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Pourquoi se préoccuper de l’alimentation? – Partie 2

Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Nous avons vu que les résidus de pesticides, la présence d’organismes génétiquement modifiés (OGM) et l’utilisation des antibiotiques dans l’alimentation pouvaient avoir des effets néfastes pour la santé. De quoi faut-il encore se préoccuper?

Les additifs alimentaires

1. Les colorants synthétiques

Un colorant est une teinture, un pigment ou une substance qui, lorsqu’elle est ajoutée à un aliment, un médicament, un cosmétique ou sur le corps humain est capable de lui conférer une couleur. On les utilise pour compenser la perte de couleur due à l’exposition à la lumière, à l’air, à l’humidité et aux variations de température. Ils servent aussi à renforcer les couleurs naturelles et à ajouter de la couleur à des aliments qui, dans le cas contraire, n’auraient pas de couleur ou une couleur différente. Le problème concerne principalement les colorants synthétiques, dérivés du pétrole pour la plupart. En effet, ils sont peu coûteux, leur coloration est intense et uniforme et il en existe une grande variété de nuances. Les colorants synthétiques sont omniprésents dans les aliments : yogourt, céréales, boissons aux fruits, compotes, bonbons, confitures, vinaigrettes, margarine, etc.

Au cours des 30 dernières années, de nombreuses études ont conclu que des petites doses de colorants synthétiques ajoutés aux aliments pouvaient provoquer l’hyperactivité et d’autres problèmes de comportements chez les enfants. D’autres problèmes leur ont aussi été associés : problèmes cognitifs, agressivité, asthme, irritabilité, problèmes de sommeil…Bref, de bonnes raisons pour les prendre au sérieux.

2. Le glutamate monosodique

Le glutamate monosodique (GMS) est un exhausteur de goût, c’est-à-dire qu’il a pour but d’exciter les papilles gustatives des gens qui en consomment et de leur donner l’envie de manger encore plus de l’aliment qui en contient. On le retrouve dans les croustilles, biscuits, assaisonnements, soupes en conserve, repas préparés, etc. En fait, il fait partie intégrante de la plupart des aliments transformés. Le GMS a été associé à l’obésité, la dépression, la désorientation, des dommages aux yeux, la fatigue et des maux de tête. Le problème : sa présence s’avère très difficile à détecter étant donné qu’il se cache sous différents noms dans la liste des ingrédients.

3. Les agents de conservation

Les agents de conservation sont des additifs alimentaires utilisés pour le contrôle des micro-organismes ou pour ralentir l’oxydation des aliments. Ils sont nombreux et on les retrouve pratiquement dans tous les aliments transformés. Leurs noms s’avèrent souvent difficiles à prononcer et leurs effets sont variés : problèmes neurologiques et respiratoires, cancers, allergies, troubles digestifs et bien d’autres.

4. Éviter les additifs alimentaires

Étant donné que les additifs alimentaires sont présents presque partout dans notre alimentation, les façons de les éviter s’avèrent peu nombreuses :

  • Évitez les aliments transformés.
  • Cuisinez à partir d’aliments frais.
  • Lisez les étiquettes attentivement.
  • Si vous ne reconnaissez pas un ingrédient, votre corps ne le reconnaîtra pas non plus.
  • Jardinez avec les enfants, ils apprendront à apprécier le goût naturel des aliments.

Le sucre et autres édulcorants

Le sucre ajouté est défini comme n’importe quel édulcorant calorique contenant une molécule de fructose et qui est ajouté pendant la préparation des aliments. Le sucre raffiné, quant à lui, est complètement dépourvu des minéraux naturellement présents dans la canne à sucre ou la betterave sucrière.

1. Le sirop de glucose-fructose

Un des sucres largement utilisés est le sirop de glucose à haute teneur en fructose ou sirop de maïs. Son utilisation est très répandue étant donné son faible coût et ne crée pas de sentiment de satiété, ce qui permet d’en consommer sans jamais avoir la nausée comme c’est le cas avec le sucre brut comme le miel ou le sirop d’érable. Le sirop de maïs a des effets pervers sur la santé : hypertension, résistance à l’insuline, diabète, obésité, dépendance… Le sucre constitue aussi un important facteur de croissance pour les cellules cancéreuses en plus d’être associé au déclin cognitif.

