par Melanie Demers | 18 Mar 2014 | Santé des enfants
Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.
Votre enfant est craintif à l’idée d’aller rencontrer le dentiste? Vous tentez de le rassurer, mais en vain. En fait, vous avez peut-être, vous aussi, cette petite crainte ancrée au fond de vous. Est-elle fondée? Quelles questions devez-vous poser à votre dentiste?
Le fluor
Le fluor n’existe pas à l’état pur dans la nature. Il se présente toujours sous forme de composés, c’est pourquoi on parle alors de fluorures. Il en existe 2 principales formes: le silicofluorure de sodium et l’acide hexafluorosilicique. On les retrouve surtout dans l’eau (fluorée), les dentifrices et celui appliqué directement sur les dents au cabinet du dentiste. Cependant, cela ne ressemble pas du tout au fluor présent naturellement dans notre corps. En fait, il s’agit d’un rejet de l’industrie des fertilisants.
Les risques pour la santé
Tout d’abord, la consommation élevée de fluor par les enfants peut mener à l’apparition de fluorose dentaire. Cette dernière se caractérise par un changement dans la minéralisation des tissus durs de la dents causé par l’ingestion à long terme de fluor. Cela se produit pendant la période de développement des dents, avant leur éruption, principalement pendant les 8 premières années de vie. Elle se caractérise par des taches blanches sur les dents qui peuvent devenir teintées jaunes ou brunes.
Une étude de l’Université Harvard, aux États-Unis, suggère que les fluorures pourraient être neurotoxiques en affectant le développement du cerveau à des expositions beaucoup plus faibles que celles causant le toxicité chez les adultes, diminuant ainsi le quotient intellectuel des enfants. D’autres problèmes de santé ont aussi été reliés à l’excès de fluor : vieillissement prématuré, démangeaisons de la peau, acné, problèmes gastro-intestinaux, ostéoporose, diminution de l’efficacité du systèmes immunitaire et bien d’autres.
Le mercure
L’Organisation mondiale de la Santé a reconnu les risques associés au mercure contenu dans les amalgames dentaires (plombages) de même que sa neurotoxicité sur le cerveau en développement des enfants. En fait, les amalgames dentaires sont constitués de 4 métaux : l’argent, le cuivre, l’étain et le mercure qui les lie ensemble. Le mercure d’origine dentaire pose aussi un risque important pour l’environnement, car il s’accumule dans les poissons et se retrouve par le fait même, dans notre assiette.
Les risques pour la santé
Des études ont associé le mercure à plusieurs maladies comme les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, la sclérose en plaques, les maladies mentales, les problèmes cardiaques. De même, dans le cas de la sclérose en plaques, il semblerait que chaque amalgame ajouté augmente le risque de tomber malade de 24%! Il a aussi été démontré que le nombre d’amalgames dans la bouche d’une mère et la quantité de mercure dans le cerveau de son enfant sont étroitement liés.
Lorsqu’il y a présence d’amalgames dans la bouche, le mercure est libéré à chaque fois que la personne mange, boit et se brosse les dents. Les symptômes associés à la toxicité du mercure incluent des maux de tête, des vertiges, de l’anxiété, la dépression, la déminéralisation, la fatigue, l’asthme, des pertes de mémoire, la suppression du système immunitaire, des maladies autoimmunes, des problèmes de peau, des convulsions et plusieurs autres problèmes d’ordre neurologique.
Le bisphénol A
Le bisphénol A (BPA) est utilisé comme agent liant dans les scellants dentaires de même que dans les composites (plombages blancs). Il s’agit d’œstrogènes synthétiques susceptibles de perturber la façon dont les hormones transportent leurs messages dans le corps et ce, même en très petite quantité.
Les risques pour la santé
Le BPA a été lié au cancer alors que le cancer de la bouche augmente de 20% par année. De plus, il a été associé à une variété de problèmes de santé : infertilité, cancers du sein et du système reproducteur, obésité, diabète, puberté précoce, changements comportementaux chez les enfants et maladies cardiaques. En fait, il s’agit d’une substance très présente dans notre environnement puisqu’il a été détecté chez 90% des nouveaux-nés et chez 93% des Américains.
Conseils de prévention
- Prenez le temps de bien choisir votre dentiste. Discutez avec lui de vos préoccupations et si les réponses ne vous satisfont pas, consultez-en un autre.
