par Melanie Demers | 26 Août 2013 | Technologie
Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.
À la fin de 2010, 96% de la population américaine en possédait un. Les enfants y sont très familiers et l’utilise maintenant de façon régulière. Les adolescents ne peuvent plus vivre sans lui. De quoi s’agit-il? Du téléphone cellulaire, évidemment!
Comment fonctionne un téléphone cellulaire?
Le téléphone cellulaire émet des radiations qu’on appelle champ électromagnétique. Ce dernier se compose d’électricité et d’énergie magnétique qui interagissent ensemble dans l’espace. Les ondes radio et les micro-ondes émises par les antennes de transmission constituent une forme d’énergie électromagnétique qu’on appelle radio-fréquences. Ce sont ces dernières qui sont utilisées en télécommunication comme pour la radio, la télévision, les GPS, les communications par satellite et les communications mobiles.
L’utilisation du téléphone cellulaire
En 2007, les messages textes ont dépassé les messages vocaux comme raison première d’utilisation du téléphone cellulaire. Chaque mois, un adolescent envoie et reçoit une moyenne de 3705 messages textes et regarde environ 7 heures de vidéos mobiles.
Les téléphones intelligents sont les plus populaires sur le marché. Il s’agit d’un téléphone cellulaire qui a plusieurs autres fonctions que celle de téléphone : envoyer des courriers électroniques, faire des recherches sur le web, éditer des documents, garder un calendrier, regarder la température, jouer à des jeux et plusieurs autres fonctions. À la fin de 2012, c’est près de 60% des adolescents qui possédaient un téléphone intelligent. Pour les utilisateurs, ce type de téléphone est utilisé par 66% d’entre eux pour communiquer verbalement, 86% pour aller sur Internet et 80% pour prendre les courriers électroniques.
L’exposition aux radio-fréquences
L’exposition aux radio-fréquences pour un utilisateur diminue rapidement avec l’augmentation de la distance par rapport au téléphone. Ainsi, une personne utilisant les messages textes, Internet ou un appareil mains libres aura un taux d’exposition à l’énergie des radio-fréquences plus faible que quelqu’un tenant le téléphone contre son oreille. De plus, celle qui range son téléphone dans un sac à main ou une mallette sera beaucoup moins exposée que celle le transportant dans sa poche. Et cela est vrai même si l’appareil est allumé mais non utilisé.
La technologie Bluetooth permet à deux appareils électroniques de communiquer entre eux sans fil. Ces appareils émettent des taux plus faibles de radiations que les téléphones cellulaires et peuvent réduire l’exposition de la tête aux radio-fréquences. Malgré tout, d’autres parties du corps peuvent être exposées quand le téléphone demeure dans une poche ou à la ceinture.
Contrairement aux téléphones cellulaires, la force des émissions provenant des téléphones sans fil est toujours la même pendant un appel peu importe la distance de la base ou la qualité des connections. Les études ont démontré que les téléphones sans fil sont la source la plus élevée d’émissions de radio-fréquences dans une maison.
Les jeunes d’aujourd’hui sont la première génération à grandir avec des appareils sans fil et sont exposés aux radio-fréquences dès leur plus jeune âge. Cette exposition pendant le jeune âge est préoccupante pour 2 principales raisons :
- Le cerveau d’un enfant absorbe beaucoup plus les radiations que celui d’un adulte car il est en pleine croissance.
- Les différences anatomiques de l’enfant peuvent permettre une plus grande exposition du cerveau aux radio-fréquences du téléphone cellulaire étant donné la différence dans la conductivité électrique de leur moelle osseuse.
