amalgames dentaires contenant du mercure.
  • Discutez, avec votre dentiste, des risques liés aux fluorures, particulièrement si l’eau de votre ville est fluorée.
  • Avant de laisser vos enfants utiliser du dentifrice fluoré, assurez-vous qu’ils ne l’avaleront pas et mettez-en une quantité de la grosseur d’un grain de riz sur la brosse à dents.
  • Avant l’application d’un scellant dentaire ou l’obturation à l’aide d’un composite, vérifiez s’il y a présence de BPA comme agent liant. Il en existe d’autres dont l’agent liant pouvant être utilisé est l’acétone ou un autre alcool.
  • Si vous ou vos enfants avez déjà des amalgames au mercure :
  1. Évitez les aliments acides qui favorisent la libération de ce dernier.
  2. Consommez de l’ail et de la coriandre qui aident le corps à éliminer le mercure.

Références :

Beltrán-Aguilar, E.D.  et al. (2010). Prevalence and Severity of Dental Fluorosis in the United States, 1999-2004, NCHS, 8 pages.

Blankoff, R. (2013). Une loi pour en finir avec le mercure dentaire: état des lieux et propositions, http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Nouvelles/Fiche.aspx?doc=loi-pour-en-finir-avec-le-mercure-dentaire [En ligne], page consultée le 16 mars 2014.

Cancer Schmancer Movement (2012). 12 hormone-altering Chemicals and How to Avoid Them, http://www.cancerschmancer.org/cheatsheet/dirty-dozen-chemicals-you-need-know [En ligne], page consultée le 16 mars 2014.

Choi, A.L. et al. (2012). Developmental Fluoride Neurotoxicity : A Systematic Review and Meta-analysis, Environmental Health Perspectives, 120 (10), 1362-1368.

Environmental Working Group (2013). Guide to BPA, http://www.ewg.org/bpa/ [En ligne], page consultée le 9 mars 2014.

Geering-Kline, A. (2012). Eco-Friendly Dentistry, Q & A with Dr. Namrata Patel, http://generationgreen.org/2012/12/eco-friendly-dentistry-qa-with-dr-namrata-patel/ [En ligne], page consultée le 16 mars 2014.

Goldstein, M. (2014). Avoiding your dentist can save your life, http://www.naturalnews.com/043852_mercury_poisoning_american_dentistry_amalgam_fillings.html [En ligne], page consultée le 16 mars 2014.

Grandjean, P. et Landrigan, P.J. (2014). Neurobehavioural effects of developmental toxicity, Lancet Neurology, 13 : 330-338.

Mercola, Dr Joseph (2013). Harvard Study Confirms Fluoride Reduces Children’s IQ, http://www.huffingtonpost.com/dr-mercola/fluoride_b_2479833.html [En ligne], page consultée le 16 mars 2014.

World Health Organization (2010). Future Use of Materials for Dental Restoration, http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0CC0QFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.who.int%2Foral_health%2Fpublications%2Fdental_material_2011.pdf&ei=uZzuUN2HAujI0AXNvoDADA&usg=AFQjCNGXCRSKekWgoo97AM0rxItg8hTstQ&sig2=Qe2UPU3iGH1vf3fE6PS51Q&bvm=bv.1357700187,d.d2k [En ligne], page consultée le 16 mars 2014.

Les conserves : Danger pour les fœtus et les enfants

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Qu’est-ce que le bisphénol A?

Le bisphénol A (BPA) est une substances chimique industrielle utilisée dans la fabrication du polycarbonate (identifié par le chiffre 7 dans le symbole de recyclage), un plastique clair, rigide et résistant trouvé dans une grande variété de produits de consommation, incluant les contenants alimentaires. Il sert aussi à la fabrication de résines époxy utilisées dans les adhésifs industriels et les recouvrements de haute performance qu’on retrouve dans la plupart des aliments et boissons en conserve, afin d’éviter la corrosion du métal.

Pourquoi s’en préoccuper?

Le problème avec le BPA est qu’il migre dans la nourriture contenue dans les conserves. Par ailleurs, cette substance est un œstrogène synthétique qui peut perturber la façon dont les hormones transportent les messages dans le corps et ce, en très petite quantité. Le BPA a été relié à différents problèmes de santé : infertilité, cancer du sein et du système reproducteur, diminution du nombre de spermatozoïdes, avortements spontanés, obésité, diabète, maladies cardiaques, puberté précoce, changements comportementaux chez les enfants.

Une étude effectuée par le U.S. Centers for Disease Control and Prevention a relevé la présence de BPA dans l’urine de 93% des Américains de 6 ans et plus. Les adolescents avaient des taux plus élevés que ceux des adultes et les jeunes enfants atteignaient les plus hauts niveaux. Le plus alarmant est que ces derniers sont en plein développement, que leurs organes sont immatures et qu’ils en absorbent proportionnellement plus que les adultes. De plus, il suffit de consommer une soupe en conserve par jour pendant 5 jours pour que la quantité de BPA dans l’urine augmente de 1000%!