- Commencez tôt à démontrer à vos enfants à avoir une bonne hygiène buccale, l’important étant de bien déloger les particules de nourriture.
- Utilisez la soie dentaire chaque jour.
- Diminuez la quantité de sucre consommée par vos enfants. Le sucre acidifie le corps et pour compenser, celui-ci va puiser du calcium dans les os et les dents, ce qui cause la carie dentaire.
- Évitez les amalgames dentaires contenant du mercure.
- Discutez, avec votre dentiste, des risques liés aux fluorures, particulièrement si l’eau de votre ville est fluorée.
- Avant de laisser vos enfants utiliser du dentifrice fluoré, assurez-vous qu’ils ne l’avaleront pas et mettez-en une quantité de la grosseur d’un grain de riz sur la brosse à dents.
- Avant l’application d’un scellant dentaire ou l’obturation à l’aide d’un composite, vérifiez s’il y a présence de BPA comme agent liant. Il en existe d’autres dont l’agent liant pouvant être utilisé est l’acétone ou un autre alcool.
- Si vous ou vos enfants avez déjà des amalgames au mercure :
- Évitez les aliments acides qui favorisent la libération de ce dernier.
- Consommez de l’ail et de la coriandre qui aident le corps à éliminer le mercure.
Références :
Beltrán-Aguilar, E.D. et al. (2010). Prevalence and Severity of Dental Fluorosis in the United States, 1999-2004, NCHS, 8 pages.
Blankoff, R. (2013). Une loi pour en finir avec le mercure dentaire: état des lieux et propositions, http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Nouvelles/Fiche.aspx?doc=loi-pour-en-finir-avec-le-mercure-dentaire [En ligne], page consultée le 16 mars 2014.
Cancer Schmancer Movement (2012). 12 hormone-altering Chemicals and How to Avoid Them, http://www.cancerschmancer.org/cheatsheet/dirty-dozen-chemicals-you-need-know [En ligne], page consultée le 16 mars 2014.
Choi, A.L. et al. (2012). Developmental Fluoride Neurotoxicity : A Systematic Review and Meta-analysis, Environmental Health Perspectives, 120 (10), 1362-1368.
Environmental Working Group (2013). Guide to BPA, http://www.ewg.org/bpa/ [En ligne], page consultée le 9 mars 2014.
Geering-Kline, A. (2012). Eco-Friendly Dentistry, Q & A with Dr. Namrata Patel, http://generationgreen.org/2012/12/eco-friendly-dentistry-qa-with-dr-namrata-patel/ [En ligne], page consultée le 16 mars 2014.
Goldstein, M. (2014). Avoiding your dentist can save your life, http://www.naturalnews.com/043852_mercury_poisoning_american_dentistry_amalgam_fillings.html [En ligne], page consultée le 16 mars 2014.
Grandjean, P. et Landrigan, P.J. (2014). Neurobehavioural effects of developmental toxicity, Lancet Neurology, 13 : 330-338.
Mercola, Dr Joseph (2013). Harvard Study Confirms Fluoride Reduces Children’s IQ, http://www.huffingtonpost.com/dr-mercola/fluoride_b_2479833.html [En ligne], page consultée le 16 mars 2014.
World Health Organization (2010). Future Use of Materials for Dental Restoration, http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0CC0QFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.who.int%2Foral_health%2Fpublications%2Fdental_material_2011.pdf&ei=uZzuUN2HAujI0AXNvoDADA&usg=AFQjCNGXCRSKekWgoo97AM0rxItg8hTstQ&sig2=Qe2UPU3iGH1vf3fE6PS51Q&bvm=bv.1357700187,d.d2k [En ligne], page consultée le 16 mars 2014.
par Melanie Demers | 10 Mar 2014 | Alimentation, Environnement, Santé des enfants
Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.
Qu’est-ce que le bisphénol A?
Le bisphénol A (BPA) est une substances chimique industrielle utilisée dans la fabrication du polycarbonate (identifié par le chiffre 7 dans le symbole de recyclage), un plastique clair, rigide et résistant trouvé dans une grande variété de produits de consommation, incluant les contenants alimentaires. Il sert aussi à la fabrication de résines époxy utilisées dans les adhésifs industriels et les recouvrements de haute performance qu’on retrouve dans la plupart des aliments et boissons en conserve, afin d’éviter la corrosion du métal.
Pourquoi s’en préoccuper?
