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Que penser des ustensiles de cuisson en silicone?

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Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Voici une conversation que j’ai eu avec mon amie il y a quelques semaines : « Mélanie, que penses-tu des ustensiles de cuisson faits de silicone? » « Eh! Je n’en ai absolument aucune idée! Écoute, je vais faire des recherches et je te reviens. » Ma réflexion a ainsi débuté : « Qu’est-ce que le silicone? Est-ce un matériau sécuritaire pour ma famille? Est-ce néfaste pour l’environnement? Est-ce un matériau susceptible d’améliorer mon expérience culinaire? » Voici donc, les réponses que j’ai trouvées à ces questions.

Qu’est-ce que le silicone?

Le silicone est une sorte de caoutchouc synthétique fait à partir de silicium et d’oxygène, contrairement au  plastique composé de liaisons carbone-carbone. Le silicium est un élément naturel que l’on retrouve dans la silice, c’est-à-dire dans le sable, un des matériaux les plus communs sur la terre. Notez qu’ici, je vous entretiendrai du silicone de grade alimentaire, très différent de celui utilisé dans l’industrie ou dans les implants mammaires qui a fait scandale dans les dernières années. Bref, le silicone n’est pas un plastique. On pourrait plutôt le considérer comme un matériel hybride.

Est-ce un matériau sécuritaire pour ma famille?

La « Food and Drug Administration » aux États-Unis et Santé Canada s’entendent pour affirmer que le silicone de grade alimentaire ne réagit pas avec les aliments ou les boissons, ne produit pas de vapeurs toxiques et s’avère sécuritaire jusqu’aux températures recommandées. En fait, le silicone est considéré inerte et stable.

De plus, le silicone présente de nombreux avantages :

  • Il peut supporter des températures extrêmes, jusqu’à 220ºC (428ºF) et refroidit rapidement.
  • Il peut être utilisé autant au congélateur qu’au four à micro-ondes.
  • Il s’avère flexible, durable et résistant.
  • Il peut être nettoyé au lave-vaisselle.
  • Il résiste aux taches et aux odeurs.
  • Il ne change pas de couleur.

Bref, il semblerait que les ustensiles de cuisson en silicone soient une bonne alternative aux plastiques contenant de nombreuses substances toxiques.

Afin de vous assurer de la qualité de vos ustensiles de cuisson en silicone, voici quelques items à vérifier :

  • Choisissez des ustensiles faits à 100% de silicone de grade alimentaire.
  • Vérifiez que les colorants utilisés ne soient pas à base de bisphénol A et qu’ils ont été testés pour la présence de plomb, surtout pour les produits aux couleurs éclatantes.
  • Finalement, quand vous tordez le silicone, vous ne devez pas le voir blanchir, ceci indiquant la présence d’un enduit et donc une qualité moindre.

En résumé, à la lumière des études actuelles, le silicone semble sécuritaire. Cependant, les études à long terme se font rares. Il reste donc à espérer que les données actuelles sur la sécurité du silicone demeureront vraies dans les prochaines années.

Est-ce néfaste pour l’environnement?

Le silicone n’est pas biodégradable, mais il se recyclerait dans des installations spécialisées et non pas dans votre bac bleu. Par contre, il s’avère très durable, certains produits étant même garantis à vie. De plus, le silicone n’est pas toxique pour les cours d’eau ou les autres organismes terrestres et, ce n’est pas, non plus, un déchet dangereux. Donc, il s’agit d’un matériau considéré sécuritaire pour l’environnement.

Est-ce que le silicone est susceptible d’améliorer mon expérience culinaire?

Et bien, pour répondre à cette question, j’ai expérimenté puisque les moules que j’utilisais s’étaient oxydés et que le revêtement s’écaillait. Mes conclusions : la nourriture n’y adhère pas, il refroidit très rapidement et surtout il se nettoie au lave-vaisselle et ne rouille pas! Bref, le silicone a, sans contredit, amélioré mon expérience culinaire!

En conclusion, lorsque j’ai vu mon amie en fin de semaine dernière, je lui ai dit : « Tu sais, j’ai fait une recherche concernant le silicone : il est fabriqué à partir du sable, ce n’est donc pas un plastique. Jusqu’à ce jour, les études ont démontré que le silicone de grade alimentaire était sécuritaire. J’ai même acheté une plaque de moules à muffins en silicone et j’ai adoré! As-tu d’autres questions comme ça pour moi? »

Références :

Gouvernement du Canada (2014). Batteries de cuisine à utiliser sans risque, http://canadiensensante.gc.ca/drugs-products-medicaments-produits/consumer-consommation/home-maison/cook-cuisinier-fra.php?_ga=1.91399000.312720636.1416509009#si [En ligne], page consultée le 14 novembre 2014.

