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Des fragrances qui polluent l’air et rendent malade

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Vous avez déjà remarqué le terme « fragrance » dans la liste des ingrédients de vos produits de soins personnels, cosmétiques, produits nettoyants, assouplisseurs de tissus, etc.? Savez-vous ce qu’il en est exactement?

Qu’est-ce qu’une fragrance?

Une fragrance est ce qui donne l’odeur aux produits que vous utilisez. En fait, elle est fabriquée à partir d’un mélange d’une ou plusieurs substances chimiques parmi les 3100 que possède l’industrie pour créer des odeurs. Cependant, la composition d’une fragrance reste presque toujours inconnue du consommateur, car les substances chimiques utilisées pour la créer ne sont pas inscrites dans la liste des ingrédients. Celles-ci sont synthétiques, provenant souvent de la pétrochimie ou des essences naturelles. Finalement, le terme fragrance est utilisé de façon très large afin d’éviter d’en dévoiler les secrets.

Les fragrances et la santé

Les allergies

Les fragrances sont maintenant considérées parmi le top 5 des principaux allergènes en Amérique du Nord et en Europe. L’allergie  est une condition où des symptômes physiques sont causés par l’exposition à des ingrédients contenus dans une fragrance. Cependant, le fait que la composition demeure secrète rend l’allergie difficile à diagnostiquer et à traiter. Par exemple, une personne peut être capable d’identifier le produit parfumé causant l’allergie, mais sans l’information sur les ingrédients, il devient extrêmement complexe d’identifier quel ingrédient, dans le produit, cause l’allergie. C’est un peu comme avoir une allergie alimentaire et n’avoir aucune information plus spécifique que « vous êtes allergique à la nourriture ». Une revue clinique des ingrédients contenus dans les fragrances a trouvé qu’au moins 100 d’entre eux sont reconnus causer des allergies.

Les symptômes ressentis lors d’une allergie à un produit contenant des fragrances peuvent inclure : maux de tête, raideur au niveau de la poitrine et wheezing, diarrhée et vomissements chez l’enfant, irritation des muqueuses, diminution de la fonction respiratoire, asthme, congestion nasale, irritation des voies respiratoires, boutons ou plaques rouges, démangeaisons, rougeurs.

Les perturbateurs endocriniens

Plusieurs substances chimiques industrielles, incluant certaines fragrances, peuvent agir comme perturbateurs endocriniens en interférant avec la production, la libération, le transport, le métabolisme et la liaison des hormones à leurs cibles dans le corps. En effet, certains d’entre eux imitent des hormones, comme les œstrogènes, la testostérone et la thyroïde, et envoient de mauvais signaux. L’exposition aux perturbateurs endocriniens a été associée à de nombreux problèmes de santé, incluant une augmentation du risque de cancer (sein et prostate), toxicité au niveau de la reproduction et des effets sur le fœtus en développement, de même que la prédisposition aux maladies métaboliques (problèmes de thyroïde, obésité).

Les perturbateurs de l’hormone thyroïdienne peuvent  avoir un impact sur le taux optimal de cette hormone qui s’avère crucial pour le développement normal et la croissance du cerveau chez le fœtus, le nouveau-né et le jeune enfant.

Ceux qui imitent les œstrogènes peuvent contribuer au cancer du sein, à la puberté précoce et d’autres problèmes reproducteurs communs. Une femme sur 8 recevra le diagnostic de cancer du sein au cours de sa vie et l’effet cumulatif, de même que l’exposition à long terme aux xénoestrogènes, en constitue un facteur de risque.

Les substances chimiques affectant les hormones masculines peuvent être un facteur d’infertilité, laquelle a augmenté de 20% chez les couples américains entre 1995 et 2002. Les perturbateurs endocriniens ont aussi été impliqués dans des malformations congénitales du système reproducteur masculin comme des testicules non descendus et une malformation du pénis appelée hypospadias. L’incidence de ces 2 conditions a aussi augmenté dans les dernières décennies.