Le problème avec le BPA est qu’il migre dans la nourriture contenue dans les conserves. Par ailleurs, cette substance est un œstrogène synthétique qui peut perturber la façon dont les hormones transportent les messages dans le corps et ce, en très petite quantité. Le BPA a été relié à différents problèmes de santé : infertilité, cancer du sein et du système reproducteur, diminution du nombre de spermatozoïdes, avortements spontanés, obésité, diabète, maladies cardiaques, puberté précoce, changements comportementaux chez les enfants.
Une étude effectuée par le U.S. Centers for Disease Control and Prevention a relevé la présence de BPA dans l’urine de 93% des Américains de 6 ans et plus. Les adolescents avaient des taux plus élevés que ceux des adultes et les jeunes enfants atteignaient les plus hauts niveaux. Le plus alarmant est que ces derniers sont en plein développement, que leurs organes sont immatures et qu’ils en absorbent proportionnellement plus que les adultes. De plus, il suffit de consommer une soupe en conserve par jour pendant 5 jours pour que la quantité de BPA dans l’urine augmente de 1000%!
L’exposition prénatale au BPA
Pendant les 11 premières semaines de gestation, temps pendant lequel plusieurs femmes ne savent pas encore qu’elles sont enceintes, les organes du fœtus et ses systèmes de communications internes se développent rapidement et s’avèrent très sensibles aux facteurs externes. De plus, le développement du fœtus, tout au long de la grossesse, s’avère très sensible aux fluctuations du taux d’œstrogènes ou des substances agissant comme tels.
Même si la mère métabolise partiellement le BPA avant qu’il n’ atteigne le fœtus, plusieurs évidences indiquent qu’il y est tout de même exposé, la barrière placentaire ne le protégeant pas des ces expositions. D’ailleurs, une étude a même démontré des taux plus élevés de BPA dans le placenta et le fœtus que dans le sang maternel. Ainsi, il est possible de penser que le fœtus est continuellement exposé au BPA tout au long de la grossesse. Cette substance a également été détectée dans le cordon ombilical de 90% des bébés à la naissance. Bien entendu, ces expositions peuvent avoir des conséquences plus tard dans la vie. Fait à noter : l’utilisation de BPA dans les biberons et tasses pour enfants est interdite au Canada.
Conseils de prévention
- Éviter la nourriture en conserve, particulièrement pour les femmes enceintes pendant le premier trimestre et pour celles qui veulent le devenir.
- Limiter la consommation d’aliments en conserve en tout temps.
- Choisir des conserves indiquées « sans BPA ».
- Choisir des fruits et légumes frais ou congelés.
- Privilégier l’achat d’aliments dans des contenants en verre.
- Privilégier l’achat de formules lactées pour bébé en poudre, car l’emballage contient moins de BPA.
Références :
Breast Cancer Fund (2013). Disrupted Development: The Dangers of Prenatal BPA Exposure, 20 pages, disponible au http://www.breastcancerfund.org/big-picture-solutions/make-our-products-safe/cans-not-cancer/disrupted-development-prenatal-bpa-exposure.html
Carwile, J. et al. (2011). Canned Soup Consumption and urinary Bisphenol A: A Randomized Crossover Trial, JAMA, http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=201917&resultClick=3 [En ligne], page consultée le 9 mars 2014.
Environmental Working Group (2013). Guide to BPA, http://www.ewg.org/bpa/ [En ligne], page consultée le 9 mars 2014.
National Workgroup for Safe Markets (2010). No Silver Lining: An Investigation into Bisphenol A in Canned Foods, 24 pages, disponible au http://environmentaldefence.ca/reports/no-silver-lining-investigation-bpa-canned-foods
par Melanie Demers | 3 Mar 2014 | Alimentation, Santé des enfants
Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.
Qu’est-ce que des particules de matelas de yoga font dans les pains hamburgers? Cette substance s’appelle l’azodicarbonamide (ADA). Difficile à comprendre mais facile à avaler!
Qu’est-ce que l’azodicarbonamide?
L’ADA est une substance chimique utilisée dans la production de plastique afin de le rendre résistant, léger, spongieux et malléable, comme dans les semelles d’espadrilles et les matelas de gymnastique. Il s’agit aussi d’un additif alimentaire pour la pâte à pain afin de la rendre légère, moelleuse et résiliente et d’un agent de blanchiment pour la farine. On le retrouve principalement dans les pains, les pâtes et les produits de pâtisserie. L’industrie a commencé à utiliser cet agent afin d’allonger la durée de conservation du pain sur les tablettes afin de le garder frais, car le temps, c’est de l’argent.