Les jeunes enfants
La popularité du téléphone cellulaire chez les jeunes enfants est impressionnante. Dix-neuf pourcent des enfants âgés entre 2 et 5 ans savent plus utiliser un téléphone intelligent que nager ou attacher leurs lacets. Dix-sept pourcent des enfants de 2 et 3 ans et 21% des 4-5 ans jouent avec des applications sur téléphone intelligent. Plusieurs modèles visent spécifiquement les enfants avec des applications spécifiques pour eux. De plus, étant donné le potentiel éducationnel de ces dernières, plusieurs écoles ont adopté le téléphone intelligent. Certaines compagnies offrent aussi des téléphones cellulaires gratuitement pour les enfants quand ils sont ajoutés à un plan familial. D’autres, offrent des téléphones fabriqués spécifiquement pour les petites mains ou avec des dessins de Disney, par exemple.
Les adolescents
Sept enfants sur 10 âgés entre 10 et 14 ans aux États-Unis possèdent un téléphone cellulaire. De plus, l’utilisation fréquente des messages textes signifie souvent que les téléphones cellulaires sont gardés dans la poche toute la journée ou dans le lit pendant la nuit où il est utilisé comme réveil-matin. Les adolescents tendent maintenant à utiliser plus le téléphone cellulaire que le téléphone conventionnel et cela risque de se poursuivre.
L’utilisation dans les écoles
Les enfants de la présente génération auront certainement une plus grande exposition aux radiations provenant des téléphones cellulaires pendant toute leur vie que les adultes d’aujourd’hui. Ainsi, plusieurs écoles utilisent des routeurs sans fil, ce qui constitue une autre source d’exposition aux radio-fréquences.
Les préoccupations quant à l’exposition aux radio-fréquences sur la santé des enfants ont amené certains pays à bannir l’utilisation des téléphones cellulaires dans les écoles. C’est le cas de la France, notamment, qui les interdit dans les garderies, les écoles primaires et les collèges comme mesure de précaution. Dans les écoles situées à Edmonton au Canada, ils sont autorisés mais seulement pendant les pauses alors qu’à Halifax, la plupart des écoles possèdent des politiques pour garder les appareils électroniques personnels à l’extérieur des classes. Récemment, la plus grande association d’enseignants au Canada, l’Elementary Teachers Federation of Ontario a passé une résolution requérant que les téléphones cellulaires soient fermés dans les classes. Des actions du même genre ont aussi été entreprises du côté de New York aux États-Unis.
Question de vous laisser mijoter là-dessus, je vous reviens la semaine prochaine avec les effets de l’utilisation des téléphones cellulaires sur la santé en général mais aussi sur celle des enfants. De plus, je vous donnerai quelques conseils pour diminuer l’exposition aux radio-fréquences.
Références :
Burrell, L. (2013). Celle phone radiation fears : Canada’s largest teachers union votes to turn cell phones off in the classroom, http://www.naturalnews.com/041747_cell_phones_EMF_radiation_teachers_union.html [En ligne], page consultée le 23 août 2013.
Environment & human health inc. (2012). The cell phone problem, http://www.ehhi.org/reports/cellphones/ [En ligne], page consultée le 23 août 2013.
par Melanie Demers | 19 Août 2013 | Non classé
Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.
Vous vous sentez belle lorsque vous en portez, les enfants adorent s’en mettre pour se déguiser et les petites filles, pour être belles. De quoi s’agit-il? Du rouge à lèvres, bien sûr!
Que contient votre rouge à lèvres?
Les métaux tels le plomb sont souvent utilisés dans les colorants minéraux qui donnent au rouge à lèvres son pigment et se retrouvent souvent dans le sol et les eaux souterraines.
Une étude réalisée en 2007 par The Campaign for Safe Cosmetics a démontré la présence de métaux lourds dans le rouge à lèvres et plus particulièrement, le plomb. En fait, 61% des 33 marques de rouge à lèvres testés contenaient des niveaux de plomb détectables et aucun n’indiquait le plomb comme ingrédient. Depuis, la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis a fait 2 études de suivi en 2009 et 2012 et ces 2 études ont démontré une augmentation de la présence de plomb dans les échantillons testés. Finalement, Santé Canada a aussi réalisé sa propre étude avec des résultats encore pire que ceux obtenus aux États-Unis.