Kimball, K. (2011). Is silicone Bakeware Really Safe?, http://lifeyourway.net/is-silicone-bakeware-really-safe/ [En ligne], page consultée le 14 novembre 2014.

Preston, M. (2008). Spotlight on Silicone, http://mindfulmomma.com/2008/02/silicone.html [En ligne], page consultée le 14 novembre 2014.

Scientific American (2010). Silicone Tally: How Hazardous Is the New Post-Teflon Rubberized Cookware, http://www.scientificamerican.com/article/earth-talk-silicone-tally/ [En ligne], page consultée le 14 novembre 2014.

Terry, B. (2012). Plastic Free: How I Kicked the Plastic Habit and How You Can Too, New york, Skyhorse Publishing, 344 pages.

Voorhies, A. (2014). What is Silicone and is it Toxic?, http://thesoftlanding.com/is-silicone-toxic/ [En ligne], page consultée le 14 novembre 2014.

Les 4 principales erreurs à éviter pour la cuisson de vos aliments

Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Lorsque nous cuisinons, il nous arrive souvent de cuire les aliments d’une certaine façon sans se questionner sur les effets que cela peut occasionner. Mais, quels risques sur notre peut-il y avoir à faire cuire les aliments? Voici les 4 principales erreurs à éviter pour préserver votre santé à long terme.

La présence de composés perfluorés

Il s’agit d’un groupe important de composés manufacturés pour rendre les produits d’usage courant plus résistants aux taches, à la graisse et à l’eau. Ils sont utilisés dans les casseroles et poêlons antiadhésifs. Ils ont été associés à plusieurs types de cancers (reins, prostate, ovaires, testicules), des problèmes de thyroïde, une puberté retardée, une diminution de la fertilité chez les femmes, une ménopause précoce, une réduction du taux de testostérone, une diminution de la réponse immunitaire chez les enfants et un taux de cholestérol élevé.

Pour prévenir l’exposition

  • Le meilleur moyen pour prévenir l’exposition aux composés perfluorés dans votre cuisine est de remplacer vos casseroles et poêlons antiadhésifs (téflon) par de l’acier inoxydable ou de la fonte.
  • Si vous décidez de continuer à les utiliser, évitez de les laisser surchauffer (au-delà de 230ºC).
  • Débarrassez-vous en lorsqu’ils sont abîmés ou qu’ils démontrent des signes d’usure
  • Faites toujours fonctionner la hotte aspirante de la cuisinière afin de réduire la quantité de composés perfluorés libérés dans l’air lors de la cuisson.

Acrylamide

L’acrylamide est une substance chimique qui se forme lorsque certains aliments sont cuits ou transformés à haute température. Il s’agit le plus souvent d’aliments d’origine végétale, riches en glucides et faibles en protéines. Par exemple, les croustilles et les frites présentent un degré d’acrylamide particulièrement élevé. Il a été associé à différents types de cancers chez les animaux Pour l’Organisation Mondiale de la santé (OMS), l’exposition à l’acrylamide par les aliments constitue une source potentielle de préoccupation. Cependant, lorsqu’il y a un doute, mieux vaut user de prudence.

Pour réduire l’exposition

Pour réduire l’exposition à l’acrylamide, il convient de varier l’alimentation : fruits, légumes, viandes maigres, poisson, grains entiers et légumineuses. Voici d’autres astuces :

  • Évitez de cuire les aliments à base de plantes, principalement les pommes de terre, les grains et le café, à température élevée (friture, torréfaction, cuisson à haute température). Consommez ces aliments crus, bouillis ou cuits à la vapeur.
  • Faites tremper dans l’eau les tranches de pommes de terre 15 à 30 minutes avant de les frire aide à réduire la formation d’acrylamide pendant la cuisson.
  • Entreposez vos pommes de terre dans un endroit sombre et frais. Évitez le réfrigérateur qui peut faire augmenter leur taux d’acrylamide pendant la cuisson.
  • Lors de la cuisson, faites légèrement dorer l’aliment (pomme de terre, pain, etc.) plutôt que le brunir. Cela aide aussi à diminuer la présence d’acrylamide.

