par Melanie Demers | 18 Juin 2014 | Alimentation
Mélanie Demers, inf. B.Sc.
Lorsque nous cuisinons, il nous arrive souvent de cuire les aliments d’une certaine façon sans se questionner sur les effets que cela peut occasionner. Mais, quels risques sur notre peut-il y avoir à faire cuire les aliments? Voici les 4 principales erreurs à éviter pour préserver votre santé à long terme.
La présence de composés perfluorés
Il s’agit d’un groupe important de composés manufacturés pour rendre les produits d’usage courant plus résistants aux taches, à la graisse et à l’eau. Ils sont utilisés dans les casseroles et poêlons antiadhésifs. Ils ont été associés à plusieurs types de cancers (reins, prostate, ovaires, testicules), des problèmes de thyroïde, une puberté retardée, une diminution de la fertilité chez les femmes, une ménopause précoce, une réduction du taux de testostérone, une diminution de la réponse immunitaire chez les enfants et un taux de cholestérol élevé.
Pour prévenir l’exposition
- Le meilleur moyen pour prévenir l’exposition aux composés perfluorés dans votre cuisine est de remplacer vos casseroles et poêlons antiadhésifs (téflon) par de l’acier inoxydable ou de la fonte.
- Si vous décidez de continuer à les utiliser, évitez de les laisser surchauffer (au-delà de 230ºC).
- Débarrassez-vous en lorsqu’ils sont abîmés ou qu’ils démontrent des signes d’usure
- Faites toujours fonctionner la hotte aspirante de la cuisinière afin de réduire la quantité de composés perfluorés libérés dans l’air lors de la cuisson.
Acrylamide
L’acrylamide est une substance chimique qui se forme lorsque certains aliments sont cuits ou transformés à haute température. Il s’agit le plus souvent d’aliments d’origine végétale, riches en glucides et faibles en protéines. Par exemple, les croustilles et les frites présentent un degré d’acrylamide particulièrement élevé. Il a été associé à différents types de cancers chez les animaux Pour l’Organisation Mondiale de la santé (OMS), l’exposition à l’acrylamide par les aliments constitue une source potentielle de préoccupation. Cependant, lorsqu’il y a un doute, mieux vaut user de prudence.
Pour réduire l’exposition
Pour réduire l’exposition à l’acrylamide, il convient de varier l’alimentation : fruits, légumes, viandes maigres, poisson, grains entiers et légumineuses. Voici d’autres astuces :
- Évitez de cuire les aliments à base de plantes, principalement les pommes de terre, les grains et le café, à température élevée (friture, torréfaction, cuisson à haute température). Consommez ces aliments crus, bouillis ou cuits à la vapeur.
- Faites tremper dans l’eau les tranches de pommes de terre 15 à 30 minutes avant de les frire aide à réduire la formation d’acrylamide pendant la cuisson.
- Entreposez vos pommes de terre dans un endroit sombre et frais. Évitez le réfrigérateur qui peut faire augmenter leur taux d’acrylamide pendant la cuisson.
- Lors de la cuisson, faites légèrement dorer l’aliment (pomme de terre, pain, etc.) plutôt que le brunir. Cela aide aussi à diminuer la présence d’acrylamide.
Amines hétérocycliques
Les amines hétérocycliques (AH) résultent de la combustion incomplète de matière organique et sont générées lorsque des combustibles fossiles ou de la végétation sont brûlés. La viande et les produits animaux, surtout ceux grillés à haute température ou cuits sur une longue période, s’avèrent une importante source d’exposition. La quantité de AH générée dépend de la sorte de viande, de sa qualité, son pH, son contenu en eau, des acides aminés libres et de la créatine, en plus des conditions de cuisson comme la température, le temps et l’équipement utilisé. Elles ont été associées à plusieurs types de cancers : sein, côlon, pancréas, estomac, poumons, prostate. Elles auraient même une implication dans la maladie de Parkinson et d’autres maladies neurologiques.
Pour réduire l’exposition
Pour diminuer la quantité de AH dans vos aliments, voici quelques astuces :
- Utilisez une chaleur modérée lors des grillades, de la cuisson à la poêle ou sur le barbecue.
- Réduisez le temps de cuisson en utilisant de plus petits morceaux.
- Faites mariner votre viande.
- Utilisez des viandes maigres et enlevez-y le gras visible avant de la griller.
- Retirez les parties carbonisées avant de servir la viande.