Fait à noter, ce n’est pas le prix qui assure une faible teneur en plomb, car un tube de rouge à lèvre à 24,50$ était parmi les plus contaminés et un autre à 7,49$ ne contenait aucun plomb détectable.
Quel est le problème avec le plomb?
Les études ont prouvé que le plomb est toxique pour le système nerveux. L’exposition à celui-ci peut amener des problèmes de langage, d’apprentissage et de comportements comme un quotient intellectuel plus faible, l’impulsivité, une diminution de la performance scolaire, des convulsions et des dommages au cerveau, l’anémie et, après une longue exposition, des dommages aux reins. Il a aussi été lié à des fausses couches, une diminution de la fertilité, autant chez les hommes que chez les femmes; des changements hormonaux, des irrégularités menstruelles et des retards dans le début de la puberté chez les filles.
Les femmes enceintes et les jeunes enfants y sont particulièrement vulnérables. En effet, le plomb traverse le placenta et entre dans le cerveau du fœtus où il interfère avec son développement normal. De plus, les enfants absorbent environ 50% du plomb ingéré. Une enquête américaine menée auprès de 2800 filles âgées entre 7 et 19 ans rapporte que 63% de celles âgées de 10 ans et moins utilisent du rouge à lèvres.
De plus, les femmes qui appliquent du rouge à lèvres 2 à 3 fois par jour peuvent en ingérer une quantité significative, on parle même d’une quantité pouvant aller jusqu’à 2 kg pendant une vie. En effet, passer la langue sur les lèvres, manger et boire en portant du rouge à lèvres, ou encore embrasser quelqu’un qui en porte, rend les ingrédients composant le rouge à lèvres à risque d’être ingérés. De plus, il est accepté, par les scientifiques, qu’il n’y a aucun apport en plomb considéré comme sécuritaire. De plus, l’ « European Union Cosmetics Directive » considère que la présence de cadmium, de chrome et de plomb sont des constituants inacceptables dans les cosmétiques.
La quantité de plomb qui a été détectée dans les rouges à lèvres ne comporte pas vraiment de danger selon Santé Canada et la FDA. Cependant, nous absorbons des quantités de plomb un peu partout dans notre environnement : dans l’air, la nourriture, l’eau, les cosmétiques… et ce sont les effets cumulatifs de cette absorption qui finissent pas causer des problèmes à long terme.
Quoi faire pour éviter l’exposition au plomb dans le rouge à lèvres?
Si l’industrie persiste à dire que la quantité de plomb utilisée n’est pas nocive ou qu’il est impossible de bannir le plomb des rouges à lèvres, n’oubliez pas que dans l’étude de 2007, il y a tout de même 39% des échantillons de rouge à lèvres où aucune trace de plomb n’a été détectée…
À ce moment-ci, il est difficile de savoir si le rouge à lèvres utilisé contient du plomb car il n’est pas inscrit dans la liste des ingrédients. Un truc qui peut vous donner une indication : mettez du rouge à lèvres sur votre main et frottez-y une bague en or. Si celle-ci devient noir, il y a fort à parier que votre rouge à lèvres contienne du plomb. Vous pouvez aussi consulter la base de donnée suivante pour vérifier la sécurité de votre rouge à lèvres http://www.ewg.org/skindeep/browse/lipstick/ ou vous pouvez consulter cette adresse où différentes marques de cosmétiques jugés sécuritaires sont indiqués http://safecosmetics.org/display.php?modin=50 Une dernière solution : Soyez belle au naturel!
Références :
Malkan, Stacy (2008). Beauty industry lobbies to keep lead in lipstick, The Campaign for safe cosmetics, http://safecosmetics.org/article.php?id=249 [En ligne], page consultée le 18 août 2013.
Sa Liu, S. et al. (2013). Concentrations and potential health risks of metals in lip products, Environmental Health Perspectives, 121 (6), 705-710.
