Le sucre: l’ennemi préféré des enfants
Par Mélanie Demers inf. B.Sc.
L’Halloween, le temps des fêtes, l’anniversaire, les récompenses… Toutes les occasions sont bonnes pour offrir des sucreries aux enfants. Mais, quel est l’effet de tout ce sucre sur leur santé? Est-ce si nocif qu’on nous le dit?
Le sucre raffiné
Dans les années 1800, un Américain consommait environ 5,5 kg de sucre par année. Puis, avec le succès de l’industrie des aliments transformés, vers 1975, la consommation de sucre a bondi de 1000% à 53,5 kg et a continué à augmenter à une moyenne de 69 kg pour chaque personne dans les années 2000.
Le sucre ajouté est défini comme n’importe quel édulcorant calorique contenant une molécule de fructose et qui est ajouté pendant la préparation des aliments. Le sucre raffiné, quant à lui, est complètement dépourvu des minéraux naturellement présents dans la canne à sucre ou la betterave sucrière. D’ailleurs, une sorte de sucre largement ajouté dans la nourriture industrielle est le sirop de maïs à haute teneur en fructose. En effet, il s’avère beaucoup moins dispendieux et ne crée pas de sentiment de satiété, c’est–à-dire que vous n’aurez pas la nausée après en avoir mangé de grandes quantités, contrairement au miel ou au sirop d’érable, par exemple, qui sont des sucres bruts. Ainsi, tous les produits sucrés avec le sirop de maïs s’avèrent peu dispendieux et pour cette raison, font partie du panier d’épicerie de nombreuses familles.
Quels sont ses effets sur la santé?
Tout d’abord, le sucre crée une dépendance car il agit sur le cerveau de façon à encourager des apports subséquents. Ensuite, il acidifie le corps et de là, découle une panoplie d’effets menant à des maladies chroniques. En effet, pour rétablir l’équilibre, le corps utilise le sodium, le potassium et le magnésium de l’alimentation et le calcium des os et des dents. L’excès de sucre affecte éventuellement tous les organes du corps. Initialement, il est emmagasiné dans le foie et comme la capacité de stockage de celui-ci est limitée, le reste est emmagasiné sous forme de gras qu’on retrouve au niveau de l’abdomen, des fesses, des seins et des hanches. Par la suite, lorsque ces endroits sont saturés, le gras est distribué parmi les organes actifs comme le cœur et les reins. Voilà pourquoi de plus en plus de scientifiques croient que le fructose et le sirop de maïs à teneur élevée en fructose sont responsables de l’épidémie d’obésité actuelle, tant chez les enfants que chez les adultes.
De plus, l’excès de sucre épuise les réserves d’insuline produite par le pancréas, menant tout droit au diabète de type 2 chez des gens de plus en plus jeunes et même chez les enfants. Il est associé au syndrome métabolique (obésité, hypertension et diabète), à l’hyperglycémie, à l’hypoglycémie, au reflux gastro-œsophagien, aux maladies cardiovasculaires et à un taux élevé de triglycérides (précurseurs du mauvais cholestérol) dans le sang. Il a aussi tendance à endormir les gens pendant la journée et affecte la mémoire et la capacité de calcul. Encore plus important, le sucre s’avère un véritable « engrais » pour les cellules cancéreuses. Inutile de vous dire que les enfants ne souffriront pas de toutes ces maladies en bas âge. Cependant, cela hypothéquera certainement leur vie pour plus tard et ici, je ne parle pas vers 80 ans, mais plutôt au début de la quarantaine ou avant.
Où le retrouve-t-on?
Le sucre raffiné, le fructose et le sirop de maïs à teneur élevée en fructose se retrouvent partout, dans les aliments industriels. Ces derniers sont très faciles d’accès car ils sont peu dispendieux et très répandus dans les épiceries.
D’ailleurs, une étude réalisée par des étudiants et leur professeur de psychologie du Connecticut College a démontré que les biscuits Oréo, les préférés des Américains, créaient une dépendance semblable à la cocaïne chez les rats. Et ils commençaient eux aussi par manger le centre! En effet, leur recherche supporte l’hypothèse que les aliments à teneur élevée en sucre créent une dépendance. De plus, les biscuits Oréo activent significativement plus de neurones que la cocaïne ou la morphine.
Conseils de prévention
Il ne s’agit pas ici d’éliminer complètement le sucre, mais plutôt de faire des choix éclairés et d’en diminuer sa consommation.
- Lisez les étiquettes. Les mots se terminant par –ose (glucose, fructose, sucrose…), sirop de maïs, sucre sont tous des synonymes de sucre.
- Remplacez les boissons gazeuses et les jus de fruits par de l’eau ou des jus de légumes fraîchement pressés. Ajouter un peu de citron à l’eau pour lui donner une saveur.
- Ajoutez des fruits à des céréales de grains entiers naturelles et sans sucre.
- Remplacez les pâtisseries achetées à l’épicerie par des desserts que vous aurez cuisinés vous-mêmes, avec du sucre brut comme le miel ou le sirop d’érable.
- Récompensez les enfants autrement qu’avec des friandises.
Références :
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Nestle, Marion (2007). What to eat, North Point Press, New York, 611 pages.
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