2. L’aspartame

L’aspartame est un édulcorant synthétique hypocalorique, c’est-à-dire qu’il donne un goût sucré aux aliments sans les calories. On le retrouve dans les boissons gazeuses, la gomme à mâcher, les céréales, les desserts… et surtout dans les produits dits diètes ou zéro calories. Lorsqu’il est métabolisé par le corps, il libère du méthanol qui se transforme en formaldéhyde, une molécule très toxique et cancérigène. Or, les études ont démontré que cette quantité est infime et n’est pas toxique. Cependant, cela demeure une substance toxique qui entre dans notre corps. L’aspartame affecte la mémoire à court terme, peut amener le diabète, la maladie de Parkinson et d’Alzheimer, la fibromyalgie, la fatigue chronique, des maux de tête, des vertiges, etc. Bref, sa consommation n’apporte aucun bienfait.

3. Réduire les aliments sucrés

Le sucre étant omniprésent dans l’alimentation, il s’avère judicieux de choisir son origine.

  • Lisez les étiquettes. Les mots se terminant par –ose (glucose, fructose, sucrose…), sirop de maïs, sucre sont tous des synonymes de sucre.
  • Remplacez les boissons gazeuses et les jus de fruits par de l’eau ou des jus de légumes fraîchement pressés. Ajouter un peu de citron à l’eau pour lui donner une saveur.
  • Ajoutez des fruits à des céréales de grains entiers naturelles et sans sucre.
  • Remplacez les pâtisseries achetées à l’épicerie par des desserts que vous aurez cuisinés vous-mêmes, avec du sucre brut comme le miel ou le sirop d’érable.
  • Récompensez les enfants autrement qu’avec des friandises.
  • Évitez les aliments et boissons « légers », « diètes » ou « zéro calories » qui contiennent souvent de l’aspartame.
  • Cuisinez à partir d’aliments frais et évitez les aliments transformés.

Références :

Bosch, Laurentine, Top 10 food additives to avoid, http://foodmatters.tv/articles-1/top-10-food-additives-to-avoid [En ligne], page consultée le 8 octobre 2013.

Dionne, J-Y (2011). Prudence avec l’aspartame!, http://www.jydionne.com/prudence-avec-l%E2%80%99aspartame/ [En ligne], page consultée le 5 mai 2014.

Gouget, Corinne (2008). Danger additifs alimentaires : Le guide indispensable pour ne plus vous empoisonner, Éditions Chariot d’Or, Paris, 150 pages.

Gouvernement du Canada (2012). Autorisation de mise en marché d’additifs alimentaires comme agents de conservation, http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/reglements/DORS-2012-212/page-1.html#h-1[En ligne], page consultée le 5 mai 2014.

Institute for agriculture and trade policy (IATP), (2009). Smart Guide to food dyes: Buying foods that can help learning, http://www.iatp.org/documents/smart-guide-to-food-dyes-buying-foods-that-can-help-learning [En ligne], page consultée le 15 septembre 2013.

International Food Information Council (IFIC) Foundation et US Food and Drup Administration (FDA), (2010). Food ingredients & colors http://www.fda.gov/Food/IngredientsPackagingLabeling/FoodAdditivesIngredients/ucm094211.htm [En ligne], page consultée le 15 septembre 2013.

Lustig, Robert H. et al. (2012). The toxic truth about sugar, Nature, Vol. 482, 27-29.

Pourquoi se préoccuper de l’alimentation? – Partie 1

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Ce que l’on mange est ce qui alimente notre corps, mais c’est aussi ce qui nourrit la maladie et les cellules cancéreuses. Les enfants d’aujourd’hui sont plus malades que ceux de la dernière génération : on parle de cancers infantiles, d’autisme, de troubles envahissants du développement et déficit de l’attention, d’asthme, de malformations congénitales, etc. Il est maintenant temps de se poser la question et d’AGIR pour arrêter ce cycle infernal et, pour une vie en santé, tout commence par l’alimentation.

Les pesticides

Les pesticides ont pour fonction de TUER, qu’ils s’agissent de mauvaises herbes, d’insectes ou de champignons. Ainsi, on peut facilement comprendre que leurs effets peuvent aisément se répercuter sur la santé, étant donné la présence de leurs résidus dans notre assiette, mais aussi dans notre environnement.

Tout d’abord, l’exposition du fœtus aux pesticides pendant la grossesse , même à de très faibles niveaux, peut altérer la structure du cerveau et la sécrétion d’hormones thyroïdiennes (essentielles au bon développement du cerveau). Et, lorsque le cerveau ou le système nerveux est affecté, les répercussions peuvent être grandes et invalidantes chez certains enfants, faisant même des activités quotidiennes un défi perpétuel. De plus, certains cancers, malformations congénitales, une puberté précoce, l’obésité, le diabète et l’asthme sont autant de maladies infantiles ayant été associées à l’exposition aux pesticides.