Santé Canada, Directives sur les impuretés des métaux lourds contenues dans les cosmétiques, http://www.hc-sc.gc.ca/cps-spc/pubs/indust/heavy_metals-metaux_lourds/index-fra.php [En ligne], page consultée le 18 août 2013.
Severns, Maggie (2013). Wich 20 lipsticks contain the most lead?, www.motherjones.com/print/223951 [En ligne], page consultée le 18 août 2013.
The Campaign for Safe Cosmetics (2007). A poison kiss: The problem of lead in lipstick, http://www.safecosmetics.org/article.php?id=327 [En ligne], page consultée le 18 août 2013.
par Melanie Demers | 12 Août 2013 | Santé des enfants
Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.
Les apprêts ignifuges (ignifugeants) sont présents dans plusieurs produits courants dans nos maisons, mais aussi dans les accessoires pour bébé. Doit-on s’en méfier?
Qu’est-ce qu’un ignifugeant?
Un apprêt ignifuge ou ignifugeant est un produit chimique ajouté à plusieurs produits à la maison, au bureau et un peu partout dans notre environnement. Il en existe plusieurs dont les PBDEs (je vous évite le nom complet) et les Tris (il y en a plusieurs sortes) qui sont très utilisés et dont les effets s’avèrent particulièrement préoccupants pour la santé et ce, surtout pour les enfants, particulièrement exposés. Ces produits sont utilisés pour satisfaire les normes sur l’inflammabilité.
Quels sont leurs effets possibles sur la santé?
Les PBDEs
Les PBDEs s’accumulent dans notre corps et sont persistants dans l’environnement, c’est-à-dire qu’ils ne se dégradent pas facilement. L’exposition aux PBDEs est liée à des déséquilibres hormonaux, à des problèmes de thyroïde et à des dommages liés au système reproducteur comme des testicules non descendus, une puberté retardée, une diminution de la fertilité, des naissances de bébés à petits poids et des malformations à la naissance. Ils ont été détectés dans le lait maternel ce qui s’avère très préoccupant pour le développement des enfants, des bébés et des fœtus qui y sont plus exposés. Les apprêts ignifuges sont utilisés pour prévenir les feux couvrants (par exemple, causés par une cigarette allumée) et empêcher les produits de brûler intensément lorsqu’ils sont exposés à une flamme nue.
Les Tris
Les Tris les plus préoccupants sont le TDCPP, le TCEP et le TCPP (je vous épargne les noms complets).
Le TDCPP a été déclaré carcinogène par l’état de la Californie en 2011. De plus, il peut causer des mutations qui peuvent mener au cancer et à d’autres problèmes. Il cause aussi des dommages au système nerveux et des déséquilibres hormonaux. En effet, une étude publiée en 2010 a trouvé que les hommes qui y étaient les plus exposés avaient des taux d’hormones thyroïdiennes plus faibles et des taux de prolactine plus élevés.
Le TCEP a aussi été déclaré carcinogène par l’état de la Californie. Il peut causer le cancer, des dommages au système nerveux et s’avère toxique pour la reproduction.
Quant au TCPP, très peu d’informations sont disponibles sur sa toxicité. Cependant, la similarité dans sa structure à un autre Tris laisse suspecter que sa toxicité puisse y être similaire.
Où les retrouve-t-on?
