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Les mystérieux effets du téléphone cellulaire (Partie 1)

Le téléphone cellulaire a une longueur d'onde de... (PHOTO: ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE)

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

À la fin de 2010, 96% de la population américaine en possédait un. Les enfants y sont très familiers et l’utilise maintenant de façon régulière. Les adolescents ne peuvent plus vivre sans lui. De quoi s’agit-il? Du téléphone cellulaire, évidemment!

Comment fonctionne un téléphone cellulaire?

Le téléphone cellulaire émet des radiations qu’on appelle champ électromagnétique. Ce dernier se compose d’électricité et d’énergie magnétique qui interagissent ensemble dans l’espace. Les ondes radio et les micro-ondes émises par les antennes de transmission constituent une forme d’énergie électromagnétique qu’on appelle radio-fréquences. Ce sont ces dernières qui sont utilisées en télécommunication comme pour la radio, la télévision, les GPS, les communications par satellite et les communications mobiles.

L’utilisation du téléphone cellulaire

En 2007, les messages textes ont dépassé les messages vocaux comme raison première d’utilisation du téléphone cellulaire. Chaque mois, un adolescent envoie et reçoit une moyenne de 3705 messages textes et regarde environ 7 heures de vidéos mobiles.

Les téléphones intelligents sont les plus populaires sur le marché.  Il s’agit d’un téléphone cellulaire qui a plusieurs autres fonctions que celle de téléphone : envoyer des courriers électroniques, faire des recherches sur le web, éditer des documents, garder un calendrier, regarder la température, jouer à des jeux et plusieurs autres fonctions. À la fin de 2012, c’est près de 60% des adolescents qui possédaient un téléphone intelligent. Pour les utilisateurs, ce type de téléphone est utilisé par 66% d’entre eux pour communiquer verbalement, 86% pour aller sur Internet et 80% pour prendre les courriers électroniques.

L’exposition aux radio-fréquences

L’exposition aux radio-fréquences pour un utilisateur diminue rapidement avec l’augmentation de la distance par rapport au téléphone. Ainsi, une personne utilisant les messages textes, Internet ou un appareil mains libres aura un taux d’exposition à l’énergie des radio-fréquences plus faible que quelqu’un tenant le téléphone contre son oreille. De plus, celle qui range son téléphone dans un sac à main ou une mallette sera beaucoup moins exposée que celle le transportant dans sa poche. Et cela est vrai même si l’appareil est allumé mais non utilisé.

La technologie Bluetooth permet à deux appareils électroniques de communiquer entre eux sans fil. Ces appareils émettent des taux plus faibles de radiations que les téléphones cellulaires et peuvent réduire l’exposition de la tête aux radio-fréquences. Malgré tout, d’autres parties du corps peuvent être exposées quand le téléphone demeure dans une poche ou à la ceinture.

Contrairement aux téléphones cellulaires, la force des émissions provenant des téléphones sans fil est toujours la même pendant un appel peu importe la distance de la base ou la qualité des connections. Les études ont démontré que les téléphones sans fil sont la source la plus élevée d’émissions de radio-fréquences dans une maison.

Les jeunes d’aujourd’hui sont la première génération à grandir avec des appareils sans fil et sont exposés aux radio-fréquences dès leur plus jeune âge. Cette exposition pendant le jeune âge est préoccupante pour 2 principales raisons :

  1. Le cerveau d’un enfant absorbe beaucoup plus les radiations que celui d’un adulte car il est en pleine croissance.
  2. Les différences anatomiques de l’enfant peuvent permettre une plus grande exposition du cerveau aux radio-fréquences du téléphone cellulaire étant donné la différence dans la conductivité électrique de leur moelle osseuse.

Les jeunes enfants

La popularité du téléphone cellulaire chez les jeunes enfants est impressionnante. Dix-neuf pourcent des enfants âgés entre 2 et 5 ans savent plus utiliser un téléphone intelligent que nager ou attacher leurs lacets. Dix-sept pourcent des enfants de 2 et 3 ans et 21% des 4-5 ans jouent avec des applications sur téléphone intelligent. Plusieurs modèles visent spécifiquement les enfants avec des applications spécifiques pour eux. De plus, étant donné le potentiel éducationnel de ces dernières, plusieurs écoles ont adopté le téléphone intelligent. Certaines compagnies offrent aussi des téléphones cellulaires gratuitement pour les enfants quand ils sont ajoutés à un plan familial.  D’autres, offrent des téléphones fabriqués spécifiquement pour les petites mains ou avec des dessins de Disney, par exemple.

