par Melanie Demers | 27 Août 2014 | Environnement, Jouets, Prévention, Santé des enfants
Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.
Ces petits élastiques aux mille et une couleurs que les enfants tressent pour en faire des bracelets, bagues et même des robes ne sont peut-être pas aussi inoffensifs qu’on pourrait le croire!
Des tests échoués
Un commerçant de jouets au Royaume-Uni, soucieux de vendre des articles de la plus haute qualité aux enfants, a fait analyser différentes marques d’élastiques afin de vérifier s’ils respectaient les normes en vigueur. Cependant, les tests, effectués par un laboratoire indépendant, ont démontré la présence de phtalates dépassant jusqu’à 500 fois la limite autorisée dans les jouets. Les coupables : principalement les produits contrefaits, des élastiques vendus à moindre coût ne correspondant pas aux normes de l’industrie, mais tout de même présents en ligne et dans plusieurs magasins. Fait à noter, l’étude a été réalisée au Royaume-Uni, mais tous les élastiques viennent de Chine… On peut donc présumer que nous avons les mêmes au Canada.
Des quoi?
Les phtalates sont des substances chimiques utilisées pour assouplir et augmenter la flexibilité du plastique, particulièrement du polychlorure de vinyle (PVC). En plus, de leur présence dans les jouets, ils s’avèrent largement présents dans notre quotidien : produits de soins personnels, revêtements de plancher, vêtements, emballages alimentaires…
Les risques associés aux phtalates
En 2011, le gouvernement canadien a adopté un règlement limitant la présence de 6 phtalates dans les jouets, emboîtant ainsi le pas à l’Union Européenne et aux États-Unis. Si la décision de légiférer a été prise c’est qu’il existe suffisamment de preuves laissant croire que les phtalates ont un effet non négligeables sur la santé, particulièrement celle des enfants.
En effet, ils sont considérés comme des perturbateurs endocriniens, c’est-à-dire qu’ils interfèrent avec les différentes hormones du corps, principalement les œstrogènes, la testostérone et les hormones thyroïdiennes. Cela amène plusieurs problèmes de santé à long terme : augmentation du risque de cancer; développement anormal du cerveau chez le fœtus, le nouveau-né et le jeune enfant; puberté précoce, infertilité, malformations congénitales du système reproducteur masculin… Bref, les enfants exposés aux phtalates aujourd’hui en subiront les conséquences dans 20 ou 30 ans, mais celles-ci seront bien réelles.
D’ailleurs, il faut rester prudent, un lot d’élastiques contrefaits peut indiquer qu’il répond aux normes même si ce n’est pas véridique. De plus, selon la porte-parole du bureau d’évaluation, Marion Wilson, il y a aussi de fortes chances que les lots authentiques contiennent des quantités similaires de substances chimiques.
Les autres effets sur la santé
Plusieurs réactions allergiques ont aussi été rapportées suite au port de ces élastiques. De plus, ils peuvent agir comme un garrot, comprimant ainsi les petites artères et empêchant le sang de se rendre aux doigts. D’ailleurs, en juin 2014, un jeune garçon s’est endormi avec des élastiques trop serrés et a failli y perdre des doigts.
Les effets sur les animaux
Il y a aussi des risques si votre animal de compagnie ingère ces petits élastiques. Cela peut occasionner une obstruction intestinale, des maux d’estomac et même, une rupture au niveau des intestins. Il est même arrivé qu’un de ces élastiques doive être enlevé chirurgicalement de l’estomac d’un animal.
Et l’environnement, dans tout ça?
Bien entendu, ces petits élastiques ne sont pas biodégradables et on en retrouve un peu partout, tant sur les trottoirs que dans les lieux publics. En effet, ils cassent facilement et les gens ne pensent pas aux conséquences que peut avoir un si petit élastique jeté dans l’environnement. Il faut aussi penser aux autres animaux qui peuvent les ingérer…
Conseils de prévention
Il est certain que la meilleure façon de contrer ces risques est d’inciter vos enfants à faire autre chose pendant leur passe-temps… des bracelets en fil à broder, par exemple, s’ils veulent absolument continuer à confectionner des bracelets!
- Évitez que les enfants en bas de 3 ans jouent avec ces élastiques, ils pourraient les avaler.
- Empêchez vos enfants de porter ce type de bracelets à leur bouche.
- Avisez vos enfants de ne pas jeter ces élastiques dans la nature.
- Assurez-vous que ces élastiques soient garder hors de la portée des animaux domestiques.