Ce qui rend les enfants si vulnérables vient du fait que leur peau est plus perméable, que la surface de leur peau par rapport au poids est beaucoup plus grande, de même que la surface relative des poumons pour respirer et l’absorption au niveau gastro-intestinal est aussi plus importante étant donné une moins grande sécrétion d’acide gastrique que chez l’adulte. Alors, que faire pour diminuer l’exposition aux pesticides? Voici quelques pistes de solutions :

  • La meilleure solution demeure l’alimentation biologique où les pesticides y sont interdits.
  • Augmentez votre consommation de fruits et légumes en favorisant la culture biologique au moins pour les 12 plus contaminés selon l’Environmental Working Group.
  • Diminuez votre consommation de viande car les pesticides s’accumulent au fil de la chaîne alimentaire.
  • Achetez vos fruits et légumes localement. Cela vous permet souvent de discuter avec les producteurs et de poser vos questions. Sinon, cela vous assure que les pesticides utilisés sont autorisés dans votre région.
  • Évitez l’utilisation de pesticides à l’intérieur de la maison, plusieurs recettes naturelles efficaces sont proposées sur Internet.
  • Évitez de traiter votre pelouse qui est un magnifique terrain de jeux pour les enfants.

Les organismes génétiquement modifiés (OGM)

Les OGM possèdent un ou plusieurs gènes d’un autre organisme dans le but d’avoir des plantes plus résistantes, une agriculture plus productive, moins d’utilisation de pesticides, etc. Cependant, les effets du transfert de gènes d’une espèce à l’autre n’ont pas été étudiés avant que les gouvernements autorisent la production de ces OGM. Malheureusement, ils sont de plus en plus répandus et, sans l’étiquetage obligatoire des OGM, ils s’avèrent difficiles à éviter. Environ 66% des plantes génétiquement modifiées le sont pour résister à un puissant herbicide, le Roundup de Monsanto. Ainsi, l’utilisation de ces semences va de pair avec l’utilisation intensive de cet herbicide, très dangereux pour la santé et l’environnement.

Ainsi, la majorité des cultures de soya, canola, maïs, betterave à sucre, papaye et coton s’avèrent génétiquement modifiées. Les effets à long terme de la consommation d’OGM sont encore inconnus étant donné que leur apparition dans les champs datent seulement de 1996. Cependant, les effets potentiels ont bien été identifiés. D’abord, les allergies alimentaires sont provoquées par les protéines d’un aliment, lesquelles sont fabriquées par les gènes. Donc, l’introduction de nouveaux gènes amène la synthèse de nouvelles protéines aux effets inconnus. De plus, la culture d’OGM nécessite l’utilisation de grandes quantités de pesticides ayant des effets nocifs sur la santé et l’environnement. Et, encore une fois, ce sont les femmes enceintes et les enfants qui s’avèrent les plus vulnérables. Il est difficile d’éviter la présence d’OGM dans notre assiette. Cependant, certains indices peuvent nous laisser entrevoir leur présence.

  • Lisez bien les étiquettes afin d’identifier les produits contenant des dérivés de maïs, de canola, de soya, de betterave à sucre ou de papaye.
  • Privilégiez les aliments de culture biologique où la présence d’OGM est interdite.
  • Évitez les produits transformés : 70% d’entre eux contiennent des OGM.
  • Cuisinez à partir d’aliments frais.
  • Informez-vous!

Les antibiotiques

L’utilisation massive d’antibiotiques pour l’élevage des animaux n’est pas sans conséquence. En effet, ils sont ajoutés à la moulée afin d’accélérer la croissance et leur usage est souvent minimisé par les producteurs. Cependant, l’usage répété d’antibiotiques contribuent au phénomène de résistance. En effet, les bactéries s’adaptent très rapidement aux antibiotiques qui les agressent alors qu’aucune nouvelle classe n’a été découverte dans les 25 dernières années. De plus, il n’est pas impossible que des résidus se retrouvent dans la viande consommée par les humains. Les conséquences? Encore inconnues pour le moment… mais la prudence s’impose. Malheureusement, les viandes étiquetées « sans antibiotiques » ne le sont pas forcément puisque cette indication n’est pas régie par la loi. Alors, comment éviter la présence d’antibiotiques dans la viande? Les solutions sont peu nombreuses.