Les adolescents

Sept enfants sur 10 âgés entre 10 et 14 ans aux États-Unis possèdent un téléphone cellulaire. De plus, l’utilisation fréquente des messages textes signifie souvent que les téléphones cellulaires sont gardés dans la poche toute la journée ou dans le lit pendant la nuit où il est utilisé comme réveil-matin. Les adolescents tendent maintenant à utiliser plus le téléphone cellulaire que le téléphone conventionnel et cela risque de se poursuivre.

L’utilisation dans les écoles

Les enfants de la présente génération auront certainement une plus grande exposition aux radiations provenant des téléphones cellulaires pendant toute leur vie que les adultes d’aujourd’hui. Ainsi, plusieurs écoles utilisent des routeurs sans fil, ce qui constitue une autre source d’exposition aux radio-fréquences.

Les préoccupations quant à l’exposition aux radio-fréquences sur la santé des enfants ont amené certains pays à bannir l’utilisation des téléphones cellulaires dans les écoles. C’est le cas de la France, notamment, qui les interdit dans les garderies, les écoles primaires et les collèges comme mesure de précaution. Dans les écoles situées à Edmonton au Canada, ils sont autorisés mais seulement pendant les pauses alors qu’à Halifax, la plupart des écoles possèdent des politiques pour garder les appareils électroniques personnels à l’extérieur des classes. Récemment, la plus grande association d’enseignants au Canada, l’Elementary Teachers Federation of Ontario a passé une résolution requérant que les téléphones cellulaires soient fermés dans les classes. Des actions du même genre ont aussi été entreprises du côté de New York aux États-Unis.

Question de vous laisser mijoter là-dessus, je vous reviens la semaine prochaine avec les effets de  l’utilisation des téléphones cellulaires sur la santé en général mais aussi sur celle des enfants. De plus, je vous donnerai quelques conseils pour diminuer l’exposition aux radio-fréquences.

Références :

Burrell, L. (2013). Celle phone radiation fears : Canada’s largest teachers union votes to turn cell phones off in the classroom, http://www.naturalnews.com/041747_cell_phones_EMF_radiation_teachers_union.html [En ligne], page consultée le 23 août 2013.

Environment & human health inc. (2012). The cell phone problem, http://www.ehhi.org/reports/cellphones/ [En ligne], page consultée le 23 août 2013.

Un dangereux baiser !

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Vous vous sentez belle lorsque vous en portez, les enfants adorent s’en mettre pour se déguiser et les petites filles, pour être belles. De quoi s’agit-il? Du rouge à lèvres, bien sûr!

Que contient votre rouge à lèvres?

Les métaux tels le plomb sont souvent utilisés dans les colorants minéraux qui donnent au rouge à lèvres son pigment et se retrouvent souvent dans le sol et les eaux souterraines.

Une étude réalisée en 2007 par The Campaign for Safe Cosmetics a démontré la présence de métaux lourds dans le rouge à lèvres et plus particulièrement, le plomb. En fait, 61% des 33 marques de rouge à lèvres testés contenaient des niveaux de plomb détectables et aucun n’indiquait le plomb comme ingrédient. Depuis, la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis a fait 2 études de suivi en 2009 et 2012 et ces 2 études ont démontré une augmentation de la présence de plomb dans les échantillons testés. Finalement, Santé Canada a aussi réalisé sa propre étude avec des résultats encore pire que ceux obtenus aux États-Unis.

Fait à noter, ce n’est pas le prix qui assure une faible teneur en plomb, car un tube de rouge à lèvre à 24,50$ était parmi les plus contaminés et un autre à 7,49$ ne contenait aucun plomb détectable.

Quel est le problème avec le plomb?