Amines hétérocycliques

Les amines hétérocycliques (AH) résultent de la combustion incomplète de matière organique et sont générées lorsque des combustibles fossiles ou de la végétation sont brûlés. La viande et les produits animaux, surtout ceux grillés à haute température ou cuits sur une longue période, s’avèrent une importante source d’exposition. La quantité de AH générée dépend de la sorte de viande, de sa qualité, son pH, son contenu en eau, des acides aminés libres et de la créatine, en plus des conditions de cuisson comme la température, le temps et l’équipement utilisé. Elles ont été associées à plusieurs types de cancers : sein, côlon, pancréas, estomac, poumons, prostate. Elles auraient même une implication dans la maladie de Parkinson et d’autres maladies neurologiques.

Pour réduire l’exposition

Pour diminuer la quantité de AH dans vos aliments, voici quelques astuces :

  • Utilisez une chaleur modérée lors des grillades, de la cuisson à la poêle ou sur le barbecue.
  • Réduisez le temps de cuisson en utilisant de plus petits morceaux.
  • Faites mariner votre viande.
  • Utilisez des viandes maigres et enlevez-y le gras visible avant de la griller.
  • Retirez les parties carbonisées avant de servir la viande.
  • Utilisez plus souvent des méthode de cuisson à chaleur humide comme les ragoûts et la mijoteuse.

La cuisson au four micro-ondes

Les micro-ondes constituent une forme d’énergie électromagnétique. Elles interagissent avec les molécules dans la nourriture en y changeant la polarité (de positif à négatif) plusieurs millions de fois chaque seconde. Cela entraîne la production de molécules nouvelles reconnues cancérigènes ou la transformation des molécules présentes dans l’aliment en composés cancérigènes. De plus, la cuisson par micro-ondes affaiblit le système immunitaire et diminue la valeur nutritionnelle des aliments.

Pour éviter l’exposition

Le meilleur moyen d’éviter l’exposition aux micro-ondes demeure de vous débarrasser de votre four micro-ondes! De plus,

  • Planifiez et préparez vos repas à l’avance. Ainsi, vous pourrez faire décongeler à l’avance ce dont vous aurez besoin pour le repas suivant.
  • Pour réchauffer les restes, utilisez un four grille-pain à basse température ou un four à convection.

Références :

Adams, Mike (2007). Microwave ovens destroy the nutritional value of your food, http://www.naturalnews.com/021966_microwaves_microwave_ovens.html [En ligne], page consultée le 17 juin 2014.

Adams, Mike (2013). Why cooking with a microwave destroys cancer-fighting nutrients in food and promotes nutritional deficiencies, http://www.naturalnews.com/039404_microwave_ovens_vitamins_nutrients.html [En ligne], page consultée le 17 juin 2014.

Canadian Beef (2013). Is beef healthy to eat?, http://www.beefinfo.org/?ID=11&ArticleID=27&SecID=6 [En ligne], page consultée le 17 juin 2014.

Farhadian, A. et al. (2012). Effects of marinating on the formation of polycyclic aromatic hydrocarbons (benzo[a]pyrene, benso[b]fluranthene and fluoranthene) in grilled beef meat, Food control, 28, 420-425.

FDA U.S. Food and Drug Administration (2008). Acrylamide: Information on Diet, Food Storage, and Food Preparation, http://www.fda.gov/Food/FoodborneIllnessContaminants/ChemicalContaminants/ucm151000.htm [En ligne], page consultée le 17 juin 2014.

Field, J. (2013). Highly Fluronited Chemicals (Fluorochemicals), Webinaire présenté le 22 octobre 2013 par le Green Science Policy Institute. Disponible au http://www.sixclasses.org/fluorinated-chemicals/ [En ligne].

Green Science Policy Institute (2013). Chemical Classes of Concern:
I. Highly Fluorinated Chemicals. Disponible au http://www.sixclasses.org/fluorinated-chemicals/ [En ligne].

National Institute of Environmental Health Science (2014). Perfluorinated Chemicals (PFCs). Disponible au http://www.niehs.nih.gov/health/materials/index.cfm [En ligne].

National Toxicology Program (2013). Acrylamide. Disponible au http://www.niehs.nih.gov/health/materials/index.cfm [En ligne].

Santé Canada (2013). Aliments et nutrition: Acrylamide et nutrition, http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/securit/chem-chim/food-aliment/acrylamide/acrylamide_and_food-acrylamide_et_aliment-fra.php [En ligne], page consultée le 17 juin 2014.

Smith, J.S. et al. (2008). Effect of marinades on the formation of heterocyclic amines in grilled beef steaks, Journal of food science, Vol. 73, novembre 2008.