Les produits sans fragrance

Les produits sans fragrance ou parfum existent, mais le marché s’avère très limité. Par exemple, les produits pour le soin des cheveux contiennent presque tous des fragrances. En effet, 96% des shampoings, 98% des revitalisants et 97% des produits coiffants en contiennent. D’autres produits de soins personnels en contiennent aussi : 91% des antisudorifiques, 95% des lotions après rasage, 83% des crèmes à mains et 63% des crèmes solaires. Le maquillage n’est pas en reste non plus. On parle ici de baume hydratant, rouge à lèvres, fond de teint, fard à joues et crayon pour les yeux.

Les produits nettoyants constituent une autre source majeure d’exposition aux allergènes des fragrances. En effet, ces dernières semblent être un constituant important pour l’innovation dans l’industrie des produits d’entretien. Ainsi, du savon pour le lave-vaisselle au détergent pour la lessive en passant par les nettoyants tout usage, la plupart de ces produits sont vendus dans une variété de senteurs pour satisfaire le consommateur. Cependant, ces produits sont beaucoup plus faciles à trouver sans fragrance, dans la plupart des catégories et des marques.

Conseils pour diminuer l’exposition

Il s’avère difficile d’éviter les fragrances ou les parfums, mais il existe tout de même des solutions pour en diminuer l’exposition.

  • Choisir des produits sans fragrances ajoutées.
  • Si vous êtes attaché à votre parfum, essayez d’éliminer les autres produits contenant des fragrances et utilisez votre parfum moins souvent.
  • La propreté n’a pas d’odeur. Choisissez des produits nettoyants sans parfum. Vous pouvez aussi les fabriquer vous-même, de nombreux sites internet et livres sont disponibles pour vous aider.
  • Choisissez des détergents à lessive et des assouplissants à tissus sans odeur. Faites sécher vos vêtements à l’extérieur, ils sentiront naturellement bon.
  • Évitez les rafraîchisseur d’air comme Febreeze, ouvrez les fenêtres, l’aération a bien meilleur goût!

Références :

Environmental defence (2012).The manscape : The dirt on toxic ingredients in men’s body care products, Toronto, 28 pages.

Sarantis, H. et al. (2010). Not so sexy : The health risks od secret chemicals in fragrance, Breast cancer fund, Commonweal and Environmental working group, 44 pages.

Hoitsma, A.K. (2013). Secret scents: How hidden fragrance allergens harm public health, Women’s voices for the earth, 28 pages.

Les insectifuges sont-ils efficaces et sécuritaires contre les piqûres d’insectes?

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Les moustiques et autres insectes sont réputés pour transmettre des maladies plus ou moins graves, dont 2 d’entre elles sont plus fréquentes au Canada : la maladie de Lyme et le virus du Nil occidental. Cependant, les produits insectifuges sont-ils efficaces? Et leurs effets sur la santé sont-ils pire que les maladies elles-mêmes?

Qu’est-ce que la maladie de Lyme?

Il s’agit d’une infection causée par une bactérie qui peut se transmettre par la morsure de tiques. Généralement, la plupart des personnes ignorent qu’elles ont été mordues, car la morsure est sans douleur.

Tique à pattes noires

Au Canada, des populations de tiques sont bien établies dans le sud-est du Québec, le sud et l’est de l’Ontario, dans le sud-est du Manitoba et dans certaines régions du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse. Ainsi, plus il y a de tiques dans un endroit, plus il y a de risques qu’elles soient infectées et qu’elles transmettent la maladie aux personnes ou aux animaux. La plupart des cas d’infection chez les humains se produisent entre la fin avril et la mi-juillet.

Principaux endroits au Canada où on retrouve des populations de tiques entre 1990 et 2003.

Quels sont les symptômes?

Les symptômes se développent habituellement en 3 étapes. Le premier signe d’infection correspond généralement à une éruption cutanée (rougeur) de forme circulaire à l’endroit mordu. Elle se retrouve chez environ 70 à 80% des personnes atteintes. Elle se développe entre 3 jours et 1 mois après la morsure et peut durer jusqu’à 8 semaines. Fait à noter : la rougeur n’est pas accompagnée de démangeaisons, de douleur ou d’enflure. Cependant, de la fatigue, des frissons, de la fièvre, des maux de tête, des douleurs articulaires et musculaires ainsi que des ganglions enflés peuvent apparaître.