Les PBDEs
Les PBDEs sont des agents chimiques de synthèse ajoutés à certains tissus et plastiques durant leur processus de fabrication. Ils agissent aussi à titre d’ignifugeants. Il en existe plusieurs sortes. Ils sont ajoutés à la mousse de polyuréthane utilisée pour le recouvrement des meubles, dans les produits rembourrés pour bébé, dans les ordinateurs, les télévisions et autres appareils électroniques, dans le recouvrement des fils de ces appareils et dans les automobiles. Ils sont aussi utilisés dans le traitement des tissus de recouvrement des tapis et des rideaux. Étant donné qu’il s’agit d’additifs, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas chimiquement liés au matériaux dans lesquels ils sont utilisés, ils peuvent s’en échapper et se retrouver dans la poussière de nos maisons et dans l’air intérieur. Une fois qu’ils s’y trouvent, ils sont susceptibles de pénétrer dans notre corps par la respiration ou par l’ingestion accidentelle de poussière (d’où la vulnérabilité des jeunes enfants). De plus, leur utilisation massive fait qu’on les retrouve de plus en plus dans la nourriture, plus particulièrement dans les huiles et gras du poisson et des fruits de mer, la viande et les produits de la viande, de même que les œufs.
Les Tris
Les Tris sont utilisés pour traiter la mousse de polyuréthane rigide et flexible afin de la rendre résistante à la flamme. Ils entrent aussi dans la fabrication de certains plastiques et dans d’autres procédés industriels. Certains ont été retrouvés dans l’air intérieur des maisons, des bureaux, des bibliothèques, des hôpitaux, des salles d’ordinateurs, des autos et des magasins de meubles.
Les apprêts ignifuges dans les produits pour enfants
Les compagnies n’ont pas à déclarer les ignifugeants qu’ils utilisent dans leurs produits tant qu’ils rencontrent les normes d’inflammabilité. Une étude réalisée conjointement par la Washington Toxics Coalition et Safer States en 2012, a évalué la présence de produits ignifuges dans 101 produits pour bébé et a découvert la présence d’ignifugeants toxiques dans 85% d’entre eux. Les produits sélectionnés, dont l’usage était destiné aux bébés et aux enfants, étaient rembourrés et provenaient de détaillants comme Babies R Us, Target, Walmart et Sears, dans 6 états américains. On parle ici de coussins d’allaitement, de matelas pour table à langer et couchette, de sièges d’auto, de sauteuses… La contamination de l’air et de la poussière constituent donc une source significative d’exposition pour les adultes mais aussi pour les enfants. Ces derniers risquent d’être beaucoup plus exposés étant donné leur plus grand contact main-bouche et avec le plancher.
Comment prévenir l’exposition?
Les fabricants subissent actuellement beaucoup de pression pour le remplacement de ces produits toxiques par des alternatives plus sécuritaires. Par exemple, la compagnie Orbit Baby, fabriquant des lits pour bébé, des poussettes et des sièges d’auto, rapporte rencontrer les normes d’inflammabilité sans l’utilisation de ses additifs chimiques en rembourrant ses produits avec du coton et de la laine. Cependant, en attendant que toutes les compagnies fassent le virage, voici quelques conseils pour diminuer l’exposition :
- Choisir des matelas et lits fabriqués avec des matériaux, comme la laine, qui sont naturellement ignifuges et rencontrent les normes d’inflammabilité sans ajout de produits chimiques.
- Ventiler et aérer la maison pour éviter l’accumulation d’ignifugeants dans l’air et la poussière.
- Régulièrement, utiliser l’aspirateur, un chiffon humide et une moppe pour éviter de remuer la poussière, et de répandre les apprêts ignifuges dans l’air.
- Limiter la quantité de gras et les autres aliments contenant des quantités élevées de PBDEs. Offrir de plus petites portions de viande, poisson et œufs, tout en augmentant celles de fruits et légumes.
- Choisir des méthodes de cuisson qui enlèvent l’excès de gras comme bouillir, griller et rôtir.
- Laver souvent les mains, spécialement celles des jeunes enfants, pour empêcher la poussière de coller à la nourriture ou aux doigts. De plus, les études ont démontré que le lavage des mains réduit la quantité d’apprêts ignifuges qui entrent dans le corps.
- Privilégier les matériaux naturellement ignifuges comme la laine, le coton, le polyester, le duvet et le cuir.
- Réparer les meubles brisés afin d’éviter que la mousse de rembourrage soit exposée.