- Utilisez plus souvent des méthode de cuisson à chaleur humide comme les ragoûts et la mijoteuse.
La cuisson au four micro-ondes
Les micro-ondes constituent une forme d’énergie électromagnétique. Elles interagissent avec les molécules dans la nourriture en y changeant la polarité (de positif à négatif) plusieurs millions de fois chaque seconde. Cela entraîne la production de molécules nouvelles reconnues cancérigènes ou la transformation des molécules présentes dans l’aliment en composés cancérigènes. De plus, la cuisson par micro-ondes affaiblit le système immunitaire et diminue la valeur nutritionnelle des aliments.
Pour éviter l’exposition
Le meilleur moyen d’éviter l’exposition aux micro-ondes demeure de vous débarrasser de votre four micro-ondes! De plus,
- Planifiez et préparez vos repas à l’avance. Ainsi, vous pourrez faire décongeler à l’avance ce dont vous aurez besoin pour le repas suivant.
- Pour réchauffer les restes, utilisez un four grille-pain à basse température ou un four à convection.
Références :
Adams, Mike (2007). Microwave ovens destroy the nutritional value of your food, http://www.naturalnews.com/021966_microwaves_microwave_ovens.html [En ligne], page consultée le 17 juin 2014.
Adams, Mike (2013). Why cooking with a microwave destroys cancer-fighting nutrients in food and promotes nutritional deficiencies, http://www.naturalnews.com/039404_microwave_ovens_vitamins_nutrients.html [En ligne], page consultée le 17 juin 2014.
Canadian Beef (2013). Is beef healthy to eat?, http://www.beefinfo.org/?ID=11&ArticleID=27&SecID=6 [En ligne], page consultée le 17 juin 2014.
Farhadian, A. et al. (2012). Effects of marinating on the formation of polycyclic aromatic hydrocarbons (benzo[a]pyrene, benso[b]fluranthene and fluoranthene) in grilled beef meat, Food control, 28, 420-425.
FDA U.S. Food and Drug Administration (2008). Acrylamide: Information on Diet, Food Storage, and Food Preparation, http://www.fda.gov/Food/FoodborneIllnessContaminants/ChemicalContaminants/ucm151000.htm [En ligne], page consultée le 17 juin 2014.
Field, J. (2013). Highly Fluronited Chemicals (Fluorochemicals), Webinaire présenté le 22 octobre 2013 par le Green Science Policy Institute. Disponible au http://www.sixclasses.org/fluorinated-chemicals/ [En ligne].
Green Science Policy Institute (2013). Chemical Classes of Concern:
I. Highly Fluorinated Chemicals. Disponible au http://www.sixclasses.org/fluorinated-chemicals/ [En ligne].
National Institute of Environmental Health Science (2014). Perfluorinated Chemicals (PFCs). Disponible au http://www.niehs.nih.gov/health/materials/index.cfm [En ligne].
National Toxicology Program (2013). Acrylamide. Disponible au http://www.niehs.nih.gov/health/materials/index.cfm [En ligne].
Santé Canada (2013). Aliments et nutrition: Acrylamide et nutrition, http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/securit/chem-chim/food-aliment/acrylamide/acrylamide_and_food-acrylamide_et_aliment-fra.php [En ligne], page consultée le 17 juin 2014.
Smith, J.S. et al. (2008). Effect of marinades on the formation of heterocyclic amines in grilled beef steaks, Journal of food science, Vol. 73, novembre 2008.
par Melanie Demers | 10 Mar 2014 | Alimentation, Environnement, Santé des enfants
Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.
Qu’est-ce que le bisphénol A?
Le bisphénol A (BPA) est une substances chimique industrielle utilisée dans la fabrication du polycarbonate (identifié par le chiffre 7 dans le symbole de recyclage), un plastique clair, rigide et résistant trouvé dans une grande variété de produits de consommation, incluant les contenants alimentaires. Il sert aussi à la fabrication de résines époxy utilisées dans les adhésifs industriels et les recouvrements de haute performance qu’on retrouve dans la plupart des aliments et boissons en conserve, afin d’éviter la corrosion du métal.
Pourquoi s’en préoccuper?
Le problème avec le BPA est qu’il migre dans la nourriture contenue dans les conserves. Par ailleurs, cette substance est un œstrogène synthétique qui peut perturber la façon dont les hormones transportent les messages dans le corps et ce, en très petite quantité. Le BPA a été relié à différents problèmes de santé : infertilité, cancer du sein et du système reproducteur, diminution du nombre de spermatozoïdes, avortements spontanés, obésité, diabète, maladies cardiaques, puberté précoce, changements comportementaux chez les enfants.
