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Pourquoi se préoccuper de l’alimentation? – Partie 1

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Ce que l’on mange est ce qui alimente notre corps, mais c’est aussi ce qui nourrit la maladie et les cellules cancéreuses. Les enfants d’aujourd’hui sont plus malades que ceux de la dernière génération : on parle de cancers infantiles, d’autisme, de troubles envahissants du développement et déficit de l’attention, d’asthme, de malformations congénitales, etc. Il est maintenant temps de se poser la question et d’AGIR pour arrêter ce cycle infernal et, pour une vie en santé, tout commence par l’alimentation.

Les pesticides

Les pesticides ont pour fonction de TUER, qu’ils s’agissent de mauvaises herbes, d’insectes ou de champignons. Ainsi, on peut facilement comprendre que leurs effets peuvent aisément se répercuter sur la santé, étant donné la présence de leurs résidus dans notre assiette, mais aussi dans notre environnement.

Tout d’abord, l’exposition du fœtus aux pesticides pendant la grossesse , même à de très faibles niveaux, peut altérer la structure du cerveau et la sécrétion d’hormones thyroïdiennes (essentielles au bon développement du cerveau). Et, lorsque le cerveau ou le système nerveux est affecté, les répercussions peuvent être grandes et invalidantes chez certains enfants, faisant même des activités quotidiennes un défi perpétuel. De plus, certains cancers, malformations congénitales, une puberté précoce, l’obésité, le diabète et l’asthme sont autant de maladies infantiles ayant été associées à l’exposition aux pesticides.

Ce qui rend les enfants si vulnérables vient du fait que leur peau est plus perméable, que la surface de leur peau par rapport au poids est beaucoup plus grande, de même que la surface relative des poumons pour respirer et l’absorption au niveau gastro-intestinal est aussi plus importante étant donné une moins grande sécrétion d’acide gastrique que chez l’adulte. Alors, que faire pour diminuer l’exposition aux pesticides? Voici quelques pistes de solutions :

  • La meilleure solution demeure l’alimentation biologique où les pesticides y sont interdits.
  • Augmentez votre consommation de fruits et légumes en favorisant la culture biologique au moins pour les 12 plus contaminés selon l’Environmental Working Group.
  • Diminuez votre consommation de viande car les pesticides s’accumulent au fil de la chaîne alimentaire.
  • Achetez vos fruits et légumes localement. Cela vous permet souvent de discuter avec les producteurs et de poser vos questions. Sinon, cela vous assure que les pesticides utilisés sont autorisés dans votre région.
  • Évitez l’utilisation de pesticides à l’intérieur de la maison, plusieurs recettes naturelles efficaces sont proposées sur Internet.
  • Évitez de traiter votre pelouse qui est un magnifique terrain de jeux pour les enfants.

Les organismes génétiquement modifiés (OGM)

Les OGM possèdent un ou plusieurs gènes d’un autre organisme dans le but d’avoir des plantes plus résistantes, une agriculture plus productive, moins d’utilisation de pesticides, etc. Cependant, les effets du transfert de gènes d’une espèce à l’autre n’ont pas été étudiés avant que les gouvernements autorisent la production de ces OGM. Malheureusement, ils sont de plus en plus répandus et, sans l’étiquetage obligatoire des OGM, ils s’avèrent difficiles à éviter. Environ 66% des plantes génétiquement modifiées le sont pour résister à un puissant herbicide, le Roundup de Monsanto. Ainsi, l’utilisation de ces semences va de pair avec l’utilisation intensive de cet herbicide, très dangereux pour la santé et l’environnement.