Pourquoi s’en préoccuper?
Si l’ADA est ajouté à la farine et que celle-ci est utilisée comme ingrédient dans le pain ou un autre produit de pâtisserie, il n’a pas à être dans la liste des ingrédients du produit final. De plus, quand la farine contenant cette substance chimique est cuite, un carcinogène appelé uréthane est formé. En fait, même si les quelques études concluent que les risques de cancer ne sont pas énormes, il s’agit de risques non nécessaires. En effet, une décision prise dans les années 1960 basée sur la science des années 1950 a besoin d’être revue. D’ailleurs, ce n’est pas parce qu’une substance chimique est utilisée depuis 50 ans qu’elle est sécuritaire. Plusieurs chaînes de restaurants comme Starbucks,, Wendy’s, Burger King et Dunkin Donuts l’utilisent de même qu’elle se retrouve dans différentes marques.
Les autres effets sur la santé
En 2003, l’Autorité européenne de sécurité des aliments a réalisé une revue des études portant sur le sujet et a découvert des morts in utero et des fentes palatines sur les fœtus survivants de rates auxquelles on avait donné de hautes doses de semicarbazide (un sous-produit de l’ADA). Des déformations squelettiques de même que des cancers pulmonaires et vasculaires ont aussi été constatés chez les souris femelles (pas les mâles) qui en ont reçues via leur alimentation. Finalement, des malformations du cerveau et des reins, en plus de saignements sont apparus chez des rats injectés avec de hautes doses. Il ne s’agit pas toujours de cancer, mais certaines conditions s’avèrent tout aussi invalidantes. Bien qu’il s’agisse de hautes doses pour les animaux et que celles auxquelles sont exposées l’humain sont considérées faibles, qu’en est-il de l’effet cumulatif à long terme? Nul ne peut le dire pour le moment. Alors, pourquoi prendre le risque?
De plus, cet additif est interdit dans plusieurs pays européens, de même qu’en Australie, il a été relié à l’asthme, à des réactions allergiques et à d’autres problèmes respiratoires.
Conseils de prévention
- Cet additif se retrouve principalement dans les farines raffinées, voilà donc une raison de plus pour consommer des produits à base de grains entiers.
- En février, la chaîne de restaurant Subway a annoncé qu’elle travaillait sur le retrait de l’ADA dans la production de son pain au Canada et aux États-Unis (sa présence étant interdite en Europe). Aucune date butoire n’a été annoncée, donc, restez à l’affût!
- Lorsqu’il s’agit de notre santé ou de celle de nos enfants, rester critiques et s’informer, s’informer et encore s’informer!
Références :
Adams, Mike (2014). Azodicarbonamide yoga mat chemical confirmed in 500+ everyday foods and grocery items, including natural and “healthy” products, Natural News, http://www.naturalnews.com/044092_azodicarbonamide_yoga_mat_chemical_groceries.html [En ligne], page consultée le 1er mars 2014.
Andrews, David and Shannon, Elaine (2014). Nearly 500 ways to make a yoga mat sandwich, Environmental Working Group, http://www.ewg.org/research/nearly-500-ways-make-yoga-mat-sandwich?inlist=Y&utm_source=201403adaemailsuba&utm_medium=email&utm_contentimage&utm_campaign=food [En ligne], page consultée le 3 mars 2014.
Choi, Candice (2014). Subway removing chemical from bread, denies bending to petition pressure, The Associated Press, http://www.thestar.com/business/2014/02/06/subway_removing_chemical_from_bread_denies_bending_to_petition_pressure.html [En ligne] page consultée le 1er mars 2014.
Main, Emily Main (2014). Why is there yoga mat in your bread?, http://www.prevention.com/food/smart-shopping/yoga-mat-material-subway-sandwich-bread [En ligne], page consultée le 2 mars 2014.
World Health Organization (1999). Concise International Chemical Assessment Document 16: Azodicarbonamide, Geneva, 27 pages.