  • Achetez de la viande biologique où l’utilisation d’antibiotiques est interdite.
  • Achetez votre viande localement et posez des questions aux producteurs.
  • Augmentez la consommation de végétaux et diminuez celle de viande.
  • Devenez végétarien (si vous ne consommez pas de viande, vous éliminez le risque).

Références :

Bergeron, Lise (2010). Trop d’antibiotiques dans la viande, Protégez-voushttp://www.protegez-vous.ca/sante-et-alimentation/trop-dantibiotiques-dans-la-viande.html [En ligne], page consultée le 2 février 2014.

Consumer Reports magazine (2013). Consumer Reports investigation : Talking turkey, http://www.consumerreports.org/cro/magazine/2013/06/consumer-reports-investigation-talking-turkey/index.htm [En ligne], page consultée le 2 février 2014.

Dionne, Jean-Yves (2010). Des antibiotiques dans la production animale, http://www.jydionne.com/des-antibiotiques-dans-la-production-animale/ [En ligne], page consultée le 2 février 2014.

Environmental Working Group (2014). EWG’s 2014 Shopper’s Guide to Pesticides in Produce, http://www.ewg.org/foodnews/ [En ligne], page consultée le 27 avril 2014.

Schafer, K.S. et al. (2012). A Generation in Jeopardy: How pesticides are undermining our children’s health & intelligence, Oakland, Pesticide Action Network, 44 pages. Disponible au http://www.panna.org/publication/generation-in-jeopardy [En ligne].

Vigilance OGM (2012). Guide OGM 101 : OGM, au Québec, non merci!, 23 pages. Disponible au http://www.vigilanceogm.org/accueil/le-guide-ogm/ [En ligne].

Quel type de chocolat offrir à vos enfants pour Pâques?

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Chocolat noir, chocolat au lait ou chocolat blanc? Peu importe, le chocolat est souvent réservé pour les occasions spéciales, et pour les enfants, Pâques signifie souvent la fête du chocolat!

La vraie nature du chocolat

D’abord, mentionnons que les produits chocolatés consommés en grande quantité et disponibles dans de nombreux commerces sont en fait des friandises à base de chocolat. En effet, leur teneur en cacao s’avère tellement faible que les lois ne permettent même pas de les appeler chocolat. De plus, le beurre de cacao y est remplacé par différents ingrédients de substitution, notamment des gras saturés.

Le vrai chocolat se distingue de ces friandises par sa teneur en cacao qui varie selon sa couleur. Par exemple, les gras que contient le chocolat noir proviennent uniquement des fèves de cacao qui sont composées de 50 à 57% de matières grasses. Par contre, dans le cas du chocolat au lait, elles proviennent également des gras du lait. En ce qui concerne le chocolat blanc, il est fabriqué à partir de beurre de cacao et de lait.

Des propriétés intéressantes

Le chocolat s’avère riche en polyphénols, une sorte d’antioxydant puissant ayant des effets bénéfiques sur la santé. D’ailleurs, les propriétés du cacao permettent de prévenir les maladies cardiovasculaires en diminuant la formation de plaques athéromateuses dans les artères. À noter, cependant, cet effet disparaît lorsqu’il est ingéré avec du lait, car, à ce moment, l’absorption des polyphénols n’est plus la même.

Certaines études ont aussi démontré un effet potentiel bénéfique contre le cancer. Ainsi, les polyphénols de la pâte de cacao ont permis de retarder le développement de certains cancers chez les animaux. De même, bien que les études sur le cancer en soient encore à leurs balbutiements, il est possible de penser que le chocolat ne soit pas un aliment aussi malsain qu’il n’y paraisse.

De plus, le chocolat regorge de vitamines et minéraux essentiels à une bonne santé. Ainsi, il s’avère une excellente source de phosphore, magnésium, fer, zinc, manganèse et cuivre. De plus, il contient aussi du potassium, du sélénium de même que des vitamines B2 et B3.

Des additifs et autres ingrédients inutiles

Malheureusement, les chocolats de Pâques contiennent souvent des additifs alimentaires et d’autres ingrédients inutiles. Ainsi, l’huile de palme ou de palmiste modifié, le malt d’orge, les graisses végétales, le sorbitol et autres constituent les ingrédients d’un chocolat de moindre qualité. En effet, un bon chocolat devrait se composer de pâte de cacao, de beurre de cacao, de sucre, de lait (chocolat au lait) et parfois, d’un émulsifiant.