Les études ont prouvé que le plomb est toxique pour le système nerveux. L’exposition à celui-ci peut amener des problèmes de langage, d’apprentissage et de comportements comme un quotient intellectuel plus faible, l’impulsivité, une diminution de la performance scolaire, des convulsions et des dommages au cerveau, l’anémie et, après une longue exposition, des dommages aux reins. Il a aussi été lié à des fausses couches, une diminution de la fertilité, autant chez les hommes que chez les femmes; des changements hormonaux, des irrégularités menstruelles et des retards dans le début de la puberté chez les filles.

Les femmes enceintes et les jeunes enfants y sont particulièrement vulnérables. En effet, le plomb traverse le placenta et entre dans le cerveau du fœtus où il interfère avec son développement normal. De plus, les enfants absorbent  environ 50% du plomb ingéré. Une enquête américaine menée auprès de 2800 filles âgées entre 7 et 19 ans rapporte que 63% de celles âgées de 10 ans et moins utilisent du rouge à lèvres.

De plus, les femmes qui appliquent du rouge à lèvres 2 à 3 fois par jour peuvent en ingérer une quantité significative, on parle même d’une quantité pouvant aller jusqu’à 2 kg pendant une vie. En effet, passer la langue sur les lèvres, manger et boire en portant du rouge à lèvres, ou encore embrasser quelqu’un qui en porte, rend les ingrédients composant le rouge à lèvres à risque d’être ingérés. De plus, il est accepté, par les scientifiques, qu’il n’y a aucun apport en plomb considéré comme sécuritaire. De plus, l’ « European Union Cosmetics Directive » considère que la présence de cadmium, de chrome et de plomb sont des constituants inacceptables dans les cosmétiques.

La quantité de plomb qui a été détectée dans les rouges à lèvres ne comporte pas vraiment de danger selon  Santé Canada et la FDA. Cependant, nous absorbons des quantités de plomb un peu partout dans notre environnement : dans l’air, la nourriture, l’eau, les cosmétiques… et ce sont les effets cumulatifs de cette absorption qui finissent pas causer des problèmes à long terme.

Quoi faire pour éviter l’exposition au plomb dans le rouge à lèvres?

Si l’industrie persiste à dire que la quantité de plomb utilisée n’est pas nocive ou qu’il est impossible de bannir le plomb des rouges à lèvres, n’oubliez pas que dans l’étude de 2007, il y a tout de même 39% des échantillons de rouge à lèvres où aucune trace de plomb n’a été détectée…

 À ce moment-ci, il est difficile de savoir si le rouge à lèvres utilisé contient du plomb car il n’est pas inscrit dans la liste des ingrédients. Un truc qui peut vous donner une indication : mettez du rouge à lèvres sur votre main et frottez-y une bague en or. Si celle-ci devient noir, il y a fort à parier que votre rouge à lèvres contienne du plomb. Vous pouvez aussi consulter la base de donnée suivante pour vérifier la sécurité de votre rouge à lèvres http://www.ewg.org/skindeep/browse/lipstick/  ou vous pouvez consulter cette adresse où différentes marques de cosmétiques jugés sécuritaires sont indiqués http://safecosmetics.org/display.php?modin=50  Une dernière solution : Soyez belle au naturel!

Références :

Malkan, Stacy (2008). Beauty industry lobbies to keep lead in lipstick, The Campaign for safe cosmetics, http://safecosmetics.org/article.php?id=249 [En ligne], page consultée le 18 août 2013.

Sa Liu, S. et al. (2013). Concentrations and potential health risks of metals in lip products, Environmental Health Perspectives, 121 (6), 705-710.

Santé Canada, Directives sur les impuretés des métaux lourds contenues dans les cosmétiques, http://www.hc-sc.gc.ca/cps-spc/pubs/indust/heavy_metals-metaux_lourds/index-fra.php [En ligne], page consultée le 18 août 2013.

Severns, Maggie (2013). Wich 20 lipsticks contain the most lead?, www.motherjones.com/print/223951 [En ligne], page consultée le 18 août 2013.

The Campaign for Safe Cosmetics (2007). A poison kiss: The problem of lead in lipstick, http://www.safecosmetics.org/article.php?id=327 [En ligne], page consultée le 18 août 2013.