Zlomislic, Dioana (2014). Health Canada’s all-clear on ADA questioned by skeptics, http://www.thestar.com/news/canada/2014/03/01/health_canadas_allclear_on_ada_questioned_by_skeptics.html [En ligne], page consultée le 1er mars 2014.
par Melanie Demers | 24 Fév 2014 | Environnement, Santé des enfants
Mélanie Demers, inf. B.Sc.
Une revue de littérature publiée la semaine dernière, dans une prestigieuse revue médicale britannique, sonne l’alarme quant aux différentes substances chimiques présentes dans l’environnement et leurs effets sur le développement du cerveau et du système nerveux des enfants.
Les auteurs ont ainsi révisé toutes les études scientifiques en lien avec certaines substances chimiques couramment utilisées et leurs effets neurodéveloppementaux chez les enfants.
L’évolution depuis 2006
La même revue avait été réalisée en 2006, où 201 substances étaient connues pour être neurotoxiques chez les humains, 1000 chez les animaux ainsi que plusieurs milliers de produits chimiques industriels et de pesticides n’ayant jamais été testés quant à leur neurotoxicité. Aujourd’hui, la liste a augmenté de 12 pour les substances neurotoxiques chez l’humain. Parmi celles nouvellement identifiées, les pesticides constituent le groupe le plus important.
Pourquoi s’en préoccuper?
Le développement de problèmes neurocomportementaux (au niveau du système nerveux et du comportement) affecte 10 à 15% des toutes les naissances et la prévalence des troubles avec le spectre de l’autisme et du déficit d’attention avec hyperactivité semble augmenter chaque année et ce, à travers le monde. Ces problèmes peuvent avoir de lourdes conséquences : diminution de la qualité de vie, diminution des performances académiques et comportements inappropriés, en plus d’avoir des conséquences importantes sur le bien-être et la productivité de sociétés entières.
Les causes
Actuellement, les causes de tous ces problèmes ne sont que partiellement comprises. En effet, bien que des facteurs génétiques puissent y jouer un rôle (on parle ici de 30 à 40% de tous les cas de problèmes neurodéveloppementaux), ils ne peuvent expliquer, à eux seuls, cette augmentation de cas. En fait, les expositions environnementales y sont fort probablement impliquées et, dans certains cas, interagissent avec certaines prédispositions génétiques.
Le cerveau humain en plein développement s’avère très vulnérable aux expositions chimiques toxiques et y est le plus sensible pendant la grossesse et la petite enfance. En effet, le placenta est incapable d’empêcher le passage d’agents toxiques environnementaux de la mère à la circulation fœtale. D’ailleurs, plus de 200 substances chimiques étrangères ont été détectées dans le cordon ombilical de bébés. De même, pendant la vie fœtale et la petite enfance, les mécanismes de protection du cerveau sont moins développés et donc beaucoup moins efficaces pour empêcher les substances toxiques d’atteindre le système nerveux.
Les principales substances en cause
Le plomb
En ce qui concerne le plomb, les conclusions stipulent qu’aucun niveau d’exposition au plomb n’est sécuritaire. De plus, il semblerait que ses effets neurotoxiques soient permanents. L’exposition au plomb pendant la petite enfance est associée avec une diminution de la performance scolaire et des comportements délinquants, plus tard dans la vie.
Le mercure
La neurotoxicité développementale due au mercure se produit à des niveaux d’exposition beaucoup plus bas que ceux affectant le fonctionnement du cerveau chez l’adulte. D’ailleurs, les effets de faibles expositions prénatales sont toujours détectables à l’âge de 14 ans.
L’arsenic
L’exposition prénatale et postnatale à l’arsenic inorganique présent dans l’eau est associée avec des déficits cognitifs apparents lors de l’entrée à l’école.
L’éthanol
La consommation maternelle d’alcool pendant la grossesse, même en très petite quantité, a été associée à de nombreux effets comportementaux, incluant un quotient intellectuel réduit, une détérioration du jugement social, des comportements de délinquance, des convulsions, d’autres signes neurologiques et des problèmes sensoriels.
Le manganèse
L’exposition au manganèse dans l’eau potable est associée avec une diminution des performances mathématiques chez les enfants d’âge scolaire. De plus, une étude a démontré une forte corrélation entre la concentration de manganèse dans les cheveux et l’hyperactivité.
Le fluor
L’exposition au fluor de l’eau suggère une diminution moyenne de 7 points de quotient intellectuel chez les enfants étudiés.