Comment choisir un bon chocolat apprécié des enfants?

D’abord, même si le chocolat noir est un meilleur choix santé, son goût demeure un peu amer, même en y ajoutant du sucre. Ainsi, les enfants vont souvent préférer le chocolat au lait. Cependant, pour les initier, il est préférable d’en choisir un dont la teneur en cacao est un peu plus faible et de l’augmenter graduellement à mesure que leur goût se développe. Sinon, voici quelques conseils généraux.

  • Plus la liste des ingrédients est courte, plus le produit risque d’être de qualité.
  • Lorsqu’il s’agit d’un chocolat au lait, assurez-vous qu’il contient bien du lait et non des substances laitières.
  • Achetez un chocolat plus petit, mais de meilleure qualité.
  • Favorisez l’achat de chocolat équitable qui assure aux travailleurs récoltant le cacao une rémunération juste.
  • Offrez-les avec amour, après tout, c’est ce qui compte vraiment!

Références :

Awwad, R. et al. (2012). Le chocolat noir, au lait et blanc et leurs effets sur la santé, http://lechocolattpe.unblog.fr/ [En ligne], page consultée le 7 avril 2014.

Gingras, D. et Béliveau R. (2005). Les aliments contre le cancer : La prévention du cancer par l’alimentation, Montréal, Éditions du Trécarré, 320 pages.

Passeport Santé 2006). Chocolat et cacao, http://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/EncyclopedieAliments/Fiche.aspx?doc=chocolat_nu [En ligne], page consultée le 7 avril 2014.

 

Les conserves : Danger pour les fœtus et les enfants

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Qu’est-ce que le bisphénol A?

Le bisphénol A (BPA) est une substances chimique industrielle utilisée dans la fabrication du polycarbonate (identifié par le chiffre 7 dans le symbole de recyclage), un plastique clair, rigide et résistant trouvé dans une grande variété de produits de consommation, incluant les contenants alimentaires. Il sert aussi à la fabrication de résines époxy utilisées dans les adhésifs industriels et les recouvrements de haute performance qu’on retrouve dans la plupart des aliments et boissons en conserve, afin d’éviter la corrosion du métal.

Pourquoi s’en préoccuper?

Le problème avec le BPA est qu’il migre dans la nourriture contenue dans les conserves. Par ailleurs, cette substance est un œstrogène synthétique qui peut perturber la façon dont les hormones transportent les messages dans le corps et ce, en très petite quantité. Le BPA a été relié à différents problèmes de santé : infertilité, cancer du sein et du système reproducteur, diminution du nombre de spermatozoïdes, avortements spontanés, obésité, diabète, maladies cardiaques, puberté précoce, changements comportementaux chez les enfants.

Une étude effectuée par le U.S. Centers for Disease Control and Prevention a relevé la présence de BPA dans l’urine de 93% des Américains de 6 ans et plus. Les adolescents avaient des taux plus élevés que ceux des adultes et les jeunes enfants atteignaient les plus hauts niveaux. Le plus alarmant est que ces derniers sont en plein développement, que leurs organes sont immatures et qu’ils en absorbent proportionnellement plus que les adultes. De plus, il suffit de consommer une soupe en conserve par jour pendant 5 jours pour que la quantité de BPA dans l’urine augmente de 1000%!

L’exposition prénatale au BPA

Pendant les 11 premières semaines de gestation, temps pendant lequel plusieurs femmes ne savent pas encore qu’elles sont enceintes, les organes du fœtus et ses systèmes de communications internes se développent rapidement et s’avèrent très sensibles aux facteurs externes. De plus, le développement du fœtus, tout au long de la grossesse, s’avère très sensible aux fluctuations du taux d’œstrogènes ou des substances agissant comme tels.

Même si la mère métabolise partiellement le BPA avant qu’il n’ atteigne le fœtus, plusieurs évidences indiquent qu’il y est tout de même exposé, la barrière placentaire ne le protégeant pas des ces expositions. D’ailleurs, une étude a même démontré des taux plus élevés de BPA dans le placenta et le fœtus que dans le sang maternel. Ainsi, il est possible de penser que le fœtus est continuellement exposé au BPA tout au long de la grossesse. Cette substance a également été détectée dans le cordon ombilical de 90% des bébés à la naissance. Bien entendu, ces expositions peuvent avoir des conséquences plus tard dans la vie. Fait à noter : l’utilisation de BPA dans les biberons et tasses pour enfants est interdite au Canada.