Ainsi, la majorité des cultures de soya, canola, maïs, betterave à sucre, papaye et coton s’avèrent génétiquement modifiées. Les effets à long terme de la consommation d’OGM sont encore inconnus étant donné que leur apparition dans les champs datent seulement de 1996. Cependant, les effets potentiels ont bien été identifiés. D’abord, les allergies alimentaires sont provoquées par les protéines d’un aliment, lesquelles sont fabriquées par les gènes. Donc, l’introduction de nouveaux gènes amène la synthèse de nouvelles protéines aux effets inconnus. De plus, la culture d’OGM nécessite l’utilisation de grandes quantités de pesticides ayant des effets nocifs sur la santé et l’environnement. Et, encore une fois, ce sont les femmes enceintes et les enfants qui s’avèrent les plus vulnérables. Il est difficile d’éviter la présence d’OGM dans notre assiette. Cependant, certains indices peuvent nous laisser entrevoir leur présence.

  • Lisez bien les étiquettes afin d’identifier les produits contenant des dérivés de maïs, de canola, de soya, de betterave à sucre ou de papaye.
  • Privilégiez les aliments de culture biologique où la présence d’OGM est interdite.
  • Évitez les produits transformés : 70% d’entre eux contiennent des OGM.
  • Cuisinez à partir d’aliments frais.
  • Informez-vous!

Les antibiotiques

L’utilisation massive d’antibiotiques pour l’élevage des animaux n’est pas sans conséquence. En effet, ils sont ajoutés à la moulée afin d’accélérer la croissance et leur usage est souvent minimisé par les producteurs. Cependant, l’usage répété d’antibiotiques contribuent au phénomène de résistance. En effet, les bactéries s’adaptent très rapidement aux antibiotiques qui les agressent alors qu’aucune nouvelle classe n’a été découverte dans les 25 dernières années. De plus, il n’est pas impossible que des résidus se retrouvent dans la viande consommée par les humains. Les conséquences? Encore inconnues pour le moment… mais la prudence s’impose. Malheureusement, les viandes étiquetées « sans antibiotiques » ne le sont pas forcément puisque cette indication n’est pas régie par la loi. Alors, comment éviter la présence d’antibiotiques dans la viande? Les solutions sont peu nombreuses.

  • Achetez de la viande biologique où l’utilisation d’antibiotiques est interdite.
  • Achetez votre viande localement et posez des questions aux producteurs.
  • Augmentez la consommation de végétaux et diminuez celle de viande.
  • Devenez végétarien (si vous ne consommez pas de viande, vous éliminez le risque).

Références :

Bergeron, Lise (2010). Trop d’antibiotiques dans la viande, Protégez-voushttp://www.protegez-vous.ca/sante-et-alimentation/trop-dantibiotiques-dans-la-viande.html [En ligne], page consultée le 2 février 2014.

Consumer Reports magazine (2013). Consumer Reports investigation : Talking turkey, http://www.consumerreports.org/cro/magazine/2013/06/consumer-reports-investigation-talking-turkey/index.htm [En ligne], page consultée le 2 février 2014.

Dionne, Jean-Yves (2010). Des antibiotiques dans la production animale, http://www.jydionne.com/des-antibiotiques-dans-la-production-animale/ [En ligne], page consultée le 2 février 2014.

Environmental Working Group (2014). EWG’s 2014 Shopper’s Guide to Pesticides in Produce, http://www.ewg.org/foodnews/ [En ligne], page consultée le 27 avril 2014.

Schafer, K.S. et al. (2012). A Generation in Jeopardy: How pesticides are undermining our children’s health & intelligence, Oakland, Pesticide Action Network, 44 pages. Disponible au http://www.panna.org/publication/generation-in-jeopardy [En ligne].

Vigilance OGM (2012). Guide OGM 101 : OGM, au Québec, non merci!, 23 pages. Disponible au http://www.vigilanceogm.org/accueil/le-guide-ogm/ [En ligne].

Votre enfant résiste-t-il aux antibiotiques?

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Votre enfant a besoin de 2 séries d’antibiotiques pour traiter une otite. Il a besoin d’antibiotiques plus puissants pour traiter une pneumonie. Comment cela se fait-il? Pourquoi la pénicilline n’est-elle plus aussi efficace?

Qu’est-ce que la résistance aux antibiotiques?