L’exposition prénatale au BPA

Pendant les 11 premières semaines de gestation, temps pendant lequel plusieurs femmes ne savent pas encore qu’elles sont enceintes, les organes du fœtus et ses systèmes de communications internes se développent rapidement et s’avèrent très sensibles aux facteurs externes. De plus, le développement du fœtus, tout au long de la grossesse, s’avère très sensible aux fluctuations du taux d’œstrogènes ou des substances agissant comme tels.

Même si la mère métabolise partiellement le BPA avant qu’il n’ atteigne le fœtus, plusieurs évidences indiquent qu’il y est tout de même exposé, la barrière placentaire ne le protégeant pas des ces expositions. D’ailleurs, une étude a même démontré des taux plus élevés de BPA dans le placenta et le fœtus que dans le sang maternel. Ainsi, il est possible de penser que le fœtus est continuellement exposé au BPA tout au long de la grossesse. Cette substance a également été détectée dans le cordon ombilical de 90% des bébés à la naissance. Bien entendu, ces expositions peuvent avoir des conséquences plus tard dans la vie. Fait à noter : l’utilisation de BPA dans les biberons et tasses pour enfants est interdite au Canada.

Conseils de prévention

  • Éviter la nourriture en conserve, particulièrement pour les femmes enceintes pendant le premier trimestre et pour celles qui veulent le devenir.
  • Limiter la consommation d’aliments en conserve en tout temps.
  • Choisir des conserves indiquées « sans BPA ».
  • Choisir des fruits et légumes frais ou congelés.
  • Privilégier l’achat d’aliments dans des contenants en verre.
  • Privilégier l’achat de formules lactées pour bébé en poudre, car l’emballage contient moins de BPA.

Références :

Breast Cancer Fund (2013). Disrupted Development: The Dangers of Prenatal BPA Exposure, 20 pages, disponible au http://www.breastcancerfund.org/big-picture-solutions/make-our-products-safe/cans-not-cancer/disrupted-development-prenatal-bpa-exposure.html

Carwile, J. et al. (2011). Canned Soup Consumption and urinary Bisphenol A: A Randomized Crossover Trial, JAMA, http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=201917&resultClick=3 [En ligne], page consultée le 9 mars 2014.

Environmental Working Group (2013). Guide to BPA, http://www.ewg.org/bpa/ [En ligne], page consultée le 9 mars 2014.

National Workgroup for Safe Markets (2010). No Silver Lining: An Investigation into Bisphenol A in Canned Foods, 24 pages, disponible au http://environmentaldefence.ca/reports/no-silver-lining-investigation-bpa-canned-foods

Des particules de matelas de yoga dans les hamburgers préférés de vos enfants

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Qu’est-ce que des particules de matelas de yoga font dans les pains hamburgers? Cette substance s’appelle l’azodicarbonamide (ADA). Difficile à comprendre mais facile à avaler!

Qu’est-ce que l’azodicarbonamide?

L’ADA est une substance chimique utilisée dans la production de plastique afin de le rendre résistant, léger, spongieux et malléable, comme dans les semelles d’espadrilles et les matelas de gymnastique. Il s’agit aussi d’un additif alimentaire pour la pâte à pain afin  de la rendre légère, moelleuse et résiliente et d’un agent de blanchiment pour la farine. On le retrouve principalement dans les pains, les pâtes et les produits de pâtisserie. L’industrie a commencé à utiliser cet agent afin d’allonger la durée de conservation du pain sur les tablettes afin de le garder frais, car le temps, c’est de l’argent.

Pourquoi s’en préoccuper?

Si l’ADA est ajouté à la farine et que celle-ci est utilisée comme ingrédient dans le pain ou un autre produit de pâtisserie, il n’a pas à être dans la liste des ingrédients du produit final. De plus, quand la farine contenant cette substance chimique est cuite, un carcinogène appelé uréthane est formé. En fait, même si les quelques études concluent que les risques de cancer ne sont pas énormes, il s’agit de risques non nécessaires. En effet, une décision prise dans les années 1960 basée sur la science des années 1950 a besoin d’être revue. D’ailleurs, ce n’est pas parce qu’une substance chimique est utilisée depuis 50 ans qu’elle est sécuritaire. Plusieurs chaînes de restaurants comme Starbucks,, Wendy’s, Burger King et Dunkin Donuts l’utilisent de même qu’elle se retrouve dans différentes marques.