Une étude effectuée par le U.S. Centers for Disease Control and Prevention a relevé la présence de BPA dans l’urine de 93% des Américains de 6 ans et plus. Les adolescents avaient des taux plus élevés que ceux des adultes et les jeunes enfants atteignaient les plus hauts niveaux. Le plus alarmant est que ces derniers sont en plein développement, que leurs organes sont immatures et qu’ils en absorbent proportionnellement plus que les adultes. De plus, il suffit de consommer une soupe en conserve par jour pendant 5 jours pour que la quantité de BPA dans l’urine augmente de 1000%!
L’exposition prénatale au BPA
Pendant les 11 premières semaines de gestation, temps pendant lequel plusieurs femmes ne savent pas encore qu’elles sont enceintes, les organes du fœtus et ses systèmes de communications internes se développent rapidement et s’avèrent très sensibles aux facteurs externes. De plus, le développement du fœtus, tout au long de la grossesse, s’avère très sensible aux fluctuations du taux d’œstrogènes ou des substances agissant comme tels.
Même si la mère métabolise partiellement le BPA avant qu’il n’ atteigne le fœtus, plusieurs évidences indiquent qu’il y est tout de même exposé, la barrière placentaire ne le protégeant pas des ces expositions. D’ailleurs, une étude a même démontré des taux plus élevés de BPA dans le placenta et le fœtus que dans le sang maternel. Ainsi, il est possible de penser que le fœtus est continuellement exposé au BPA tout au long de la grossesse. Cette substance a également été détectée dans le cordon ombilical de 90% des bébés à la naissance. Bien entendu, ces expositions peuvent avoir des conséquences plus tard dans la vie. Fait à noter : l’utilisation de BPA dans les biberons et tasses pour enfants est interdite au Canada.
Conseils de prévention
- Éviter la nourriture en conserve, particulièrement pour les femmes enceintes pendant le premier trimestre et pour celles qui veulent le devenir.
- Limiter la consommation d’aliments en conserve en tout temps.
- Choisir des conserves indiquées « sans BPA ».
- Choisir des fruits et légumes frais ou congelés.
- Privilégier l’achat d’aliments dans des contenants en verre.
- Privilégier l’achat de formules lactées pour bébé en poudre, car l’emballage contient moins de BPA.
Références :
Breast Cancer Fund (2013). Disrupted Development: The Dangers of Prenatal BPA Exposure, 20 pages, disponible au http://www.breastcancerfund.org/big-picture-solutions/make-our-products-safe/cans-not-cancer/disrupted-development-prenatal-bpa-exposure.html
Carwile, J. et al. (2011). Canned Soup Consumption and urinary Bisphenol A: A Randomized Crossover Trial, JAMA, http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=201917&resultClick=3 [En ligne], page consultée le 9 mars 2014.
Environmental Working Group (2013). Guide to BPA, http://www.ewg.org/bpa/ [En ligne], page consultée le 9 mars 2014.
National Workgroup for Safe Markets (2010). No Silver Lining: An Investigation into Bisphenol A in Canned Foods, 24 pages, disponible au http://environmentaldefence.ca/reports/no-silver-lining-investigation-bpa-canned-foods
par Melanie Demers | 19 Sep 2013 | Alimentation, Santé des enfants
Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.
Les colorants alimentaires sont des additifs faisant partie de notre vie quotidienne. Ils sont ajoutés à tout et pour tout. Saviez-vous qu’un enfant peut consommer jusqu’à 100 additifs par jour? Parmi ceux-ci, les colorants alimentaires tiennent une place importante.
Que sont les colorants alimentaires?
Un colorant est une teinture, un pigment ou une substance qui, lorsqu’elle est ajoutée à un aliment, un médicament, un cosmétique ou sur le corps humain est capable de lui conférer une couleur.
Les colorants alimentaires sont utilisés pour compenser la perte de couleur due à l’exposition à la lumière, à l’air, à l’humidité et aux variations de température. Ils servent aussi à renforcer les couleurs naturelles et à ajouter de la couleur à des aliments qui, dans le cas contraire, n’auraient pas de couleur ou une couleur différente.