On dit qu’il y a résistance lorsqu’un antibiotique est inefficace pour traiter un problème de santé qui, normalement, aurait dû l’être efficacement avec cet antibiotique. On parle alors de bactérie résistante aux antibiotiques (ou antimicrobiens) ou superbactérie.

La mauvaise utilisation des antibiotiques

Tout d’abord, l’utilisation inadéquate des antibiotiques s’avère un des principaux facteurs contribuant à cette résistance. En effet, bien que les médecins soient de plus en plus sensibilisés à ce phénomène, il est souvent arrivé, par le passé, et parfois même encore aujourd’hui, qu’un antibiotique soit prescrit pour une infection virale. Or, il s’avère tout à fait inefficace contre un virus. Pour combattre ce dernier, seul le système immunitaire peut y arriver et parfois, dans certains cas très précis, les antiviraux. Ainsi, les antibiotiques sont inefficaces pour traiter des infections virales telles que le rhume, la grippe, l’écoulement nasal ou le mal de gorge.

La banalisation

Par ailleurs, la prise d’antibiotiques est devenue si banale qu’on oublie parfois de considérer leur efficacité. Voilà pourquoi il arrive parfois que des parents insistent pour avoir une prescription d’antibiotiques lorsqu’ils consultent un médecin avec leur enfant, même si on leur dit qu’il n’en a pas besoin parce qu’il s’agit d’un virus. Souvent, ils veulent la prescription immédiatement pour éviter les complications et l’attente lors d’un rendez-vous ultérieur, si nécessaire. Finalement, certains parents exigent un antibiotique pour prévenir les complications et sauver du temps… mais ne savent pas le préjudice que cela peut causer à leur enfant.

Les traitements non complétés

De plus, lorsqu’un traitement n’est pas complété, il y a aussi des conséquences. En effet, certains arrêtent le traitement antibiotique lorsqu’ils se sentent mieux et ne voient pas l’utilité de le poursuivre. Or, s’il se sentent mieux, c’est que la bactérie ne sécrète plus sa toxine (ce qui cause la maladie), mais cela ne signifie pas qu’elle est complètement éradiquée. Ainsi, cesser la prise de l’antibiotique avant la fin de la période de traitement permet aux bactéries de s’adapter aux concentrations d’antibiotiques restantes dans le sang. De plus, cela risque de nécessiter un autre traitement antibiotique dans les semaines suivantes car la bactérie aura repris de la vigueur.

Les antibiotiques non prescrits et non utilisés

Parfois, le médecin ou le pharmacien vous avise que si les symptômes ne se sont pas améliorés pendant les premières 48 heures après le début de la prise de l’antibiotique, il faudra consulter à nouveau puisqu’il est inefficace. Par conséquent, il en restera une partie inutilisée. Que font certaines personnes avec ce reste de médicament? Lorsqu’elles-même ou une personne de leur entourage sera malade, ils la traiteront avec le reste de cet antibiotique. Mais, encore là, la durée de traitement sera inappropriée ou l’origine de l’infection ne sera pas bactérienne et cela contribuera, encore une fois, à la résistance aux antibiotiques.

Les antibiotiques dans la viande

Les conditions d’élevage des animaux dans des endroits clos et de proximité les rend plus à risque de contracter des infections, nécessitant la prise d’antibiotiques pour prévenir et traiter ces dernières. Or, au fil des ans, les producteurs ont aussi réaliser le potentiel de croissance que les antibiotiques offraient. Ainsi, certains d’entre eux, aussi utilisés pour traiter les humains sont ajoutés quotidiennement dans la nourriture des animaux. Mais, certains résidus de ces substances s’accumulent dans les tissus des bêtes que nous mangeons, nous y exposant aussi, par le fait même. Et les conséquences de tout ça? Elles restent encore inconnues pour la santé humaine, mais pourraient contribuer à la résistance aux antibiotiques. Elles sont cependant indéniables pour les producteurs qui réalisent de gros profit$.