Les autres effets sur la santé

En 2003, l’Autorité européenne de sécurité des aliments a réalisé une revue des études portant sur le sujet et a découvert des morts in utero et des fentes palatines sur les fœtus survivants de rates auxquelles on avait donné de hautes doses de semicarbazide (un sous-produit de l’ADA). Des déformations squelettiques de même que des cancers pulmonaires et vasculaires ont aussi été constatés chez les souris femelles (pas les mâles) qui en ont reçues via leur alimentation. Finalement, des malformations du cerveau et des reins, en plus de saignements sont apparus chez des rats injectés avec de hautes doses. Il ne s’agit pas toujours de cancer, mais certaines conditions s’avèrent tout aussi invalidantes. Bien qu’il s’agisse de hautes doses pour les animaux et que celles auxquelles sont exposées l’humain sont considérées faibles, qu’en est-il de l’effet cumulatif à long terme? Nul ne peut le dire pour le moment. Alors, pourquoi prendre le risque?

De plus, cet additif est interdit dans plusieurs pays européens, de même qu’en Australie, il a été relié à l’asthme, à des réactions allergiques et à d’autres problèmes respiratoires.

Conseils de prévention

  • Cet additif se retrouve principalement dans les farines raffinées, voilà donc une raison de plus pour consommer des produits à base de grains entiers.
  • En février, la chaîne de restaurant Subway a annoncé qu’elle travaillait sur le retrait de l’ADA dans la production de son pain au Canada et aux États-Unis (sa présence étant interdite en Europe). Aucune date butoire n’a été annoncée, donc, restez à l’affût!
  • Lorsqu’il s’agit de notre santé ou de celle de nos enfants, rester critiques et s’informer, s’informer et encore s’informer!

Références :

Adams, Mike (2014). Azodicarbonamide yoga mat chemical confirmed in 500+ everyday foods and grocery items, including natural and “healthy” products, Natural News, http://www.naturalnews.com/044092_azodicarbonamide_yoga_mat_chemical_groceries.html [En ligne], page consultée le 1er mars 2014.

Andrews, David and Shannon, Elaine (2014). Nearly 500 ways to make a yoga mat sandwich, Environmental Working Group, http://www.ewg.org/research/nearly-500-ways-make-yoga-mat-sandwich?inlist=Y&utm_source=201403adaemailsuba&utm_medium=email&utm_contentimage&utm_campaign=food [En ligne], page consultée le 3 mars 2014.

Choi, Candice (2014). Subway removing chemical from bread, denies bending to petition pressure, The Associated Press, http://www.thestar.com/business/2014/02/06/subway_removing_chemical_from_bread_denies_bending_to_petition_pressure.html [En ligne] page consultée le 1er mars 2014.

Main, Emily Main (2014). Why is there yoga mat in your bread?, http://www.prevention.com/food/smart-shopping/yoga-mat-material-subway-sandwich-bread [En ligne], page consultée le 2 mars 2014.

World Health Organization (1999). Concise International Chemical Assessment Document 16: Azodicarbonamide, Geneva, 27 pages.

Zlomislic, Dioana (2014). Health Canada’s all-clear on ADA questioned by skeptics, http://www.thestar.com/news/canada/2014/03/01/health_canadas_allclear_on_ada_questioned_by_skeptics.html [En ligne], page consultée le 1er mars 2014.

Le cerveau des enfants en danger

Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Une revue de littérature publiée la semaine dernière, dans une prestigieuse revue médicale britannique, sonne l’alarme quant aux différentes substances chimiques présentes dans l’environnement et leurs effets sur le développement du cerveau et du système nerveux des enfants.

Les auteurs ont ainsi révisé toutes les études scientifiques en lien avec certaines substances chimiques couramment utilisées et leurs effets neurodéveloppementaux chez les enfants.

L’évolution depuis 2006

La même revue avait été réalisée en 2006, où 201 substances étaient connues pour être neurotoxiques chez les humains, 1000 chez les animaux ainsi que plusieurs milliers de produits chimiques industriels et de pesticides n’ayant jamais été testés quant à leur neurotoxicité. Aujourd’hui, la liste a augmenté de 12 pour les substances neurotoxiques chez l’humain. Parmi celles nouvellement identifiées, les pesticides constituent le groupe le plus important.

Pourquoi s’en préoccuper?

Le développement de problèmes neurocomportementaux (au niveau du système nerveux et du comportement) affecte 10 à 15% des toutes les naissances et la prévalence des troubles avec le spectre de l’autisme et du déficit d’attention avec hyperactivité semble augmenter chaque année et ce, à travers le monde. Ces problèmes peuvent avoir de lourdes conséquences : diminution de la qualité de vie, diminution des performances académiques et comportements inappropriés, en plus d’avoir des conséquences importantes sur le bien-être et la productivité de sociétés entières.