Références :
Anderson, N. (2014). Cheaper loom bands ‘’could pose cancer risk’’, http://www.independent.ie/irish-news/health/cheaper-loom-bands-could-pose-cancer-risk-30500068.html [En ligne], page consultée le 22 août 2014.
Butler, K. (2014). Are your Kids’ Rainbow Bracelets Toxic?, http://www.motherjones.com/blue-marble/2014/08/rainbow-loom-bracelets-phthalates-cancer-risk [En ligne], page consultée le 22 août 2014.
Emery, M. (2014). Santé : attention aux Rainbow Loom, http://www.bioaddict.fr/article/sante-attention-aux-rainbow-loom-a4548p1.html [En ligne], page consultée le 22 août 2014.
Leroux, R. (2014). Attention aux contrefaçons des ensembles Rainbow Loom, http://www.protegez-vous.ca/loisirs-et-famille/attention-aux-contrefacons-des-ensembles-rainbow-loom.html[En ligne], page consultée le 22 août 2014.
Villanueva, R. (2014). Rubber loom bands dangerous to pets, http://www.philstar.com/headlines/2014/06/23/1337975/rubber-loom-bands-dangerous-pets [En ligne], page consultée le 22 août 2014.
Worry sparked following new loom band research, http://www.mummypages.ie/worry-sparked-following-new-loom-band-research [En ligne], page consultée le 22 août 2014.
par Melanie Demers | 29 Avr 2014 | Alimentation, Prévention
Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.
Ce que l’on mange est ce qui alimente notre corps, mais c’est aussi ce qui nourrit la maladie et les cellules cancéreuses. Les enfants d’aujourd’hui sont plus malades que ceux de la dernière génération : on parle de cancers infantiles, d’autisme, de troubles envahissants du développement et déficit de l’attention, d’asthme, de malformations congénitales, etc. Il est maintenant temps de se poser la question et d’AGIR pour arrêter ce cycle infernal et, pour une vie en santé, tout commence par l’alimentation.
Les pesticides
Les pesticides ont pour fonction de TUER, qu’ils s’agissent de mauvaises herbes, d’insectes ou de champignons. Ainsi, on peut facilement comprendre que leurs effets peuvent aisément se répercuter sur la santé, étant donné la présence de leurs résidus dans notre assiette, mais aussi dans notre environnement.
Tout d’abord, l’exposition du fœtus aux pesticides pendant la grossesse , même à de très faibles niveaux, peut altérer la structure du cerveau et la sécrétion d’hormones thyroïdiennes (essentielles au bon développement du cerveau). Et, lorsque le cerveau ou le système nerveux est affecté, les répercussions peuvent être grandes et invalidantes chez certains enfants, faisant même des activités quotidiennes un défi perpétuel. De plus, certains cancers, malformations congénitales, une puberté précoce, l’obésité, le diabète et l’asthme sont autant de maladies infantiles ayant été associées à l’exposition aux pesticides.
Ce qui rend les enfants si vulnérables vient du fait que leur peau est plus perméable, que la surface de leur peau par rapport au poids est beaucoup plus grande, de même que la surface relative des poumons pour respirer et l’absorption au niveau gastro-intestinal est aussi plus importante étant donné une moins grande sécrétion d’acide gastrique que chez l’adulte. Alors, que faire pour diminuer l’exposition aux pesticides? Voici quelques pistes de solutions :
- La meilleure solution demeure l’alimentation biologique où les pesticides y sont interdits.
- Augmentez votre consommation de fruits et légumes en favorisant la culture biologique au moins pour les 12 plus contaminés selon l’Environmental Working Group.
- Diminuez votre consommation de viande car les pesticides s’accumulent au fil de la chaîne alimentaire.
- Achetez vos fruits et légumes localement. Cela vous permet souvent de discuter avec les producteurs et de poser vos questions. Sinon, cela vous assure que les pesticides utilisés sont autorisés dans votre région.
- Évitez l’utilisation de pesticides à l’intérieur de la maison, plusieurs recettes naturelles efficaces sont proposées sur Internet.
- Évitez de traiter votre pelouse qui est un magnifique terrain de jeux pour les enfants.