Les autres substances
D’autres substances ayant des effets neurodéveloppementaux chez l’enfant sont aussi mentionnées. Ainsi, le tétrachloroéthylène ou perchloroéthylène (utilisé pour le nettoyage à sec des tissus) a été associé à des tendances vers des fonctions neurologiques déficientes et une augmentation du risque de maladies psychiatriques. L’exposition prénatale aux pesticides organophosporés a été associée à un périmètre crânien inférieur à la naissance, ce qui indique une croissance du cerveau ralentie in utéro. Les polybromodiphényléthers (PBDE), un apprêt ignifuge, pourraient aussi être neurotoxiques et sont associés avec des déficits neurodéveloppementaux chez les enfants ayant eu une exposition prénatale plus importante à ces composés.
L’exposition in utéro aux phtalates a aussi été associée à des déficits neurodéveloppementaux et à des anomalies comportementales caractérisées par un temps d’attention plus court et des problèmes dans les interactions sociales. Cependant, l’évaluation des effets de cette exposition s’avère difficile, car ils sont rapidement éliminés dans l’urine.
Les conséquences
Étant donné que les fonctions du cerveau se développent par séquences, l’étendue des effets de dommages neurotoxiques précoces peuvent ne devenir apparents qu’à l’âge scolaire ou au-delà. De plus, ils s’avèrent souvent intraitables et permanents. De même, ces effets, documentés pendant l’enfance, l’adolescence et chez le jeune adulte, laissent présager le développement de maladies neurodégénératives plus tard dans la vie. Par exemple, l’exposition accumulée au plomb est associée au déclin cognitif et l’exposition au manganèse, à la maladie de Parkinson.
Conseils de prévention
Malheureusement, nous ne pouvons éviter l’exposition à toutes les substances chimiques toxiques de l’environnement. Cependant, nous pouvons choisir les produits que nous achetons. De plus, il est important de ne pas se fier sur les autres, sur les médecins ou sur le Gouvernement pour prendre en main la santé de nos enfants et de notre famille. Le plus important : S’INFORMER et faire de notre mieux.
Références :
Grandjean, P. et Landrigan P. (2014). Neurobehavioural effects of developmental toxicity, Lancet Neurology, 13 : 330-38.
par Melanie Demers | 16 Fév 2014 | Alimentation, Environnement, Santé des enfants
Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.
On entend de plus en plus parler de la présence d’arsenic dans les aliments, entre autres, dans le riz, le jus de pomme et le poulet. Doit-on s’en inquiéter? Comment expliquer sa présence dans notre alimentation? Voilà des questions qui méritent des réponses.
L’arsenic, un carcinogène
Tout d’abord, l’arsenic est un métal qui se retrouve naturellement dans la croûte terrestre et son niveau dans le sol et dans l’eau varie selon les différences géographiques. Il existe 2 formes d’arsenic : organique et inorganique. C’est surtout la forme inorganique qui cause problème. En effet, il s’agit d’un carcinogène potentiel connu pour l’humain, surtout au niveau de la peau, des poumons et de la vessie. De plus, il augmente les risques de maladies cardiovasculaires, de problèmes immunitaires et de diabète de type 2. Certaines formes organiques sont aussi considérées comme des carcinogènes probables, mais les données sont limitées. En fait, l’Environmental Protection Agency aux États-Unis assume qu’il n’y a actuellement aucun niveau d’exposition sécuritaire pour l’arsenic inorganique.
D’où provient l’arsenic présent dans les aliments?
Soixante-seize pourcent des champs où le riz est actuellement cultivé aux États-Unis l’étaient auparavant pour la culture du coton où l’utilisation des pesticides à base d’arsenic s’avérait fréquente. Ainsi, cela a pollué les sols et contamine encore les plantes qui y poussent. De plus, il faut mentionner que les gènes de certaines sortes de riz capturent plus facilement l’arsenic du sol, ce qui augmente leur degré de contamination. Finalement, certains herbicides à base d’arsenic sont encore utilisés aujourd’hui.
L’arsenic dans le riz
Une étude publiée par Consumer Reports a démontré la présence d’arsenic inorganique dans le riz et dans les produits en contenant, incluant ceux destinés aux enfants comme les céréales. En effet, ces dernières s’avèrent souvent le premier aliment solide des bébés et leur concentration en arsenic était au moins 5 fois plus élevée que dans les autres céréales comme l’avoine, par exemple. Dans cette étude, les taux d’arsenic inorganique était plus élevés dans le riz brun que dans le blanc. De plus, les personnes consommant du riz avaient des niveaux d’arsenic dans l’urine 44% plus élevés que chez ceux qui n’en mangent pas. Finalement, le riz absorbe l’arsenic du sol et de l’eau beaucoup plus efficacement que la plupart des autres plantes.