Conseils de prévention

  • Éviter la nourriture en conserve, particulièrement pour les femmes enceintes pendant le premier trimestre et pour celles qui veulent le devenir.
  • Limiter la consommation d’aliments en conserve en tout temps.
  • Choisir des conserves indiquées « sans BPA ».
  • Choisir des fruits et légumes frais ou congelés.
  • Privilégier l’achat d’aliments dans des contenants en verre.
  • Privilégier l’achat de formules lactées pour bébé en poudre, car l’emballage contient moins de BPA.

Références :

Breast Cancer Fund (2013). Disrupted Development: The Dangers of Prenatal BPA Exposure, 20 pages, disponible au http://www.breastcancerfund.org/big-picture-solutions/make-our-products-safe/cans-not-cancer/disrupted-development-prenatal-bpa-exposure.html

Carwile, J. et al. (2011). Canned Soup Consumption and urinary Bisphenol A: A Randomized Crossover Trial, JAMA, http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=201917&resultClick=3 [En ligne], page consultée le 9 mars 2014.

Environmental Working Group (2013). Guide to BPA, http://www.ewg.org/bpa/ [En ligne], page consultée le 9 mars 2014.

National Workgroup for Safe Markets (2010). No Silver Lining: An Investigation into Bisphenol A in Canned Foods, 24 pages, disponible au http://environmentaldefence.ca/reports/no-silver-lining-investigation-bpa-canned-foods

Des particules de matelas de yoga dans les hamburgers préférés de vos enfants

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

Qu’est-ce que des particules de matelas de yoga font dans les pains hamburgers? Cette substance s’appelle l’azodicarbonamide (ADA). Difficile à comprendre mais facile à avaler!

Qu’est-ce que l’azodicarbonamide?

L’ADA est une substance chimique utilisée dans la production de plastique afin de le rendre résistant, léger, spongieux et malléable, comme dans les semelles d’espadrilles et les matelas de gymnastique. Il s’agit aussi d’un additif alimentaire pour la pâte à pain afin  de la rendre légère, moelleuse et résiliente et d’un agent de blanchiment pour la farine. On le retrouve principalement dans les pains, les pâtes et les produits de pâtisserie. L’industrie a commencé à utiliser cet agent afin d’allonger la durée de conservation du pain sur les tablettes afin de le garder frais, car le temps, c’est de l’argent.

Pourquoi s’en préoccuper?

Si l’ADA est ajouté à la farine et que celle-ci est utilisée comme ingrédient dans le pain ou un autre produit de pâtisserie, il n’a pas à être dans la liste des ingrédients du produit final. De plus, quand la farine contenant cette substance chimique est cuite, un carcinogène appelé uréthane est formé. En fait, même si les quelques études concluent que les risques de cancer ne sont pas énormes, il s’agit de risques non nécessaires. En effet, une décision prise dans les années 1960 basée sur la science des années 1950 a besoin d’être revue. D’ailleurs, ce n’est pas parce qu’une substance chimique est utilisée depuis 50 ans qu’elle est sécuritaire. Plusieurs chaînes de restaurants comme Starbucks,, Wendy’s, Burger King et Dunkin Donuts l’utilisent de même qu’elle se retrouve dans différentes marques.

Les autres effets sur la santé

En 2003, l’Autorité européenne de sécurité des aliments a réalisé une revue des études portant sur le sujet et a découvert des morts in utero et des fentes palatines sur les fœtus survivants de rates auxquelles on avait donné de hautes doses de semicarbazide (un sous-produit de l’ADA). Des déformations squelettiques de même que des cancers pulmonaires et vasculaires ont aussi été constatés chez les souris femelles (pas les mâles) qui en ont reçues via leur alimentation. Finalement, des malformations du cerveau et des reins, en plus de saignements sont apparus chez des rats injectés avec de hautes doses. Il ne s’agit pas toujours de cancer, mais certaines conditions s’avèrent tout aussi invalidantes. Bien qu’il s’agisse de hautes doses pour les animaux et que celles auxquelles sont exposées l’humain sont considérées faibles, qu’en est-il de l’effet cumulatif à long terme? Nul ne peut le dire pour le moment. Alors, pourquoi prendre le risque?

De plus, cet additif est interdit dans plusieurs pays européens, de même qu’en Australie, il a été relié à l’asthme, à des réactions allergiques et à d’autres problèmes respiratoires.