- Enlever les chaussures à la porte pour éviter que les contaminants vous suivent à l’intérieur.
- Surtout, ne pas hésiter à poser des questions et à vous informer auprès des compagnie en envoyant un courrier électronique ou en utilisant le numéro 1-800 apparaissant sur l’étiquette
Références :
Santé Canada (2005). Guide des exigences canadiennes en matière d’inflammabilité des futons pour l’industrie, www.hc-sc.ga.ca/cps-spc/alt-formats/hecs-sesc/pdf/pubs/indust/futon/guide-futon-fra.pdf [En ligne], page consultée le 10 août 2013.
Silver, Larry B. (2006). Practice Prevention: PBDEs, Learning and Developmental Disabilities Initiative, www.disabilityandenvironment.org [En ligne], page consultée le 10 août 2013.
Schreder, Erika (2012). Hidden hazards in the nursery, Washington toxics coalition and Safer States, Washington.
Silent Spring Institute, 5 tips to reduce toxic flame retardants at home, www.silentspring.org/flame-retardant-follow-up [En ligne], page consultée le 10 août 2013.
Women’s Voices for the Earth, PBDEs, http://www.womensvoices.org/avoid-toxic-chemicals/pbdes/ [En ligne], page consultée le 10 août 2010.
par Melanie Demers | 5 Août 2013 | Santé des enfants
Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.
À l’approche de la rentrée des classes, il est maintenant temps de se procurer les articles scolaires pour l’année à venir. Cependant, ces derniers peuvent avoir des effets non négligeables, principalement à long terme, sur la santé des enfants qui les utilisent.
De quoi devrait-on se méfier?
Il y a lieu de se méfier de tous les articles en polychlorure de vinyle (PVC ou vinyle) qu’utilisent nos enfants, surtout entre 6 et 11 ans, c’est-à-dire pendant les années du primaire. Ceci inclut les articles scolaires, mais aussi les sacs d’école, les étuis à crayons, les boîtes à lunch, les imperméables et les bottes de pluie, les parapluies, etc.
Pourquoi s’en méfier?
Plusieurs articles scolaires sont faits de PVC / vinyle, un plastique toxique non nécessaire qui est dangereux pour la santé et pour l’environnement pendant tout son cycle de vie : de sa production, à travers son utilisation et ce, jusqu’à son élimination. Ce type de plastique est unique, car il contient de nombreux additifs chimiques comme des phtalates, des métaux lourd (plomb, cadmium) et / ou des organoétains (substance chimique toxique utilisée pour stabiliser le PVC).
Quant à eux, les phtalates sont des liquides incolores servant à la fabrication du PVC. En fait, plus de 90% d’entre eux sont utilisés pour assouplir et rendre flexibles les produits en vinyle. Ces substances chimiques sont associées aux déséquilibres hormonaux (ils imitent les œstrogènes), problèmes d’asthme, troubles d’apprentissage, diabète, cancer, malformations congénitales et d’autres maladies chroniques en émergence.
Une étude du Center for Health, Environment & Justice (CHEJ) parue en 2012 indique des niveaux très élevés de phtalates dans des produits courants utilisés à l’école comme les sacs à dos, les boîtes à lunch et les cahiers à anneaux. En fait, les niveaux de phtalates détectés dépassent jusqu’à 52 fois les limites permises par la loi fédérale américaine en ce qui concerne leur concentration dans les jouets. Ces phtalates peuvent migrer du plastique ou s’évaporer dans l’air avec le temps, posant ainsi des risques inutiles pour la santé. En effet, l’exposition estimée des enfants à ces substances est souvent beaucoup plus élevée que celle des adultes étant donné leurs apports élevés en nourriture, eau et air par rapport à leur poids corporel, et aussi par des façons uniques de s’y exposer comme le port d’objets à la bouche et l’ingestion de choses non comestibles. Ainsi, une petite exposition se traduit en une grosse dose. De plus, il faut considérer que les enfants passent une grande partie de leur temps à l’école à utiliser des objets contenants ces additifs chimiques causant des effets irréversibles, à long terme et pouvant certainement avoir un impact sur eux pour le reste de leur vie.