Si aucun traitement n’est administré, on passe à la phase 2 de la maladie. Elle peut durer plusieurs mois et se caractérise par des problèmes reliés au système nerveux (méningite, inflammation de certains nerfs, …), plusieurs éruptions cutanées, arthrite, palpitations cardiaques, fatigue extrême et faiblesse générale.

En l’absence de traitement, la troisième phase de la maladie peut durer de plusieurs mois à plusieurs années et se caractérise par les mêmes symptômes qu’à la phase 2, mais de façon accentuée.

Le traitement de la maladie de Lyme consiste à administrer des antibiotiques pendant 2 à 4 semaines, et plus ils le sont tôt dans l’évolution de la maladie, meilleurs sont les résultats.

Qu’est-ce que le virus du Nil occidental?

Il s’agit d’une maladie transmise par certains moustiques contaminés. Elle a atteint 5674 Américains en 2012 et la moitié d’entre eux ont présenté des complications comme des méningites, des encéphalites et des paralysies. Les infections par les moustiques porteurs de ce virus se produisent surtout pendant les mois d’été, particulièrement en août.

Cas de virus du Nil au Canada en 2012.

Quels sont les symptômes?

Les principaux symptômes se caractérisent par une fièvre élevée, des maux de tête, des tremblements, des convulsions et des dommages au niveau des nerfs.

Pour les éloigner : Les insectifuges

Aucun insectifuge ne protège à 100% contre les moustiques et les tiques et aucun n’est sécuritaire à 100% pour la santé. Il faut donc utiliser son jugement selon les circonstances, le temps passé à l’extérieur et vérifier si l’endroit ciblé est à risque. Il existe 4 principaux ingrédients actifs pour éloigner ces insectes.

1. Icaridine (1-methylopropylester ou KBR 3023)

Cet ingrédient n’irrite pas la peau et les yeux, ne possède pas une odeur désagréable comme le DEET et ne dissout pas les plastiques. Il s’évapore de la peau plus lentement que le DEET et le IR3535 et est efficace sur des périodes plus longues. Il s’avère aussi efficace que le DEET et éloigne autant les moustiques que les tiques. Il ne possède pas le même profil neurotoxique que le DEET et en représente donc une bonne alternative avec plusieurs de ses avantages et sans ses inconvénients.

  • Une concentration de 5 à 10% fournit une protection pour 1 à 2 heures pouvant aller jusqu’à 4 heures.
  • Une concentration de 20% fournit une protection pour une journée entière.

2. IR3535 (3-[N-Butyl-N-acetyl]-aminopropionic acid, ethyl ester ou Ethyl Butylacetylaminopropionate)

Ce produit peut s’avérer très irritant pour les yeux, mais ne semble pas poser d’autres risques pour la santé. Cependant, comme le DEET, il peut dissoudre ou endommager certains plastiques ou tissus. Il est souvent combiné avec les écrans solaires. Cependant, ces produits sont déconseillés car l’application doit être répétée fréquemment pour la protection contre les rayons du soleil et cela peut amener à une surdose pour l’insectifuge, ce qui peut poser un risque pour la santé.

  • Une concentration de 20% fournit une protection de 8 heures contre les moustiques et entre 6 et 12 heures contres les tiques.

3. DEET (Diethyl Toluamide)

Il est très efficace contre les moustiques et les tiques. Si utilisé correctement, il est considéré comme sécuritaire. Il faut cependant le manipuler avec soin, car il peut irriter les yeux et induire des dommages neurologiques à des concentrations élevées. Les personnes l’utilisant quotidiennement ont rapporté des rougeurs accompagnées de démangeaisons, des vertiges, des difficultés de concentration et des maux de tête. Voici les recommandations de Santé Canada à cet effet :

  • 0 à 6 mois : Ne pas utiliser de DEET.
  • 6 à 24 mois : Utiliser seulement lorsque le risque de piqûres est élevé. Limiter l’application à une par jour et utiliser des produits avec une concentration de 5 à 10% de DEET.
  • 2 à 12 ans : Limiter à 3 applications par jour les produits ayant des concentration de DEET entre 5 et 10%. Éviter l’utilisation prolongée.
  • Population générale : Une concentration d’au plus 30% de DEET est tolérée dans les produits.