Conseils de prévention

  • Cet additif se retrouve principalement dans les farines raffinées, voilà donc une raison de plus pour consommer des produits à base de grains entiers.
  • En février, la chaîne de restaurant Subway a annoncé qu’elle travaillait sur le retrait de l’ADA dans la production de son pain au Canada et aux États-Unis (sa présence étant interdite en Europe). Aucune date butoire n’a été annoncée, donc, restez à l’affût!
  • Lorsqu’il s’agit de notre santé ou de celle de nos enfants, rester critiques et s’informer, s’informer et encore s’informer!

Références :

Adams, Mike (2014). Azodicarbonamide yoga mat chemical confirmed in 500+ everyday foods and grocery items, including natural and “healthy” products, Natural News, http://www.naturalnews.com/044092_azodicarbonamide_yoga_mat_chemical_groceries.html [En ligne], page consultée le 1er mars 2014.

Andrews, David and Shannon, Elaine (2014). Nearly 500 ways to make a yoga mat sandwich, Environmental Working Group, http://www.ewg.org/research/nearly-500-ways-make-yoga-mat-sandwich?inlist=Y&utm_source=201403adaemailsuba&utm_medium=email&utm_contentimage&utm_campaign=food [En ligne], page consultée le 3 mars 2014.

Choi, Candice (2014). Subway removing chemical from bread, denies bending to petition pressure, The Associated Press, http://www.thestar.com/business/2014/02/06/subway_removing_chemical_from_bread_denies_bending_to_petition_pressure.html [En ligne] page consultée le 1er mars 2014.

Main, Emily Main (2014). Why is there yoga mat in your bread?, http://www.prevention.com/food/smart-shopping/yoga-mat-material-subway-sandwich-bread [En ligne], page consultée le 2 mars 2014.

World Health Organization (1999). Concise International Chemical Assessment Document 16: Azodicarbonamide, Geneva, 27 pages.

Zlomislic, Dioana (2014). Health Canada’s all-clear on ADA questioned by skeptics, http://www.thestar.com/news/canada/2014/03/01/health_canadas_allclear_on_ada_questioned_by_skeptics.html [En ligne], page consultée le 1er mars 2014.

Jusqu’à quel point votre enfant consomme-t-il de l’arsenic?

Par Mélanie Demers, inf. B.Sc.

On entend de plus en plus parler de la présence d’arsenic dans les aliments, entre autres, dans le riz, le jus de pomme et le poulet. Doit-on s’en inquiéter? Comment expliquer sa présence dans notre alimentation? Voilà des questions qui méritent des réponses.

L’arsenic, un carcinogène

Tout d’abord, l’arsenic est un métal qui se retrouve naturellement dans la croûte terrestre et son niveau dans le sol et dans l’eau varie selon les différences géographiques. Il existe 2 formes d’arsenic : organique et inorganique. C’est surtout la forme inorganique qui cause problème. En effet, il s’agit d’un carcinogène potentiel connu pour l’humain, surtout au niveau de la peau, des poumons et de la vessie. De plus, il augmente les risques de maladies cardiovasculaires, de problèmes immunitaires et de diabète de type 2. Certaines formes organiques sont aussi considérées comme des carcinogènes probables, mais les données sont limitées. En fait, l’Environmental Protection Agency aux États-Unis assume qu’il n’y a actuellement aucun niveau d’exposition sécuritaire pour l’arsenic inorganique.

D’où provient l’arsenic présent dans les aliments?

Soixante-seize pourcent des champs où le riz est actuellement cultivé aux États-Unis l’étaient auparavant pour la culture du coton où l’utilisation des pesticides à base d’arsenic s’avérait fréquente. Ainsi, cela a pollué les sols et contamine encore les plantes qui y poussent. De plus, il faut mentionner que les gènes de certaines sortes de riz capturent plus facilement l’arsenic du sol, ce qui augmente leur degré de contamination. Finalement, certains herbicides à base d’arsenic sont encore utilisés aujourd’hui.