Les organismes génétiquement modifiés (OGM)
Les OGM possèdent un ou plusieurs gènes d’un autre organisme dans le but d’avoir des plantes plus résistantes, une agriculture plus productive, moins d’utilisation de pesticides, etc. Cependant, les effets du transfert de gènes d’une espèce à l’autre n’ont pas été étudiés avant que les gouvernements autorisent la production de ces OGM. Malheureusement, ils sont de plus en plus répandus et, sans l’étiquetage obligatoire des OGM, ils s’avèrent difficiles à éviter. Environ 66% des plantes génétiquement modifiées le sont pour résister à un puissant herbicide, le Roundup de Monsanto. Ainsi, l’utilisation de ces semences va de pair avec l’utilisation intensive de cet herbicide, très dangereux pour la santé et l’environnement.
Ainsi, la majorité des cultures de soya, canola, maïs, betterave à sucre, papaye et coton s’avèrent génétiquement modifiées. Les effets à long terme de la consommation d’OGM sont encore inconnus étant donné que leur apparition dans les champs datent seulement de 1996. Cependant, les effets potentiels ont bien été identifiés. D’abord, les allergies alimentaires sont provoquées par les protéines d’un aliment, lesquelles sont fabriquées par les gènes. Donc, l’introduction de nouveaux gènes amène la synthèse de nouvelles protéines aux effets inconnus. De plus, la culture d’OGM nécessite l’utilisation de grandes quantités de pesticides ayant des effets nocifs sur la santé et l’environnement. Et, encore une fois, ce sont les femmes enceintes et les enfants qui s’avèrent les plus vulnérables. Il est difficile d’éviter la présence d’OGM dans notre assiette. Cependant, certains indices peuvent nous laisser entrevoir leur présence.
- Lisez bien les étiquettes afin d’identifier les produits contenant des dérivés de maïs, de canola, de soya, de betterave à sucre ou de papaye.
- Privilégiez les aliments de culture biologique où la présence d’OGM est interdite.
- Évitez les produits transformés : 70% d’entre eux contiennent des OGM.
- Cuisinez à partir d’aliments frais.
Les antibiotiques
L’utilisation massive d’antibiotiques pour l’élevage des animaux n’est pas sans conséquence. En effet, ils sont ajoutés à la moulée afin d’accélérer la croissance et leur usage est souvent minimisé par les producteurs. Cependant, l’usage répété d’antibiotiques contribuent au phénomène de résistance. En effet, les bactéries s’adaptent très rapidement aux antibiotiques qui les agressent alors qu’aucune nouvelle classe n’a été découverte dans les 25 dernières années. De plus, il n’est pas impossible que des résidus se retrouvent dans la viande consommée par les humains. Les conséquences? Encore inconnues pour le moment… mais la prudence s’impose. Malheureusement, les viandes étiquetées « sans antibiotiques » ne le sont pas forcément puisque cette indication n’est pas régie par la loi. Alors, comment éviter la présence d’antibiotiques dans la viande? Les solutions sont peu nombreuses.
- Achetez de la viande biologique où l’utilisation d’antibiotiques est interdite.
- Achetez votre viande localement et posez des questions aux producteurs.
- Augmentez la consommation de végétaux et diminuez celle de viande.
- Devenez végétarien (si vous ne consommez pas de viande, vous éliminez le risque).
Références :
Bergeron, Lise (2010). Trop d’antibiotiques dans la viande, Protégez-vous, http://www.protegez-vous.ca/sante-et-alimentation/trop-dantibiotiques-dans-la-viande.html [En ligne], page consultée le 2 février 2014.
Consumer Reports magazine (2013). Consumer Reports investigation : Talking turkey, http://www.consumerreports.org/cro/magazine/2013/06/consumer-reports-investigation-talking-turkey/index.htm [En ligne], page consultée le 2 février 2014.
Dionne, Jean-Yves (2010). Des antibiotiques dans la production animale, http://www.jydionne.com/des-antibiotiques-dans-la-production-animale/ [En ligne], page consultée le 2 février 2014.
Environmental Working Group (2014). EWG’s 2014 Shopper’s Guide to Pesticides in Produce, http://www.ewg.org/foodnews/ [En ligne], page consultée le 27 avril 2014.
Schafer, K.S. et al. (2012). A Generation in Jeopardy: How pesticides are undermining our children’s health & intelligence, Oakland, Pesticide Action Network, 44 pages. Disponible au http://www.panna.org/publication/generation-in-jeopardy [En ligne].
Vigilance OGM (2012). Guide OGM 101 : OGM, au Québec, non merci!, 23 pages. Disponible au http://www.vigilanceogm.org/accueil/le-guide-ogm/ [En ligne].
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