L’arsenic dans les jus de fruits
Une autre étude de Consumer Reports a aussi relevé la présence d’arsenic dans les jus de fruits. Ceux les plus particulièrement visés : pomme, poire et raisins. Pourquoi? Pour les mêmes raisons qui expliquent la présence de l’arsenic dans le riz. D’autres causent seraient l’utilisation d’herbicides et de fertilisants à base d’arsenic, mais aussi et surtout la pollution créée par l’activité humaine. Pour les jus de fruits, Santé Canada a établi la présence maximale d’arsenic à 0,1 ppm, soit dix fois plus que celle de l’eau potable. Aux États-Unis, aucune limite n’est fixée.
L’arsenic dans le poulet
La présence d’arsenic dans le poulet est principalement due à l’utilisation d’un médicament ajouté régulièrement à l’alimentation. En effet, le « roxarsone » favorise la croissance de la volaille mais traite aussi les parasites intestinaux et donne à la viande sa belle couleur rosée. Le roxarsone est une forme d’arsenic organique censée être moins toxique pour l’humain que la forme inorganique. Cependant, cette dernière peut provenir de la transformation du roxarsone et s’accumuler dans le poulet, rendant le métal toxique disponible pour la consommation humaine. Si les médicaments à base d’arsenic étaient utilisés par tous les producteurs de volaille, l’exposition à l’arsenic inorganique suite à la consommation de poulet augmenterait les risque de cancer du poumon et de la vessie de 3,7 par 100 000 personnes. Les autres sources potentielles concernent la nourriture et l’eau contaminées par les fertilisants.
Conseils de prévention
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des moyens simples de limiter l’exposition à l’arsenic via l’alimentation.
- Limiter la consommation de riz : utiliser d’autres grains comme le quinoa, l’orge, le couscous ou l’avoine.
- Bien rincer le riz avant sa préparation et le cuire dans une grande quantité d’eau.
- Limiter la consommation de produits contenant du sirop de riz comme agent sucrant.
- Introduire les légumes oranges comme la patate douce et la courge comme premiers aliments solides pour les bébés.
- Préférer les céréales d’orge, d’avoine ou mélangées pour les bébés.
- Limiter la consommation de jus de fruits à un maximum de 150 à 250 ml.
- Éviter la consommation de boisson de riz avant l’âge de 5 ans.
- Choisir de la volaille biologique, car les médicaments à base d’arsenic y sont interdits.
Références :
Rangan, Urvashi (2014). Arsenic exposure from food : How it gets there, Why we should care, How to reduce exposure, Webinaire présenté le 14 février 2014 sur healthyfoodaction.org, disponible au http://www.youtube.com/watch?v=lLTDilEiLCQ
Consumer Reports (2012). Arsenic in your food: Our findings show a real need for federal standards for this toxin, http://www.consumerreports.org/cro/magazine/2012/11/arsenic-in-your-food/index.htm [En ligne], page consultée le 16 février 2014.
Consumer Reports (2012). Arsenic in your juice: How much is too much? Federal limits don’t exist, http://www.consumerreports.org/cro/magazine/2012/01/arsenic-in-your-juice/index.htm# [En ligne], page consultée le 16 février 2014.
Leroux, Rémi (2013). Arsenic : faut-il se méfier du jus de pomme?, Protégez-vous, http://www.protegez-vous.ca/sante-et-alimentation/arsenic-faut-il-se-mefier-du-jus-de-pomme.html [En ligne], page consultée le 16 février 2014.
Lunder, S. et Undurraga D. (2012). 10 ways to get arsenic out of your (and your kids’) diet, http://www.mariasfarmcountrykitchen.com/10-ways-to-get-arsenic-out-of-your-and-your-kids-diet/ [En ligne], page consultée le 16 février 2014.
Schmidt, Charles W. (2013). Arsenical Association: Inorganic Arsenic May Accumulate in the Meat of Treated Chickens, Environmental Health Perspectives, 121 (7), p. A-226. Disponible au http://ehp.niehs.nih.gov/121-a226/
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