L’arsenic dans le riz

Une étude publiée par Consumer Reports a démontré la présence d’arsenic inorganique dans le riz et dans les produits en contenant, incluant ceux destinés aux enfants comme les céréales. En effet, ces dernières s’avèrent souvent le premier aliment solide des bébés et leur concentration en arsenic était au moins 5 fois plus élevée que dans les autres céréales comme l’avoine, par exemple. Dans cette étude, les taux d’arsenic inorganique était plus élevés dans le riz brun que dans le blanc. De plus, les personnes consommant du riz avaient des niveaux d’arsenic dans l’urine 44% plus élevés que chez ceux qui n’en mangent pas. Finalement, le riz absorbe l’arsenic du sol et de l’eau beaucoup plus efficacement que la plupart des autres plantes.

L’arsenic dans les jus de fruits

Une autre étude de Consumer Reports a aussi relevé la présence d’arsenic dans les jus de fruits. Ceux les plus particulièrement visés : pomme, poire et raisins. Pourquoi? Pour les mêmes raisons qui expliquent la présence de l’arsenic dans le riz. D’autres causent seraient l’utilisation  d’herbicides et de fertilisants à base d’arsenic, mais aussi et surtout la pollution créée par l’activité humaine. Pour les jus de fruits, Santé Canada a établi la présence maximale d’arsenic à 0,1 ppm, soit dix fois plus que celle de l’eau potable. Aux États-Unis, aucune limite n’est fixée.

L’arsenic dans le poulet

La présence d’arsenic dans le poulet est principalement due à l’utilisation d’un médicament ajouté régulièrement à l’alimentation. En effet, le « roxarsone » favorise la croissance de la volaille mais traite aussi les parasites intestinaux et donne à la viande sa belle couleur rosée. Le roxarsone est une forme d’arsenic organique censée être moins toxique pour l’humain que la forme inorganique. Cependant, cette dernière peut provenir de la transformation du roxarsone et s’accumuler dans le poulet, rendant le métal toxique disponible pour la consommation humaine. Si les médicaments à base d’arsenic étaient utilisés par tous les producteurs de volaille, l’exposition à l’arsenic inorganique suite à la consommation de poulet augmenterait les risque de cancer du poumon et de la vessie de 3,7 par 100 000 personnes. Les autres sources potentielles concernent la nourriture et l’eau contaminées par les fertilisants.

Conseils de prévention

La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des moyens simples de limiter l’exposition à l’arsenic via l’alimentation.

  • Limiter la consommation de riz : utiliser d’autres grains comme le quinoa, l’orge, le couscous ou l’avoine.
  • Bien rincer le riz avant sa préparation et le cuire dans une grande quantité d’eau.
  • Limiter la consommation de produits contenant du sirop de riz comme agent sucrant.
  • Introduire les légumes oranges comme la patate douce et la courge comme premiers aliments solides pour les bébés.
  • Préférer les céréales d’orge, d’avoine ou mélangées pour les bébés.
  • Limiter la consommation de jus de fruits à un maximum de 150 à 250 ml.
  • Éviter la consommation de boisson de riz avant l’âge de 5 ans.
  • Choisir de la volaille biologique, car les médicaments à base d’arsenic y sont interdits.

Références :

Rangan, Urvashi (2014). Arsenic exposure from food : How it gets there, Why we should care, How to reduce exposure, Webinaire présenté le 14 février 2014 sur healthyfoodaction.org, disponible au http://www.youtube.com/watch?v=lLTDilEiLCQ

Consumer Reports (2012). Arsenic in your food: Our findings show a real need for federal standards for this toxin, http://www.consumerreports.org/cro/magazine/2012/11/arsenic-in-your-food/index.htm [En ligne], page consultée le 16 février 2014.

Consumer Reports (2012). Arsenic in your juice: How much is too much? Federal limits don’t exist, http://www.consumerreports.org/cro/magazine/2012/01/arsenic-in-your-juice/index.htm# [En ligne], page consultée le 16 février 2014.

Leroux, Rémi (2013). Arsenic : faut-il se méfier du jus de pomme?, Protégez-vous, http://www.protegez-vous.ca/sante-et-alimentation/arsenic-faut-il-se-mefier-du-jus-de-pomme.html [En ligne], page consultée le 16 février 2014.

Lunder, S. et Undurraga D. (2012). 10 ways to get arsenic out of your (and your kids’) diet, http://www.mariasfarmcountrykitchen.com/10-ways-to-get-arsenic-out-of-your-and-your-kids-diet/ [En ligne], page consultée le 16 février 2014.

Schmidt, Charles W. (2013). Arsenical Association: Inorganic Arsenic May Accumulate in the Meat of Treated Chickens, Environmental Health Perspectives, 121 (7), p. A-226. Disponible au http://ehp.niehs.nih.gov/121-a226/