Les causes

Actuellement, les causes de tous ces problèmes ne sont que partiellement comprises. En effet, bien que des facteurs génétiques puissent y jouer un rôle (on parle ici de 30 à 40% de tous les cas de problèmes neurodéveloppementaux), ils ne peuvent expliquer, à eux seuls, cette augmentation de cas. En fait, les expositions environnementales y sont fort probablement impliquées et, dans certains cas, interagissent avec certaines prédispositions génétiques.

Le cerveau humain en plein développement s’avère très vulnérable aux expositions chimiques toxiques et y est le plus sensible pendant la grossesse et la petite enfance. En effet, le placenta est incapable d’empêcher le passage d’agents toxiques environnementaux de la mère à la circulation fœtale. D’ailleurs, plus de 200 substances chimiques étrangères ont été détectées dans le cordon ombilical de bébés.  De même, pendant la vie fœtale et la petite enfance, les mécanismes de protection du cerveau sont moins développés et donc beaucoup moins efficaces pour empêcher les substances toxiques d’atteindre le système nerveux.

Les principales substances en cause

Le plomb

En ce qui concerne le plomb, les conclusions stipulent qu’aucun niveau d’exposition au plomb n’est sécuritaire. De plus, il semblerait que ses effets neurotoxiques soient permanents. L’exposition au plomb pendant la petite enfance est associée avec une diminution de la performance scolaire et des comportements délinquants, plus tard dans la vie.

Le mercure

La neurotoxicité développementale due au mercure se produit à des niveaux d’exposition beaucoup plus bas que ceux affectant le fonctionnement du cerveau chez l’adulte. D’ailleurs, les effets de faibles expositions prénatales sont toujours détectables à l’âge de 14 ans.

L’arsenic

L’exposition prénatale et postnatale à l’arsenic inorganique présent dans l’eau est associée avec des déficits cognitifs apparents lors de l’entrée à l’école.

L’éthanol

La consommation maternelle d’alcool pendant la grossesse, même en très petite quantité, a été associée à de nombreux effets comportementaux, incluant un quotient intellectuel réduit, une détérioration du jugement social, des comportements de délinquance, des convulsions, d’autres signes neurologiques et des problèmes sensoriels.

Le manganèse

L’exposition au manganèse dans l’eau potable est associée avec une diminution des performances mathématiques chez les enfants d’âge scolaire. De plus, une étude a démontré une forte corrélation entre la concentration de manganèse dans les cheveux et l’hyperactivité.

Le fluor

L’exposition au fluor de l’eau suggère une diminution moyenne de 7 points de quotient intellectuel chez les enfants étudiés.

Les autres substances

D’autres substances ayant des effets neurodéveloppementaux chez l’enfant sont aussi mentionnées. Ainsi, le tétrachloroéthylène ou perchloroéthylène (utilisé pour le nettoyage à sec des tissus) a été associé à des tendances vers des fonctions neurologiques déficientes et une augmentation du risque de maladies psychiatriques. L’exposition prénatale aux pesticides organophosporés  a été associée à un périmètre crânien inférieur à la naissance, ce qui indique une croissance du cerveau ralentie in utéro. Les polybromodiphényléthers (PBDE), un apprêt ignifuge, pourraient aussi être neurotoxiques et sont associés avec des déficits neurodéveloppementaux chez les enfants ayant eu une exposition prénatale plus importante à ces composés.

L’exposition in utéro aux phtalates a aussi été associée à des déficits neurodéveloppementaux et à des anomalies comportementales caractérisées par un temps d’attention plus court et des problèmes dans les interactions sociales. Cependant, l’évaluation des effets de cette exposition s’avère difficile, car ils sont rapidement éliminés dans l’urine.

Les conséquences

Étant donné que les fonctions du cerveau se développent par séquences, l’étendue des effets de dommages neurotoxiques précoces peuvent ne devenir apparents qu’à l’âge scolaire ou au-delà. De plus, ils s’avèrent souvent intraitables et permanents. De même, ces effets, documentés pendant l’enfance, l’adolescence et chez le jeune adulte, laissent présager le développement de maladies neurodégénératives plus tard dans la vie. Par exemple, l’exposition accumulée au plomb est associée au déclin cognitif et l’exposition au manganèse, à la maladie de Parkinson.

Conseils de prévention

Malheureusement, nous ne pouvons éviter l’exposition à toutes les substances chimiques toxiques de l’environnement. Cependant, nous pouvons choisir les produits que nous achetons. De plus, il est important de ne pas se fier sur les autres, sur les médecins ou sur le Gouvernement pour prendre en main la santé de nos enfants et de notre famille. Le plus important : S’INFORMER et faire de notre mieux.

Références :

Grandjean, P. et Landrigan P. (2014). Neurobehavioural effects of developmental toxicity, Lancet Neurology, 13 : 330-38.