Les produits antibactériens

Les antimicrobiens se retrouvent maintenant dans une quantité croissante de produits utilisés quotidiennement, du savon à mains aux produits d’entretien ménager. En effet, ceux-ci sont destinés à détruire les bactéries créant ainsi un environnement où leur nombre se trouve réduit au minimum. D’une part, pour développer un système immunitaire sain, un enfant DOIT être exposé à certains microbes lors de moments critiques de son développement. Mais, si tout est aseptisé dans son environnement, son système immunitaire ne saura pas faire la différence entre les bonnes et les mauvaises bactéries et sera donc beaucoup moins efficace. D’autre part, l’exposition constante des bactéries à des produits antibactériens leur permettra de modifier leur code génétique afin de survivre à ces produits, les rendant aussi beaucoup plus difficile à détruire avec des antibiotiques lors d’une infection.

L’importance de la résistance aux antibiotiques

Il s’avère vraiment important de prévenir la résistance aux antibiotiques qui atteint des proportions inquiétantes, surtout dans les établissements de santé, car aucune nouvelle classe d’antibiotiques n’a été découverte au cours des 25 dernières années. Ainsi, les bactéries deviennent résistantes rapidement alors que les traitements existants s’avèrent inefficaces et que les recherches progressent beaucoup moins rapidement que le code génétique des bactéries. En fait, si la situation continue à évoluer, on risque de ne plus disposer d’antibiotiques efficaces pour traiter des infections bactériennes courantes. On se retrouvera alors dans une société comme celle avant l’ère des antibiotiques où des infections banales s’avéraient mortelles.

Conseils de prévention

  • Apprenez tôt aux enfants à se laver les mains fréquemment, il s’agit de la meilleure façon de prévenir les infections.
  • Évitez les produits portant la mention « antibactérien ».
  • Lorsque vous consultez un médecin pour un problème de santé, informez-vous sur l’origine de l’infection (virale ou bactérienne) et discutez avec lui de la nécessité du recours à l’antibiotique.
  • Attendez toujours le résultat du prélèvement avant de donner un antibiotique pour un mal de gorge.
  • Terminez toujours le traitement antibiotique qui vous a été prescrit.
  • Dans le cas d’un traitement antibiotique inefficace que vous ne prenez pas complètement, rapportez les doses non utilisées à votre pharmacien qui saura en disposer sans contaminer l’environnement et les cours d’eau.
  • Ne tentez jamais de traiter une infection vous-même avec un reste d’antibiotique, consultez toujours un médecin.
  • Achetez de la viande biologique. Sinon, achetez-la locale et questionnez le producteur quant à l’utilisation des antibiotiques pour leur croissance.

Références :

Bergeron, Lise (2010). Trop d’antibiotiques dans la viande, Protégez-vous, http://www.protegez-vous.ca/sante-et-alimentation/trop-dantibiotiques-dans-la-viande.html [En ligne], page consultée le 2 février 2014.

Consumer Reports magazine (2013). Consumer Reports investigation : Talking turkey, http://www.consumerreports.org/cro/magazine/2013/06/consumer-reports-investigation-talking-turkey/index.htm [En ligne], page consultée le 2 février 2014.

Dionne, Jean-Yves (2010). Des antibiotiques dans la production animale, http://www.jydionne.com/des-antibiotiques-dans-la-production-animale/ [En ligne], page consultée le 2 février 2014.

Organisation mondiale de la santé (2012). La résistance aux antibiotiques, http://www.euro.who.int/fr/health-topics/disease-prevention/antimicrobial-resistance/antibiotic-resistance [En ligne], page consultée le 2 février 2014.

Organisation mondiale de la santé (2012). Résistance aux antibiotiques : une menace croissante, http://www.euro.who.int/fr/health-topics/disease-prevention/antimicrobial-resistance/news/news/2012/11/antibiotic-resistance-a-growing-threat [En ligne], page consultée le 2 février 2014.

Rawstorne, Tom (2013). How drugs pumped into supermarket chichens pose a terrifying threat to our health, http://www.dailymail.co.uk/news/article-2388444/How-drugs-pumped-supermarket-chickens-pose-terrifying-threat-health.html [En ligne], page consultée le 2 février 2014.