Les produits testés par le CHEJ
Le CHEJ a évalué la teneur en différents phtalates et métaux lourds de différents articles scolaires susceptibles d’être retrouvés aussi au Canada et dans d’autres pays.
Tout d’abord, des 4 sacs à dos testés (Dora l’exploratrice et Spiderman, entre autres) 100% contenaient des niveaux mesurables de phtalates, entre 12 et 69 fois la limite permise par la loi américaine sur la présence de phtalates dans les jouets. Dans quatre boîtes à lunch sur 4, des niveaux de phtalates mesurables ont été aussi détectés, soit entre 12 et 29 fois la limite permise par la loi américaine sur la présence de phtalates dans les jouets. En ce qui concerne les cahiers à anneaux, 75% contenaient des niveaux mesurables de phtalates, au-delà des limites fixées par la loi américaine pour les jouets et celui qui n’en contenait pas était étiqueté « fabriqué en polypropylène ». La même chose a été révélée pour les bottes de pluie et les imperméables. Pour plus de détails : http://chej.org/wp-content/uploads/HiddenHazardsReportFINAL.pdf Quant aux métaux lourds, leur présence s’avérait beaucoup moins importante que celle des phtalates.
Comment identifier le PVC et l’éviter dans les articles scolaires et autres produits?
- Les produits en PVC portent souvent le mot « vinyle » sur leur étiquette.
- Pour identifier un emballage en PVC, regarder le symbole de recyclage. S’il porte le chiffre « 3 », les lettres « V » ou « PVC », il s’agit d’un produit fait de PVC.
- En cas d’incertitude, envoyer un message électronique à la compagnie ou téléphoner au numéro 1-800 du fabricant ou du vendeur pour vérifier avec quel type de plastique est fait leur produit.
- Pour être sécuritaire, éviter le plus possible les produits faits de plastique.
- Matériel d’art : Éviter les couvre-tout en PVC, privilégier ceux en tissus. Éviter les pâtes à modeler faites de PVC ou polymère.
- Sacs à dos : Éviter ceux avec des dessins en plastique brillants qui contiennent souvent du PVC et qui peuvent aussi contenir du plomb.
- Vêtements et accessoires : Rechercher des bottes de pluie, des imperméables, des dessins imprimés sur les vêtements et des accessoires (sacs à main, bijoux et ceintures) sans PVC. Pour les accessoires, privilégier ceux en tissus ou fabriqués avec d’autres matériaux que le plastique.
- Emballages alimentaires : Utiliser des emballages sans PVC comme du papier ciré, papier parchemin, pellicule plastique de LDPE ou des sacs de cellulose.
- Boîtes à lunch : Éviter celles fabriquées en vinyle ou PVC. Privilégier les sacs à lunch en tissu ou rechercher les produits « sans PVC ».
- Cahiers de notes : Éviter ceux avec une spirale recouverte de plastique qui contient habituellement du PVC.
- Emballage des articles scolaires : Éviter les emballages à usage unique. Éviter les produits emballés dans des plastiques non identifiés (ceux qui sont habituellement difficiles à ouvrir) qui contiennent souvent du PVC.
- Trombones : Éviter ceux recouverts de plastique coloré, souvent du PVC. Privilégier ceux en métal.
- Cahiers à anneaux : Utiliser ceux en carton rigide, recouverts de tissu ou faits de polypropylène. Rechercher ceux « sans PVC ».
- Parapluies : Éviter ceux en plastique coloré et brillant. Rechercher ceux fabriqués avec d’autres matériaux comme le nylon.