4. Huile essentielle d’eucalyptus citronné / PMD

Des études ont démontré que des concentrations de 20 à 26% de PMD sont aussi efficaces que celles entre 15 et 20% de DEET contre les moustiques et les tiques. Il ne faut pas utiliser ce produit chez les enfants en bas de 3 ans. De plus, ce produit est reconnu allergène et peut irriter les poumons. Cependant, il s’agit de l’ingrédient botanique le plus efficace.

  • Une concentration de 30% (19% PMD) offre une protection jusqu’à 6 heures contre les moustiques et les tiques.

5. Les autres répulsifs

Les recherches de l’Environmental Working Group aux États-Unis indiquent que les insectifuges à base de plantes s’avèrent souvent de moins bons choix. Leur efficacité varie énormément et ils agissent habituellement sur une période de temps plus courte. Ces produits contiennent des ingrédients généralement reconnus comme étant allergènes et sont présents à des concentrations nettement plus élevées que dans les produits de soins personnels.

Une autre option à utiliser avec prudence concerne les vêtements traités avec un pesticide : la perméthrine. Cela est efficace dans les régions infestées par les moustiques et les tiques où les risques de transmission de maladies sont très élevés. Par contre, ce produit chimique est beaucoup plus toxique que les insectifuges appliqués sur la peau. Il faut aussi manipuler ces vêtements avec précaution.

Les autres produits comme les chandelles, les bracelets, les huiles essentielles et autres s’avèrent souvent coûteux, toxiques et le plus souvent, inefficaces.

La prévention a bien meilleur goût!

Les insectifuges devraient demeurer le dernier choix étant donné qu’ils contiennent souvent d’autres ingrédients (parabènes, propylène glycol, phtalates et autres) ayant des effets dévastateurs sur la santé. Cependant, il demeure important de se protéger contre les maladies dans les zones à risque. Pour prévenir :

  • Porter des vêtements aux couleurs pastelles.
  • Porter des vêtements à manches longues, à col roulé.
  • Placer les pantalons dans les bas et le chandail dans les pantalons.
  • Porter des souliers fermés.
  • Utiliser des moustiquaires sur les poussettes ou les parcs pour bébés.
  • Utiliser des moustiquaires ou des ventilateurs au-dessus des aires de pique-nique.
  • Éliminer les zones d’eau stagnante
  • Éviter les parfums et les cosmétiques fortement parfumés.
  • Avant d’utiliser un insectifuge, toujours l’essayer sur une petite partie de peau afin de s’assurer qu’il ne cause pas de réactions allergiques.
  • Utiliser les insectifuges selon les directives du fabricant.
  • Lisez les étiquettes de votre insectifuge et vérifier si les ingrédients actifs sont efficaces.

Références :

Agence de la santé publique du Canada, Maladie de Lyme – Fiche de renseignements, www.phac-aspc.gc.ca/id-mi/lyme-fs-fra.php [En ligne], page consultée le 26 juillet 2013.

Agence de la santé publique du Canada, Virus du Nil occidental chez l’humain, Cas cliniques et infections asymptomatiques Canada, 27 octobre 2012.

ConsoGlobe, Les fiches pratiques : Se débarrasser des moustiques, juillet 2011.

ConsoGlobe, Tous les répulsifs anti-moustique, www.consoglobe.com/repulsifs-anti-moustique-3393-cg [En ligne], page consultée le 24 juillet 2013.

Environmental Working Group, EWG’s guide to better bug repellents, Washington, july 2013.

H. Ogden, Ni cholas et al. (2009). The emergence of Lyme disease in Canada, CMAJ, 180 (12).

The Merk manual of diagnosis and therapy, 1999, seventeenth edition, Merck research laboratories, New Jersey, 2833 pages.

Votre crème solaire est-elle pire qu’un coup de soleil?

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Il est habituellement recommandé d’utiliser une crème solaire pour se protéger du soleil lorsqu’on s’y expose entre 10 et 14 heures. Cependant, avec tous les ingrédients et additifs chimiques utilisés, les crèmes solaires apportent-elles un réel bienfait pour la santé?

Les rayons ultraviolets

Il existe 3 types de rayons ultraviolets (UV) provenant du soleil : UVA, UVB et UVC. Les rayons UVB sont ceux qui brûlent la peau (coup de soleil) et qui sont responsables des changements pré-cancéreux au niveau de la peau. Par contre, les rayons UVA causent des dommages beaucoup plus subtils. Ils pénètrent la peau en profondeur, endommagent ses cellules, favorise son vieillissement et cause le cancer de la peau. Quant aux UVC, ils ne contribuent pas au cancer de la peau.