Il existe 2 sortes de colorants : les naturels et les synthétiques. Les premiers proviennent de substances issues du règne animal, végétal ou minéral. Cependant, ils sont dispendieux et peuvent légèrement changer le goût des aliments. Quant aux colorants synthétiques, ils sont, pour la plupart, dérivés du pétrole. Ils sont largement utilisés à cause de leur coloration intense et uniforme, leur coût beaucoup moins élevé et leur grande variété de nuances possibles.
Où retrouve-t-on ces colorants?
Les colorants alimentaires se retrouvent dans plusieurs aliments comme les bonbons, les gommes à mâcher, les aliments industriels, les vinaigrettes, les sauces, les repas préparés, la margarine, le fromage, les boissons fruitées, les confitures, les gélatines, les poudings, les yogourts, les suppléments vitaminiques, les garnitures de tartes, les aliments destinés aux enfants et bien d’autres.
Quels sont leurs effets sur la santé de nos enfants?
Certains scientifiques se questionnent depuis longtemps quant aux effets des colorants alimentaires et d’autres additifs sur la santé. En effet, durant les 3 dernières décennies, plusieurs études ont conclu que de faibles doses de colorants synthétiques ajoutés aux aliments pouvaient provoquer l’hyperactivité et d’autres problèmes comportementaux chez les enfants.
Une étude publiée en 2007 a démontré que l’hyperactivité était empirée chez les enfants qui avaient consommé des aliments contenant 6 colorants suspects et du benzoate de sodium, un préservatif. L’hyperactivité consiste en un comportement surexcité, impulsif et inattentif dont l’intensité varie dans la population. Cependant, dans cette étude, les effets n’étaient pas seulement vus chez les enfants diagnostiqués avec un déficit de l’attention avec hyperactivité, mais aussi parmi les autres enfants. Les auteurs ont donc conclu que l’hyperactivité déclenchée par ces additifs alimentaires pouvait détériorer le potentiel d’apprentissage des enfants à l’école.
Suite à cette étude, le Gouvernement britannique a pris la décision de bannir l’utilisation de ces additifs alimentaires. Les compagnies, quant à elles, ont retiré les colorants synthétiques des aliments au Royaume-Uni et continuent de les utiliser ailleurs.
Pour les gouvernements, les études sur les colorants synthétiques n’ont pas démontré assez de preuves concluantes pour que ces substances soient bannies. Cependant, même si les résultats des ces études ne sont pas unanimes, ils sont suffisamment évocateurs pour user de prudence avec ces colorants synthétiques.
Le cancer
Des substances cancérigènes contaminent les colorants synthétiques et pour les enfants, l’exposition s’avère beaucoup plus importante que celle des adultes, car ils en consomment plus par unité de poids corporel. D’ailleurs, des chercheurs ont trouvé des carcinogènes dans des boissons gazeuses et des bonbons. Ce qu’il faut aussi considérer concerne l’effet cumulatif de ces colorants, car ils sont souvent combinés pour donner des teintes particulières.
Conseils pour protéger les enfants
- Observez votre enfant. S’il devient toujours surexcité après avoir consommé un type d’aliment, veillez à éliminer ce dernier.
- Lisez les étiquettes. Le terme colorant peut tout aussi bien représenter un colorant synthétique ou naturel.
- Mangez des aliments complets et naturels : fruits, légumes, grains entiers, produits laitiers, protéines
- Cuisinez. Moins il y a d’aliments industriel dans l’assiette de votre enfant, mieux il se portera et ses parents aussi.
- Discutez avec les gens gravitant autour de votre enfant (enseignant, éducatrice, famille) afin de vérifier s’ils voient des changements dans son comportement.
Références :
Gouget, Corinne (2009). Danger additifs alimentaires: Le guide indispensable pour ne plus vous empoisonner, Éditions Chariot d’Or, Paris, 9e édition, 154 pages.
Institute for agriculture and trade policy (IATP), (2009). Smart Guide to food dyes: Buying foods that can help learning, http://www.iatp.org/documents/smart-guide-to-food-dyes-buying-foods-that-can-help-learning [En ligne], page consultée le 15 septembre 2013.
International Food Information Council (IFIC) Foundation et US Food and Drup Administration (FDA), (2010). Food ingredients & colors http://www.fda.gov/Food/IngredientsPackagingLabeling/FoodAdditivesIngredients/ucm094211.htm [En ligne], page consultée le 15 septembre 2013.
Autorité européenne de sécurité des aliments (efsa). Colorants alimentaires http://www.efsa.europa.eu/fr/topics/topic/foodcolours.htm [En ligne], page consultée le 18 septembre 2013.
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