- Vaisselle et ustensiles : Utiliser, de préférence, des ustensiles en acier inoxydable. Pour de la vaisselle jetable, rechercher celle faite de plastique PLA ou PHA. Utiliser des contenants pour boire en verre ou en acier inoxydable. Pour ceux en plastique, éviter le PVC, le polystyrène et le polycarbonate. Ne jamais réchauffer la nourriture au micro-ondes dans des contenants en plastique, car cela augmente les chances que des additifs toxiques migrent dans la nourriture.
- Consulter le guide pour des alternatives sans PVC : www.chej.org/publications/PVCGuide/PVCfree.pdf Ce guide est américain, mais plusieurs marques sont aussi disponibles au Canada. De bonnes alternatives : les marques « Avery », « Cardinal », « Oxford », « ACCO », « Mead », « Storex », « Wilson Jones » , « Smead », « Staples », « Globe Weis », « Martha Stewart », « Pendaflex », « Adventus », « Ampad », « Blueline », « Moleskine », « Bic », « PaperMate », « Pilot », « Day-timer », « Blueline », “Swingline” présentent des alternatives pour certains articles et sont disponibles chez Wal Mart ou Bureau en gros, en magasin ou en ligne.
D’autres plastiques à éviter
1) Acrylonitrile butadiène styrène (ABS) : Ce plastique est utilisé avec le styrène, un agent chimique qui peut endommager le système nerveux et est classé comme un carcinogène possible chez l’humain par l’International Agency for Research on Cancer. L’acrylonitrile et le butadiène, aussi utilisés dans sa production, sont aussi classés comme carcinogènes possibles chez l’humain. Ce plastique ne porte pas de numéro dans le symbole de recyclage. Il est souvent utilisé dans les instruments de musiques, la tuyauterie, les enjoliveurs de roues et les jouets.
2) Polycarbonate (PC) : Ce plastique est fabriqué avec une hormone sexuelle synthétique, le bisphénol A (BPA), qui a été banni de tous les biberons vendus au Canada en 2009. En fait, l’exposition au BPA pendant la grossesse et l’enfance pourrait avoir un impact sur le développement des seins et de la prostate et pourrait aussi affecter le développement du cerveau et le comportement des enfants. Souvent indiqué par le chiffre « 7 » dans le symbole de recyclage, mais pas toujours, avec les lettres PC en-dessous du symbole. Ce plastique, rigide et durable, est surtout utilisé dans les bouteilles d’eau réutilisables, tapisse l’intérieur des boîtes de conserve, se retrouve sur le papier des reçus de caisse thermiques et bien plus.
3) Polystyrène (PS) : Ce plastique est fabriqué avec le styrène, un agent chimique décrit plus haut. Des substances toxiques sont libérées du polystyrène vers la nourriture lorsque chauffé. Sa fabrication contribue aussi à la formation d’ozone dans l’air. Il est souvent indiqué par le chiffre « 6 » dans le symbole de recyclage et est utilisé pour le service alimentaire : tasses, assiettes, bols, ustensiles et dans les contenants alimentaires rigides. Il est aussi présent dans les étuis à disques compacts et possède plusieurs autres applications.
Alors, si la santé de vos enfants vous tient à cœur, une seule phrase à retenir : Acheter, c’est voter.
Références :
Center for Health, Environment & Justice (CHEJ) (2012). Hidden Hazards : Toxic chemicals inside children’s vinyl back-to-school supplies, Empire State Consumer Project, 47 pages.
CHEJ (2013). Back-to-school guide to PVC-free school supplies, www.chej.org/publications/PVCGuide/PVCfree.pdf [En ligne], document consulté le 2 août 2013.
Gouvernement du Canada, Substances chimiques : Substances organostanniques, http://www.chemicalsubstanceschimiques.gc.ca/fact-fait/organo-fra.php [En ligne], page consultée le 3 août 2013.
Gouvernement du Canada, Substances chimiques : Phthalates, http://www.chemicalsubstanceschimiques.gc.ca/fact-fait/phthalates-fra.php [En ligne], page consultée le 3 août 2013.
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