Le cancer de la peau

Deux types de tumeurs sont reliées au cancer de la peau : la tumeur bénigne (sans conséquence) et la tumeur maligne (cancéreuse, appelée mélanome).

Au cours des 35 dernières années, le taux de nouveaux mélanomes a triplé parmi les Américains. De plus, entre 40 et 50% des Américains vivant jusqu’à l’âge de 65 ans seront diagnostiqués pour un de ces types de tumeurs au moins une fois dans leur vie.

Il existe plusieurs facteurs de risque pour l’apparition d’un mélanome : histoire familiale, bronzage artificiel, peau pâle, taches de rousseur, les rayons UV et les coups de soleil. Il s’avère possible d’en contrôler trois : bronzage artificiel, exposition aux rayons UV et les coups de soleil.

Dans la population en général, il y a une forte corrélation entre le risque de mélanome et le nombre de coups de soleil qu’un individu a eu, particulièrement pendant son enfance. De plus, il a été démontré que l’utilisation du bronzage artificiel augmente drastiquement le risque de cancer de la peau, soit de 75% s’il a été utilisé avant l’âge de 30 ans.

Plusieurs facteurs suggèrent qu’une exposition régulière au soleil n’est peut-être pas aussi dommageable que celle intermittente et au rayonnement de forte intensité, c’est-à-dire entre 10 et 14 heures. Paradoxalement, les personnes travaillant à l’extérieur présentent généralement des taux de mélanomes plus bas que celles travaillant à l’intérieur. Cependant, une chose est certaine : les crèmes solaires seules ne réduisent pas le taux de cancer de la peau. En fait, l’action la plus importante qui peut être posée pour réduire le risque de mélanome est d’éviter les coups de soleil et non l’exposition complète au soleil.

Les crèmes solaires, comment ça fonctionne?

Tout d’abord, il est important de ne pas se fier seulement sur la crème solaire pour se protéger du soleil, car cela a été relié à plus de coups de soleil, particulièrement pendant les heures de radiations intenses.

Le facteur de protection solaire (FPS) indiqué sur chaque bouteille de crème solaire indique seulement la protection offerte pour les rayons UVB. Les écrans solaires à « large spectre » sont censés protéger contre les effets des rayons UVA et UVB. Cependant, la protection exacte contre les rayons UVA n’est pas écrite sur les contenants et ce sont eux qui causent les dommages les plus importants.

Les FPS élevé, c’est-à-dire plus de 30, tendent à donner un faux sentiment de sécurité aux utilisateurs. En effet, ils ont tendance à allonger leur période d’exposition au soleil, contrairement à ceux utilisant des crèmes à FPS plus faible. De plus, les recherches indiquent qu’un FPS plus élevé que 30 s’avère plus une technique de marketing, puisque les bienfaits d’un FPS plus élevé restent encore à prouver. Fait intéressant, en Europe, le FPS maximal autorisé est de 50 et en Australie, 30.

Que contiennent les crèmes solaires?

Pour offrir une protection efficace contre les rayons UV, les écrans solaires doivent coller à la peau. Ces ingrédients actifs, qui filtrent les UVA et les UVB, y sont présents en grande concentration. Cependant, ils peuvent causer des effets indésirables : irritation de la peau ou allergie, imitation des œstrogènes ou des dommages à la peau quand le soleil agit sur ces ingrédients.

Plusieurs crèmes solaires contiennent un anti-inflammatoire qui empêche un coup de soleil de se former même si elles sont appliquées après l’exposition. Cependant, en l’absence de douleur, un signe d’avertissement pour un coup de soleil, certains utilisateurs peuvent se sentir faussement protégés des effets des rayons UV alors qu’en fait, ce sont les ingrédients chimiques qui les dupent.

1. Les filtres chimiques

La plupart des produits disponibles utilisent des combinaisons des ingrédients suivants : oxybenzone, avobenzone, octisalate, octocrylène, homosalate et octinoxate. Presque tous, en Amérique du Nord, contiennent l’avobenzone car il est très efficace pour filtrer les UVA. Cependant, celui-ci n’est pas très stable quand il est exposé aux rayons du soleil. Ainsi, d’autres ingrédients chimiques, comme l’oxybenzone, doivent y être ajoutés pour le stabiliser. Plusieurs experts sont d’accord pour dire que l’exposition non intentionnelle et la toxicité de ces ingrédients actifs viennent éroder les bénéfices de ce type de crèmes solaires.

2. Les filtres minéraux

Ces filtres sont à base d’oxyde de zinc ou de dioxyde de titane, habituellement sous formes de nanoparticules. Ceux-ci ne pénètrent pas la peau et sont stables en présence du soleil. Par contre, les gens les aiment habituellement moins, car ils tendent à laisser un film blanc sur la peau, plus ou moins important selon la grosseur des particules. De plus, l’oxyde de zinc offre une excellente protection contre les UVA.

Alors, où est le problème?

Le problème concerne les effets indésirables de certains ingrédients actifs ou de leur combinaison. Ainsi, il s’avère très important de bien lire les étiquettes. Certains ingrédients devraient être évités :

  • L’oxybenzone : Il perturbe les hormones en imitant les œstrogènes féminins, peut causer des réactions allergiques au niveau de la peau et est associé avec l’endométriose chez les femmes.
  • Le PABA (acide para-aminobenzoïque) : Il s’avère surtout relié à des irritations de la peau.
  • Le retinyl palmitate et rétinol, une forme de vitamine A : Il peut accélérer le développement de lésions et de tumeurs au niveau de la peau quand il est appliqué en présence du soleil. Il est ajouté à certaines crèmes solaires par les manufacturiers qui croient qu’il ralentit le vieillissement de la peau. Cela peut être vrai pour les lotions ou les crèmes de nuit qui sont utilisées à l’intérieur, mais c’est tout le contraire pour celles utilisées à l’extérieur. Alors, Mesdames, il serait bien de vérifier vos crèmes de jour afin de ne pas avoir l’effet contraire de ce que vous recherchez.

La meilleure solution : la prévention

La crème solaire idéale, celle qui protège autant des rayons UVA et UVB, ne contient aucun ingrédient nocif pour la santé et qui ne laisse aucun film blanc sur la peau, n’existe pas. Alors, c’est la prévention qui est la plus efficace. Voici quelques conseils :

  • Se couvrir : chapeau, t-shirt et lunettes de soleil constituent la meilleure protection.
  • Ne pas utiliser de crème solaire dans le but de prolonger l’exposition au soleil.
  • Éviter les coups de soleil.
  • Protéger les enfants : Leur peau est plus mince et plus sensible que celle de l’adulte, donc plus à risque de coup de soleil.
  • Si possible, éviter l’exposition lorsque les rayons du soleil sont les plus intenses, soit entre 10 et 14 heures.
  • Choisir une crème solaire avec une bonne protection contre les UVA et un FPS d’au plus 30.
  • Éviter les écrans solaires en vaporisateur contenant un filtre minéral, car les nanoparticules peuvent pénétrer dans les poumons et y causer des dommages.
  • Appliquer généreusement 20 à 30 minutes avant l’exposition et réappliquer après la baignade, une transpiration abondante ou toutes les 80 minutes.
  • Examiner la peau pour de nouveaux grains de beauté au contour irrégulier, qui sont sensibles ou qui grossissent.
  • Vérifier  si votre crème est bien cotée dans la base de données suivante : http://www.ewg.org/2013sunscreen/ Toutes les marques ne s’y retrouvent pas puisqu’il s’agit d’une base de données américaine, mais plusieurs se retrouvent aussi sur le marché canadien.
  • Profitez de l’été et amusez-vous!

Références:

Environmental Working Group, http://www.ewg.org/2013sunscreen/9-surprising-facts-about-sunscreen/ [en ligne], page consultée le 19 juillet 2013.

David Suzuki Foundation, http://www.davidsuzuki.org/what-you-can-do/queen-of-green/faqs/toxics/how-to-choose-a-safe-sunscreen/? [en ligne], page consultée le 19 juillet 2013.

Dr. Alan Greene, http://www.drgreene.com/articles/sunburn/ [en ligne], page consultée le 19 juillet 2013.